Yugo2Bakel Bon posteur
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Posté le: Ven 09 Fév 2007 08:52 Sujet du message: Deux policiers en examen dans l'affaire de Clichy |
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2 policiers en examen dans l'affaire de Clichy, Sarkozy visé
PARIS (Reuters) - Deux gardiens de la paix ont été mis en examen mercredi dans le dossier visant la mort de deux adolescents en 2005 dans un transformateur EDF de Clichy-sous-Bois, événement à l'origine de la vague de violences dans les banlieues, apprend-on de source judiciaire.
Les deux policiers, qui avaient été entendus initialement en novembre en qualité de témoins assistés, sont finalement poursuivis pour "non-assistance à personnes en danger".
Le juge d'instruction de Bobigny (Seine-Saint-Denis) Olivier Géron a notifié à toutes les parties jeudi la fin de l'information judiciaire, ce qui ouvre un délai de vingt jours pour d'éventuelles d'investigations complémentaires.
Le renvoi en correctionnelle des deux suspects est désormais probable mais les délais légaux rendent impossible la tenue d'un procès avant les élections présidentielles.
Le Syndicat général de la police (SGP-FO) a protesté dans un communiqué. "Dans un contexte politique différent, mes collègues n'auraient certainement pas été mis en examen. C'est inacceptable! La police ne doit pas être un bouc émissaire", déclare Nicolas Comte, secrétaire-général du SGP-FO.
Interrogé par des journalistes sur la décision du juge alors qu'il participait au Congrès de l'Union nationale des professions libérales (UNAPL), le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a refusé de répondre.
Me Jean-Pierre Mignard, avocat des familles des victimes mais aussi proche de Ségolène Royal, a exprimé sa satisfaction lors d'une conférence de presse et mis en cause Nicolas Sarkozy.
"J'ai un sentiment de reconnaissance envers la justice (...) Je pense aux enfants et à leurs familles, qui vivent un moment d'intense soulagement. La gestion de cette affaire par Nicolas Sarkozy a été calamiteuse et irresponsable", a dit l'avocat.
"Les pouvoirs publics ont eu une position partiale, offensante et irresponsable sans laquelle il n'y aurait peut-être pas eu d'émeutes dans les banlieues", a-t-il ajouté.
Poursuivis par des policiers, trois adolescents s'étaient réfugiés dans un transformateur EDF. Deux d'entre eux, Zyed Benna et Bouna Traoré, sont morts électrocutés. Le troisième, Muhittin Altun, a été gravement blessé.
CONVERSATIONS RADIO
Le drame avait déclenché des violences urbaines dans toute la France, parmi les plus graves depuis la Seconde guerre mondiale, qui ont duré jusqu'au 17 novembre et se sont soldées par 300 bâtiments et 10.000 véhicules incendiés, ainsi que 130 policiers et émeutiers blessés.
Dans leur déclenchement, les familles des victimes de Clichy jugent déterminants les propos du ministre de l'Intérieur qui avait assuré publiquement le lendemain des faits que les jeunes gens décédés étaient impliqués dans un vol sur un chantier et n'étaient pas poursuivis par la police lorsqu'ils avaient gagné le transformateur.
Le parquet de Bobigny avait attendu le 3 novembre pour ouvrir une information judiciaire. L'enquête menée par l'Inspection générale des services (IGS, la "police des polices") a pourtant jugé "établi" qu'il y avait eu deux poursuites successives, à chaque fois "brève, à la fois dans le temps et l'espace", et confirmant aussi une intrusion préalable sur un chantier privé.
Les éléments fondant les mises en examen sont des conversations radio lors du drame, reprises dans le rapport IGS.
Le premier mis en examen est un gardien de la paix présent sur le terrain, qui déclare notamment trois fois à ses collègues avoir vu les deux jeunes gens se diriger vers le transformateur EDF et lance : "S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau". Le second mis en examen est un policier ayant reçu les alertes à la salle de contrôle.
"Le gardien de la paix U., affecté ce jour-là à la conférence 31 de la salle de commandement de Bobigny, fait preuve d'une légèreté et d'une distraction surprenantes dans l'accomplissement de sa mission, dans la mesure où ces messages d'alerte s'égrenaient sur une période de 49 secondes au moins", disait l'IGS dans ce rapport.
Il est reproché aux suspects de ne pas avoir prévenu EDF pour que l'électricité soit coupée.
Nicolas Sarkozy, qui n'a pas réagi immédiatement jeudi, avait rejeté la responsabilité de la police le 10 décembre. La hiérarchie de la police et son ministère ont refusé jusqu'ici de suspendre les policiers en cause dans le drame.
http://fr.news.yahoo.com/08022007/290/deux-policiers-en-examen-dans-l-affaire-de-clichy-sarkozy.html |
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