Inscrit le: 25 Mai 2005 Messages: 3244 Localisation: Derrière toi
Posté le: Mer 31 Oct 2007 09:34 Sujet du message:
Chabine a écrit:
Maryjane a écrit:
Scène d'anthologie - et IMPROVISEE - entre femmes Afros discutant des relations mixtes dans "Jungle Fever", après le coup double de Wesley Snipes, fraîchement dégagé du domicile conjugal.
Le brother Spike a laissé tourner la caméra, et voilà ce que ça a donné...
... PHEW...
Ahhhhhhhhhh, ça fait du bien de se le revoir, juste hier soir, sur Tempo Trop cool, j'adore ce film, enfin, j'adore Spike Lee en général, donc bon....
Ce que je préfère chez lui, c'est la subtilité et la fragilité des personnages. Rien n'est jamais manichéen, chaque personnage a sa zone d'ombre, sa faille, sa fragilité...
Fliper (Wesley Snipes) sait qu'il est raide dingue de sa femme, mais il se pose des questions sur son attirance pour Angie, va jusqu'au bout des conséquences de son dérapage, a le courage de reconnaître qu'il s'est planté, après avoir essayé, il revient vers sa femme, et quand le film se termine, on ne sait pas s'il arrivera à recoller définitivement les morceaux.
Drew, sa femme (la mère de Malcolm X/Denzel dans Malcolm X, si mes souvenirs sont bons), révèle sa propre fragilité dans la scène où il vient la voir à son boulot : il ne s'agit pas seulement d'une femme bafouée (classique) mais cela ravive ses propres souffrances d'enfance "sang-mêlé"... A la fin du film, on ne sait pas si elle arrivera à surmonter celà.
Angie semble de bonne foi, et complètement perdue dans ce monde nouveau qu'elle découvre, avec tous les enjeux insoupçonnés que sa relation "domino" va déclencher, dans son entourage comme dans celui de Fliper. A la fin, elle aura sincèrement essayé, mais ce n'est pas suffisant (principalement parce que Fliper est, avant tout, amoureux de sa femme, rien d'autre, à mon avis).
Chacun des personnages peut se décliner selon ses lignes de fracture plus ou moins profondes. Cette scène des femmes qui discutent cruement du "problème" des hommes afro qui vont vers les femmes de type européen est une des plus vraies. Dans la vraie vie, je ne suis pas du tout adeptes des scéances de dénigrement collectif du mâle domestique, entre femmes, mais je reconnais que les thématiques abordées dans la scène sont vraies. Tellement vraies. Surtout quand une des femmes présentes raconte comment elle était systématiquement la moins sollicité du lycée parce que la plus foncée de peau. Ca, c'est notre vie, notre quotidien.
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