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Posté le: Mar 11 Nov 2008 21:25 Sujet du message: RESTITUER L'HISTOIRE AUX SOCIETES AFRICAINES de J.Marc ELA
L’Afrique a suscité de nombreuses recherches depuis la fin du XIXème Siècle. Mais peu d’enquêtes de terrain ont porté sur les transformations des sociétés africaines. Si l’on veut sortir le Continent noir du musée des connaissances européennes, il faut promouvoir au sein des universités africaines l’enseignement des sciences sociales qui assument le poids du présent, avec les tensions et conflits, les crises et mutations qui s’imposent à l’observation.
Qu’ils soient sociologues, anthropologues, historiens ou politistes, etc… les analystes indigènes ont un grand rôle à jouer pour la redéfinition de l’Afrique dans le système-monde. En rejoignant leur peuple dans les lieux d’invention, ils aident à restituer l’Histoire aux Africains.
A travers l’étude du quotidien et de l’actuel, ils lui permettent de «se penser» et de progresser.
Posté le: Mer 12 Nov 2008 02:17 Sujet du message: Re: RESTITUER L'HISTOIRE AUX SOCIETES AFRICAINES de J.Marc E
ARDIN a écrit:
Il trace un projet d’implantation concrète des structures pédagogiques à partir du matériau humain et des réalités socio-économiques des pays africains.
Intéressant Ardin , c'est lequel et comment est-il structuré comme projet , quels en sont les tenants , les aboutissants ... ? _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
Inscrit le: 22 Fév 2004 Messages: 1863 Localisation: UK
Posté le: Jeu 13 Nov 2008 17:34 Sujet du message: Re: RESTITUER L'HISTOIRE AUX SOCIETES AFRICAINES de J.Marc E
Gnata a écrit:
ARDIN a écrit:
Il trace un projet d’implantation concrète des structures pédagogiques à partir du matériau humain et des réalités socio-économiques des pays africains.
Intéressant Ardin , c'est lequel et comment est-il structuré comme projet , quels en sont les tenants , les aboutissants ... ?
Salut Patron,
Je te mets d'abord cet extrait de la page 123-124 de la troisième partie du livre consacré au chapitre "Créativité endogène et interdisciplinarité", avant de revenir au début du livre pour mieux cerner et décortiquer les articulations du discours de l'auteur.
"A un moment de l’histoire où les enjeux sont d’importance, une urgence se fait sentir dans tous les domaines qui ouvrent des nouvelles tâches de la pensée aux intelligences africaines : développer la capacité de réfléchir sur nos problèmes et de trouver des solutions devant trancher avec celles de l’extérieur. Dès lors, le problème qui se pose est celui de la «créativité endogène».
Ce problème surgit au sein des institutions d’enseignement et de recherche où l’on doit former des hommes et des femmes aptes à créer plutôt qu’à répéter et à reproduire. Si le domaine des sciences sociales n’est pas détaché d’un système de valeurs socio-culturelles, on mesure l’ampleur des responsabilités qui nous incombent de procéder à une véritable décolonisation des sciences de l’homme en Afrique.
Les processus d’innovation se heurtent ici à l’emprise des modèles qui, avec le transfert de connaissances, tendent à s’imposer dans un contexte où le Nord détient le monopole de l’information et de la diffusion des idées. Dans cette situation, une mise en question des schémas conceptuels, des modèles et des paradigmes qui orientent et conduisent la recherche empirique est nécessaire pour permettre l’interprétation rigoureuse des réalités complexes et changeantes de notre continent. L’élaboration des stratégies d’actions pratiques et efficaces nous fait l’obligation de cette démarche critique. Aucun apport valable à l’Afrique n’est possible si le développement des sciences sociales se déroule selon un processus de mimétisme et sous l’hégémonie de la production socio-scientifique des grands centres mondiaux.
Pour sortir d’une situation de dépendance intellectuelle qui n’est rien de plus qu’un reflet de la situation de sous-développement et de tutelle des sociétés africaines, il est essentiel de développer le sens critique et de dépasser les stades de l’imitation. C’est la seule manière de se détacher de l’ethnocentrisme de la conceptualisation dans les systèmes de connaissances où le poids des modèles du Nord est considérable.
Plus que jamais, ces précautions sont utiles. Car, depuis une décennie, on assiste à un regain d’intérêt pour les sciences sociales au sein des organismes mondiaux engagés dans les pays du tiers monde. On pense ici au recours aux anthropologues et aux sociologues dans les domaines d’intervention où, après la «faillite du développement» de l’Afrique, on redécouvre l’importance des facteurs socio-culturels longtemps négligés." _________________ l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH
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