lesaint Grioonaute
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Posté le: Mer 10 Jan 2007 13:48 Sujet du message: Comment le Fmi appauvrit le Cameroun |
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Lettre ouverte de BABISSAKANA
Président, Directeur Général du Fonds Monétaire International
Monsieur le Directeur Général,
A l’occasion de votre visite en Afrique Centrale (Gabon et Cameroun), vous avez signé une tribune sous le titre “ le Fmi et l’Afrique : un partenariat pour l’avenir ” (Cameroon Tribune n° 8762/4961 et Le Messager n° 2284 du 08 janvier 2007). La revue de cette tribune indique qu’elle n’est qu’une action marketing visant à vendre aux Africains votre troisième centre régional d’assistance technique pour l’Afrique (Afritac) qui constitue le réel motif de votre visite. Comme stratégie de croissance économique durable et de qualité visant l’atteinte des “ objectifs du millénaire pour le développement ”, vous continuez comme par le passé à conseiller aux pays africains de se spécialiser dans l’exportation des produits de base et la quête du binôme infernal aide-crédit concessionnel, vos deux (2) principales sources du relèvement de la croissance économique de l’Afrique. En fait, le titre de votre tribune devrait être : “ le Fmi et l’Afrique : un partenariat pour maintenir l’assistance et le sous-développement ”. Nous avons la conviction que les “ objectifs du millénaire pour le développement ” ne constituent qu’un gadget fabriqué comme à l’habitude par les bureaucrates rentiers du business de l’aide et dont la portée opérationnelle n’est qu’illusoire. Un pays doté d’un leadership adéquat ne peut se focaliser sur les gadgets et autres instruments d’apparat des institutions du business de l’aide. Le Fmi que vous dirigez clame dans sa stratégie à moyen terme, de s’engager pour la création de valeur (progrès économique et social) en faveur de ses “ membres à faibles revenus ” comme la quasi-totalité des pays africains. Mais les faits ne cessent de vous trahir. Votre visite en Afrique centrale nous donne l’opportunité de porter à votre attention : (i) la preuve de la toxicité et de la nocivité de vos conseils-instructions en Afrique en prenant le cas de la République du Cameroun ; et (ii) la portée stratégique limitée de votre assistance technique pour l’Afrique.
1 - Preuve de la toxicité et de la nocivité de vos conseils en Afrique
Depuis le 19 septembre 1988, date de la signature du 1er accord de crédit stand-by jusqu’à ce jour (18 ans), le gouvernement du Cameroun a conclu avec le Fmi un total de sept (7) accords de crédit d’un montant global de 530,57 millions de Dts destinés à l’appui ou au financement des programmes économiques du pays. En exceptant le maigre accord de financement en cours (24 octobre 2005 – 23 octobre 200., des six (6) accords de financement signés pendant la période, un (1) seul a été exécuté avec succès (20 août 1997 – 20 décembre 2000) avec un montant total effectivement débloqué de 343,745 millions de Dts, soit un taux d’échec de 83 %. Comme vous devez le savoir, l’échec d’un programme n’a pas seulement pour origine les défaillances du pays emprunteur. Le Fmi a sa part de responsabilité dans ces échecs qui découlent de ses propres faiblesses notamment idéologiques, méthodologiques et procédurales se traduisant par le design inapproprié des programmes supports de vos prêts. Au regard de “ l’intégrisme idéologique ” dont fait souvent preuve votre institution, de son manque d’humilité technique et de la présomption de compétence élevée que vous attribuent nos dirigeants corrompus, vos demi-vérités temporaires pourraient justifier au moins la moitié de ce taux d’échec. Les ruptures de crédit qui en ont découlé peuvent valablement être qualifiées d’abusives et susceptibles de faire l’objet d’actions judiciaires en réparation des dommages subis par le pays. Ces dommages sont nombreux : plusieurs camerounais sont morts du fait de vos conseils ; les salaires des fonctionnaires camerounais ont été réduits de 75 % en 1992 et 1993 ; depuis lors, l’Etat du Cameroun a déjà recruté plus de 50 000 temporaires par crainte de représailles du Fmi sur la politique de l’emploi public ; c’est une précarité sociale sans précédent entretenu par un Etat. Le moment du grand procès contre ces abus d’impérialisme économique du Fmi n’est pas encore arrivé. Mais ce procès aura lieu avec les progrès des droits de l’homme et la renaissance africaine. Au-delà de cet échec global, trois (3) cas pratiques peuvent illustrer le caractère toxique et nocif des conseils-instructions du Fmi pour le Cameroun : (a) la réforme de l’impôt sur le revenu des personnes physiques entrée en vigueur le 1er janvier 2004 ; (b) la stratégie d’endettement du pays après le traitement de sa dette extérieure ; et (c) l’abus de financement (accord de prêt du 24 octobre 2005).
a - Réforme de l’impôt sur le revenu des personnes physiques au Cameroun. La réforme de l’impôt sur le revenu des personnes physiques au Cameroun qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2004, a été formulée sous le conseil-instruction ferme du Fmi et implémentée par le gouvernement par l’article 7 de la loi n° 2002/014 du 30 décembre 2002 portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2003. Le conseil-instruction du FMI s’est traduit en particulier par la suppression du concept de foyer fiscal ou de ménage fiscal qui consacrait l’importance de la famille dans les choix sociétaux du Cameroun. Concrètement,....
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