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Les Villes Africaines les plus interessantes

 
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M.O.P.
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Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Ven 02 Mar 2007 09:28    Sujet du message: Les Villes Africaines les plus interessantes Répondre en citant

Lagos : Le Far West d’Afrique de l’Ouest

L’insécurité dans l’ancienne capitale du Nigeria n’éclipse cependant pas son statut de ville à la pointe de la modernité.
Brice R. Mbodiam, à Lagos


La soixante sonnée, Clément, chauffeur de taxi de nationalité béninoise, a déjà passé près de la moitié de son existence à Lagos, l’ancienne capitale de la République fédérale du Nigeria. Mais, malgré cette longévité, Clément hésite toujours à s’aventurer dans les rues après 22h, quelque soit le montant de la course que lui proposent de potentiels clients. "A cette heure-là, je ne travaille plus. Il y a déjà beaucoup de bandits armés dans les rues. Ils peuvent arracher votre véhicule à tout moment. Ce que vous voyez-là [une Mercedes 200 bordeaux], c’est ma 3ème voiture. Je viens juste de l’acheter parce que les deux autres m’ont été arrachées par des braqueurs. Au total, j’ai déjà été attaqué trois fois par ces bandits", raconte-t-il.

Face à ce récit, les clients qui sollicitent les services de Clément prennent peur. Une pendule accrochée sur l’un mur de l’hôtel Elomas indique qu’il est 23h. Mais, les trois étrangers, qui viennent juste de déposer leurs valises à l’hôtel après avoir débarqué, quelques minutes plus tôt, de l’aéroport international Murtala Muhammed de Lagos, tiennent à se rendre au domicile d’un compatriote vivant à Lagos. Alors, ils insistent pour obtenir une prorogation des horaires de travail de Clément, qui, finalement, accepte la proposition. Ce, malgré l’heure avancée de la nuit, et les risques encourus aussi bien par le taximan que par ses passagers. Fort du récit de Clément sur l’insécurité à Lagos, l’unique dame du groupe a décidé de se débarrasser de tous ses bijoux, qu’elle laisse en consigne à la réception de l’hôtel. Christopher, l’autre membre de la délégation, qui souhaitait sortir avec son ordinateur portable pour des besoins professionnels, en fait de même.

La peur au vendre, le chauffeur de taxi et ses passagers s’engagent dans les rues de Ikeja, un quartier de Lagos. Premier constat : Il n’y a pratiquement plus âme qui vive dans les rues. A bord de cars blancs brinquebalants, seuls des policiers patrouillent sur des artères timidement éclairées. Les rares taximen, qui, à l’instar de Clément se risque dans les rues de l’ancienne capitale du Nigeria à cette heure-là, roulent à toute vitesse. "Comme je vous ai dit, c’est très dangereux d’être dehors à pareil moment. Même si je cogne quelqu’un là maintenant, je ne m’arrête pas. Car, je ne sais pas ce qui peut m’arriver si j’ose immobiliser mon véhicule", raconte Clément. Et ce dernier de poursuivre : "Même dans la journée ici, il faut faire très attention. Ils [les bandits] sont partout. Si vous voulez aller au marché, faites-vous accompagner par quelqu’un qui connais bien la ville. Il y a des secteurs au marché dans lesquels il vaut mieux ne pas s’aventurer au risque de se faire dépouiller".

15 policiers abattus
Deuxième constat : Toutes les entrées et les sorties des rues sont entrecoupées par de gigantesques portails en acier. "Tout cela vise à garantir la sécurité des habitants du quartier. Dès qu’un coup de feu retentit, ces barrières sont fermées" pour permettre à la police d’organiser des battues afin de débusquer les malfaiteurs, explique Clément. La nuit tombée, pour traverser ces barrières, il faut montrer patte blanche auprès des vigiles, en indiquant clairement chez qui vous allez. Félix, ancien comptable de l’agence Campharm de Bafoussam, qui s’est établi à Lagos depuis quelques mois seulement, affirme qu’il n’est pas rare qu’en cas de doute, les vigiles vous escortent jusqu’au domicile de votre hôte.
Tel ne sera pas le cas pour les trois passagers de Clément, ce 17 février 2007. Bien qu’il soit plus de minuit, quelques coups de klaxon et des civilités dans anglais teinté de Pidgin entre le chauffeur de taxi et le vigile de Sere Close street, suffiront à faire ouvrir l’espèce de muraille au fond de laquelle se trouve le domicile de Joseph Wessomey Tietcheu, alias Big Joe. Grâce à Dieu, les passagers de Clément sont arrivés à destination saint et sauf. "Tout ce que Clément vous a raconté n’est que vérité. Ici, c’est le Far West. Il n’est pas exclu que demain matin, vous trouviez des cadavres dans la rue", affirme Big Joe, homme d’affaires camerounais établi à Lagos depuis plus de 20 ans.

Et comme pour montrer l’ampleur de l’insécurité dans cette ville qui compte plus de 30 millions d’habitants, c’est-à-dire deux fois la population du Cameroun, Big Joe révèle une statistique troublante : "Dans la nuit du 22 au 23 décembre 2006, 15 policiers ont été abattus et 36 grosses cylindrées braquées". Félix, son neveu, enfonce le clou en rapportant que quelques jours seulement après son arrivée à Lagos, alors qu’il se baladait dans les rues un après-midi, un cadavre jeté à partir d’un véhicule qui roulait à toute vitesse, est pratiquement tombé à ses pieds. "J’ai été traumatisé pendant plusieurs jours. Je n’avait plus aucune envie de sortir de la maison", confie-t-il.
Pour ne pas faire partie des victimes de braquage qui se comptent par milliers chaque année à Lagos, Big Joe confesse qu’il vit quasiment en réclusion dans sa villa chic du "One Sere close street", dès que le soleil rejoint sa tanière le soir. "Au lieu d’aller en boîte de nuit, je préfère danser chez moi". Tout est prévue pour la circonstance : une cave bien achalandée, une chaîne Hi-fi et même un bar assez spacieux aménagé à l’intérieur de la villa. C’est ici que le maître des lieux, lorsqu’il veut faire la noce, convie généralement quelques amis. Au-delà d’une certaine heure, la fête doit se poursuivre jusqu’au petit matin pour ne pas faire courir aux invités le risque d’agression.

Jets privés
Au demeurant, l’histoire de Lagos ne saurait se raconter uniquement sous le prisme de l’insécurité dans laquelle certaines sources voient souvent la main des agents des forces de l’ordre eux-mêmes. "Ici, on ne sait plus qui est bandits ni qui est policier", confie un habitant de Lagos. Aident également au règne de l’insécurité, les multiples et longues suspensions de la fourniture de l’énergie électrique. Ces caprices de l’entreprise chargée de la distribution de l’énergie électrique sont tel que 90% des foyers de Lagos disposent d’un groupe électrogène de plus ou moins grande puissance. Y compris les deux aéroports de la ville : le "local airport" pour les vols locaux, et l’aéroport international, dont l’architecture et le confort relèguent l’aéroport international de Douala au rang de gare routière.

En fait de gare routière, c’est au "local airport" que le Camerounais qui débarque à Lagos s’en souvient. En effet, ici règnent également les rabatteurs qui courent après les passagers, afin de leur proposer une place dans un avion. Dans cet aéroport, exercent pratiquement autant de compagnies aériennes que d’agence de transport interurbain par voiture au Cameroun. Entre Arik Airlines, Action Airlines, Space World, Chanchangi Airlines, Albarka Air, Aero, Sahcol, Virgin Nigeria Airlines, Bellview Airlines, etc. le voyageur n’a que l’embarras du choix.
Des compagnies aériennes qui appartiennent, pour la plupart, à de richissimes hommes d’affaires nigérians, dont chacun a au moins une résidence à Victoria Island, le quartier chic de Lagos. Parmi ces milliardaires dont la réputation n’a cependant pas encore dépassée celle du regretté Moshud Abiola, il y a le propriétaire des "Mrs Bigg’s", ces coins de fast food, qui rappellent les Mc Donald’s aux Etats-Unis. Selon des sources concordantes, l’on en dénombre près de 2000 à travers le Nigeria, dont 300 dans la seule ville de Lagos.

Victoria Island, repère des milliardaires nigérians est desservi par un pont, qui est en réalité une autoroute à huit voies. Et dont la longueur est quelque peu sujette à controverse : selon certains avis, ce joyau est long de 25 kilomètres, tandis que d’autres sources divisent cette distance par deux. Toujours est-il qu’à Victoria Island, dont les habitants donneraient beaucoup de complexe à ceux de Bastos, Koweït City et autres Santa Barbara, à Yaoundé, il n’est pas rare, à en croire le témoignage de Félix, d’apercevoir des Yachts ou des Jets privés dans certaines résidences. Pendant que, dans le même temps, des mendiants écument les rues de Lagos à la quête d’une pitance quotidienne, qui n’est toujours pas assurée.

http://www.quotidienmutations.info/mutations/46.php?subaction=showfull&id=1172765418&archive=&start_from=&ucat=46&
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