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Le Franc CFA, le plus long scandale de la Vè République
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Eddy
Grioonaute


Inscrit le: 19 Déc 2006
Messages: 20

MessagePosté le: Sam 01 Aoû 2009 12:50    Sujet du message: Répondre en citant

Mouyabi a écrit:
je repose une question de fond au risque de me rendre ridicule. Les pays Africains qui battent leur propre monnaie excepté ceux qui bénéficient des IDE de la France en sont où?


C'est vrai que tu te rends ridicule. Et ceux qui beneficient ils sont où?
Condamnés à prendre crédit sur crédit, années après années, alors que leur argent "dort" dans les comptes du trésor francais.

Mouyabi a écrit:
Frère Eddy

J'ai lu tes écrits je t'invite à ne pas tomber dans le panneau des prestidigitateurs de tout bord qui appellent à la fin du CFA


Merci beaucoup pour ton aimable invitation, frère Mouyabi, mais mieux je tombe. C'est d'ailleurs très volontiers que je tombe dedans. Il faut arrêter de propager ce discours qui fait croire que les africains ne sont capables que de battre les tambours et chanter. Et que pour les choses sérieuses il faut s'en remettre au blanc.
BULLSHIT!!!!
Nous devons sortir du FCFA, UN POINT ET C'EST TOUT!
Gérer sa monnaie n'a rien de la prestidigitation, c'est la prérogative de tout Etat LIBRE et SOUVERAIN. Et je veux une Afrique libre et souveraine.
Et je n'ai pas peur du prix de la liberté.

Mouyabi a écrit:
Ceux qui veulent sortir du CFA déchanteront bien vite.


Toi et les défaitistes de ton accabit, qui pensez que les africains sont des bons à rien, vous pouvez rester avec le FCFA. On vous trouvera une île au large du Golfe de Guinnée où vous pourrez batifoler dans la nature en faisant joujou avec vos FCFA garantis par le trésor francais.

Nous autres nous voulons nous en débarrasser. Et nous en sortirons, n'en déplaise aux peureux. Les blancs qui sont si forts en gestion de la monnaie et la finance, pourquoi ils n'ont pas pu éviter la crise financière!

Donc excuse-nous. Nous ne sommes pas venus sur terre pour être les valets des blancs. Qu'ils gèrent leur monnaie, que nous gérons la notre, qu'ils décident de leur destin, que nous décidons du notre, et les vaches seront bien gardées.

Oui il y'a des détourneurs en Afrique. ET ALORS?!?! Il y'en a aussi qui bossent.
Il y'a des détourneurs chez les blancs aussi. SIEMENS, M.A.N pour ne citer qu'eux sont empêtrés dans des affaires de corruption en Europe. Il ne se passe un mois sans qu'il y'ait des scandales financiers chez eux. Donc ils ne sont ni pires, ni meilleurs que nous, faut nous excuser avec cette mentalité d'éternel assisté.

Non mais c'est quoi ce délire ???
Garde ton rafistolage beaujolo-philosophique pour toi.
Nous devons émettre et gérer NOUS-même NOTRE monnaie. Un point c'est tout.
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bolzogola
Grioonaute 1


Inscrit le: 06 Avr 2009
Messages: 127

MessagePosté le: Sam 01 Aoû 2009 14:56    Sujet du message: "Le bon élève" lol Répondre en citant

Donc les occidentaux ne nous voient que comme des élèves ! Où un des bons élève serait le Botswana par opposition à Robert Mugabé ou au Zimbawé le mauvais élève par excellence. C'est vraiment ridicule. Ils ne se rendent pas compte que dans un avenir proche ils apprendront de nous. Avec autant de gens à l'engagement sans faille et à l'algèbre en constante amélioration je ne doute pas du tout que nous allons faire affoler leur petits compteurs d'indices économiques. La puissance économique n'est pas l'apanage d'une région ou d'une catégorie d'hommes c'est une question d'exploitation de potentiel.
Ils oublient ciament leurs lâches crimes d'extermination de masses qu'ils ont mis en oeuvres un peu partout sur la planète et dont les résultats les permettent aujourd'hui encore d'exploiter les autres à coupe réglée.
Exploiter un potentiel dans un but donner pour soi ne relève surtout que d'une vision algébrique du monde. Je suis sûr qu'en dépit des résultats pessimistes d'après "la colonisation" ( un terme que je trouve très biaisé) nous allons nous relever et casser l'image déformante ( qu'ils se complaisent à contempler) que renvoie de nous leurs esprits tordus car il ne faut pas faire l'erreur d'oublier que nous venons de loin mais vraiment de très loin ( en tout cas d'après mes lectures les plus algébriquement substantielles). Certes aucun évènement n'équivaut à un autre dans notre espace-temps ( ou devrais-je dire dans notre univers) mais pour comparer ce qui est comparable il faudrait comparer la situation des Noirs avec celle des Indiens d'Amérique ou quelque autre peuple ayant subit les mêmes crimes d'extermination de masse que Nous. N'oublions pas que les azaniens ont quitté leurs réserves il n'y a pas encore 20 ans.
Pour ce faire nous devons impérativement changer de "conception du monde" car d'après Tom'Sank "celui qui est exploité et celui qui exploite ne peuvent pas penser de la même manière" ( c'est de mémoire). Or il se trouve de nos brillants esprits contemporains qui pensent que nous avons jamais perdu notre philosophie de toujours - que notre conception algébrique du monde n'a jamais " été tué". Et cela je n'en doute pas ayant passé la majeure partie de ma vie dans de petits villages loin des grandes villes que les colons ont créé pour drainer chez eux leur lâche " butin de guerres".
Les pessimistes non qu'à se tenir car Nous allons sans aucun doute remporter la victoire finale. Puisqu'à après plusieurs siècles d'exploitation NOUS SOMMES TOUJOURS LA à nous battre et nos résistants ne seront jamais morts pour rien.
La victoire finale sé tan nou, nous la définisons, l'algébrisons, et nous allons la réaliser en faisant vibrer l'univers tout entier à fréquence endiablée !
_________________
Quand on est jeune il ne faut pas remettre a philosopher et quand on est vieux il ne ne faut pas se lasser de philosopher. Car jamais il n'est trop tôt ou trop tard pour travailler à la santé de l'âme [...] Le jeune homme et le vieillard doivent donc philosopher l'un l'autre celui-ci pour rajeunir au contact du bien, en se remémorant les jours agréables du passé celui-là afin d'être quoique jeune, tranquille comme un ancien en face de l'avenir. ..
Epicure
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kapro
Grioonaute


Inscrit le: 27 Mai 2004
Messages: 33

MessagePosté le: Jeu 20 Aoû 2009 18:36    Sujet du message: De retour... Répondre en citant

Salut à tous!
Je vais essayer de reprendre le fil, après 2 ans d'absence sur le forum.
On fera de toute manière dans le pragmatisme.

Alors, à très bientôt, et merci à tous ceux qui ont continué à creuser sur le sujet.
_________________
Après le barbarisme, le christianisme, l'esclavagisme, le colonialisme, le communisme, le capitalisme, l'islamisme et le mondialisme, l'heure du culturalisme arrivera bientôt...
Les notions d'exception et de diversité culturelles sont déjà en place, et nul doute que pour la suite de ce mouvement, l'Afrique aura beaucoup à apporter au Monde.

Le Très Illustre...
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M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 28 Sep 2009 21:14    Sujet du message: Répondre en citant

Désiré Mandilou est en colère. L’étude de faisabilité de la monnaie unique africaine aurait été confiée à la Banque centrale européenne.
Economiste en chef à l’African Advisory Board, auteur du livre L’économie de partage en Afrique, publié à l’Harmattan, il est en colère et entend mobiliser toute l’Afrique contre une telle décision


Désiré Mandilou a écrit:
L’échéance pour la monnaie commune africaine, c’est 2012, pas 2021 !




Désiré Mandilou est en colère. L’étude de faisabilité de la monnaie unique africaine aurait été confiée à la Banque centrale européenne. Economiste en chef à l’African Advisory Board, auteur du livre L’économie de partage en Afrique, publié à l’Harmattan, il est en colère et entend mobiliser toute l’Afrique contre une telle décision.[...]Les Africains doivent se rappeler que les mêmes pays, hier colonisateurs, ont naguère essayé de ralentir l’émergence de la puissance chinoise. Elles ont échoué parce que le peuple chinois a eu un leadership politique d’une exceptionnelle intelligence

Les Afriques : L’Association des Banques centrales africaines aurait décidé de confier l’étude de faisabilité de la monnaie commune africaine à la Banque centrale européenne. Qu’en est-il exactement ? En tant qu’auteur d’un ouvrage sur le sujet, qu’en pensezvous ?

Désiré Mandilou : Par sens de la mesure, je dirais que cette décision n’honore pas ceux qui l’ont prise. La monnaie est l’une des trois manifestations de la souveraineté d’une nation libre, les deux autres étant la production d’un droit national et l’organisation d’une défense nationale. Ces trois dimensions délimitent le champ de la souveraineté. Toute décision de nature à céder à de tierces puissances une dimension essentielle de la souveraineté, comme la monnaie, relève de la haute trahison. Il n’existe pas dans l’histoire connue de

« Nous sommes appelés à devenir la première puissance économique du monde. Notre émergence économique sera peut-être plus fulgurante que celle de la Chine. »

l’humanité, un pays et, a fortiori, un groupe de pays ayant fait un appel d’offres pour la création de sa monnaie. Il ne s’agit pas de la construction d’un pont ou d’une centrale électrique. Il s’agit de construire une monnaie commune africaine, c’est à dire de donner à toute la production du continent un équivalent général, une langue commune, pour dire la richesse du continent. Avec la monnaie commune africaine, l’Afrique pourra enfin faire ses propres choix de développement, asseoir sa croissance sur la demande africaine, c’est-à-dire sur les immenses besoins non satisfaits à ce jour, par une offre africaine de produits manufacturés et de services à haute valeur ajoutée. L’Afrique vient de dépasser le milliard d’habitants. Selon les prévisionnistes, nous serons près de deux milliards en 2050, c’est-à-dire dans à peine quarante ans. Nous sommes en train de devenir le continent le plus peuplé du monde. Rien qu’à ce titre, nous sommes appelés à devenir la première puissance économique du monde. Notre émergence économique sera peut-être plus fulgurante que celle de la Chine. A condition, évidemment, d’en avoir l’intelligence stratégique. La monnaie commune est une pièce essentielle de cette prise de pouvoir économique par l’Afrique. Il est urgent, vital, que le continent le plus peuplé du monde dans une quarantaine d’année se donne, dès aujourd’hui, une monnaie au service des formidables défis auxquels il doit faire face. La monnaie commune africaine doit voir le jour le 1er janvier 2012 au plus tard. Il ne s’agit plus de spéculation intellectuelle, mais d’une perspective pratique, dont nous connaissons les étapes, dont nous pouvons établir l’agenda.

LA : Cette décision ne risque-t-elle pas de retarder l’échéance ?

DM : Mais la messe n’est pas dite ! Primo, nous attendons encore à ce jour le communiqué officiel de cette association, dont le siège est dans les murs de la BCEAO à Dakar. Suivez mon regard. L’information nous est parvenue à travers un compte rendu effectué par un journaliste congolais. Un économiste africain de renom international, François Ndengwé, dont les travaux sur la monnaie africaine font autorité, a pris contact avec cette association pour obtenir le communiqué officiel de cette réunion, sans suite à ce jour. Si le dispositif francophone de vassalisation du continent croit pouvoir agir dans l’ombre, à l’insu des peuples africains, il se trompe. Nous comptons donner à cette malheureuse décision la visibilité qui s’impose. La rendre nulle et sans effet. Qui donc a mandaté cette association pour engager tout le continent ? Les gouverneurs des Banques centrales du Nigéria, de l’Afrique du Sud, du Kenya, de l’île Maurice, de Libye ou du Ghana, etc. ont-ils véritablement donnés leur quitus à cette décision ? L’ère des accords secrets qui engagent des peuples, sans aucune consultation des sociétés civiles, est révolue.

Secundo, l’Union africaine a réuni en congrès, du 2 au 6 mars 2009 à Nairobi, près de trois cents économistes africains sur la question de la monnaie. Des propositions ont été faites. Jusqu’à ce jour, ni le Bureau du congrès, ni la Commission économique de l’Union africaine n’ont réussi à formaliser une perspective immédiatement opérationnelle. Si la commission économique de l’UA est paralysée par l’enjeu, la difficulté de la tâche, bref, si elle ne sait pas comment faire, nous proposons d’institutionnaliser la synergie entre elle et les compétences africaines disséminés à travers le monde. L’échéance pour la création de la monnaie commune africaine, c’est le 1er janvier 2012, pas 2021 comme le prétend l’Association des Banques centrales africaines.

LA : Qu’est-ce qui pourrait justifier une telle décision ?

DM : Je l’explique par la panique des pays européens, hier colonisateurs, devant l’émergence de la puissance économique de l’Afrique. L’Afrique est la dernière frontière du capitalisme. Les pays déclinants, à populations vieillissantes, à taux de croissances anémiques, de l’ordre de 1 ou 2% quand ce n’est pas la récession –, bref, les pays européens, ont peur de l’inéluctable montée en puissance de l’Afrique. D’où la multiplication des moyens du FMI (de 250 à 750 milliards de dollars). Le FMI sillonne actuellement l’Afrique, toutes vannes de crédit ouvertes, cherchant quels pays ré-endetter pour tout le XXIe siècle, alors que de l’avis de tous, la crise financière internationale n’a que peu touché les pays africains, déconnectés des errements de la finance internationale. D’où les tentatives répétées de freiner le mouvement de l’Afrique par le financement de rebellions ou le recours à l’argument écologique. Aujourd’hui, c’est la prétendue difficulté de créer une monnaie commune africaine. Les Africains doivent se rappeler que les mêmes pays, hier colonisateurs, ont naguère essayé de ralentir l’émergence de la puissance chinoise. Elles ont échoué parce que le peuple chinois a eu un leadership politique d’une exceptionnelle intelligence stratégique, de Mao Tse Toung à Deng Tsiao Ping. Nous avons un urgent besoin de leaders politiques de la dimension de Mandela, pour la libération économique du continent.

LA : Que comptez-vous faire contre cette décision ?

DM : D’abord nous invitons l’Association des Banques centrales africaines à accepter le débat avec l’expertise africaine. Nous allons organiser un forum, à Dakar, sur la monnaie commune africaine. Nous n’avons pas encore réussi à en finaliser le financement, mais nous y parviendrons. Que tous les Africains, tous les décideurs économiques et politiques africains, toutes les institutions panafricaines prennent conscience des enjeux et participent au financement de ce forum.

« Le FMI sillonne actuellement l’Afrique, toutes vannes de crédit ouvertes, cherchant quels pays ré-endetter pour tout le XXIe siècle. »

En attendant, dès que le communiqué officiel de cette Association de Banques centrales africaines sera disponible, nous saisirons le parlement panafricain, qui en toute logique devrait détenir la légitimité d’une telle décision. Si nécessaire, nous saisirons aussi la cour africaine de justice. L’Afrique s’est dotée d’institutions panafricaines, non pour le décorum, mais pour défendre les intérêts du continent. Il est temps qu’elles soient placées devant leurs responsabilités. Evidemment, cela laisse la place à toute autre forme de résistance populaire africaine.


http://www.camer.be/index1.php?art=7239
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OGOTEMMELI
Super Posteur


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Messages: 1498

MessagePosté le: Mer 30 Sep 2009 08:07    Sujet du message: Répondre en citant

Merci M.O.P. pour cette info tellement cruciale !
Citation:
Désiré Mandilou est en colère. L’étude de faisabilité de la monnaie unique africaine aurait été confiée à la Banque centrale européenne.
Economiste en chef à l’African Advisory Board, auteur du livre L’économie de partage en Afrique, publié à l’Harmattan, il est en colère et entend mobiliser toute l’Afrique contre une telle décision

Parfois, même en se pinçant on n'arrive pas à y croire : c'est l'Europe qui a mis le grapin sur l'Afrique depuis tant de siècles, dont toutes les actions sur le continent visent exclusivement à y renforcer ses propres intérêts, y compris et surtout au détriment des Africains. Comment envisager de confier la question d'une monnaie unique africaine à un organisme monétaire européen, qui par ailleurs est complice un actif de l'escroquerie du franc CFA...
On apprend sur le site de la BEAC que...
Citation:
Lors de leur réunion du 25 mai 1963 tenue à Addis Abeba, en Ethiopie, les Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de l’Organisation de l’Union Africaine avaient marqué leur accord pour la mise sur pied d’un Comité Economique Préparatoire chargé de mener l’étude d’une série de questions monétaires et financières. Cette décision des Chefs d’Etat et de Gouvernement s’est traduite, lors de la réunion des Gouverneurs organisée du 15 au 22 février 1965, par (i) la création de l’Association des Banques Centrales Africaines et (ii) la création des Comités sous régionaux composés des membres de l’Association ou de leurs représentants.

...cette association des banques centrales africaines existe depuis 1965, soit près de 45 ans, et qu'elle avait pour mission de réunir les conditions techniques pour la création d'une monnaie unique africaine. Ainsi, en 45 ans, ce machin n'aurait pas été capable d'acquérir en son propre sein l'expertise monétaire nécessaire, en vue d'assurer sa mission stratégique : quel gâchis!

En tout état de cause, il y a assez d'économistes africains capables de faire le job, si l'ABCA est une bureaucratie d'incompétents...

Pour autant, je serais plutôt favorable à une étape intermédiaire vers la monnaie unique panafricaine ; celle-ci consisterait en l'institution de monnaies régionales mises en cohérence avec une monnaie de compte panafricaine : les diverses unions économiques régionales (type BCEAO) auraient leur propre monnaie, tandis que ces monnaies auraient leurs changes relatifs évalués dans une unité de compte commune (type Droit de Tirage Spécial) préfigurant la future monnaie unique panafricaine...

Echéances
Evidemment, l'horizon 2021 est une gigantesque foutaise !
2012 pour une monnaie unique ouest-africaine et centre africaine (PAZF + Nigeraia, Ghana, etc.) est une échéance tout à fait raisonnable...

Colloque
Je verrais bien la Côte d'Ivoire accueillant le colloque envisagé dans l'article, car elle reste le pays "francophone" qui a poussé le plus ves dernières années vers une monnaie unique régionale : un quatuor stratégique Côte d'Ivoire Nigéria Ghana Angola pourrait très rapidement se constituer sur cette question et entrâiner beaucoup d'autres Etats...
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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Jos
Grioonaute


Inscrit le: 02 Mar 2009
Messages: 92

MessagePosté le: Mer 30 Sep 2009 09:41    Sujet du message: Répondre en citant

[
Citation:
quote="OGOTEMMELI"]
Lors de leur réunion du 25 mai 1963 tenue à Addis Abeba, en Ethiopie, les Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de l’Organisation de l’Union Africaine avaient marqué leur accord pour la mise sur pied d’un Comité Economique Préparatoire chargé de mener l’étude d’une série de questions monétaires et financières. Cette décision des Chefs d’Etat et de Gouvernement s’est traduite, [color=darkblue]lors de la réunion des Gouverneurs organisée du 15 au 22 février 1965, par (i) la création de l’Association des Banques Centrales Africaines[
...cette association des banques centrales africaines existe depuis 1965, soit près de 45 ans, et qu'elle avait pour mission de réunir les conditions techniques pour la création d'une monnaie unique africaine. Ainsi, en 45 ans, ce machin n'aurait pas été capable d'acquérir en son propre sein l'expertise monétaire nécessaire, en vue d'assurer sa mission stratégique : quel gâchis!

En tout état de cause, il y a assez d'économistes africains capables de faire le job, si l'ABCA est une bureaucratie d'incompétents...

quote]

alors ? s'il y a assez déconomistes compétents à qui revient la paternité du gachis puisque gachis il y a ?? qu'est-ce qu'ils ont attendu ? qu'est-ce qu'ils attendent ? de se faire griller ? alors c'est fait !
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pinzu
Grioonaute


Inscrit le: 22 Sep 2009
Messages: 7

MessagePosté le: Mar 06 Oct 2009 10:54    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tous,
Voici une intéressante réflexion sur le franc CFA de l'économiste Sanou Mbaye que j'ai trouvé sur son blog.Son livre l'Afrique au secours de l'Afrique est très instructif.Bonne lecture à tous et à toutes!

http://sanoumbaye.free.fr/blog/index.php?/archives/430-Monnaie-ou-relique-coloniale-Le-franc-CFA-et-le-piege-de-la-convertibilite.html

"Monnaie ou relique coloniale ? Le franc CFA et le piège de la convertibilité

Face à une Amérique en crise et à la panique qui règne sur les marchés financiers mondiaux, les gardiens du Temple de la Banque Centrale Européenne se veulent les garants d’une stabilité monétaire et d’un euro fort. Leur attitude s’inscrit en faux contre celle des dirigeants des deux économies les plus puissantes de l’Europe, à savoir la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Nicolas Sarkozy, qui craignent que le maintien d’un Euro fort pourrait mener les économies européennes à la ruine. A leur inquiétude devrait faire écho, en théorie, le désarroi de leurs collègues des pays d’Afrique membres de la zone franc. En effet, leur monnaie, le franc CFA, étant ancrée à la monnaie européenne à un taux fixe surévalué, on est en droit de penser qu’ils ne pouvaient manquer de s’interroger sérieusement sur l’avenir, sinon sur le destin du franc CFA. Cette monnaie, dont la convertibilité fait les choux gras des spéculateurs, est une source majeure de perte de compétitivité, d’évasion de capitaux et de controverses quant à son rôle, supposé ou réel, dans la crise qui continue de plomber les économies des pays de la zone franc dans un contexte de turbulence économique, notamment financière, à l’échelle mondiale.


L’histoire du CFA est étroitement liée à celle de la colonisation des pays africains. Durant la période coloniale, Français et Anglais, deux des pays colonisateurs de la région, avaient mis respectivement sur pied la zone franc et le « board of currency » pour doter leurs empires africains d’un système monétaire unifié. Ce système était subordonné au franc français et à la livre sterling.

Au lendemain de la proclamation des indépendances nationales à partir de la fin des années 1950, les ex-colonies anglaises ont démantelé leur zone monétaire commune pour mener des politiques monétaires souveraines et autonomes. En revanche, dans la zone franc, seuls quelques pays en ont fait de même : la Guinée, la Mauritanie, Madagascar, le Mali (provisoirement), l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Les pays qui ont choisi de demeurer dans le giron de la France en conservant leur monnaie unique, le Franc CFA, sont : Djibouti, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République Centrafricaine, les Comores, le Congo, la Côte-d'Ivoire, le Gabon, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. La Guinée Equatoriale et la Guinée-Bissau se sont jointes à eux.

La France a doté cette monnaie d’une convertibilité qu’elle s’est engagée à garantir sous réserve de la rétention de tout ou partie des avoirs extérieurs en devises de ces pays dans un « compte d'opération » ouvert auprès du Trésor Public français par les banques centrales de la zone franc : la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)1 et Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC)2. La France s’est également arrogée un droit de veto dans la gestion de ces banques centrales. De même, tout changement des règles du jeu au sein de la zone monétaire francophone nécessite un accord préalable avec la France.

On devine aisément les implications qui s’attachent au corset ainsi créé quand on connaît l’importance de la monnaie dans la marche d’une économie. Celle-ci a, en effet, trois fonctions traditionnelles. Elle est, d’abord, une unité de compte, ensuite un moyen de paiement et enfin un instrument de réserve. Son émission ayant constitué de tout temps un droit régalien réservé aux seuls dirigeants des territoires indépendants, les détracteurs de la zone, qualifiant ces accords monétaires de relique coloniale, ont demandé leur abrogation. Les tenants du système, quant à eux, pour justifier le maintien du franc CFA, arguent du privilège de disposer d’une monnaie unique convertible et la capacité des pays de la zone à satisfaire les trois critères sur lesquels doit reposer une politique monétaire durable, à savoir la stabilité interne et externe et la croissance économique.

Tout Etat réglemente comme il l’entend la sortie de sa monnaie nationale et l’entrée des monnaies étrangères sur son territoire par le biais de sa politique de change, sa monnaie pouvant être transférable, c’est-à-dire convertible sur le marché international des changes. La convertibilité d'une monnaie réside dans sa capacité à être échangée contre une autre devise. Par exemple, des dollars peuvent s’échanger contre des euros et vice versa. Ces monnaies sont convertibles entre elles et cette convertibilité signifie que les banques centrales qui les ont émises s’engagent à les racheter. Lorsqu’une monnaie est convertible, le gouvernement qui l’émet en autorise la sortie. C’est généralement le cas des pays développés à économie de marché. La convertibilité n’exclut pas l’existence d’un contrôle des changes plus ou moins coercitif, en particulier pour les résidents qui peuvent être sujets à des restrictions dans l’usage des monnaies étrangères et dans les montants qu’ils peuvent transférer. C’est le cas du franc CFA dont la convertibilité est restreinte à l’euro et le libre transfert à la France.

Le franc CFA, monnaie commune, est supposé contribuer à une plus grande transparence des prix, à l'élimination des distorsions liées au risque de change entre monnaies nationales et de frais bancaires inutiles. Son objectif théorique est aussi de créer une discipline monétaire et budgétaire saine. Cette monnaie devait assurer à la fois une stabilité des prix, une absence de dévaluations compétitives entre pays membres de l'union monétaire et l'obtention de taux d'intérêt réels bas et stables favorables à la croissance et à l'emploi.

Mais, force est de constater que la convertibilité et le libre transfert du franc CFA favorisent une sortie massive des capitaux à travers le transfert, sans risque de change des bénéfices des entreprises du secteur privé, françaises dans leur très grande majorité. Elle encourage également l’exode des revenus des ménages expatriés vers leur pays d'origine. Ces flux monétaires et commerciaux qui passent tous par le filtre des banques centrales ont pour seule destination l’Hexagone. C’est le cas depuis la mise en place, en 1993, du régime de contrôle de change par la France. Entre 1970 et 1993, le rapatriement des bénéfices et des revenus d'expatriés s'est élevé à 6,3 milliards de dollars alors que les investissements étrangers s'élevaient à 1,7 milliards de dollars. Les rapatriements ont donc été quatre fois supérieurs aux investissements. De même, anticipant une dévaluation qui était devenue inéluctable eu égard à la détérioration des comptes dans les années 1990 et le refus de la France de soutenir les budgets africains, les placements spéculatifs effectués en francs CFA en France entre janvier 1990 et juin 1993 s'étaient élevés à 928,75 milliards de francs CFA soit environ 1,416 milliards d’euros3.

De surcroît, en contrepartie de la garantie de convertibilité du CFA, d’abord en franc français puis en euro, la France exige depuis 1960 que les pays de la zone déposent leurs réserves de change sur un compte du Trésor Public français. A l’aube des indépendances le dépôt exigé était de 100%. Il a été réduit à 65% en 1973, puis plafonné à 50% depuis septembre 2005, le reliquat devant servir au remboursement de la dette extérieure des pays membres. Mais, hormis les « gourous » des finances françaises, nul ne sait ce que recèle en réalité ce compte d’opérations et ce que la France fait des très importantes sommes qui y sont déposées. D’après la convention sur ce compte, signée en 1962 entre le ministère français de l’Économie et ses ex-colonies membres de la zone franc, le Trésor français perçoit, en cas de découvert, des agios payés par les banques centrales. En revanche, il leur verse des intérêts si les comptes sont créditeurs. Depuis la mise en œuvre des accords de coopération monétaire, le compte d'opération n'a été débiteur temporairement qu'à cinq reprises depuis 1973, le solde étant créditeur de manière ininterrompue depuis janvier 1994. Le rapport 2005 de la zone Franc montre que les banques centrales détiennent des records de réserves au Trésor français estimées à 6300 milliards de FCFA, équivalents à 9,6 milliards d’euros soit un taux de couverture4 de l'émission monétaire supérieur à 110 %, alors que la convention de 1962 n’exige qu’un taux de couverture de 20 %. Entre janvier et décembre 2006, les avoirs extérieurs nets de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest avaient progressé de 544,3 milliards de F CFA (830 millions d’euros) pour se situer à 3 710 milliards de F CFA (5,7 milliards d’euros). Sur la même période, ceux de la Banque des Etats de l’Afrique centrale avaient augmenté de 1757 milliards (2,7 milliards d’euros) pour atteindre 4382 milliards de FCFA (6,7 milliards d’euros).

Les pays membres de la zone franc, dont certains sont classés parmi les plus pauvres du monde, selon leur indice de développement, se voient ainsi privés par la France d’énormes ressources financières qui auraient pu être investies dans les secteurs clés de leurs économies (production vivrière, éducation, santé, logements et infrastructures). Le plus révoltant dans ce marché de dupes est que la France se sert de l’argent de ces pays pour leur concéder des prêts à des taux prohibitifs. Le comble est que les pays de la zone, non contents de se voir amputer d’une part importante de leurs revenus, s’endettent auprès de la Banque Mondiale et du FMI aux conditions drastiques que l’on sait au lieu d’user de leurs propres avoirs confisqués par la France. En se comportant comme des victimes consentantes, lesdits pays n’ont fait que traduire une attitude éminemment freudienne des Noirs qui confine à l’auto-flagellation.

En ce qui concerne la stabilité interne de la zone franc, le rattachement du franc CFA au franc Français et aujourd’hui à l’euro était censé permettre aux autorités monétaires de la zone franc d’imposer la discipline anti-inflationniste de la Banque de France et maintenant de la Banque européenne. La zone s'est toutefois révélée impuissante à contrecarrer la flambée des prix du pétrole, des matières premières et des denrées alimentaires provoquées en partie, par la progression de la demande des Asiatiques en matières premières, particulièrement des Chinois. L’augmentation des prix des denrées alimentaires a donné naissance à des émeutes de la faim dans nombre de pays d’Afrique parmi lesquels figurent des pays de la zone franc tels que la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina Faso et le Sénégal.

Quant à la stabilité externe, c’est à dire la stabilité d’une monnaie sur les marchés des changes, elle est étroitement liée à la politique de change qui la sous-tend. Les pays de la zone franc ont opté pour une politique de taux de change fixe alors que le taux de change de l'euro sur lequel il est arrimé est flottant et ne cesse de s'apprécier5. La politique d’un euro fort et de taux d’intérêts élevés poursuivie par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour juguler tout risque d’inflation et attirer les capitaux étrangers en Europe prive les pays de la zone franc de compétitivité. Le franc CFA est surévalué par rapport aux autres monnaies des pays du Sud avec lesquels il est en concurrence. Les produits libellés en FCFA deviennent trop chers et les pays de la zone se retrouvent ainsi exclus des marchés du Sud. La politique d’un euro fort est préjudiciable aux économies de la zone franc comme l’a été auparavant la politique d’un franc fort menée par l’ex ministre de l’économie et des finances, Pierre Bérégovoy, sous le gouvernement socialiste de François Mitterrand. L’appréciation de l’euro par rapport au dollar ruine les économies des pays de la zone Franc. De janvier 1999 à mai 2008, l’euro est passé de 1,17 à 1,59 dollars, ce qui signifie que le franc CFA, monnaie des économies jugées parmi les plus indigentes du monde, s’apprécie par rapport au billet vert. Cela ne manque pas de poser problème, car les prix des principaux produits d’exportation de la zone comme le café, le cacao et le coton sont libellés en dollars, tandis que ceux de leurs plus gros volumes d’importation le sont en euros. En effet, se faire payer ses exportations en monnaie faible et régler ses importations en monnaie forte ne peut que provoquer une incidence négative très handicapante sur les balances commerciales, au point que la question d’une nouvelle dévaluation du franc CFA, à seule fin d’accroître artificiellement la compétitivité des exportations de la zone franc, se pose à nouveau. Quel contraste avec la Chine qui, depuis le 1er Janvier 1994, a ancré sa monnaie, le yuan, au dollar à un taux de change extrêmement bas, ce qui lui donne un avantage compétitif par rapport à ses concurrents occidentaux et des possibilités d’exportation accrues.

La zone franc a également été promue comme étant un espace propice à la croissance économique de ses membres. La croissance économique est sujette au niveau des taux d'intérêt et des liquidités mises en circulation par la Banque centrale, au volume des investissements et des échanges commerciaux. La masse monétaire en circulation dans la zone franc se mesure à l'aune des seuls échanges entre la France et ses alliés africains, aux transferts des travailleurs émigrés, au rapatriement des capitaux spéculatifs et aux décaissements des bailleurs de fonds. Dans un tel contexte, les taux d'intérêt demeurent toujours élevés. Leur haut niveau est préjudiciable à tout essor économique et prive les entrepreneurs de ces pays des crédits bon marché sans lesquels il n’y a point d’existence pour les petites et moyennes entreprises ni de classe moyenne vecteur de développement.

La convertibilité du franc CFA et son arrimage à l’euro éliminant tout risque de change entre les zones franc et euro, cela était censé faciliter l’afflux des investissements productifs créateurs d’emplois en provenance d’Europe. En réalité, les investissements dont ont bénéficié les pays d’Afrique se sont portés quasi exclusivement dans l’exploitation des ressources naturelles. Les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont atteint 38 milliards de dollars US en 2007 contre 126 milliards de dollars en Amérique latine et aux Caraïbes, 224 milliards de dollars pour les pays d'Asie du sud et d'Océanie, 98 milliards de dollars pour les pays de l'Europe du sud-est et de la Communauté des États Indépendants (CEI). Durant la période 2002 - 2004, les IDE en Afrique avaient seulement été de 1,2 milliards de dollars6. L’accroissement enregistré est essentiellement du aux investissements en provenance des pays émergents d´Asie : Hong Kong, République de Corée, Chine, Inde et Malaisie et non d’Europe. Ils sont concentrés dans les industries extractives et ne bénéficient qu’à un nombre limité de pays tels que le Nigeria, l’Angola, le Mozambique, le Soudan, le Congo Brazzaville, la Guinée Equatoriale ou la République démocratique du Congo. Ces investissements dans l’exploitation des ressources naturelles, particulièrement le pétrole et les minerais, perpétuent la dépendance de la région et son appauvrissement résultant d'une exploitation systématique de ses ressources sans la contrepartie d'investissements productifs, de créations d'emplois et d'exportations de biens manufacturés. Il en est de même des flux commerciaux entre les pays de la zone franc et ceux du reste du monde qui se réduisent à l’importation de produits manufacturés et à l’exportation de produits de base, ce qui exclut tout développement industriel autonome. Ceci devrait inciter les Africains à promouvoir la diversification des investissements, à renforcer leurs capacités productives dans leurs autres secteurs économiques et à développer un espace légal régissant les partenariats entre les filiales étrangères et les entreprises locales pour favoriser le transfert de la technologie dont la région a besoin pour s’industrialiser.

L’existence d’un marché unique dépourvu de barrières commerciales ou financières et d’entraves à la libre circulation des biens et des capitaux sont les conditions sine qua non pour tirer le maximum de bénéfices d’une monnaie unique. Pourtant, ce marché unique dans lequel les pays de la zone franc sont supposés évoluer n’a d’existence que de nom. Ils en sont encore, depuis prés de deux décennies, à s’échiner à mettre en place une union douanière au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), les deux organisations chargées de la mise en place de l’harmonisation des régimes fiscaux et des politiques de convergence économique de leurs membres. Il faut se souvenir que de 1945 à 1960, la coopération monétaire et la coordination des politiques économiques avec la France, dans le cadre de la zone franc, s’étaient en effet appuyées sur une intégration politique, économique et monétaire complète ainsi qu’une libre circulation des personnes, des biens et des services. Le choix des pays africains qui ont décidé de rester sous la tutelle monétaire de la France aurait donc été justifié si ces mêmes pays avaient maintenu le marché commun et les structures fédérales dans lesquels ils opéraient sous le régime colonial. Mais ils n’en ont rien fait. Bien au contraire, ils se sont employés à les démanteler dès leur accession à l’indépendance. En érigeant des barrières douanières entre eux, les Africains se sont délibérément coupés les uns des autres, créant de facto un environnement économique impropre à l’adoption d’une monnaie unique. De plus, les banques centrales de la zone franc n'ont aucune existence juridique sur le marché des changes, Il revient donc à la Banque Centrale européenne (BCE), qui a hérité des accords franco-africains, d’agir en leurs noms. Mais quand la BCE intervient sur le marché international des devises c’est pour défendre l’euro et non le FCFA. Cette sous-traitance de la gestion du franc CFA à la BCE constitue un frein supplémentaire au processus d’intégration des économies des pays de la zone et à l’accroissement de leurs échanges intra-communautaires.

Dans ces circonstances, il y a quelque chose de kafkaïen dans cette démarche qui consiste à démanteler des structures pour ensuite essayer de les remettre en place à rebours. Cela engendre des distorsions structurelles, institutionnelles et économiques dont les dirigeants et les élites francophones d’Afrique noire n’ont cure, d’autant qu’ils en tirent des intérêts personnels. En effet, la convertibilité du FCFA est un moyen bien commode pour eux de disposer de fortunes considérables et d’immenses domaines immobiliers dans l’Hexagone.

Les crises économiques et financières qui affectent les pays de la zone franc depuis les années 1990 sont les manifestations les plus éloquentes de l’échec des politiques et des choix qui ont prévalu en son sein. Elles ont conduit à la dévaluation de 100% du franc CFA en janvier 19947 et à la paupérisation qui a conduit aux désordres que l’on sait et qui vont aller s’aggravant à moins que l’on mette fin au système d’exploitation institutionnalisée que représente la zone franc.

En l’état actuel du développement des économies africaines, la norme, en matière de politique de change devrait reposer sur l’inconvertibilité et l’intransférabilité des monnaies nationales. Lorsqu’un Etat interdit la sortie de sa monnaie nationale, cette monnaie est dite non convertible donc non transférable. Dans ce cas, un contrôle des changes hermétique donne le monopôle des monnaies étrangères aux autorités monétaires qui contrôlent toutes les opérations de change avec l’extérieur. Cette restriction légale assure une gestion rigoureuse des rentrées et des sorties de devises, ce qui permet de les allouer en priorité au développement des secteurs clé des économies concernées. Cette situation est d’ailleurs fréquente dans le monde en particulier dans les pays en voie de développement (PED) très déficitaires qui connaissent de graves difficultés de paiements. C’est également le cas des économies régulées de type semi-étatique où l’Etat prend en charge le contrôle des secteurs essentiels de l’économie comme en Chine, en Inde ou au Vietnam. Rappelons également que pendant longtemps l'échange de francs français contre des devises n'était pas libre mais réglementé. Une convertibilité externe du franc, rétablie en 1958 pour les non-résidents, n'était pas totale pour les résidents. Par exemple, ceux-ci ne pouvaient pas sortir des capitaux hors des frontières sans autorisation administrative. Quant au géant chinois, soucieux de ne pas faire peser des risques importants sur sa croissance économique par une sortie incontrôlée de devises, il n'autorise pas la libéralisation de son marché des changes et sa monnaie, le yuan, n’est pas librement convertible.

Au vu de ce qui précède, les avantages avancés pour le maintien de la convertibilité du franc CFA se révèlent être un subterfuge qui institutionnalise l'appauvrissement socio-économique des pays de la zone franc. Ils se doivent d'y mettre fin, de recouvrer la gestion de leurs réserves de change, d'instituer un strict régime de contrôle change et d'étendre les politiques d'harmonisation fiscale et de convergence économique qu'ils mènent au sein de l'UEMOA et de la CEMAC à l'ensemble des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'organisation mandatée par l'Union Africaine (UA) pour coordonner les politiques d'intégration dans la sous-région.


1 - La BCEAO regroupe le Niger, le Togo, le Sénégal, le Mali, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la Guinée-Bissau
2 - La BEAC regroupe le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
3 - La convertibilité du franc CFA, mythe ou réalité par Yao Séraphin.
http://www.alterinfo.net/LA-CONVERTIBILITE-DU-FRANC-CFA-MYTHE-OU-REALITE_a11649.html
4 - Le taux de couverture = (réserves de change /masse monétaire) X 100.
5 - 1 euro = 655,957 FCFA
6 - Source: UNCTAD, Asian Foreign Direct Investment in Africa: Towards a New Era of Cooperation among Developing Countries.
7 - Parité : 1 FF = 50 F CFA de 1945 au 11 janvier 1994 / Après dévaluation : 1 FF = 100 F CFA / 1 euro = 655,957 FCFA.
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MessagePosté le: Mer 03 Mar 2010 10:24    Sujet du message: Beac : le plan secret de Paris Répondre en citant

Beac : le plan secret de Paris.

La Banque de France exige la dissolution des postes de directeur général ;
La partie française demande également le démantèlement du Bureau extérieur de Paris ;
C’est la substance d’une correspondance récemment parvenue à la Banque centrale à Yaoundé.


A l'issue du sommet de Bangui tenu les 16 et 17 janvier qui porta Lucas Abaga Nchama à la tête de l'institut d'émission monétaire de la Cemac, la Banque de France proteste vivement contre ce choix. "Les responsables de la Banque de France étaient favorables à la nomination du gabonais Alex Barrot Chambrier à la Beac. Dans leurs échanges avec certains dirigeants de la Communauté, ils avaient obtenu un consensus qui laissait croire que cela passerait comme une lettre à la poste", indique une source à la Beac. Pour continuer à apporter son soutien au Franc Cfa et sa coopération technique à la Beac, la Banque de France pose des conditions pour la poursuite de la collaboration. Bien que respectant "le choix souverain des chefs d'Etat de la Cemac", la Banque de France exige que le nouveau gouverneur leur présente sa feuille de route, et se sépare du personnel pléthorique et coûteux. Pour officialiser ces entretiens informels, la Banque de France envoie, au cours du mois de février, une correspondance dans laquelle elle pose de nouvelles conditions devant intégrer le train des réformes engagées au sein de l'institut d'émission monétaire de la sous-région, et qui, selon des sources, vont entraîner la réorganisation fondamentale de son fonctionnement. Quelques jours après la constitution de ce groupe de travail, des sources indiquent que la Banque de France exige la suppression des postes de directeurs généraux, occupés par des personnalités représentant leur pays au sein de leur institution.

Pour les responsables de l'institut d'émission français, ces postes, dont la justification repose sur la politique de représentation, n'ont plus de place dans le dispositif de l'institution, le gouvernorat étant devenu tournant. Un rééquilibrage est aussi suggéré par les français au niveau des directions centrales qui sont des directions techniques de la Beac. Désormais, chaque Etat ne devra plus disposer que d'une seule direction centrale. "Les postes de directeurs généraux étaient des postes politiques alors que la Beac avait besoin des techniciens pour son fonctionnement. Mais à ce niveau déjà, il y a des Etats comme la Guinée Equatoriale qui, pour des raisons de disponibilité de compétence, ont eu voix au chapitre très tard", explique un cadre de l'institution. L'institut d'émission français demande en plus de cela, que les procès verbaux et les rapports des conseils d'administration soient soumis à son approbation avant leur signature.

Restruction
Pour la Beac, ces directives ne peuvent pas être considérées comme des injonctions dans la mesure où les relations entre la Banque centrale et l'institut d'émission français n'ont pas de coloration paternaliste. "C'est une relation entre partenaires, parce que la Banque de France participe au conseil d'administration et dans les organismes de contrôles de la Beac. Il est donc normal que sur la base de ce partenariat, la Banque de France émette des avis sur le bon fonctionnement de l'institution", explique-t-on à la cellule de la communication de l'institution.
Le Bureau extérieur de Paris (Bep) n'échappe pas aux foudres de la Banque de France. Autrefois place forte des achats et des placements d'argent de la Beac auprès des autres instituts d'émission, le Bep, qui avait des missions d'opérationnalité, est désormais réduit à sa portion congrue. Tous les avantages et autres missions opérationnelles lui sont retirés : toutes les commandes d'achats passées depuis le siège, ne seront plus payées par le Bep.
Yaoundé assurera directement le paiement des factures des fournisseurs via leurs comptes.

Dépouillées de toutes ces missions, le Bep va rester un bureau de représentation et de liaison, qui recevra un budget de fonctionnement sur mesure, et dont les initiatives se limiteront désormais au contact des fournisseurs, payés directement par le siège. "Même pour l'achat des petites fournitures de bureau, c'est le siège à Yaoundé qui va s'occuper du règlement des factures. Il n'engage plus rien", soutient une source à la Beac.
Présidé par Issa Allam Ndoul, conseiller spécial du gouverneur, le groupe de travail chargé de proposer les nouveaux textes devant désormais servir de boussole à la gestion transparente de l'institut d'émission monétaire de la Cemac, est placé sous la supervision de Mahamat Tolli Abbas le secrétaire général de la Beac. Composé de 12 membres dont un représentant de la France, le groupe de travail mis sur pied le 12 février, a commencé ses travaux le 15 février et devait les achever le 28 février. Ceux-ci consistaient à la révision des textes organiques et réglementaires de la Beac sur la base des décisions de la conférence des chefs d'Etat de Bangui. Le travail qui a duré deux semaines, sera présenté au conseil d'administration extraordinaire qui se tient ce mois de mars au siège de la Beac à Yaoundé.

Pierre Célestin Atangana


Gouvernement : La dernière année des directeurs généraux ?

En attendant le prochain sommet des chefs d'Etat, ces postes devraient disparaître de la gestion de l'institution monétaire.

Lucas Abaga Nchama, jusque-là directeur général de l'exploitation de la Banque, a été sauvé par le 10ème sommet des chefs d'Etat de la Cemac, tenu à Bangui les 16 et 17 janvier2010. Nommé gouverneur de la Beac à l'issue du conclave révolutionnaire qui fit voler en éclat le consensus de Fort Lamy, Lucas Abaga Nchama est le père des réformes actuellement en cours au sein des l'institut d'émission sous-régional. Président du comité d'audit de la Beac, l'ex-directeur général de l'économie en Guinée Equatoriale, son pays d'origine, assurait, à ce poste, la coordination et la supervision des directions centrales de la comptabilité et contrôle budgétaire, de l'informatique, des investissements et du patrimoine, de l'émission monétaire, des ressources humaines, des systèmes et moyens de paiement.

Celui qui a le plus fait parler de lui dans l'affaire du détournement de 19 milliards de Fcfa au Bureau extérieur de Paris, c'est Théodore Dabanga, le directeur général chargé du contrôle général de la Banque. Sous la pression du Fmi, l'ex-ministre des Finances et du budget de François Bozize, ex-administrateur titulaire de la Beac et non moins membre du comité d'audit, publie le rapport d'audit mené en collaboration avec le cabinet Mazars, dans lequel, il met à nu les modes opératoires des 101 personnes physiques et morales ayant bénéficié des malversations dont a été victime le Bep. Avant de conclure que, " manifestement, la Beac est encore très loin des standards internationaux en matière de contrôle, et il devient urgent et prioritaire d'engager la réforme du dispositif de contrôle au sein de la Banque ". Dans ses attributions, l'audit et l'ensemble des services centraux et des centres de la Banque, la sécurité des biens, des valeurs et des systèmes d'information, l'organisation des opérations de destruction des signes monétaires, le contrôle des risques et de la qualité, étaient sous sa coordination.

Le plus discret des trois directeurs généraux nommés le 25 juin 2008, est sans aucun doute le camerounais René Mbappou Edjenguele, le directeur général des études, des finances et des relations internationales. Avant de prendre ses fonctions, il a effectué une tournée dans les six Etats de Cemac, en vue de prendre le pouls de la situation. Chargé de coordonner et de superviser les directions centrales des études, des recherches, des relations internationales, des opérations financières, de la formation, du crédit et des marchés de capitaux, il rapporte aussi les affaires inscrites à l'ordre du jour du Comité de politique monétaire, dont il établit les procès-verbaux et assure le secrétariat du comité de stratégie.

PCA

Regard : Main mise

Ainsi, à peine installé en janvier dans ses fonctions de gouverneur de la Beac, Lucas Abaga Nchama a honoré l'invitation à lui faite par Christine Lagarde, ministre français de l'Economie et de Finances, et par Christian Noyer, gouverneur de la banque de France. Ces deux personnalités qui n'ont pas digéré la mise à l'écart du postulant Alexandre Barro Chambrier soutenu par la France à ce poste, se sont néanmoins pliées à la décision des chefs d'Etat de la Cemac qui lui ont préféré ce ressortissant de Guinée Equatoriale. La France a fait ses recommandations : elle demande de décongestionner le personnel pléthorique ; de revaloriser les salaires des cadres supérieurs pour les rapprocher de ceux des directeurs centraux ; d'appliquer une gestion transparente, de créer un organe de contrôle placé sous la tutelle du conseil des ministres en charge de finances de la zone.

Ces recommandations que la Beac ne considère pas comme des "injonctions", mais comme des "avis", seront soumises dans prochains jours au conseil d'administration de cette institution qui se tiendra très probablement à Douala. On ne doute pas un seul instant que ces recommandations françaises constitueront l'essentiel de ce conseil d'administration, tout comme elles seront globalement adoptées. Elles seront ainsi le deuxième élément significatif, après celui consistant à désigner de façon rotative et par ordre alphabétique des Etats, les gouverneurs de la Beac. Cette dernière manche de réformes démontre à n'en plus douter, l'influence si non la main mise de la France sur les banques d'émission de l'espace francophone d'Afrique.

On ne peut penser autrement : depuis 1972 à la création de la Beac, l'Etat français avait exigé des Etats de l'Union douanière et économique des Etats de l'Afrique centrale de l'époque, ancêtre de la Cemac, d'ouvrir un compte d'opérations à la banque de France ; cela était une condition pour que le franc Cfa soit soutenu par le franc français dans ses transactions hors zone franc. Aujourd'hui, avec les différentes fluctuations consécutives aux dévaluations ou à la création de la monnaie Euro, ce compte d'opération dispose de 1.300 milliards de francs Cfa ; ce dépôt ne rapporte que 3% par an à la Beac, contre 18% qu'il aurait pu générer dans d'autres places financières internationales.

En raison du soutien face aux devises étrangères et à la convertibilité sans limite que la France rassure au Cfa, la contre partie qu'elle exige apparaît toujours comme un chantage. Ce soutien est cependant loin d'être un acte de bienfaisance ou de philanthropie. Paris est le premier bénéficiaire dans ses échanges commerciaux avec ses anciennes colonies d'Afrique ; ses entreprises établies dans cette aire économique, rapatrient à satiété vers l'Hexagone de colossales sommes d'argent, fruit de leur production. Dans cette convertibilité sans limitation, ce ne sont pas les Etats africains qui gagnent, au contraire.

Que la banque de France exige plus de transparence dans la gestion, plus de rigueur, moins d'improvisation et de gaspillage à la Beac, tout cela ne peut être que très salutaire. Mais qu'elle estime qu'elle devrait s'immiscer dans la désignation des gouverneurs, est un acte intolérable. La possession d'une monnaie et sa gestion dans les normes modernes est un acte de souveraineté qu'on souhaite à tout pays. Si on ne doit pas encourager la prolifération de micro Etats avec leur monnaie nationale, les grands ensembles déjà constitués tels la Cemac et la Cedeao devraient maîtriser la gestion de leur monnaie commune qui est en elle-même un sérieux atout pour leur développement. Lorsque des fissures apparaissent dans la gestion de cette monnaie comme on l'a constaté ces derniers temps à la Cemac, ces fissures favorisent l'immixtion, voire à la main mise des puissances étrangères sur l'institution, même si ces puissances sont des partenaires.

Xavier Messè
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