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Présidentielles 2007 : Quelles conséquences pour l’Afrique ?

 
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Nkossi
Bon posteur


Inscrit le: 31 Mar 2005
Messages: 722

MessagePosté le: Ven 09 Fév 2007 16:04    Sujet du message: Présidentielles 2007 : Quelles conséquences pour l’Afrique ? Répondre en citant

Présidentielle française 2007 : Quelles conséquences pour l’Afrique noire francophone ?


Citation:

Si généralement les élections en Afrique francophone ne passionnent aucun français, en revanche les élections françaises intéressent au plus haut point les pays africains francophones, du subalterne aux élites dirigeantes.

Dans ces pays, chacun suppute sur le prochain président français en s’imaginant qu’il va bouleverser les relations entre la France et ses anciennes colonies. Les partis d’oppositions africains espèrent que le nouveau locataire de l’Élysée sera moins complaisant avec les dictateurs, tandis que les membres des castes au pouvoir souhaitent perpétuer des relations qui leur permettent de piller allègrement leur pays.

Il est vrai que l’élection présidentielle française de cette année a un enjeu particulier. Elle consacre l’avènement au porte du pouvoir d’une nouvelle génération d’hommes et de femme politiques incarnée par Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et François Bayrou.

Dans un discours prononcé à Frangy en Bresse le 23/08/2006, Ségolène Royal déclarait : " L’utopie réalisable du XXIe siècle, c’est que les pays pauvres, notamment l’Afrique, sortent de la misère grâce au co-développement. C’est là que se situe la vraie réponse au problème des migrations...Non seulement l’aide que nous apportons aux pays pauvres est parmi les plus faibles mais elle va à des pays peu démocratiques et la France est qualifiée de particulièrement performante pour la vente d’armes aux dictatures...nous devrons le changer si nous voulons être crédibles. "

Nicolas Sarkozy devant le parlement béninois le 19 mai 2006 a affiché sa volonté de remodeler les relations entre la France et l’Afrique en tenant des propos révolutionnaires à contre-pied de l’ancienne classe politique française (de De Gaulle à Chirac.) Il affirme : " Seule la démocratie peut répondre aux aspirations des citoyens. Seule la démocratie peut permettre à un pays de se sortir d’une crise interne, aussi grave et longue soit-elle. Quoi qu’on ait pu penser pendant si longtemps, la dictature, ce n’est pas la stabilité. Seule la démocratie peut créer les conditions de la stabilité en profondeur... Je crois indispensable de faire évoluer, au-delà des mots, notre relation. L’immense majorité des Africains n’ont pas connu la période coloniale. 50% des Africains ont moins de 17 ans. Comment peut-on imaginer continuer avec les mêmes réflexes ? "

Dans la même appétence, François Bayrou affirme : " L’Afrique devrait être notre tourment. Tant que vous aurez les vingt pays les plus pauvres de la planète maintenue dans leur dénuement, à quelques centaines de kilomètres des dix pays les plus riches de la planète, vous aurez des vagues migratoires. Il n’y a qu’une politique juste et efficace de lutte contre l’immigration que nous devrions imposer à la communauté internationale et à l’Europe : C’est de garantir aux Africains qu’ils peuvent vivre convenablement en Afrique, de leur travail, comme des hommes debout. "

L’épineuse question de l’immigration met au centre de la campagne présidentielle les relations de la France avec ses anciennes colonies. Beaucoup de jeunes qui se sont révoltés dans les cités françaises en 2005 avaient pour origine l’Afrique noire francophone. D’où l’intérêt pour les principaux candidats à l’élection présidentielle de proposer un nouveau partenariat avec l’Afrique.

Au-delà du baume au cœur que ces discours peuvent procurer à une partie de l’élite africaine rêvant de démocratie, il est nécessaire de s’interroger sur leur fiabilité. Déjà en 1981, François Mitterrand préconisait une métamorphose des relations entre la France et ses anciennes colonies ; De nombreux intellectuels africains de l’époque pensaient qu’il achèverait le processus d’émancipation des peuples africains mal amorcé par De Gaulle et Foccart. Malheureusement il fut sur les questions africaines ’un politicien virtuose de la routine’.

Peux t-on penser que l’heure du chambardement est arrivée dans les relations Franco-Africaine, avec l’émergence de nouveaux acteurs politiques en France ?

La réponse à cette question est négative. Et voici pourquoi :

1-L’érosion du pouvoir politique en France au profit des multinationales.

En réalité aucun des candidats à l’élection présidentielle ne pourra réformer les liens entre la France et l’Afrique s’il accède au pouvoir. De nos jours le ’Politique’ a abandonné son pouvoir à ’l’Economique’. On assiste à une privatisation de la politique française en Afrique.

Ce sont les multinationales françaises qui gèrent l’Afrique francophone. Elles sont devenues des acteurs de premier plan dans les relations entre la France et ses anciennes colonies. Elles ont toutes été privatisées rendant le rôle de l’état quasi nul dans la politique de ces organisations.

Par conséquent, Les multinationales françaises ont les moyens de déstabiliser n’importe quel régime africain (démocratique ou dictatorial) sans que le Quai d’Orsay n’est rien à redire.

De ce fait, la politique africaine de la France, est d’abord la politique des multinationales françaises installées en Afrique. Ces dernières sont sans scrupule et ont les moyens financiers d’imposer à l’Afrique des dirigeants psychopathes travaillant pour leurs intérêts. En conséquence, les autorités françaises ne peuvent aller à l’encontre des intérêts de leurs multinationales. La place économique de la France dans le monde en dépend.

Il est aujourd’hui indéniable que la relation Franco-Africaine tissée après le " don des indépendances de 1960 " est immorale et est à l’origine de la misère dans les pays d’Afrique francophone. Les candidats à la présidentielle souhaitent moraliser ces relations en passant de l’uni -développement en faveur de la France à un co-développement pour réduire la misère dans les pays africains. Or le capitalisme est un système économique qui ne prône pas le ’partage’. Ce qui compte pour les capitalistes c’est le profit. Si les multinationales françaises peuvent faire le maximum de bénéfice avec la complicité des dirigeants africains qu’elles ont aidé à placer et à maintenir au pouvoir, pourquoi se gêneraient-elles ? Au nom de quelle morale et de quel principe les capitalistes français feraient du co-développement surtout si ses principaux concurrents en sont dispensés ?

Compte tenu des effets néfastes de la ’Françafrique’, Il serait moral de modifier les relations entre la France et l’Afrique pour permettre aux africains d’entamer leur développement. Mais ce n’est pas la morale qui détermine les intérêts ou qui régit l’économie : C’est le ’Marché’.

Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et François Bayrou font de ’L’angélisme moral’ en transformant les relations France-Afrique en problèmes moraux, ce qui est la meilleure façon de ne jamais les résoudre. Si on compte sur le co-développement pour résoudre la misère en Afrique, on se raconte des histoires : on fait preuve d’angélisme puisque la misère en Afrique est d’abord la conséquence des liens spéciaux existants entre l’Elysée, les multinationales et les dictateurs ; Ces liens spéciaux favorisant la corruption et les dictatures en Afrique

Compte tenu de la faible marge de manœuvre dont dispose le ’politique’ dans ce monde ’Mondialitaire’ tenu par les multinationales, on peut affirmer sans l’ombre d’un doute qu’aucun des candidats à l’élection présidentielle française ne pourrait révolutionner les relations entre la France et ses anciennes colonies. Les intérêts économiques des multinationales françaises l’emporteront sur les discours angéliques des politiques à l’égard de l’Afrique.

2-La place de la France dans le monde.

« Les nègres sont condamnés au destin d’éternels supplétifs de la grandeur française. Postulat bien entendu inacceptable » (Mongo Beti)

La France est une puissance moyenne, membre du conseil de sécurité des nations unies qui a besoin des pays africains pour garder son rang dans le monde. En effet, les états africains francophones votent toujours dans le même sens que la France dans les instances internationales.

Si bien que, pour conserver son influence planétaire, la France impose à ses anciennes colonies de la soutenir sur le plan international et de promouvoir la Francophonie ; Cette Francophonie devenant un moyen pour les Africains de défendre leur héritage colonial. En contrepartie de ce soutien indéfectible, la France maintien au pouvoir les dirigeants africains collaborationnistes.

L’influence de la France à travers la coopération Franco-Africaine empêche le développement de l’Afrique francophone, car elle maintien expressément le statu quo pour les intérêts de ceux qui en tirent profit (les dictateurs africains, les multinationales françaises et l’état français.) Une réforme de la politique africaine de la France pourrait lui faire perdre son influence au niveau mondial. C’est pourquoi aucun candidat élu à la présidence en France ne pourrait prendre ce risque. L’influence française dans le monde est un des aspects de la continuité de l’état. C’est une obsession stratégique de l’hexagone.

Mongo Beti dans son ouvrage : La France contre l’Afrique : Retour au Cameroun affirme : " La France ne peut pas se passer de l’Afrique. Celle ci est le relais indispensable à son prestige. Elle est nécessaire au maintien des positions françaises dans les grandes instances internationales, elle est enfin la survivance de tout un passé français. Voilà ce qui a fait le malheur de l’Afrique, c’est la racine même de la stagnation. C’est cette paranoïa qui a ligoté et paralysé le continent noir. "

La France n’a donc aucun intérêt et aucune raison de modifier une politique qui lui permet de fertiliser son influence au niveau planétaire quand bien même le maintien de son prestige a un coût cannibale en termes de sacrifices humains.

Il est quasiment sûre qu’en cas de modification de la politique africaine actuelle de la France, les régimes africains issus de ces changements seraient moins accommodants avec l’ancienne puissance coloniale qui aura contribué durant près d’un demi-siècle à maintenir des dictateurs corrompus au pouvoir, donc à augmenter la misère des populations locales.

Les candidats à l’élection présidentielle française font donc de l’incantation pour se donner bonne conscience. Une fois au pouvoir, la raison d’Etat, les intérêts supérieur de la France auront la primauté sur la résolution de la pauvreté en Afrique. Ainsi, la rationalité économique, la place de la France dans le monde implique le maintien de lien privilégié avec les dictateurs africains qui sont les seuls gages de la longévité de l’influence française au niveau mondial.

3-Le Franc CFA, la monnaie qui tue l’Afrique.

« Aujourd’hui, on est colonisé et on ment au peuple qu’on est libre » (Léopold Sédar Senghor. Jeune Afrique du 07 janvier 1977)

Il ne pourrait y avoir de modification de la politique africaine de la France sans l’abandon par le pays des droits de l’homme d’une monnaie qu’elle continue à gérer au détriment des économies des pays d’Afrique francophone : Le Franc CFA : Le Franc de la communauté financière africaine. Sans revenir sur les principaux instruments de l’asservissement de l’Afrique par l’occident au fil des siècles, il faut retenir qu’un seul instrument de cette soumission n’a pas changé de nom : La monnaie. Le Franc CFA est en fait un instrument de la permanence de la colonisation française en Afrique.

En effet, d’après les accords monétaires entre la France et ses anciennes colonies, tous les avoirs extérieurs des pays africains de la zone Francs doivent être déposés à hauteur de 65% dans un compte d’opération du Trésor Public français et rémunérés à un taux dérisoire. (2) Les avantages pour la France sont nombreux. On peut citer le contrôle économique des pays africains francophones par les réserves de changes, la position privilégiée pour les entreprises françaises pour tout investissement étranger par le contrôle et les garanties des transferts, la conservation des débouchés commerciaux, la conservation des sources d’approvisionnements...

L’une des causes de la pauvreté en Afrique francophone, au-delà de la mauvaise gestion des régimes dictatoriaux installés et soutenus par la France, est à rechercher dans l’absence de souveraineté monétaire de ces pays. Quand on sait l’importance de la monnaie dans le cycle économique, aucun pays ne peut laisser à une institution sur laquelle il n’a aucun contrôle la responsabilité de gérer sa monnaie. Pourtant l’Afrique noire francophone a abandonné sa politique monétaire à la France.

Joseph Tchundjang Pouemi affirme dans son célèbre ouvrage Monnaie servitude et Liberté : " Mettre la monnaie au service de l’économie. Ce n’est possible que si la banque centrale est soumise à la tutelle du politique via le ministère chargé du trésor. Cette ’ subordination fondamentale ’ conditionne la maîtrise de la conduite de la politique économique de tous les gouvernements "

Or le Franc CFA est soumis à la tutelle politique du Trésor public français et non des états africains. Dans ces conditions la politique monétaire du Trésor public français a tendance à favoriser les activités des multinationales françaises et est incompatible avec le souci des africains d’améliorer leur revenu. De ce fait, le Franc CFA n’est pas au service des économies africaines et l’on comprend mieux pourquoi cinquante ans après les pseudos indépendances de 1960, les pays africains francophones, pourtant riches en matières premières stratégiques n’ont pas engagé le processus de leur industrialisation.

Le malheur des élites africaines, c’est qu’ils ne savent pas faire le lien entre la monnaie et le développement.

Les pays africains francophones en déposant 65% de leurs réserves de change à l’étranger se prive d’une capacité de financement nationale. C’est une perte sur le plan macro économique.

Seuls les nations qui ont su résoudre l’équation qui lie l’économie au circuit monétaire prospèrent en Afrique. C’est le cas de l’île Maurice, de l’Afrique du sud, du Rwanda et de certains pays du Maghreb. Le cas des pays asiatiques nous le confirme. C’est par la souveraineté monétaire, l’accumulation du capital que ces pays se sont développés.

Mettre en place une nouvelle politique africaine de la France, c’est aussi permettre à l’Afrique de prendre en main son destin monétaire en renonçant à gérer le Franc CFA. Or la France a trop d’intérêts en Afrique pour se permettre d’abandonner une monnaie qui lui procure de nombreux avantages, particulièrement en cette période où d’autres puissances (Usa, Japon, Chine, Brésil) s’intéressent de plus en plus aux matières premières africaines ?

4- Conclusion.

Ne rêvons donc pas ! Le prochain président français en mai 2007 n’aura aucun intérêt à faire évoluer les relations de la France avec ses anciennes colonies. Les intérêts de la France à travers ses multinationales installées en Afrique, son rang dans l’échiquier mondial rendent pratiquement impossible une révolution dans le domaine des relations France-Afrique.

Cependant, ces relations ne pourront changer que si les Africains eux-mêmes décident de s’extirper de la supercherie de 1960 qui a vu le général Charles de Gaulle offrir l’indépendance à l’Afrique pour éviter une véritable décolonisation. En effet comme l’affirme Alain Bindjouli Bindjouli dans son ouvrage L’Afrique noire face aux pièges de la mondialisation " il ne peut y avoir de décolonisation que si le processus colonial est interrompu. " Or ce que la France a offert à ses anciennes colonies en 1960, c’est l’indépendance, dépourvu de décolonisation : L’indépendance c’est le pouvoir de se gérer, cela ne signifie pas que l’on peut faire bon usage de ce pouvoir. Les leaders africains en 1960 ont choisi en toute liberté de rester sous le joug colonial. La décolonisation, elle, porte sur l’être. Elle est la création d’hommes nouveaux qui se sont débarrassés des tares et séquelles de la période coloniale. C’est une véritable désaliénation. Cette désaliénation ne s’étant pas produite en Afrique francophone, la décolonisation n’a pas eu lieu.

L’Afrique francophone doit couper toute seule le cordon ombilical qui la lie à la France pour établir avec elle des relations ’assainies, décomplexées, et équilibrées’’

Elle doit prendre son indépendance véritable en se décolonisant. Elle ne doit rien attendre de Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy ou de François Bayrou. Son avenir passe par la décolonisation intégrale qui doit s’appuyer sur la culture et la civilisation africaine, la démocratie, la souveraineté monétaire, la bonne gouvernance et le rejet des solutions criminogènes venues du FMI : Le Fond de misère instantané et de la Banque mondiale.

L’avenir des relations entre la France et ses anciennes colonies dépend de la désaliénation des élites africaines et non des candidats à l’élection présidentielle française dont les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

Kovalin Tchibinda

Mail : kovalin@tchibinda.fr


Source : CONGOPAGE.COM
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 09 Fév 2007 17:05    Sujet du message: Répondre en citant

Ce texte consiste fondamentalement en une prophétie, ou si l'on préfère, un oracle : à quoi je répond "wait and see"...

1) Il y aurait un transfert de la domination française en Afrique, du Public vers le Privé symbolisé par les multinationales, toutes puissantes.
Ce point de vue, maintenant répandu, n'est pas tout à fait exact, si on le considère historiquement. En effet, déjà quand j'étais collégien en Afrique (il y a presque 30ans...), l'on parlait des 3M pour caractériser la colonisation (je crois que c'est le regretté Ki-Zerbo qui en fut l'auteur?) : Militaires, Missionnaires, Marchands.
Le Public, à travers "Militaire" (mais aussi l'administration coloniale), et le Privé, à travers "Marchand" ont toujours marché ensemble pour assurer la spoliation de l'Afrique aux Africains, au bénéfice des colonisateurs ; dont les intérêts sont évidemment composites, protéiformes.
Selon les circonstances, le curseur peut pencher davantage dans un sens (en l'occurrence économique) que dans un autre (Etatique, confessionnel). Mais la cohérence interne de ces divers types de facteurs de domination qui assure à chacun la part qu'il escompte de cette domination. En d'autres termes, sans le soutien de l'Etat français aux stratégies néocolonialistes des multinationales françaises en Afrique, lesdites stratégies sont rapidement vouées à l'échec : sans la Licorne, le programme de réforme économique du FPI aurait déjà réduit considérablement l'influence des multinationales françaises en Côte d'Ivoire, diluant leurs positions par de nouveaux partenariats économiques (Chine, Inde, Indonésie, Malaisie, Brésil, etc.).
D'autre part, l'on sait que la plupart des gros contrats sont cooptés (de gré à gré) par les Français, grâce à l'entregent françafricain de l'Elysée. En coupant un tel lien, en mettant à marché tous les appels d'offre, ces entreprises françafricaines si peu habituées à la concurrence dans le "Pré carré" se verraient très rapidement distancées par l'offensive dynamique et si agressive des Chinois, entre autres exemple...

Quant au Franc CFA, dont l'auteur reconnaît qu'il est l'une des pièces maîtresses de l'édifice françafricain, c'est bien le niveau politique, de l'Etat français donc, qui peut seul y renoncer ; en concertation avec des leaders politiques africains, qui le réclameraient avec constance, insistance, et intransigence.

2) Le personnel politique français n'aurait aucun intérêt à réformer les relations franco-africaines.
Il y a là une inconséquence analytique : en changeant les choses, il est tout à fait logique qu'on ne puisse plus en tirer les mêmes intérêts que ce qu'elles procurent en étant telles qu'elles sont.
En général, ce type d'analyse voit très exactement tout l'intérêt que l'Afrique aurait à ce que les choses changent, mais il échoue à voir quel serait l'intérêt de la France à ces changements.
Or, l'intérêt de l'Afrique a seulement vocation à motiver l'action des Africains eux-mêmes ; mais non celle des Français.
En revanche, la France n'a-t-elle vraiment aucun intérêt à ce que les choses françafricaines changent. En d'autres termes, quel serait l'intérêt de la France à ce que les choses changent, sachant qu'il ne dépend pas d'elle exclusivement (ni même principalement) que ces changements adviennent?
On trouve quelques réponses à cette question dans l'article. Mais apparemment l'auteur considère que lesdites réponses ne suffiraient pas à inciter la France aux changements.
Je ne suis guère de cet avis, et reviendrai expliquer pourquoi...

3) Le renouvellement du personnel politique n'est qu'à ses balbutiements
C'est la raison pour laquelle je crois que ces élections sont seulement un tournant, lequel peut être manqué. Mais elles ne pourront pas bouleverser les relations franco-africaines, à la mesure des espérances des Africains. Tout comme d'ailleurs le personnel politique africain des toutes prochaines mandatures sera lui aussi un personnel de transition, entre une Afrique agonisante (dont il faut espérer qu'il stoppera l'agonie) et une renaissance panafricaine afrocentrée.
Pour autant, chaque étape d'une mutation est absolument importante en soi : voici pourquoi je trouve trop désinvolte ce genre d'article ingénu qui découvre qu'un changement paradigmatique n'advient pas spontanément. Or, c'est la nature même des mutations les plus radicales que d'advenir, non pas miraculeusement, instantanément, mais progressivement ; toute la perspicacité analytique consistant à SAISIR longtemps à l'avance tous les ignes avant-coureurs de telles mutations, à les tenir exactement pour ce qu'ils sont, sans leur prêter ni plus ni moins. Et éventuellement, à les encourager. De ce point de vue, dire qu'il n'y rien à attendre de ces élections françaises, est faire montre de myopie, de fatalisme, voire d'infantilisme. Comme si sécrètement on en attendait tout, ou qu'on aurait tellement voulu TOUT en attendre : Nèg Doubout Exclamation Exclamation Exclamation
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WILDCAT
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MessagePosté le: Ven 09 Fév 2007 20:44    Sujet du message: Répondre en citant

Cette année sera intéressante car le Sommet France Afrique sera de la danse (j'aimerais aussi que ce genre de Sommet s'arrête). Bref au vue des différentes postures des futurs leaders de la france, ils feraient mieux de voir l'accueil que leur reservera les différents groupes associatifs, militants anti-mondialistes. Etc... De plus on annonce la venue de Laurent Gbagbo, Khadafi (ou à mon avis on va parler des docteurs bulgares), le Soudan avec le dossier du darfour. Mais bon c'est les différentes réunions autour du Sommet qui seront intéressantes. Autre point, vont-ils parler de l'influence grandissante de la Chine qui elle aussi pratique ce genre de Sommet. L'ironie du sort, la Chine, la France et le reste du monde voit l'Afrique comme une personne à laquelle on se partge les membres et de notre côté on essaye de se garder les membres les plus tendres en éliminant les maillons faibles. Bref on pratique "un certain canibalisme culturo/Socialo -économique". C'est aussi "logiquement" le dernier sommet de Chirac et sa clique de dictateurs: Bongo, Sassou etc....
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WILDCAT
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MessagePosté le: Ven 09 Fév 2007 20:49    Sujet du message: Répondre en citant

Voici la réaction du porte parole des A.E français sur la place de la Chine en Afrique. (ahhh la langue de bois diplomatique) Rolling Eyes La France a certes perdu du terrain mais sa capacité de nuisance reste intacte!!!!

Paris ne voit pas de compétition politique avec Beijing en Afrique
http://www.french.xinhuanet.com/french/2007-02/07/content_385765.htm

2007-02-07 08:15:38


PARIS, 6 février (XINHUA) -- Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Jean-Baptiste Mattéi a affirmé mardi qu'il n'y avait pas de compétition politique entre la France et la Chine en Afrique.

"Je sais que l'on dit beaucoup de choses sur la présence chinoise en Afrique. C'est un sujet que nous évoquons avec les Chinois. Nous avons des consultations, notamment sur les questions africaines, avec les Chinois. Notre directeur d'Afrique était à Pékin il y a quelques temps pour parler de l'Afrique avec les Chinois. Il est tout à fait légitime pour un pays comme la Chine qui est un pays important, membre permanent du Conseil de sécurité, de s'intéresser à l'Afrique", a déclaré M. Mattéi lors d'un point de presse, répondant à une question de journaliste.

"Il peut y avoir une compétition d'ordre économique, c'est tout à fait naturel. Il n'y a pas de raison que cette compétition n'ait pas lieu. Mais, en même temps, je pense qu'il n'y a pas de compétition d'un point de vue politique. En tout cas, nous n'avons pas le sentiment d'avoir des droits acquis en Afrique qui nous seraient contestés par tel ou tel", a-t-il indiqué.

"A un moment donné, on se plaignait que l'Afrique était un peu oubliée de la mondialisation, qu'elle ne figurait pas parmi les priorités de la communauté internationale. Nous n'allons donc pas nous plaindre quand on voit qu'un grand pays comme la Chine s'intéresse à l'Afrique. C'est en soi quelque chose de positif. Nous souhaitons aussi que les Etats-Unis s'intéressent à l'Afrique, que la communauté internationale s'intéresse à l'Afrique pour l'aider à se développer", a-t-il dit.

"Nous souhaitons aussi beaucoup que la Chine use de son influence sur le plan politique. Je pense par exemple à la situation au Soudan. Il est évident que la Chine a une influence importante et nous souhaitons que cette influence soit utilisée pour favoriser un règlement des crises, notamment au Darfour, pour travailler au déploiement de la force hybride UA/ONU que nous appelons de nos voeux", a-t-il ajouté.
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WILDCAT
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MessagePosté le: Ven 09 Fév 2007 20:54    Sujet du message: A Répondre en citant

Beaucoup de manifestations et de réunions sur le Sommet durant tout le mois de février!!!

http://www.monde-solidaire.org/spip/article.php3?id_article=3728


Sommet citoyen France-Afrique
Mots-clés
Agenda

01 - 28 février 2007

plusieurs villes de France
Février 2007 : Survie organise un "Moi(s) contre la Françafrique"

Temps fort du mois :

Sommet citoyen France-Afrique les 11-12-13 fév. à Paris, organisé par le CCFD, le Secours catholique, le groupe Afrique d’ATTAC, le Cédétim, Greenpeace, Oxfam France-Agir Ici, Survie.

Les élections présidentielle et législatives de 2007, sont l’occasion de relancer le débat en France sur les liens que notre pays continue d’entretenir avec la plupart de ses anciennes colonies africaines : aide au développement dévoyée, interventions militaires, soutien à des dictatures, pillage des ressources, etc.

Peu transparente et de plus en plus critiquée (en Côte d’Ivoire, au Togo, au Tchad...), la politique de la France en Afrique doit faire l’objet d’une véritable réforme : instauration d’un contrôle parlementaire, fin de l’ingérence et respect des aspirations démocratiques des populations africaines.

Afin d’interpeller citoyens et candidats aux élections, Survie et une vingtaine d’ONG françaises ont formulé des revendications "pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente" dans le cadre de la campagne "2007 : état d’urgence planétaire, votons pour une France solidaire" du CRID (principale plateforme des ONG françaises www.crid.asso.fr dont Survie est membre).

Afin de donner une audience plus large à ces revendications, Survie organise tout au long du mois de Février 2007 un mois de mobilisations partout en France : conférences-débats, projections, manifestations, concerts.

Un Sommet citoyen France-Afrique sera notamment organisé (en partenariat avec d’autres ONG) en contre-point du Sommet officiel des Chefs d’Etats Afrique-France, organisé par Jacques Chirac à Cannes les 15 et 16 fév.

Voici les principaux temps forts de ce Moi(s) contre la Françafrique :
Une Conférence de presse de lancement le 1er février (réservée à la presse)
Un Sommet citoyen France-Afrique à Paris du 11 au 13 février comprenant 3 temps :
Un Forum citoyen associatif le 11 février, ouvert au public
Un Colloque alternatif citoyen les 12 et 13 février en partenariat avec plusieurs ONG
Une Manifestation le 13 février à 18h30 (Chateau Rouge - République)

Présentation complète du Sommet

Lancement de la Compilation « Décolonisons ! » à Paris le 21 février (lieu à confirmer) avec :
Une Conférence de presse
Des prestations d’artistes de la compil’
Des concerts à Paris le 17 fév et à Lyon le 28 fév.

Ci-dessous, le programme des évènements partout en France classés par date et régulièrement mis à jour :

Février Ville Thème
Jeudi 1 Grenoble conférence sur les résistances africaines dans l’Histoire
Vendredi 2 Toulouse projection débat sur l’affaire Borrel
Strasbourg conférence-débat "Le nouvel âge du mercenariat : les entreprises de mercenaires"
Samedi 3 Grenoble journée - atelier sur les résistances africaines ici et ailleurs
Paris Journée Projections - débat - concert "Aux sources de l’exil" au Divan du Monde 14-22h
Lundi 5 Grenoble soirée - lecture sur les résistant-e-s africain-e-s
Mardi 6 Grenoble soirée sur le Cabinda et les résistances là-bas
Lyon Projection-débat "Togo, Burkina Faso, cas d’école de la Françafrique ?"
Mercredi 7 Rennes Projection-débat "Bob Denard : profession mercenaire"
Valence Conférence sur le soutien de la France aux dictatures africaines : le cas du Togo
Toulouse projection débat "La Françafrique"
Grenoble Conférence sur les résistances africaines aujourd’hui
Jeudi 8 Brest Conférence "La privatisation de la guerre"
Grenoble Projection du film Life and debt
Rennes Projection-débat du spectacle "Elf, la pompe Afrique"
Villeneuve d’Ascq conférence débat « question de sens : solidarité internationale et citoyenneté active » sur le thème France-Afrique avec Fabrice Tarrit
Vendredi 9 Rennes Projection-débat du spectacle "Elf, la pompe Afrique"
Grenoble Concert de soutien avec les groupes Waka, Chartreusians et Systyle
Samedi 10 Lyon Manifestation
Toulouse Rassemblement
Arles Projection débat "L’Afrique vu par les cinéastes : Rôle des médias dans la propagation des clichés sur l’Afrique"
Perpignan Projection débat "Daratt, saison sèche"
11 au 13 Paris SOMMET CITOYEN FRANCE AFRIQUE
Lundi 12 Lyon conférence-débat "La Françafrique expliquée aux électeurs"
Mardi 13 Rennes Projection-débat du documentaire "Juge Borrel : révélation sur un suicide impossible"
Paris Manifestation
Mercredi 14 Rennes Projection de la vidéo "Françafrique"
Bordeaux conférence "La Françafrique en 2007"
Jeudi 15 Rennes Projection de la vidéo "La Françafrique"
vendredi 16 Paris Projection débat "Mondialisation et néo colonialisme
Samedi 17 Paris concert avec Lassy King Massassy et Keny Arkana
Jeudi 22 Avignon conférence sur la dette en Afrique
Mardi 27 Strasbourg conférence "L’implication de la France dans le génocide des Tutsi rwandais"
Valence Conférence "Les resistances africaines"
Mercredi 28 Villeurbanne concert avec le MAP et le collectif Massa Sound Band
Grenoble conférence sur la (re)election des dictateurs en Afrique

Merci de cliquer sur le lien car on peut avoir plus d'infos sur les différentes manifestations!!!!
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Nkossi
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MessagePosté le: Sam 10 Fév 2007 18:30    Sujet du message: Répondre en citant

WILDCAT a écrit:
Cette année sera intéressante car le Sommet France Afrique sera de la danse (j'aimerais aussi que ce genre de Sommet s'arrête). Bref au vue des différentes postures des futurs leaders de la france, ils feraient mieux de voir l'accueil que leur reservera les différents groupes associatifs, militants anti-mondialistes. Etc... De plus on annonce la venue de Laurent Gbagbo, Khadafi (ou à mon avis on va parler des docteurs bulgares), le Soudan avec le dossier du darfour. Mais bon c'est les différentes réunions autour du Sommet qui seront intéressantes. Autre point, vont-ils parler de l'influence grandissante de la Chine qui elle aussi pratique ce genre de Sommet. L'ironie du sort, la Chine, la France et le reste du monde voit l'Afrique comme une personne à laquelle on se partge les membres et de notre côté on essaye de se garder les membres les plus tendres en éliminant les maillons faibles. Bref on pratique "un certain canibalisme culturo/Socialo -économique". C'est aussi "logiquement" le dernier sommet de Chirac et sa clique de dictateurs: Bongo, Sassou etc....


Laurent Gbagbo a decline l´invitation de tonton Chirac a la grande messe...

Citation:
Pourquoi Gbagbo ne sera pas à Cannes

A moins d’un changement de programme radical, le président Laurent Gbagbo ne sera pas présent au 24ème sommet France-Afrique, qui se déroulera les 15 et 16 février prochain à Cannes, dans le sud de la France. Le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, le représentera à cette grand-messe, dont la particularité est qu’elle est la dernière à laquelle Jacques Chirac, l’actuel locataire de l’Elysée, officiera.
Gbagbo ne se déplacera pas. Cela signifie que les multiples tractations de l’ombre qui ont lieu depuis plusieurs mois – avec en toile de fond une promesse d’amélioration des relations entre Abidjan et Paris – ne l’ont pas convaincu. Pourquoi ? Selon des sources généralement bien informées, le président Gbagbo doit faire face à des contraintes de calendrier, donc arbitrer selon ses priorités. Il doit gérer le dialogue direct et veut demeurer concentré sur ce dossier délicat. Or, le 15 février, c’est jeudi prochain. Dans six jours exactement. Il est quasiment certain que les choses ne seront pas terminées d’ici là…
On peut aussi penser que le président Gbagbo ne va pas en France parce qu’il pense qu’on ne le «motive» pas assez. «Ce n’est pas le président, qui n’a rien obtenu de concret de la France, qui avait intérêt à une présence à Cannes, mais Jacques Chirac, qui s’en va du pouvoir, et pour qui cela signifierait une certaine victoire diplomatique», analyse un membre du sérail. Gbagbo ne veut sans doute pas trop se forcer à aller en France alors qu’il n’a pas senti d’aide particulière venue de Paris pour que le dialogue direct aboutisse avant le sommet de Cannes et que l’ancienne puissance coloniale n’a pas fait avancer le dossier de la suppression de la zone de confiance.
Il estime aussi que la France aurait pu lui proposer une vraie tribune, pour aborder les problèmes de fond de la relation franco-africaine. «Le président Gbagbo ne pouvait pas aller à Paris pour être coincé dans une salle. S’il y allait, cela aurait été parce qu’on lui a accordé un espace spécial ou parce qu’on a évoqué des questions de fond», explique-t-on.
Même si on ne peut pas dire formellement qu’elle a influencé la décision du chef de l’Etat, la dernière interview de Brigitte Girardin dans Libération, insultante envers le numéro un ivoirien, n’a pas amélioré l’ambiance.
Pourquoi se «prendre la tête» avec un exécutif français arrogant et capricieux alors qu’il est sur le départ, alors que l’on observe ces dernières semaines une vraie «reprise en main des Africains» du dossier ivoirien ? «Brigitte Girardin et tous ceux qui réfléchissent comme elle sont largués. Mais ils seront bien obligés d’accepter ce que les Africains ont décidé. Les données ont complètement changé. Les gens seront surpris», murmure une personnalité bien au fait des dernières tractations de Ouagadougou. Plus que jamais, la paix en Côte d’Ivoire sera africaine, pense-t-on dans les allées de la Présidence à Abidjan. Paris ne vaut pas une messe ; en tout cas, pas à tout prix.

Théophile Kouamouo


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WILDCAT
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MessagePosté le: Sam 10 Fév 2007 18:37    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Laurent Gbagbo a decline l´invitation de tonton Chirac a la grande messe...


Il doit sûrement s'inquiéter qu'à son retour on lui fasse un Coup d'Etat!!! Cela devient une spécialité. La Mauritanie en connaît un rayon!!! Rolling Eyes
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Katana
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MessagePosté le: Dim 11 Fév 2007 22:05    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
Laurent Gbagbo a decline l´invitation de tonton Chirac a la grande messe...


Je pense que notre "ami" Lansana Conté n'y sera pas non plus pour d'autres motifs.

Où peut-être qu'il y sera... Pour y rester Laughing

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Nkossi
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MessagePosté le: Lun 12 Fév 2007 15:20    Sujet du message: Répondre en citant

Katana a écrit:
Nkossi a écrit:
Laurent Gbagbo a decline l´invitation de tonton Chirac a la grande messe...


Je pense que notre "ami" Lansana Conté n'y sera pas non plus pour d'autres motifs.

Où peut-être qu'il y sera... Pour y rester Laughing

De gré ou de force Twisted Evil

Le «front du refus» boycotte le sommet France-Afrique

Sale temps pour le président français Jacques Chirac ! Alors qu’il est désormais obligé d’avouer aux Français et de s’avouer à lui-même qu’il ne sera pas candidat à sa succession, donc qu’il quittera le pouvoir, son ultime sommet France-Afrique ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Celui qui aime à se présenter comme l’héritier politique du gaullisme aurait voulu que cette grand-messe apparaisse comme la preuve de son influence africaine, de sa capacité à «tenir» l’Empire, du caractère positif de son bilan africain.
Malheureusement pour lui, les choses se présenteront autrement. Si ses affidés traditionnels – Omar Bongo, Denis Sassou N’Guesso, Paul Biya, Idriss Déby Itno, Blaise Compaoré – seront là selon toute évidence, trois chefs d’Etat représentatifs du «front du refus» qui, ces dernières années, a refusé de s’agenouiller devant la toute-puissance de la France, ont déjà annoncé qu’ils feront faux bond. Il s’agit de Paul Kagame, Laurent Gbagbo et Thabo Mbeki.


Kagame : l’absence la plus prévisible

Le président rwandais Paul Kagame, attaqué par le juge français Bruguière, qui a lancé des mandats d’arrêts internationaux contre ses collaborateurs les plus proches – à la suite d’un montage politico-juridique burlesque tendant à faire de Kagame le concepteur de l’extermination de ses «frères» Tutsis par adversaires interposés –, n’avait pas manifesté la moindre envie de se rendre à Cannes. «La France nous a déclaré la guerre (…) Les relations avec la France ne sont pas ce qu’il y a de plus important pour le Rwanda (…) Au-delà de la France, c’est contre un certain type de mépris que nous nous dressons. En fonction de quels critères, de quelle éthique, de quelle morale, dont ils seraient les gardiens, ceux qui nous accusent prétendent-ils vouloir nous juger ? Qui sont-ils, quel est leur propre bilan en matière de respect du droit des peuples ? Pourquoi cette volonté permanente d’humilier nos leaders alors qu’eux baignent dans l’impunité ? A leurs yeux, les Africains ne sont que de la volaille de basse-cour. Des poulets à rôtir», fulminait le numéro un rwandais dans une récente interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Son absence à Cannes est donc logique. Le contraire aurait été une révolution diplomatique.

Laurent Gbagbo : le symbole de l’échec africain de Chirac

Jacques Chirac pouvait se consoler en se disant que c’est son prédécesseur François Mitterrand qui s’était aliéné le Rwanda et que tout au plus il n’avait pas pu renouer le fil. Mais l’absence de Laurent Gbagbo au sommet France-Afrique alimentera les analyses de tous les journalistes, y compris en France. Et elle sera vue comme la preuve de la déchirure que le président français a créée de toutes pièces avec le pays qui était présenté, jusqu’à récemment, comme la vitrine d’une décolonisation française réussie. Laurent Gbagbo à Abidjan pendant le sommet parlera plus que s’il était dans la tribune. Autour de lui, les commentateurs pourront broder sur l’énième échec de Chirac dans un domaine – la politique étrangère – qu’il a toujours prétendu maîtriser.
Le président ivoirien a fait l’objet d’une cour assidue d’émissaires lui demandant d’aller au dernier sommet de l’ère Jacques Chirac. Mais ils n’ont pas visiblement pas été convaincants. «Gbagbo voulait un sommet qui serve à quelque chose, Chirac voulait un sommet qui lui serve à lui-même pour la postérité et basta ! Il ne voulait pas parler de questions de fond. Gbagbo dirige un pays coupé en deux. Il n’a pas de temps à perdre», explique un membre du sérail.

Mbeki : bonne surprise pour l’Afrique digne, mauvaise surprise pour la Françafrique

Jusqu’à la date d’hier, les milieux diplomatiques franco-africains bruissaient d’une rumeur : le président sud-africain Thabo Mbeki serait présent à la party de Cannes. C’est que la France avait tout fait pour le draguer. Elle lui avait promis un discours solennel sur la tribune et tous les honneurs protocolaires. Mbeki se serait d’abord montré intéressé, dit-on. Mais hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ronnie Mamoepa et le porte-parole de Mbeki lui-même, Mukoni Ratshitanga, ont mis fin au rêve chiraquien. «La ministre des Affaires étrangères, Nkosazana Dlamini-Zuma, dirigera la délégation au sommet (…) Le président doit répondre aux questions devant le parlement la semaine dernière», a dit Mamoepa. Quant à Ratshtanga, il a mis un peu d’arrogance (à la française ?) dans sa déclaration. «En fin de semaine prochaine, l’ANC réunit son comité exécutif national. C’est le parti qui l’a placé au pouvoir. C’est plus important que d’aller en France», a-t-il expliqué à l’AFP. Et vlan ! Lorsqu’on donne des motifs divers d’une administration à une autre pour justifier une absence à un rendez-vous, c’est que l’on ne tient pas vraiment à ce que l’hôte nous croie… Mbeki a dû se souvenir des propos chiraquiens prononcés à Dakar sur «l’âme et la psychologie» des Ouest-Africains que lui le Sud-Africain devrait apprendre à connaître. Il a dû se dire qu’il n’est pas d’humeur studieuse. Désolé, Professeur Chirac !

Sylvie Kouamé
Source
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WILDCAT
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MessagePosté le: Mar 13 Fév 2007 19:23    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne sais pas quel serait les relations entre la France et l'Afrique; mais après avoir lu cet article; je veux qui ait un changement radical. On remarque le cynisme de Chirac. Son "clône actuel" Sarko si il passe fera la même chose, à la différence que ce dernier ne connaît rien de l'Afrique. Il y a la conquête du pouvoir et l'exercice du pouvoir. L'actuel a su le concquérir mais pour son exercice c'est un echec. Le second, il n'est même pas encore président; mais les dégâts qu'il a fait sont déjà énormes. C'est blanc bonnet, bonnet blanc. Quant à Ségo, certes son discours était plus ou moins réussi; mais si elle s'entoure d'anciens mitterandistes qui eux ont leur mains sales dans les différentes crises africaines, c'est tout aussi inquiétant. Bayrou: rien!!! Et les autres, sur la même ligne négative depuis toujours!!!!

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-866796@51-866895,0.html


Citation:
France-Afrique : la fin des "années Chirac"
LE MONDE | 13.02.07 | 15h16 • Mis à jour le 13.02.07 | 15h16
C'était au sommet France-Afrique de janvier 2001, à Yaoundé, au Cameroun. Il était près de minuit quand Jacques Chirac, une bière à la main, était venu s'entretenir à l'improviste avec quelques journalistes. Quelques heures auparavant, à Paris, l'épiscopat français avait publié une lettre sévère demandant au président de prendre ses distances par rapport à des régimes africains qui "pratiquent la fraude électorale, la confiscation des ressources (...), l'emprisonnement, parfois même l'élimination physique".


M. Chirac improvisa sur-le-champ une réponse qui surprit l'assistance par sa véhémence. Le chef de l'Etat se métamorphosa subitement en un avocat de l'Afrique contre l'Eglise donneuse de leçons. "Nous avons saigné l'Afrique pendant quatre siècles et demi, commença-t-il. Ensuite, nous avons pillé ses matières premières ; après, on a dit : ils (les Africains) ne sont bons à rien. Au nom de la religion, on a détruit leur culture et maintenant, comme il faut faire les choses avec plus d'élégance, on leur pique leurs cerveaux grâce aux bourses. Puis, on constate que la malheureuse Afrique n'est pas dans un état brillant, qu'elle ne génère pas d'élites. Après s'être enrichi à ses dépens, on lui donne des leçons."

Le discours sonnait juste. Ce ne pouvait être celui d'un bonimenteur. M. Chirac est attaché à l'Afrique. Sa culture l'intrigue ; le sort de ses habitants ne le laisse pas indifférent. De là, sans doute, des initiatives françaises en faveur de ce continent : la promesse de doubler en 2007 la contribution au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, trois maux qui touchent en priorité le continent noir. D'où, aussi, la création en 2005 d'une taxe sur les billets d'avion dont le produit alimentera un fonds de lutte contre ces trois pandémies. Mais, aussi généreuses soient-elles, les initiatives de ce type ont laissé peu de traces, malgré les coups de clairon qui les ont accompagnées. Moins d'une vingtaine de pays ont adopté à ce jour la "taxe Chirac".

Pour mieux cerner la réalité de l'engagement africain de la France, d'autres indicateurs s'imposent. Le montant des annulations de dettes consenties, par exemple. Sous Jacques Chirac, elles ont atteint plusieurs milliards d'euros - dont une bonne partie a profité à des pays anglophones, au premier rang desquels le Nigeria.

L'évolution de l'aide publique française au développement (APD) en est une autre. Elle est remontée à 0,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2007, après avoir fondu durant les années 1990.

C'est enfin l'activité - discrète - de lobbying de la France en faveur de ses anciennes colonies auprès des institutions financières internationales. "Sans Paris, nous n'aurions jamais accès aux dirigeants de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international. On ne pourrait pas se faire entendre", résume l'ancien premier ministre de la République centrafricaine Martin Ziguélé.

Si la France de Jacques Chirac a revendiqué, en raison de ses liens anciens, d'être le porte-voix de l'Afrique, elle a bénéficié en retour de l'appui diplomatique des Etats du continent. Le soutien de nombreuses nations africaines à la position française sur l'Irak, en 2003 à l'ONU, illustre ce jeu d'influences croisé.

Mais l'actualité, le cours de l'Histoire donnent une image de la relation France-Afrique qui n'est pas que diplomatique. C'est celle d'une ancienne puissance impériale toujours très impliquée. Témoin la République démocratique du Congo (RDC, l'ex-Zaïre, une ancienne colonie belge) où Paris a sans se cacher "voté Kabila" lors de l'élection présidentielle de 2006. Témoin le Togo, où la France a souhaité qu'Eyadéma fils succède à Eyadéma père même au prix d'une élection contestable et violente, en 2005. Témoin enfin la Tunisie, où les scores extravagants affichés par le président Ben Ali (99 % des suffrages pour son deuxième mandat) ont été acceptés sans sourciller par l'Elysée.

L'engagement n'est pas que politique. S'y ajoute parfois l'envoi de militaires, une pratique que l'on pensait révolue depuis l'intervention française au Rwanda en 1994. On l'a vu en RDC (à deux reprises), en Centrafrique et au Tchad. Dans ce dernier cas, c'est peu dire que l'appui fourni par les troupes françaises a sauvé le régime - impopulaire - d'Idriss Déby.

Décidée à l'Elysée, l'intervention n'a, de façon assez inexplicable, guère suscité de débats dans les milieux politiques français. Seul ou presque parmi les responsables, le socialiste Paul Quilès s'est interrogé sur le bien-fondé de ces interventions et le retour de la France comme "gendarme de l'Afrique".

De même, l'implication militaire française en Côte d'Ivoire n'a pas été contestée. Dans le cadre de l'opération "Licorne", plus de 3 000 soldats (avec des casques bleus) servent pourtant de force d'interposition entre l'armée régulière et les rebelles qui contrôlent le nord du pays. Faut-il les maintenir contre le souhait d'une partie de l'opinion ivoirienne, alors qu'aucune solution politique n'est en vue ? La question est posée. Une autre dimension de la relation France-Afrique aujourd'hui est le poids des relations personnelles entre Jacques Chirac et ses homologues. Globalement, durant ses deux mandats, elles auront été plutôt bonnes. Le bruit n'a-t-il pas couru, quelques jours avant le sommet qui débute jeudi 15 février, que des chefs d'Etat africains allaient lancer un "appel de Cannes" pour inviter M. Chirac à solliciter un mandat supplémentaire ? La rumeur était fausse, mais elle donne la mesure de la complicité entre Jacques et certains de ses pairs du continent noir.

Le fait est que, si elles ne constituent pas une assurance tous risques (Paris a fini par convaincre le président malgache Didier Ratsiraka de quitter le pouvoir en 2002), des relations personnelles avec le locataire de l'Elysée se révèlent très utiles. Feu le roi Hassan II naguère, comme son fils Mohammed VI aujourd'hui, n'a jamais eu meilleur avocat que le président français pour défendre la "marocanité" du Sahara occidental au Conseil de sécurité de l'ONU. Avec le président ivoirien, Laurent Gbagbo, elles sont en revanche inexistantes depuis le bombardement du camp militaire français de Bouaké en 2004.

Arrivé à l'Elysée à une époque marquée par un certain abandon de l'Afrique lié à la fin de la guerre froide, M. Chirac s'apprête à quitter le pouvoir à un autre moment charnière. Celui où, mondialisation économique oblige, l'Afrique fait l'objet de multiples et nouvelles convoitises, non seulement de la part des puissances occidentales, avec un retour en force des Etats-Unis, mais aussi de pays émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil.

Ces nouveaux rapports planétaires accélèrent l'effritement de la zone d'influence française, conduisant le président Chirac à réorienter la politique africaine de la France dans le sens du multilatéralisme et d'une européanisation destinés à sortir du tête-à-tête franco-africain.

Mais si la présence de la France en Afrique, en particulier dans ses anciennes colonies, lui procure une bonne part de son influence diplomatique dans le monde, l'intérêt économique, lui, apparaît de moins en moins déterminant. Hors pétrole, l'Afrique ne représente qu'une part minuscule du commerce extérieur français. Et, à l'exception notable des hydrocarbures, la France est absente des secteurs les plus porteurs, comme les mines.

Si la multiplication des privatisations en Afrique, voulues par le FMI et la Banque mondiale, fournit des opportunités aux firmes françaises, ces dernières affrontent une concurrence internationale accrue. La mondialisation projette aussi les entreprises au-delà du pré carré de l'ex-empire colonial français. Ainsi Total, lestée des activités africaines d'Elf, choisit le Nigeria et l'Angola, et non le Tchad, comme terrains privilégiés pour ses investissements. En Côte d'Ivoire, le secteur du cacao est passé sous le contrôle de sociétés américaines et néerlandaises.

Une banalisation de la politique africaine de la France, dans le sillage de cette mondialisation, est redoutée chez certains responsables du continent après le départ du président Chirac. Pourtant, ces décideurs tendent à relativiser les conséquences qu'aurait pour eux un retrait français. Les nouveaux partenaires asiatiques et sud-américains de l'Afrique ne demandent, eux, qu'à multiplier les démonstrations d'"amitié" envers le continent noir.

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