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Abidjan - Déjà plus de 1 000 victimes !

 
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mar 05 Sep 2006 20:55    Sujet du message: Abidjan - Déjà plus de 1 000 victimes ! Répondre en citant

LE SCANDALE DES DÉCHETS TOXIQUES
•Deux enfants décédés
•Le désarroi des populations

L’HISTOIRE D’UN BATEAU QUI TRAUMATISE

Plus de 528 m3 principalement d’hydrogène sulfuré (H2S), de la soude (NaOH) et du mercaptan, des produits très toxiques pouvant entraîner la mort, ont été déversés sur 7 sites répertoriés pour le moment à travers la ville d’Abidjan depuis le 19 août 2006.

Ce sont la décharge d’Akouédo, le Plateau Dokui, Vridi canal, N’Dotré, proche du Banco, route d’Allépé après le corridor de la Gesco, et le bas-fond vers l’école de police.

Arrivée au Port autonome d’Abidjan (PAA), le vendredi 18 août 2006, au quai de la Pétroci, le navire russe battant pavillon panaméen, le «Probo Koala» a, durant plus de 30 heures, déchargé son contenu qu’il a dénommé «Slops» (eaux usées, contenant un peu de pétrole). Or, d’après les analyses réalisées par les laboratoires de la SIR pour le compte du CIAPOL, il s’agit bien d’hydrogène sulfuré, de soude et du mercaptan.

Le courrier électronique envoyé le 17 août 2006 au Capitaine N’Zi Kablan, donne quelques éléments de réponses quant au contenu du navire. Dans ce courrier, M. Jorge Marrero de la société Trafigura LTD, qui a affrété le navire, basée en Espagne, a précisé qu’il s’agissait de produits chimiques (Chimicals Slops). Il demandait par ailleurs au capitaine de prendre toutes les dispositions afin d’éviter tout problème environnemental.

L’affaire fait grand bruit aujourd’hui à tel point que M. Jean-Pierre Valentini, un des directeurs de la société Trafigura devrait fouler le sol ivoirien dans les toutes prochaines heures.

Le Centre ivoirien antipollution (CIAPOL) qui a pris connaissance de ce document a géré le transport des déchets. Un des plus proches collaborateurs de M. Doh André, directeur de ce centre, M. Bayé Etienne, inspecteur des installations classées, a assisté aux rotations des camions, le mercredi 23 août 2006, de 22 H à 3 H du matin. Et ce, malgré les réunions tenues au sein du CIAPOL, sur le déversement du produit toxique à travers la capitale économique.

Le directeur du CIAPOL affirme n’avoir pas été, lors des réunions, informé de la teneur des produits disséminés à travers la ville. Or le 21 août 2006, M. Doh transmet par courrier N° 00261/MINEF/CIAPOL/DIR/Ads, «une mise en demeure» au commandant du navire «PROBO KOALA» lui demandant de rester à quai pour que ses services procèdent aux différents contrôles et examens du produit.

A cette date, il reçoit les résultats d’analyse d’échantillon qui ont été prélevés à la décharge d’Akouédo, en provenance du navire. D’un côté, le CIAPOL joue la carte du protecteur et de l’autre il supervise les opérations de déversement à travers la ville, avec la société Tommy. Cette structure spécialisée dans le vidange des eaux usées des navires, détient un agrément probatoire délivré par le ministère des Transports, N° 169/MT/DGAMP/DTMSL du 12 juillet 2006 valable pour un an.

Le 21 août 2006, la société Tommy, par le biais des transporteurs qu’elle a sous-traité pour l’aider dans sa tâche s’est présenté à la décharge d’Akouédo avec un produit industriel, en provenance de Vridi. Et pour 500 000 F cfa, en fonction du tonnage, elle a déversé sa cargaison.
Bien qu’ayant reçu des informations sur les déchets toxiques, le district d’Abidjan a délivré des autorisations de déversement de ces types de produits à la décharge.

Selon un des transporteurs, M. Bayé Etienne, un autre responsable du CIAPOL, lui aurait demandé de verser du Grésil sur les lieux du déversement pour atténuer les odeurs. Le navire, le PROBO KOALA, aurait été refoulé avec son chargement dans cinq pays africains. Dont le dernier en date est le Nigeria. Après s’être débarrassé de sa cargaison en Côte d’Ivoire, il est en partance pour l’Estonie.

De sources informées, le navire aurait cherché pendant plus de huit mois un pays pour l’accueillir.

Le PAA, plus précisément la capitainerie, est garante des installations portuaires de la société WAIBS, consignataire du PROBO KOALA. C’est la capitainerie également qui autorise l’accostage et l’appareillage des navires. Le commandant du port, M. Bombo, qui a été entendu par la police, n’a pas plus été inquiété, même après avoir donné l’autorisation au navire de quitter le port. Malgré les courriers soupçonnant le navire d’avoir transporté des produits autres que des Slops (eaux usées).

Il faut savoir que dans le secteur industriel, l’hydrogène sulfuré intervient dans différents processus de production. Notamment dans la fabrication de fibres synthétiques ainsi que dans les cokeries et raffineries. L’hydrogène sulfuré obtenu lors du raffinage du gaz naturel est le plus souvent transformé immédiatement en soufre.

Sur le plan pathologique et toxicologique, surtout chez les hommes et les mammifères, le H2S est une substance irritante et un poison nerveux et cellulaire. Il provoque l’irritation des yeux ainsi que des organes respiratoires. L’inhalation prolongée de sulfure d’hydrogène peut causer la dégénérescence du nerf olfactif (rendant la détection du gaz impossible). L’inhalation du gaz, même en relativement faible quantité, peut entraîner une perte de connaissance. Des lésions au niveau des bronches, des nausées et, en forte concentration, des lésions des nerfs olfactifs, des convulsions, des engourdissements et finalement la mort par apnée. En général, les personnes atteintes sont par la suite allergiques au H2S. Les affections provoquées par le H2S font partie des maladies professionnelles à déclaration obligatoire dans les pays occidentaux.

Chez les végétaux, les dommages sont peu importants. Les plantes utiles les plus sensibles à cette substance sont le navet, la tomate, le concombre et le soja.

Selon des études réalisées à la demande du ministère de la Santé français en 1981, et disponibles sur l’Internet «effets de l’hydrogène sulfuré sur l’homme (OMS 1981)», il existe deux seuils de toxicité des “seuils des effets létaux ” (S.E.L.) et des “seuils des effets irréversibles ”
Les résultats d’analyse montrent que les effets sont 8 à 10 fois supérieurs au seuil autorisé dans les deux cas.

Selon, les informations communiquées par le ministre de la Santé, il y a deux morts. Deux enfants d’une dizaine d’années.

D’un autre côté, il a fallu attendre cette catastrophe pour que la Société ivoirienne de raffinage (SIR) mette en place une nouvelle procédure d’enlèvement de Slops au quai PETROCI Holding. A savoir : la demande d’autorisation douanière comprenant une escorte douanière pour l’enlèvement des slops, le certificat d’origine du produit à enlever, le certificat de quantité délivré par un organisme agréé en Côte d’Ivoire. Et enfin, un document certifiant la destination finale des Slops et indiquant le nom de la société pour le compte de qui l’opération s’effectue.

Riposte. Dès les premiers instants, le Premier ministre a décidé de la mise en place d’un Comité interministériel qui s’est réuni le mercredi 30 août à la Primature sous la présidence du ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, M. Paul-Antoine Bohoun Bouabré.
Interpellations. Une enquête judiciaire a déjà permis l’interpellation de six personnes. Ces objectifs sont de déterminer clairement les responsabilités.

Soins. Des dispositions sanitaires ont été prises pour accueillir les populations touchées dans les principaux centres de santé que sont le CHU de Treichville et le CHU de Cocody pour la prise en charge médicale des malades.
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mar 05 Sep 2006 20:58    Sujet du message: Répondre en citant

Fraternité Matin

Page 4 - Environnement : L’Union européenne au secours du gouvernement.

Le ministre Andoh, dans son exposé liminaire, a rappelé la chronologie des faits. Puis, il a soutenu que, en plus de Vridi canal et Akouédo, on avait localisé d'autres zones de pollution au Plateau Dokui dans le périmètre du Zoo, à N'dotré dans la commune d'Abobo, derrière la prison civile et sur la route d'Alépé. Pour sa part, le ministre de la Santé, le Dr Allah Kouadio, sur la base des analyses de la pharmacie de l'université, a pu informer l'assistance de la nature du produit à base d'hydrogène sulfureux. Un liquide plus compact et lourd que le gaz et qui devient plus nocif pour la santé en période de pluie. Il a indiqué que les populations souffrent de céphalées, de douleur de ventre, de picotement et de rousseur de la peau, de diarrhée, de colique et même de convulsion. Et 1000 personnes ont été déjà consultées par les services de la santé et de l'hygiène publique sans oublier le secteur privé qu'il a également dû engager dans la lutte contre ce fléau. Les diplomates qui ont suivi avec un réel intérêt tous les exposés, ont manifesté un certain empressement. Ils ont demandé aux membres du gouvernement de mettre très rapidement à leur disposition toutes les informations utiles par écrit afin de solliciter, dans leurs pays, les services compétents pour que les besoins du gouvernement ivoirien en équipements techniques et en ressources humaines soient utilement satisfaits.

Page 4 - Les populations en colère : Les jeunes barricadent la voie du Zoo. Plusieurs centaines d’habitants du Plateau Dokui ont barricadé la voie du Zoo hier matin pour exprimer leur mécontentement suite aux déchets toxiques déversés dans une eau stagnante située derrière la cité Forest. L’odeur qui se dégage de ces déchets toxiques pollue l’air ambiant du Dokui depuis environ un mois. «Depuis un moment, nous respirons cette mauvaise odeur de produits toxiques. Mais hier nuit c’était le comble. Nous avons vu un camion citerne qui est venu en déverser encore», confie un riverain.

Page 4 - Environnement : Les riverains d’Akouédo sur le pied de guerre. Cette annonce a été faite hier au cours d’un point de presse au groupe scolaire de la Riviera Laurier 9 par le porte-parole dudit collectif, Mme N’Guessan Philomène. Selon elle, les populations victimes des déchets toxiques entendent mener des actions vigoureuses dès aujourd’hui en vue non seulement d’exprimer leur ras-bol mais également d’éveiller la conscience de tous sur ce danger qui s’étend à Abidjan. Ces populations comptent donc paralyser Abidjan pour se faire entendre car «trop c’est trop», dira-t-elle. «Nous voulons vivre et nous allons lutter pour vivre», tels sont les propos de Mme Gogoua Rachel, présidente d’Akouédo Extension, visiblement indignée, eu égard à «l’impunité qui règne en Côte d’Ivoire». Pour le collectif, le silence coupable de l’Etat trahit sa complicité. C’est pourquoi il a décidé de porter plainte contre celui-ci.
Selon le porte-parole du collectif des riverains, «les malades victimes des déchets toxiques ne sont malheureusement pas pris en charge par l’Etat dans les CHU annoncé ».

24 Heures
Page 2 - Des déchets toxiques à travers Abidjan : Un demi million de personnes doivent être évacuées. C’est un désastre national qui s’annonce. L’ampleur de l’étendue du scandale des déchets toxiques déversés à travers Abidjan et leurs effets ravageurs, est incommensurable. Selon des indiscrétions, des experts, après analyses préconisent l’évacuation des communes les plus touchées, soit environ 500.000 personnes (vous avez bien lu cinq cent mille), le temps de neutraliser le fléau....

Non ! Ce n’est pas une blague.
Depuis hier en fin de matinée, plusieurs experts nationaux et responsables de l’administration au cours d’une réunion de crise, ont établi le diagnostic implacable : la gravité du fléau provoqué par les déchets toxiques illégalement déposés dans plusieurs communes d’Abidjan, leurs conséquences désastreuses et surtout, leurs étendues dans la mégalopole abidjanaise impose des mesures exceptionnelles.
Déjà débordés, les pouvoirs publics continuent de découvrir encore de nouveaux sites de déchets toxiques à travers la capitale économique.
Alors, hier, lors d’une rencontre technique qui regroupé plusieurs départements de l’administration publique, dans le cadre d’un comité interministériel, des experts ont préconisé, tout simplement, une évacuation partielle de pas moins de 500.000 personnes (cinq cent mille), toutes sous la menace directe des effets destructeurs des déchets toxiques.
On risque d’assister à un nouveau type de déplacés internes.
D’où l’appel du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique à la communauté internationale, lancé hier sur le plateau du journal télévisé de 20 heures.
Au cours de cette édition, Remi Allah Kouadio quia reconnu la gravité de la situation, a annoncé la tenue, ce matin, d’une réunion avec les partenaires au développement, dont l’Union européenne, le Pnud… Le hic dans la crise humanitaire, c’est qu’aucune mesure drastique n’a été prise.

L’Inter

Page 11 - Conséquences des déchets toxiques à Abidjan : Déjà 2 morts. Deux nouveaux sites découverts.

A ce sujet d’ailleurs, le ministre Allah Kouadio Rémi de la Santé a annoncé que ces déchets toxiques ont déjà causé la mort de 2 enfants dans le district d’Abidjan. D’autres cas de décès sont à craindre dans les heures à venir. L’autre mauvaise nouvelle, c’est la découverte de 2 nouveaux sites outre ceux de la décharge d’Akouédo, du centre de dépotage du Plateau-Dokui et du canal de Vridi qui avaient déjà été identifiés dès les premières heures de cette affaire. En effet, selon le comité interministériel, ces déchets toxiques ont été déversés à N’dotré et sur la route d’Alépé, après le corridor, soit un total de 5 sites actuellement identifiés. D’autres sites sont certainement encore méconnus. La situation est d’autant plus inquiétante que selon des spécialistes, la nappe phréatique pourrait être contaminée les jours à venir par ces déchets toxiques composés de gazoline, de soude caustique et de sulfure de mercaptan, des produits hautement dangereux. C’est pourquoi le comité interministériel a souhaité que les Forces de Défense et de Sécurité interpellent les camionneurs qui ont transporté ces déchets toxiques afin de découvrir tous les sites.

Le Courrier d’Abidjan

Page 11 - Menace : « «Nous allons poursuivre l’Etat de Côte d’Ivoire». En effet, en vertu de sa mission de service public, il se doit de veiller à la santé et au bien-être de la population. Jusqu’à présent, les soins sont toujours payants dans les hôpitaux et rien n’est fait pour sécuriser le site de la décharge et résorber ce problème. Qui a déjà fait, selon les riverains, plus de 400 malades hospitalisés et au moins trois décès, dont une fillette de 9 ans et un petit garçon de 11 ans.
Face à ce qu’elles appellent une irresponsabilité des autorités gouvernementales, les populations ont décidé de saisir les tribunaux. « Nous allons poursuivre l’Etat de Côte d’Ivoire devant les tribuanux. Des personnes sont gravement malades et meurent, alors qu’on n’a d’yeux que pour l’après 30 octobre »,se sont insurgés des riverains, traduisant leur ras-le-bol. Pour elles, l’impunité dans notre pays doit s’estomper et à travers cette histoire, elles « veulent créer un précédent ». Aussi, le Collectif n’a-t-il pas manqué de désigner nommément certaines autorités, notamment Marcel Gossio, Dg du Port, Pierre Djédjé Amondji, Gouverneur du District d’Abidjan, Jacques Andoh et Anaky Kobénan, respectivement ministres de l’Environnement et des Transports, comme étant leurs bourreaux. Car, a ajouté le porte-parole du collectif des riverains, Mme N’Guessan Philomène, « Ces autorités n’ont même pas daigné nous recevoir, alors que nous tenté de les rencontrer à deux reprises ».

Page 11 - Protestation contre les déchets toxique : Le Plateau Dokui en branle. Des barricades ont été érigées hier lundi sur toutes les principales artères d’Abobo Dokui par des populations. Selon les témoignages recueillis sur les lieux, ce vaste mouvement de protestation a été impulsé par les femmes qui ont été rejointes plus tard par des jeunes. Depuis les premiers feux tricolores (route du zoo) jusqu’à la voie du Mahou en transitant par le quartier Sainte Monique, les populations criaient leur ras-le-bol. Sur les pancartes, l’on pouvait déchiffrer « Pour de l’argent, on veut nous tuer », « Non à l’intox organisée » ou encore « Notre quartier n’est pas une décharge publique ». Ils entendent ainsi s’insurger contre l’indifférence des autorités quant à leurs malaises. Malades, c’est très souvent qu’ils sont rejetés aux abords des hôpitaux censés leur offrir des soins gratuitement.
Les autorités n’ont pas tenu leur promesse de prendre en charge les zones sinistrées. Ils entendent continuer ce mouvement jusqu’à ce que le Premier ministre daigne leur accorder une oreille attentive. « C’est la seule façon pour nous de nous faire entendre ; ceux qui ont empoché de l’argent sont dans des bureaux froids au Plateau et c’est nous qui mourrons ». M. Maya Hermann, responsable de la cité Colombe a tenu à noter que « cette indifférence des autorités face à tout ce que nous vivons écoeure ».

Page 11 - Liste des personnes déjà interpellées.

1 - M. UGBONGBO Salmon, directeur général de la compagnie Tommy ; 2 – Le Conseiller juridique de la compagnie Tommy ; 3 – Capitaine Noba, de la société de consignation maritime WAIBS ; 4 – Commandant Bombo Dogui Marcel, directeur des opérations maritimes au Port autonome d’Abidjan ; 5 – N’Zi Kablan, Administrateur général adjoint de la société Puma Energy ; 6 – Le propriétaire et le chauffeur d’un camion de vidange ayant servi aux opérations de récupération des déchets et ayant aussi participé aux travaux de déversement de ces déchets sur divers sites à Abidjan.

Liste de quelques sites où ont été déversés les déchets toxiques dans le District d’Abidjan

1 – Décharge d’Akouédo ; 2 – Zoo (route d’Abobo) ; 3 – «Carrefour Bandji» (route d’Abobo, non loin de HETEC) ; 4 – Vridi ; 5 – La MACA (Yopougon) ; 6 – Route d’Alépé ; 7 – Abobo Anador ; 8 – Les canalisations et égouts débouchant sur la lagune

L’intelligent d’Abidjan
Page 2 - Neutralisation des déchets toxiques déversés à Abidjan : L’Etat ivoirien sollicite l’expertise de ses partenaires extérieurs. Les membres du comité interministériel mis en place par le gouvernement ivoirien suite au déversement d'une importante quantité de déchets toxiques, ont eu une séance de travail, hier lundi 4 septembre 2006, au ministère des Affaires étrangères, avec certains ambassadeurs de la zone Europe accrédités en Côte d'Ivoire. Il s'agissait pour Paul Antoine Bohoun Bouabré, président de ce comité, d'informer la communauté internationale sur la situation et solliciter son aide en vue de neutraliser les produits déversés.
Le déversement dans le district d'Abidjan d'environ 400 tonnes de déchets hautement toxiques composés d'hydrogène sulfureux et d'organismes chloreux, par un navire dans la nuit du 19 au 20 août dernier, préoccupe l'Etat de Côte d'Ivoire, surtout que le nombre des victimes va crescendo dans les différents établissements sanitaires d'Abidjan. Devant la gravité de cette situation, le gouvernement du Premier ministre Charles Konan Banny, a mis sur pieds un comité interministériel composé, entre autres, du ministre du plan et du développement, du ministre de l'environnement et des eaux et forêts, du ministre de la défense et du ministre de la santé.
''Nous avons enregistré plus de 1000 personnes atteintes d'intoxication dans les formations sanitaires et nous comptons deux décès au niveau des enfants. Nous avons même été obligé de fermer une école du côté du Plateau Dokoui'', a-t-il expliqué aux ambassadeurs. Poursuivant, il a souligné les difficultés majeures qui se posent, à savoir : ''l'identification de tous les sites contaminés de même que la neutralisation des produits déversés'' et sollicité l'expérience des partenaires de la Côte d'Ivoire pour maîtriser techniquement ces produits. Aux dires du ministre d'Etat Bohoun Bouabré, ''trois personnes ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt''
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Gnata
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MessagePosté le: Mar 05 Sep 2006 23:56    Sujet du message: Répondre en citant

À première analyse la question première qu'on se pose c'est , que fait donc le ministre de la Santé ou de l'hygiène publique oubien le responsable de ce domaine sanitaire ET qui sont ces voyous qui se permettent de telles libertés ? ... puis comme nous sommes ( surtout) en guerre contre LA FRANCE ( chemin à ne pas ecarter , connaissant la méchancété de ce pays de brigands ) , cherchons à savoir en quoi elle peut être impiquée de loin comme de très près !

C'est connu , cette autre voyousie écologique chevauche allègrement les habitudes Occidentales quant il s'agit de detourner l'attention de la masse sur un sujet dit gênant , CA NE M'ÉTONNERAIT PAS QUE DANS QUELQUES JOURS/SEMAINES QUELQUECHOSE DE PLUS GRAVE ADVIENNE ...
Dans toute cette Afrique de L'ouest comment se fait-il que c'est en CIV que ces soi-diants bateaux russes ( qui ont disparus dans la phénombre ?? entre temps ) se soient stoppés ? ce genre de situations ne s'étaient jamais produit auparavant , pourquoi maintenant ? et pour finir cette information fut divulgée pour la première fois ( il y a une semaine ou deux ??) par un média rebelle ( chantre des "licornus" francais ) comment se fait-il que lui le savait avant les autres ?
_________________
"Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mer 06 Sep 2006 09:53    Sujet du message: Répondre en citant

Gnata,

Cette affaire est bien pourrie en effet et nous cache je pense encore pas mal de surprises.

Que fait le ministère de la santé ? A priori ils ont réagit et mis des cellules de prise en charge des malades dans les CHU.

Par contre ou était le ministère de l'environement pour autoriser un tel déchargement ca c'est suspect !!

Comme tu l'a noté, ce bateau zonait depuis 8 mois pour trouver un port pret à le recevoir...et je pense que y a des petits malins qui ont senti le filon. La société qui a déchargé soit disant pour traiter les produits a été crée un mois avant que le bateau n'arrive. 1 mois seulement ! Ca sent le coup là, y en a qui on du flairer l'argent facile, tu crées une société de retraitement de déchets toxiques (bidon) tu récupères la marchandise, la balance dans la nature et tu pars avec les thunes. A mon avis ca chiffre lourd !

Quand tu dis pourquoi les journaux rebelles le savaient avant les autres....ben ....c'est que t'était pas à Abidjan ce soir là Dé !!!!

Franchement ca puait tellement fort dans les quartiers que les gens ont compris qu'ils se passaient quelque chose. Moi meme ce soir là j'ai galéré pour m'endormir...j'avais l'impression d'avoir une raffinerie de pétrole sous mon lit tellement ca prenait à la gorge. C'était pareil dans plein d'endroit d'Abidjan et j'ai meme des potes qui m'on appelé à 3 heures du matin pour savoir si je savais ce qui se passait!

Bref, la question n'est pas comment savait il Gnata,

Mais plutot Pourquoi il faut attendre 15 jours pour que cela sorte enfin au grand jour alors que JUSTEMENT tout le monde s'en est rendu compte à Abidjan cette nuit là

Et j'en suis témoin là sur ce coup. Les autorités ont d'abord dit que c'était des pulvérisation d'antimoustiques...puis un problème à la SIR (Société Ivoirienne de Raffinage)...Avant devant le flux de malade d'etre obligé de se mettre à table.

Moi c'est çà qui me choque....pourquoi et qui avait intéret à cacher çà ? Ceux qui ont bouffés je pense !

Et la France ? Ben que crois tu....l'Etat Ivoirien vient officiellement de solliciter son aide et une équipe de la protection civile spécialisé dans les pollutions chimiques est en route.

Le Bateau ? il a pu repartir peinard en route vers l'Estonie, ca aussi c'est suspect en effet. Les autorités du port l'ont laissé partir sans problèmes !

Comme on dit ici....ce bateau a été refusé de partout en afrique et ailleurs et c'est chez nous qu'on le prend....c'est la loose !

On est pas au bout de nos surprises... Sad
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mer 06 Sep 2006 18:32    Sujet du message: Répondre en citant

La négligence des autorités ivoiriennes mise à nue

Nord-Sud - 9/3/2006 10:39:50 PM

Les informations mises à notre disposition par
certaines sources révèlent l’existence d’échanges, par
courrier électronique, entre les responsables du
bateau pollueur, le “Probo Koala”, et les autorités
ivoiriennes. Précisément entre MM. Jorge Marrero,
Naeem Ahmed, pour le compte du "Probo Koala" d’une
part, et MM. N’Zi Kablan et Zadi Dakouri, représentant
la Côte d’Ivoire, d’autre part.

Ce dernier étant
d’ailleurs le point focal de la convention liant
l’Etat de Côte d’Ivoire aux représentants du navire
incriminé. Et, selon les informations desdits
courriers, certaines informations afférentes à la
nature extrêmement toxique des déchets avaient été
données.


Il s’agissait notamment du type de déchets
(des résidus chimiques), de leur origine, des
différents constituants (soude caustique, sulfure de
mercantème, gasoline) qui les composent et de la
société Waibs (West African International Business
service) qui, les recevant en Côte d’Ivoire, devrait
mettre en place un dispositif pour les traiter.

Les armateurs avaient même mentionné dans leurs
correspondances que ces déchets avaient une forte
odeur. Vu cet ensemble d’informations, l’on est amené
à se demander pourquoi les autorités ivoiriennes ont
permis à un tel navire d’accoster au port d’Abidjan?


Outre cette première phase, l’on n’ignore pas qu’un
bateau arrivant doit traverser différentes étapes.
Après avoir été codifié par le service «point de
contact» du port à travers le système de code
international pour la sûreté des navires et des
installations portuaires (IPPS), il doit être soumis à
un certain nombre de contrôles. Il s’agit de celui des
inspecteurs des affaires maritimes, des agents de la
douane, de ceux du ministère des transports. Mais il
faut noter que la mission la plus importante revient
aux agents du Centre Ivoirien anti pollution (Ciapol).
Ces derniers, aux dires d’une de nos sources, sont
dans le cas d’espèce, chargés de vérifier le produit
transporté, d’analyser sa toxicité.

Et, c’est seulement suite à leur avis favorable que le
déchargement est effectué par la Société Tommy, citée
dans l’affaire du déversement des produits toxiques à
Abidjan. Comment toutes ces étapes ont-elle pu être
franchies? Les agents du Ciapol ont-ils vraiment fait
leur travail ? Sinon, comment la société consignataire
a-t-elle réussi à faire décharger du bateau ce produit
hautement toxique, et à le faire sortir du port dans
des dizaines de camions au nez et à la barbe de la
douane, de la police maritime ?

Selon les informations en notre possession, le Ciapol a été avisé que le
lundi 21 août, soit trois jours après que les résidus
aient été déchargé par la société Tommy et déversés
dans les sites du canal de Vridi, à la station de
dépotage au Plateau Dokui et à la décharge d’Akouédo.

Comment tout cela a-t-il pu être possible puisque
selon la logique de nos informateurs, le Ciapol devait
être sur les lieux avant tout déchargement? Qui a donc
donné l’ordre à la société Tommy (spécialisée dans la
vidange, l’entretien et le soutage des navires au
port) d’effectuer son opération? Bien que disposant
d’un agrément du ministère des transports, la société
«Tommy», avait t-elle le droit de décharger un tel
produit?

Selon le rapport du Ciapol, des prélèvements ont été
effectués à la décharge d’Akouédo le lundi 21 août à
12H30 et conduit au laboratoire de la dite structure à
14H.

Suite aux résultats des analyses, le Ciapol a
demandé que le "Probo Koala" soit arraisonné à cause
de la dangerosité de son contenu. Mais avant que le
procureur ne délivre le document autorisant cette
saisie, le navire qui avait accosté au quai Petroci et
qui devait être remorqué jusqu’au canal, a pu s’en
aller.

Qui a donné l’ordre au bateau-tracteur de
remorquer le bateau pollueur en dehors du quai ?


Le commandant Bombo, responsable de la Direction des
opérations maritimes (Dom) est, selon des sources
proches de son service, informé de l’arrivée et du
départ de tout navire.

Quelle est sa responsabilité dans la fuite du "Probo Koala"?

Des personnes selon le ministre de l’environnement de
l’environnement et des eaux et forêts ont étés
interpellées et d’autres seront auditionnées.

Souhaitons seulement que cette enquête puisse apporter
des éléments de réponse.

Touré Yelly
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Gnata
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MessagePosté le: Jeu 07 Sep 2006 01:29    Sujet du message: Répondre en citant

Affaires des déchets toxiques: démission du gouvernement ivoirien

(AFP)


ABIDJAN - Le Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny a présenté mercredi soir au président Laurent Gbagbo la démission de l'ensemble de son gouvernement à la suite de sa "faillite" dans l'affaire des déchets toxiques à Abidjan, a-t-on appris de sources concordantes.

M. Gbagbo a accepté cette démission et a chargé M. Banny de former un nouveau gouvernement avant 16H00 (locales et GMT) jeudi, a indiqué à l'AFP une source proche du Premier ministre.

"M. Banny a présenté la démission de son gouvernement en raison de sa faillite et de ses négligences dans l'affaire du déversement des déchets toxiques à Abidjan", a-t-elle ajouté.

La démission du gouvernement a été confirmée à l'AFP par Alain Lobognon, porte-parole de la rébellion des Forces nouvelles (FN), qui comptait quelques ministres dans le gouvernement d'union nationale de M. Banny.

"En attendant la fin des enquêtes, le Premier ministre a demandé des sanctions ciblées contre des personnes liées directement et indirectement à cette affaire, notamment le directeur général du port autonome d'Abidjan (PAA) et le directeur général des Douanes, qui sont suspendus de leurs fonctions", a ajouté la source proche du Premier ministre.
Avant d'annoncer la démission totale du gouvernement, M. Banny avait dans un, premier temps annoncé le limogeage des ministres des Transports et de l'Environnement, a-t-elle précisé.

Les déchets toxiques, convoyés à Abidjan par un navire étranger et deversés dans des décharges publiques de la capitale économique ivoirienne à la fin du mois d'août, ont intoxiqué près de 1.500 personnes et provoqué la mort de deux fillettes.

Premier ministre de transition désigné par la communauté internationale début décembre 2005 pour mener à bien le processus de paix, Charles Konan Banny avait formé son gouvernement d'union nationale le 28 décembre avec des membres de la mouvance présidentielle, de l'opposition et de la rébellion des FN.

La Côte d'Ivoire est coupée en deux depuis une tentative de coup d'Etat des FN contre le président Gbagbo en septembre 2002. Le sud du pays est toujours contrôlé par le gouvernement, alors que la partie nord est aux mains des FN.
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Ven 08 Sep 2006 18:20    Sujet du message: Répondre en citant

Déchets toxiques à Abidjan: la compagnie néerlandaise à l`origine de la pollution s`explique et offre son aide

AP - 9/8/2006 12:04:25 AM

La compagnie néerlandaise à laquelle sont attribués les déchets toxiques qui auraient causé la mort de trois enfants ces dernières semaines à Abidjan, en Côte d'Ivoire, s'est défendue jeudi d'avoir agi illégalement et a assuré "rechercher activement des moyens" de venir en aide aux victimes.

La veille, l'ensemble du gouvernement ivoirien a présenté sa démission face à la colère de la population après la mort des trois enfants et les risques persistants.

La compagnie Trafigura Beheer a déclaré dans un communiqué que les déchets provenaient du pétrolier Probo Koala et étaient les résidus émanant du nettoyage du navire après le déchargement du carburant.

"Il y a eu négligence dans le maniement des déchets, malgré la divulgation par la compagnie auprès des autorités de ses contenus et une demande écrite (...) que les déchets soient traités en accord avec les lois du pays", selon le communiqué de Trafigura.

Selon la compagnie néerlandaise, les déchets ont été traités par une entreprise locale nommée "Tommy", certifiée selon Trafigura pour ce genre d'opération.

"Trafigura recherche activement des moyens d'offrir de l'aide, de concours avec les autorités locales, de n'importe quelle façon, pour aider les victimes", assurait encore le communiqué.

Selon un rapport des autorités ivoiriennes, les déchets contenaient, entre autres produits chimiques, de l'hydrogène sulfurique, qui en doses concentrées peut entraîner le décès d'un être humain. Ce produit diffuse une odeur caractéristique d'oeuf pourri, dont se plaignaient les habitants.

La France a annoncé mercredi l'envoi "immédiat" d'une "mission d'évaluation des risques de pollution", "pour circonscrire les risques et limiter les effets de cette pollution sur les populations des quartiers touchés" à Abidjan, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. La radio publique ivoirienne annonçait jeudi que cette équipe devait arriver très prochainement sur place. AP

mgh/v1069
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vincedu35
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MessagePosté le: Sam 09 Sep 2006 19:38    Sujet du message: Répondre en citant

Cette dernière catastrophe est « l’exemple type » de ce que produit une économie basée essentiellement sur le profit. Avons-nous oublié EXON VALDES en Inde, l’Erika en France ? Ce n’était que le début ….

La fusion GDF-SUEZ en FRANCE serait une pierre de plus apportée à ce style de développement économique.
- L’humain est négligé.
- L’environnement est massacré.
- …….
- ……..
- A vous de compléter.

En encourageant cette fusion, nous laissons à penser aux pays pauvres que tout est permis et que leur développement nous semble peu important.
Est-ce comme cela que nous accompagnerons les pays africains dans leur volonté de donner à leurs enfants le souhait de rester vivre et travailler au pays ?
Cette fusion n’est-elle pas un signal de plus et une incitation à l’immigration d’une population que nous faisons vivre dans des conditions indignes et sur des terres qui nous servent de poubelles.

Il y autre chose à faire… assurément pour eux et pour nous....et que l'Europe ne considère pas d'autres continents comme continents poubelles comme le font les USA.

VOIR L'ARTICLE EN ENTIER SUR LE SITE
http://www.santeducation.com/
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Abiola
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MessagePosté le: Ven 06 Oct 2006 21:53    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Abidjan : les déchets d’une mondialisation toxique

par Éric Toussaint, Damien Millet

Le 19 août 2006, le navire chimiquier Probo Koala a accosté à Abidjan (Côte d’Ivoire) et plus de 500 tonnes de produits toxiques (essentiellement des boues issues du raffinage de pétrole) en ont été déchargés avant d’être déposés dans au moins quatorze sites sans la moindre précaution. Les conséquences, gravissimes, n’ont pas tardé. Depuis, des milliers d’habitants de la capitale ivoirienne se sont plaints de nausées, de vomissements et de malaises respiratoires. Six personnes en sont mortes et chaque jour, plus de 3 000 personnes se rendent dans les centres de soins habilités. La faune et la flore des environs sont très touchées. De nombreux poissons ont été retrouvés morts dans des étangs piscicoles. Des jardins maraîchers ont dû être fermés. Sur le plan politique, le gouvernement de Charles Konan Banny a été contraint de démissionner, avant que le Premier ministre ne soit invité à en former un nouveau. Par ce geste, l’Etat ivoirien prend acte de son incapacité à empêcher une situation aussi dramatique et à y apporter une solution satisfaisante. Un mois plus tard, les déchets sont toujours là, dans des décharges désormais fermées, et les déchets domestiques envahissent les rues de la capitale ivoirienne.

On pourra objecter qu’il s’agit d’un accident regrettable, mais cela revient alors à ignorer un certain nombre de données qui éclairent ce qui vient se passer... Car au début des années 1980, la crise de la dette a frappé de plein fouet la plupart des pays du Sud. Surendettés, incapables de rembourser des prêts dont les intérêts ont triplé en quelques semaines suite à la décision unilatérale des Etats-Unis, touchés par une baisse importante des cours des matières premières qu’ils exportaient, ils ont dû accepter les conditionnalités imposés par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : réduction drastique des budgets sociaux (santé, éducation...), suppression des subventions aux produits de base, privatisations, libéralisation de l’économie et abandon de tout contrôle sur les mouvements de capitaux, mise en concurrence déloyale des petits producteurs avec des entreprises multinationales, etc.

Tous les moyens dont disposaient les Etats pour réguler l’économie ont été laminés. Toutes les structures de prévention, de contrôle et de réponse à l’urgence ont été supprimées ou mises hors d’état de fonctionner efficacement, particulièrement en Afrique subsaharienne. Privé des richesses qu’il produit par le remboursement de la dette et les détournements d’argent avec la complicité des grandes puissances, le continent noir est dès lors devenu le lieu privilégié pour déverser des déchets parmi les plus toxiques. En cas de catastrophe, les dégâts sont alors démultipliés. C’est ce qui s’est produit à Abidjan.

Loin d’être une anomalie imprévisible, il s’agit plutôt de l’aboutissement d’une logique dont les promoteurs de la mondialisation financière avaient parfaitement conscience. Dans une note interne à la Banque mondiale datée du 13 décembre 1991, Lawrence Summers, économiste en chef et vice-président de la Banque mondiale à l’époque, par la suite secrétaire d’Etat au Trésor de Bill Clinton, président de l’université de Harvard jusqu’en juin 2006, écrit noir sur blanc [1] : « Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. La qualité de l’air y est d’un niveau inutilement élevé par rapport à Los Angeles ou Mexico. Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays moins avancés. Une certaine dose de pollution devrait exister dans les pays où les salaires sont les plus bas. Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable. [...] L’inquiétude [à propos des agents toxiques] sera de toute évidence beaucoup plus élevée dans un pays où les gens vivent assez longtemps pour attraper le cancer que dans un pays où la mortalité infantile est de 200 pour 1 000 à cinq ans ». On croit rêver et pourtant c’est bien cela qui est écrit. Evil or Very Mad

Ce n’est pas la première fois qu’un accident de ce type se produit en Afrique. Par exemple, la vague liée au tsunami de décembre 2004 au large de l’Indonésie a fortement endommagé certains containers de déchets toxiques (uranium, plomb, cadmium, mercure, etc.) entreposés sur les côtes de Somalie, pays très pauvre et particulièrement déstructuré depuis le début des années 1990. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, « des containers de déchets dangereux, radioactifs, chimiques et d’autres substances, qui avaient été entreposés sur la côte somalienne, ont été endommagés par le tsunami. [...] Des villageois font état d’un large éventail de problèmes médicaux comme des saignements de la bouche, des hémorragies abdominales, des problèmes dermatologiques inhabituels, et des difficultés de respiration [2]. » Comme en Côte d’Ivoire actuellement. Comme ailleurs bientôt, sans doute.

En somme, « la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles », chère à Lawrence Summers et à d’autres économistes haut placés dans la hiérarchie internationale, est effectivement à l’œuvre. L’exemple des déchets d’Abidjan en est même un concentré caricatural : le Probo Koala navigue sous pavillon panaméen, avec un équipage russe, et est géré par une société grecque, Prime Marine, tout en étant affrété par une société immatriculée aux Pays-Bas... A terme, la vie sur la planète ne sera possible que si la donne écologique est sérieusement prise en compte. Or cette mondialisation-là, imposée via le mécanisme de la dette, est structurellement incapable d’intégrer cette donne essentielle. Voilà qui donne un éclat singulier à cette pollution et qui révèle la faillite d’un modèle économique mortifère.
Notes:

[1] Des extraits ont été publiés par The Economist (8 février 1992) ainsi que par The Financial Times (10 février 1992) sous le titre « Préservez la planète des économistes ».

[2] Voir Les tsunamis de la dette, Damien Millet et Eric Toussaint, CADTM/Syllepse, 2005.

En cas de reproduction de cet article, mentionnez s'il vous plaît la source.
source

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RICHYRICH
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MessagePosté le: Ven 27 Oct 2006 13:55    Sujet du message: L'europe intoxique l'Afrique Répondre en citant

12/10/2006 Probo Koala : L’Etat ivoirien réclame 750 millions d’euros
Citation:
Après le décès de huit personnes, l’hospitalisation d’un millier d’autres et les 91.000 consultations résultant du déchargement de déchets toxiques, en août, à Abidjan, l’Etat ivoirien réclame des dommages et intérêts à toutes les compagnies qui auraient participé, de près ou de loin, à l’arrivée de la cargaison dans les décharges de la ville. Pas moins de 760 millions d’euros sont réclamés, notamment à Trafigura Beheer, société néerlandaise qui a affrété le Probo Koala, navire suspecté d’être à l’origine de ce désastre sanitaire. Le bateau a été bloqué en Estonie, à Paldiski près de Tallin, par une action de l'organisation Greenpeace, le 25 septembre. Des prélèvements ont été effectués dans ses cales pour déterminer la nature des produits qu’il transportait. Selon l’association française Robin des Bois, qui fait partie de la mission administrative nommée par le gouvernement ivoirien pour enquêter sur l’affaire, l’accueil des autorités estoniennes n’a pas été des plus constructifs : « Les autorités estoniennes ont refusé de répondre aux questions de la mission administrative dirigée par Monsieur Bogui, Président de la Chambre des Comptes de Côte d'Ivoire. Cette absence de disponibilité de la part des plus hautes autorités estoniennes ralentit considérablement l'établissement de l'enquête administrative diligentée par le pays victime. Les représentants de la mission ivoirienne espèrent qu'un meilleur accueil leur sera réservé par les Pays-Bas, l'Union Européenne à Bruxelles et les autres instances qu'ils sont appelés à consulter dans les semaines et jours prochains ». Robin des Bois rappelle que « l'Estonie a accueilli régulièrement le Probo Koala notamment dans le port de Paldiski entre le 9 et le 13 juillet 2006, après Amsterdam et avant Abidjan », alors que « l'Estonie est un pays européen signataire de la convention MARPOL, de la convention de Bâle, du Mémorandum de Paris sur l'inspection des navires dans les états des ports, et assujetti à la directive européenne sur les installations de réception portuaires pour les déchets d'exploitation des navires et les résidus de cargaison. Ces quatre instruments de droit international sont susceptibles d'avoir interféré dans la gestion des déchets du Probo Koala ».

http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=102595


16/10/2006 Pollution d’Abidjan : Le Probo Koala autorisé à reprendre la mer
Citation:
Les autorités estoniennes ont autorisé le Probo Koala à appareiller. Le cargo, soupçonné d’être à l’origine du déchargement de 500 tonnes de déchets toxiques, cet été à Abidjan, était immobilisé depuis le 25 septembre au port de Paldiski, près de Tallin. Le gouvernement estonien a indiqué que les 600 m3 de produits toxiques contenus dans ses cales seraient traités par une usine spécialisée. Ces déchets seraient similaires à ceux retrouvés dans plusieurs décharges de la capitale économique ivoirienne. Les produits, hautement toxiques et laissés à l’air libre, ont provoqué la mort de 8 personnes et l’intoxication de plusieurs milliers d’autres. La Côte d’Ivoire, qui a nommé une commission d’enquête pour faire la lumière sur ce désastre sanitaire, réclame 750 millions d’euros aux compagnies impliquées, de près ou de loin, dans le scandale d’Abidjan. L’affréteur néerlandais du Probo Koala est, bien entendu, en pleine ligne de mire des autorités. Les associations écologistes, notamment Greenpeace et Robin des Bois, demandent, quant à elles, que l’Union Européenne se saisisse du dossier de l’exportation des produits toxiques.
http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=102623
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mer 14 Fév 2007 18:41    Sujet du message: Re: L'europe intoxique l'Afrique Répondre en citant

RICHYRICH a écrit:
12/10/2006 Probo Koala : L’Etat ivoirien réclame 750 millions d’euros


Il en a obtenu 152....SadSad

Ce qui m'emmerde c'est qu'ils abandonnent les poursuites pour se précipiter sur l'argent...donc le droit ne sera pas dit dans cette affaire !!!

Fais chier...quand à la procédure en interne en CI...on peut toujours y croire...

Déchets toxiques en Côté d'Ivoire: l'Etat accepte un arrangement avec l'affréteur

© AFP/Archives Issouf Sanogo
ABIDJAN (AFP) - mercredi 14 février 2007 - 7h14 - L'Etat ivoirien a conclu mardi soir un accord amiable et définitif avec la multinationale Trafigura qui s'engage à lui payer cent milliards de FCFA (152 millions d'euros) en échange de l'abandon des poursuites dans l'affaire des déchets toxiques d'Abidjan.

Les deux parties "ont décidé de mettre fin définitivement aux différents litiges" les opposant dans cette affaire "de manière transactionnelle" et avec des "concessions réciproques", indique l'accord, signé en présence du président ivoirien Laurent Gbagbo et dont l'AFP s'est procuré une copie.

Trafigura était l'affréteur du cargo Probo Koala, et à ce titre l'initiateur du déchargement de déchets toxiques à Abidjan à la fin août dernier, qui a provoqué la mort d'au moins dix personnes et l'intoxication de plusieurs dizaines de milliers d'autres, selon les autorités ivoiriennes.

L'Etat ivoirien "renonce définitivement à toute poursuite, réclamation ou instance présente ou à venir qu'il pourrait faire valoir à l'encontre (de) Trafigura" dans cette affaire, indique le protocole d'accord.

Il s'engage également à "prendre toutes les mesures appropriées visant à garantir l'indemnisation des victimes" de cette pollution, sans plus de précisions sur les modalités.

En échange, Trafigura et ses sociétés s'engagent "à (lui) verser la somme forfaitaire et définitive de 95 milliards de FCFA", notamment "pour la réparation des préjudices subis et le remboursement des frais de dépollution".

Trafigura lui versera également "cinq milliards de FCFA" pour l'aider à mettre en place une nouvelle usine de traitement des déchets ménagers.

Elle s'engage également à "prendre en charge l'identification et la dépollution complémentaire des sites pouvant encore contenir des déchets".

"C'est un bon accord qui permet à l'Etat de faire face au dédommagement des victimes qui nous le réclament. Il faut que les gens restent dignes (et) ne cherchent pas à percevoir indûment l'argent auquel ils n'ont pas droit", a déclaré M. Gbagbo à la presse après la signature de l'accord.

"La crise des déchets toxiques a soulevé une grande émotion en Côte d'Ivoire. On a discuté on est tombé d'accord avec Trafigura. Les sommes en cause sont importantes", a-t-il ajouté, en promettant: "Je serai sauvage envers celui qui cherchera à détourner cet argent".

"Ce qui est arrivé est un accident. Nous avons proposé un règlement juste et équitable des conséquences regrettables de ces événements", a de son côté déclaré Roald Goethe, représentant de Trafigura, au moment de la signature.

"Ni le gouvernement ivoirien ni Trafigura n'acceptent d'endosser la responsabilité pour les événements d'août dernier. Cependant, la compagnie assume très sérieusement son rôle de citoyen du monde et à cette fin, soutient financièrement le gouvernement afin d'améliorer les conditions de vie de ses citoyens", a ensuite ajouté Trafigura dans un communiqué.

Cet accord va permettre la libération "imminente" de trois cadres de Trafigura, dont les Français Claude Dauphin et Jean-Pierre Valentini, inculpés par la justice ivoirienne et incarcérés depuis la mi-septembre à Abidjan à la suite de cette affaire, a précisé la multinationale.

Trafigura est spécialisée dans la commercialisation de pétrole et de métaux, qui dit traiter quelque 2% de la production mondiale de pétrole. Le siège social de la société mère est à Lucerne (Suisse), son siège fiscal aux Pays-Bas, mais elle a aussi d'importantes activités à Londres.

La société devrait toutefois faire face à la justice en Europe, où un groupe de juristes a décidé de la poursuivre pour obtenir des réparations au nom des victimes ivoiriennes de la pollution.

Saisie par l'un d'eux, un avocat anglais, la Haute cour de Londres a ainsi estimé le 2 février que les victimes qui auront porté plainte contre Trafigura à Londres pourront bénéficier d'un procès unique.
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