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Affaire "Mamadou Koulibaly": Anatomie d'une rumeur

 
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Soledad
Grioonaute


Inscrit le: 27 Aoû 2007
Messages: 6

MessagePosté le: Lun 03 Sep 2007 08:23    Sujet du message: Affaire "Mamadou Koulibaly": Anatomie d'une rumeur Répondre en citant

Depuis quelques semaines, faisant suite à la parution d’un texte intitulé «Le blues de la République» dans le journal gouvernemental Fraternité Matin, Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée Nationale, occupe les devants de la scène médiatique ivoirienne. Et son intervention au journal télévisé de 20 heures de la première chaine nationale RTI jeudi dernier n’a visiblement pas contribué à calmer le jeu. Nous avons demandé à l’analyste ivoirienne Mahalia Nteby, bonne connaisseuse de la géopolitique africaine, de nous donner son point de vue sur les raisons de tout le remue-ménage médiatique autour du numéro 2 ivoirien. Une interview de Sylvestre Konin.

***

Que pensez-vous des rumeurs faisant cas du prochain départ de Mamadou Koulibaly du FPI ?

Je les trouve très intéressantes, pour plusieurs raisons. En effet, l’observation du contexte, du timing et des méthodes utilisées dans le cadre de ce qu’il convient à présent d’appeler «l’affaire Koulibaly» laisse entrevoir plusieurs pistes d’analyse possibles.

Tout est parti du silence, certes assourdissant, dans lequel s’est muré le président de l’Assemblée Nationale depuis quelque temps et qui coïncide avec l’annonce triomphale de l’Accord de Ouagadougou par le chef de l’Etat ivoirien. Le professeur Koulibaly, qui avait auparavant fortement occupé les devants de la scène médiatique en sillonnant inlassablement tous les quartiers d’Abidjan avec une campagne de la Paix ayant laissé sur le carreau le parti d’Alassane Dramane Ouattara, en entraînant la migration massive de ses bases et même ses cadres vers le Front Populaire Ivoirien, s’est subitement fait discret dans le paysage politique éburnéen. D’aucuns ont dès lors vite fait de conclure au rejet par le chef du Parlement ivoirien de la solution de sortie de crise proposée et concoctée par Laurent Gbagbo.

Et cela serait faux ?

Cette interprétation est à tout le moins sujette à caution. Même si l’on peut supposer que l’idée de serrer la main des rebelles ne déclenche pas un enthousiasme délirant chez lui et qu’il est incontestable qu’il privilégie d’éviter la démultiplication d’occasions d’accolades avec ceux qui ont amené la guerre et le chaos en Côte d’Ivoire, le professeur Koulibaly n’est, à mon avis, pas opposé au «processus de paix» version Ouaga. Je rappelle ici qu’il a reçu le porte-parole de la rébellion à son domicile et qu’il a accompagné ce dernier au meeting de la Paix organisé par Charles Blé Goudé à Yopougon en avril dernier. Au cours de ce meeting, auquel ont participé la première dame et des hauts responsables du clan présidentiel, Mamadou Koulibaly a pris la parole pour exprimer clairement son adhésion au principe de l’Accord de Ouagadougou, tout en émettant une réserve sur la chronologie. Selon lui, le désarmement doit avoir lieu avant les audiences foraines. Et même s’il n’a pas été, comme d’autres, jusqu’à danser sur l’estrade du lieu de la cérémonie avec les rebelles, il n’y a aucune place pour les supputations en ce qui concerne la position du président de l’Assemblée Nationale par rapport à l’Accord de Ouagadougou.

Et son absence remarquée à la cérémonie de la «Flamme de la Paix» à Bouaké le 31 juillet dernier, événement qui a vu la présence de plusieurs chefs d’Etat africains et de quasiment tout le gotha diplomatique, institutionnel et politique ivoirien ?

(Rires) Quand tout le monde ne parle que de la grande fête qui se prépare dans le village voisin et clame son intention d’y participer, il faut bien que quelqu’un se dévoue pour garder la maison, afin que des voleurs ne succombent pas à la tentation de venir cambrioler le domicile qui, de notoriété publique, est inoccupé. En quoi est-il si difficile de comprendre que pour des raisons de sécurité évidentes, il était impossible que les numéros 1 et 2 ivoiriens se retrouvent en même temps à Bouaké ? On ne sait jamais… Avec Gbagbo, Koulibaly et 80% du microcosme politique dans le fief de la rébellion, certains auraient pu éprouver la saugrenue envie de saisir une occasion unique de parachever ce qui n’a pu l’être dans la nuit du 19 septembre 2002 ou en novembre 2004.

Comment analysez-vous donc le mutisme de Mamadou Koulibaly depuis maintenant presque 9 mois ?

Tout d’abord, ainsi que je viens de vous le rappeler, il est faux d’affirmer qu’il y a eu mutisme. En effet, monsieur Koulibaly s’est bel et bien exprimé, et à plusieurs reprises. J’ai eu moi-même l’occasion de publier trois textes très denses de sa plume depuis le mois de juillet 2007 sur le site Saoti (http://saoti.over-blog.com).

Ensuite, comme il l’a si bien dit lui-même jeudi dernier, il n’a pas vocation à parler pour parler. Mamadou Koulibaly, l’intellectuel et l’homme privé, est libre de choisir quand, où, sur quoi et comment il s’exprime. Mamadou Koulibaly, le président de l’Assemblée Nationale, agit de concert avec le Président de la République. Lorsque celui-ci lui confie des missions, il les effectue. Lorsque le chef de l’Etat ne le sollicite pas, il ne remplit pas l’espace médiatique. C’est plutôt normal.

Enfin, l’organisation d’une tournée comme la campagne de la Paix qu’il a effectuée à Anyama, Adjame, Abobo, Port-Bouët, Marcory etc. nécessite forcément des moyens logistiques, matériels et financiers importants. Monsieur Koulibaly ne dispose apparemment pas, comme d’autres, de sources financières soudaines et intarissables. Il agit visiblement en fonction des moyens dont il dispose et cela, tout en étant rassurant sur le plan moral, conduit à une intermittence plus ou moins longue de sa présence en ligne de front. Après une pause régénératrice, il vient d’ailleurs d’annoncer une reprise prochaine de ses meetings, qui cibleront cette fois les militants du PDCI. Cela devrait donc mettre fin aux interprétations approximatives d’un état de chose somme toute naturel.

Justement, revenons sur les dernières prises de parole du président de l’Assemblée Nationale. Dans un texte intitulé «Le blues de la République», il dénonce les dérives des refondateurs, ce que certains interprètent comme l’indication de son départ prochain du FPI.

Effectivement, Monsieur Koulibaly a reconnu les dérives de certains refondateurs. Il aurait été malhonnête de sa part de nier l’évidence. Comparé à ce qu’il nous est donné d’observer au quotidien, je pense d’ailleurs qu’il a été trop tendre dans ses critiques envers ses pairs et qu’il s’est plus attardé à expliquer, chiffres et faits à l’appui, l’hideuse transformation de la Refondation en Rebfondation au contact – imposé – des rebelles. Cependant, puisque même ses contradicteurs s’accordent à saluer le courage de son acte, ne polémiquons pas là-dessus.

Je vais peut-être vous étonner, mais je subodore que les rumeurs de son départ du FPI ont initialement été lancées par les refondateurs pointés du doigt eux-mêmes. Au lieu de se remettre en question, au lieu de se dire «Maintenant qu’on s’est fait prendre les dix doigts dans le pot de confiture et que l’on s’est fait tancer, arrêtons la gabegie», ceux-ci ont préféré dire et faire dire que si Koulibaly les dénonce, c’est parce qu’il a un agenda caché et s’apprête à quitter le FPI. Pour eux, que ce soit par mauvaise foi ou par atrophie intellectuelle, on n’a pas le droit de critiquer un système de l’intérieur. Il faut forcément être passé à l’ennemi pour dénoncer des comportements déviants. Comment, dès lors, s’étonner qu’avec de tels raisonnements, le développement de l’Afrique stagne ? Toujours est-il que, cette rumeur découlant initialement d’un refus de se remettre en cause par des prédateurs refondateurs, a été bien opportunément reprise et amplifiée par l’opposition, trop ravie de l’aubaine d’un éventuel schisme au sein du parti au pouvoir et par les réseaux françafricains, dont Mamadou Koulibaly est le pire cauchemar depuis qu’il a claqué la porte de Marcoussis en 2003 et qu’il a entrepris sa croisade dénonciatrice du Pacte colonial.

Pensez-vous que le calendrier de cette cabale soit anodin ?

Ecoutez, cabale n’est pas exactement le mot que j’utiliserai. D’une part parce que je crois que nous sommes ici, primairement, dans une situation de «tel est pris qui croyait prendre». En croyant exposer Koulibaly qui a, selon eux, eu l’outrecuidance d’indexer, même superficiellement, leurs mauvaises pratiques, les rebfondateurs se sont eux-mêmes tirés une série de balles dans le pied. Non seulement Koulibaly est érigé en héros vertueux, même par les adversaires historiques du FPI, mais en plus, ils ont déstabilisé les militants frontistes et la galaxie patriotique, qui en sont arrivés à penser devoir choisir entre Gbagbo et Koulibaly, ce qui a entrainé de fortes turbulences au Front Populaire Ivoirien.

Donc pour vous, une scission Gbagbo / Koulibaly est impensable ?

(Sourire) Monsieur Konin, rien n’est impensable. J’ai un ami dont le grand-père disait toujours : «Ce que tu n’as jamais vu, ne dis pas que c’est impossible. Dis seulement que tu n’as pas encore croisé celui qui le fait». Dans la vie, en politique, tout est possible. Seulement j’ai la conviction qu’une scission n’est pas à l’ordre du jour. D’ailleurs monsieur Koulibaly l’a confirmé en live à la télévision. Le numéro 2 ivoirien a publiquement refusé de défendre l’indéfendable en écrivant «Le blues de la République» et en réitérant son propos à la RTI jeudi dernier. Tous ceux qui s’attendaient à ce qu’il fasse machine arrière en ont été pour leurs frais. Je crois que si les dérives FPIstes continuent sans que le chef de l’Etat ne trouve utile d’y mettre le holà, alors des divergences pourraient effectivement voir le jour entre les deux hommes. Mais on n’y est pas.

Pour en revenir à votre question précédente, si je crois que la paternité de la rumeur d’une brouille entre Koulibaly et Gbabgo est à mettre au crédit d’une initiative malhonnête et mal pensée des rebfondateurs, je suis certaine que la capitalisation qui en est faite par les réseaux françafricains n’est en aucun cas anodine ou fortuite.

Que sous-entendez-vous par là ?

Je ne sous-entends rien. Comme Koulibaly, je constate que le contrat de la SODECI, arrivé à expiration, doit être renégocié. Je constate que le code des télécommunications qui doit être prochainement voté à l’Assemblée Nationale a fait l’objet d’une étude préalable financée, pour le compte de l’Etat ivoirien, par l’un des opérateurs directement concerné. Je constate que les deux entreprises qui sont aujourd’hui bénéficiaires du contrat arrivé à expiration d’une part et qui ont financé l’étude sur laquelle est basée la réglementation à voter d’autre part sont des entreprises françaises, Bouygues et France Télécoms. Je constate qu’au moment où des négociations cruciales pour les intérêts de la nation ivoirienne arrivent à échéance, le gouvernement français ressort de ses cartons la tragi-comique affaire Kieffer, le «journaliste» franco-canadien disparu et oublié, dont la France se souvient sporadiquement, quand ça l’arrange – de préférence à la veille de renégociations d’envergure –, et le Canada pas du tout.

Je constate que les mêmes mécanismes ont déjà été employés lors de la renégociation des contrats de la CIE et du terminal à conteneurs du Port d’Abidjan, dont les heureux bénéficiaires ont été, ô surprise, des entreprises françaises, alors qu’au niveau international, on mettait la pression sur le président ivoirien en exhibant des soi-disant dossiers contre lui et ses proches, relativement à l’opération Dignité ou toujours à la disparition finalement si opportune pour le gouvernement français de Guy-André Kieffer.

J’affirme clairement que les mêmes réseaux sont à l’œuvre aujourd’hui, pour créer une pression (affaire Kieffer) et encourager une cacophonie (affaire Koulibaly quitte le FPI) qui ont pour but de servir à détourner l’attention des vrais enjeux : la perpétuation du pillage formalisé par le Pacte colonial.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, et les acteurs n’ayant quasiment pas changé, pensez-vous que la finalité sera différente cette fois ?

Si Laurent Gbagbo décide qu’il n’est pas convaincu de la capacité de nuisance de l’Etat français et qu’il souhaite faire confiance aux bonnes paroles nocturnes du nouveau président français, alors il n’y a aucune surprise à attendre et les sociétés françaises pourront tranquillement continuer à s’enrichir sur le dos des citoyens ivoiriens.

Par contre, si le président Gbagbo, qui a, comme nous tous, je le présume, entendu le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar et lu dans la presse hexagonale la consternation des Français face à la collusion affichée par leur nouveau chef de l’Etat avec les patrons des multinationales en attente de renouvellement de leurs contrats d’exploitation ou de consolidation de leur position dominante sur le marché éburnéen, si Gbagbo donc comprend que le résultat de l’élection présidentielle n’a rien changé de fondamental dans les intentions spoliatrices de l’Etat français envers la Côte d’Ivoire, alors nous pourrions avoir d’heureuses surprises.

Entendons nous bien. Sarkozy, c’est Chirac en pire. Ceci ne veut pas dire pour autant que les entreprises françaises doivent automatiquement être exclues du processus. Si Bouygues est le mieux disant et si sa proposition satisfait les désidératas de l’Etat ivoirien en termes de revenus, de couverture ou d’accessibilité pour les populations, alors, que Bouygues soit désigné adjudicataire ! Le même principe s’applique au Code des télécoms. Cela implique cependant de la part de l’Etat ivoirien que l’on en revienne aux mécanismes normaux de bonne gouvernance – les appels d’offres et consultations internationales –, en lieu et place de cessions de gré à gré négociées au milieu de la nuit avec les émissaires barbouzes de cercles jacobins.

Mais, vu sous cet angle, était-ce donc judicieux de la part du Professeur Koulibaly de choisir de jeter un pavé dans la mare de son propre camp à cette période cruciale?

Je ne connais pas les raisons qui ont poussé monsieur Koulibaly à le faire. Il faudrait que vous le lui demandiez directement. Mais je peux vous dire qu’il n’y a pas de moment plus adéquat qu’un autre pour relever des déviances inacceptables. Le président de l’Assemblée Nationale a inlassablement désigné la France comme le premier ennemi de la Côte d’Ivoire et l’a combattu constamment depuis lors. Ce n’est pas parce qu’il est au front contre la France qu’il n’a plus le droit de critiquer des comportements contre-productifs de ses pairs qu’il observe lorsqu’il regarde par dessus son épaule ! Ce n’est pas l’opportunité de la sortie de Koulibaly qui doit être questionnée, mais plutôt la bienveillance dont bénéficient les rapaces qui se vautrent dans le pillage des biens, la corruption et le trafic d’influence comme si demain n’existait pas !

Que dites-vous à propos du virement au RDR de l’ex-conseiller de Mamadou Koulibaly, le Dr Antoine Ahua Jr ?

Pas grand-chose. Ce monsieur a été expulsé de Côte d’Ivoire pour des motifs pas encore éclaircis à ce jour. Qu’a-t-il donc fait de si terrible pour qu’il soit le seul à qui l’on refuse le droit à l’amnistie ? Il serait intéressant que le pouvoir en place explique pourquoi il bénit et encourage les populations à pardonner à des gens qui ont tangiblement assailli la Côte d’Ivoire, tué des milliers de personnes, violé des centaines d’autres, pillé nos ressources, braqué nos banques, écoles, foyers, semé désolation, peur et haine, fomenté des coups d’Etat et dénie la même grâce à quelqu’un, à priori un patriote, dont on ne sait pas ce qu’il a pu faire de pire pour qu’on lui refuse ce qu’on a, avec empressement et sans commune mesure, accordé à Soro, Wattao, Konaté ou Bictogo ?

Qu’Ahua en conçoive de l’amertume est compréhensible, d’autant plus qu’ainsi qu’il le dit lui-même, son expulsion lui aurait causé un préjudice financier important. Vous savez, il n’est ni le premier, ni le dernier qui, pour des raisons alimentaires, est prêt à faire volte-face ou à vendre son indépendance d’esprit au mieux disant. Il lui faudra vivre avec ça intellectuellement. Ca ne va sûrement pas être aisé.

Cette défection ne porte-t-elle pas néanmoins un coup dur au Président de l’Assemblée Nationale ? Il a tout de même co-signé un livre avec le Dr Ahua.

Mais justement. Les preuves du revirement à 360° d’Ahua sont là pour toujours, ineffaçables. Lorsque vous vous replongez dans la biographie et la bibliographie de Koulibaly, vous constaterez qu’il est d’une constance incroyable. A l’évidence, un Docteur additionné à un autre Docteur donne une somme de bonimenteurs qui reste inférieure à la valeur d’un Professeur. Je ne vois pas en quoi le fait que le Dr Alassane Ouattara, qui retrouve un peu de couleurs après avoir encaissé près de 500 millions de FCFA de l’Etat pour le financement de son parti, puisse se «payer» le soutien très isolé du Dr Ahua aurait un quelconque impact déstabilisateur sur le professeur Koulibaly.

J’ai d’ailleurs lu que le Dr Ahua, dans une interminable lettre ouverte aux Ivoiriens, déplore «la faiblesse politique» de Koulibaly, à qui il reproche «de ne pas avoir d’ambition politique. Il est avant tout un technocrate, arrivé en politique par sacerdoce». Vous ne trouvez pas qu’on fait beaucoup de bruit autour de quelqu’un qui n’a pas d’ambition politique ? Plaisanterie à part : Mamadou Koulibaly n’a peut-être pas d’ambition personnelle ; mais il a des ambitions énormes pour son pays et ses concitoyens. C’est pour cela qu’il est dangereux pour les adeptes de la (re)colonisation de la Côte d’Ivoire. C’est pour cela que Laurent Gbagbo lui fait confiance. C’est pour cela que nous devons le soutenir et que nous le soutenons.

Interview réalisée par Sylvestre Konin, Le Courrier d'Abidjan
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Nkossi
Bon posteur


Inscrit le: 31 Mar 2005
Messages: 722

MessagePosté le: Lun 03 Sep 2007 14:29    Sujet du message: Répondre en citant

Mamadou Koulibaly : “C’est un acte de subversion”

Le président de l’Assemblée nationale a choisi le journal télévisé de 20h de la première chaîne, espace de grande audience, pour s’adresser aux Ivoiriens, notamment à ses camarades militants du FPI.

Départ du FPI

«Je l’ai appris dans les journaux que je suis partant du FPI, on m’encourage même à partir, et on dit que je suis fâché avec le FPI. J’en suis un peu surpris et je voulais l’expliquer à ceux qui le disent qu’ils font une grave erreur d’analyse.» Le président Mamadou Koulibaly a saisi la balle au bond pour éclairer les Ivoiriens sur les manœuvres de la «nébuleuse» après avoir échoué à mettre en déroute le système de défense de l’Etat ivoirien. «Ce problème est posé à un moment où mes contradicteurs se disent qu’il faut frapper le FPI sur son système de défense, il faut frapper l’Etat ivoirien sur son système de défense. On est rentré dans une guerre cognitive maintenant, une guerre de la propagande, de la subversion intellectuelle. On rêve, on confectionne son rêve, le mensonge qu’on a fait circuler nous revient en boucle», a déclaré le premier vice-président du FPI.

Vie du FPI

«Le FPI n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. C’est aujourd’hui qu’Affi N’Guessan, à Daoukro, est en train de démontrer dans toute son amplitude le poids du FPI dans ce que l’on a considéré à l’époque comme étant le fief du président Henri Konan Bédié. C’est aujourd’hui qu’à Jacqueville, chez Henriette Diabaté, le Conseil général et plusieurs militants du PDCI rejoignent le FPI, c’est aujourd’hui que le RDR qui a perdu ses bases, plusieurs de ses militants qui ont compris le mensonge sur lequel le parti avait été créé, rejoignent le FPI. C’est à ce moment-là qu’ils disent qu’ils peuvent casser le FPI en disant que Koulibaly s’en va. C’est de la subversion. Mais pourquoi cela, il faudrait bien qu’on y réfléchisse.»

Les raisons du silence de Koulibaly

«Avant les tournées d’Abidjan, Koulibaly faisait bien quelque chose (…) J’ai fait les tournées parce qu’à un moment donné, le parti de Ouattara a voulu dissoudre l’Assemblée nationale. J’ai trouvé cela inacceptable, je suis allé l’expliquer aux militants de ce parti que être contre les Institutions de la République, ce n’est pas normal, que l’Etat de Côte d’Ivoire est au service de tous les Ivoiriens. Les militants du RDR m’ont compris et ils ont quitté Ouattara pour rejoindre Laurent Gbagbo. Ma mission s’arrête là pour le moment. Quand j’aurai plus de temps et de moyens, je me mettrai au travail. C’est le chef de l’Etat qui m’envoie en mission. Quand il sera prêt, il me le dira. Pour le moment, il m’a dit «Koulibaly : statut quo on regarde l’accord de Ouagadougou, on voit comment ça évolue et on verra.»»

Les tentatives pour fragiliser le FPI

«La rumeur, c’est que Koulibaly veut quitter le FPI, donc on déstabilise le parti de Laurent Gbagbo, on déconcentre les militants et les patriotes pour ne pas les focaliser sur la destinée du FPI. Brusquement on trouve un témoin à Paris sur l’affaire Kieffer contre le président Laurent Gbagbo. Alors que depuis plus de deux ans, la pauvre compagne de Kieffer cherche à parler à un homme politique de haut niveau en France. Brusquement, le président de la République a le temps de la recevoir et la justice saute sur le coup : «le témoin est crédible» et puis toute la presse s’en occupe pour déstabiliser le FPI et le président de la République».

Le président de l’Assemblée nationale interpelle les Ivoiriens

«Alors que sur mon bureau, il y a le code des télécommunications, le renouvellement, la correction, la rédaction d’un code des télécommunications dignes de la mondialisation, dignes de ce siècle, un code qui nous a été transmis par le gouvernement et on ne trouve personne pour l’étudier, le ministre dit que le code ne l’intéresse pas, l’ATCI n’est pas satisfaite du code. Les professionnels du secteur ne sont pas du tout satisfaits du code. Les intérêts téléphoniques sont en jeu. Dans quelque temps, le contrat sur l’eau expire aussi. Il va falloir discuter de la concession. Des rumeurs accompagnent toujours ces types de discussion. Chaque fois qu’il y a des rumeurs, au lieu de se concentrer sur la destinée individuelle de Mamadou Koulibaly, il faut plutôt regarder vers les télécommunications et l’eau. La destinée de Koulibaly importe peu. Ce qui compte, c’est la Côte d’Ivoire. L’eau et l’électricité concernent tout le monde.
Ce qui se passe autour du président de la République et du FPI, c’est pour détourner notre attention. Les jacobins sont à la porte. Ce que je dis aux Ivoiriens : «oubliez Koulibaly, regardez vos propres intérêts, l’eau et l’électricité. C’est votre pays qui compte, la destinée de Koulibaly importe peu»

Koulibaly dévoile son agenda

«Je suis vice-président du FPI, je reste au FPI, il n’a jamais été question de partir du FPI. Dans les semaines à venir, je vais à Jacqueville parce que le Conseil général m’invite, pour rejoindre le FPI à cette cérémonie. Après, ce sont les militants PDCI d’Aboisso qui m’invitent, pour rejoindre le camp du président de la République. Bientôt ce sera Odienné, Bondoukou. Nous sommes appelés de partout. Le FPI devient de plus en plus fort. Ceux qui pensent nous distraire se trompent.»

Saint-Claver Oula (saintcoula@yahoo.fr)
_________________
La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA

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Concept
Grioonaute 1


Inscrit le: 30 Avr 2006
Messages: 124

MessagePosté le: Lun 03 Sep 2007 18:59    Sujet du message: Répondre en citant

Wink Autopsie d'une rumeur plutôt !!

Koulibaly pour président en côte d'ivoire pourquoi pas ?? Ce monsieur incarne MIEUX ENCORE la rupture.
_________________

"Un jour j'ai entendu ces noirs prendre la parole, ils m'ont transmis leur vécu, j'ai compris leurs aspirations et j'ai cessé d'être l'ombre de moi même"

Qu'est ce qu'un camerounais sinon un africain, qu'est ce que le cameroun
sinon un ensemble de frontières inutiles. Vive l'intégration continentale, les USA "united state of Africa" et tous nos enfants, pères et mères des caraïbes.
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Soledad
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Inscrit le: 27 Aoû 2007
Messages: 6

MessagePosté le: Mar 04 Sep 2007 06:47    Sujet du message: Répondre en citant

En tout cas!
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Chabine
Super Posteur


Inscrit le: 02 Mar 2005
Messages: 3040

MessagePosté le: Sam 02 Avr 2011 19:32    Sujet du message: Répondre en citant

UP ! Wink
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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