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[M.O.P.]

Les cop' s sont là à leur 11ème jour de grève de la faim

[ Yaoundé - Cameroun ] ( 10/10/2004) Ndh




LINJUOM MBOWOU, MESSI MBALLA, MOUAFO DJONTU, TSELA EVINA et Ibrahim MOHAMADOU, cinq étudiants parmi les leaders des associations d’étudiants des Universités du Cameroun, observent, depuis le 29 septembre 2004, une grève de la faim dans les locaux de NDH-Cameroun.Manifestez-vous donc, autant que vous le pouvez et par tous les moyens que vous jugerez opportuns et légitimes pour faire aboutir cette cause.


LINJUOM MBOWOU, MESSI MBALLA, MOUAFO DJONTU, TSELA EVINA et Ibrahim MOHAMADOU, cinq étudiants parmi les leaders des associations d’étudiants des Universités du Cameroun, observent, depuis le 29 septembre 2004, une grève de la faim dans les locaux de NDH-Cameroun, une ONG de défense des droits de l’homme.


Le NDH a exprimé son inquiétude quant à l’état de santé des grévistes de la faim. Il souhaitait voir les candidats à la Présidence de la République du Cameroun ainsi l’opinion nationale et internationale se montrer sensibles à l’acte courageux de ces jeunes Camerounais.

Il convient de signaler que toujours ce 1er octobre, le Président de la Commission nationale des Droits de l’Homme et des Libertés, Dr CHEMUTA Divine BANDA, informé de la situation, a dépêché sur place une délégation qui s’est entretenue pendant deux heures avec les étudiants grévistes. Les membres de la délégation se sont engagés à rendre compte à leur président afin que les autorités de la République soient informées pour des mesures urgentes.

Les Etudiants – Grévistes dans la Salle aménagée pour eux à NDH-Cameroun

Le 2 octobre, le candidat ADAMOU NDAM NJOYA a envoyé aux nouvelles MM. YIMGAING MOYO et SINDJOUN POKAM qui ont été frappés par l’état de dégradation avancée de la santé de ces jeunes gens, notamment de l’un d’entre eux, MESSI MBALLA, dont l’attitude de prostration nécessite une rapide intervention médicale.

Par ailleurs, plusieurs groupes d’étudiants solidaires de leurs camarades convergent vers le siège de NDH pour leur manifester leur soutien. Les étudiants grévistes ont à cette occasion dissuadé ceux d’entre eux qui envisageaient organiser des marches bruyantes dans les rues de la capitale, en leur rappelant le caractère non-violent de leur démarche.

NDH attend toujours de voir la Croix-Rouge nationale et les services d’urgence du Ministère de la Santé s’émouvoir pour ce drame qui, dans un pays normal, doit préoccuper tout le monde et ainsi donner lieu à une réelle mobilisation.


Fait à Yaoundé le 02 octobre 2004

Pour NDH-Cameroun

Le Responsable de la Communication



Lettre ouverte à nos compatriote camerousnais

Objet: Contexte et mobiles d'une grève de la faim

L’université d’Etat sombre depuis des années déjà dans la décadence, se transformant une véritable foire banalisante et avilissante autant pour son corps enseignant que pour ses étudiants. Résultat d’une véritable déliquescence intellectuelle, la ruine de l’université n’est cependant que la miniature d’une société camerounaise atteinte d’apathie morale et en état de putréfaction.

C’est dans cette atmosphère suffocante, délétère et à la suite de vive tensions au sein de l’Université de Yaoundé I qu’est née au début de cette année 2004, une association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun en abrégée A.D.D.E.C. Faisant d’une indispensable probité, nous voulons part notre mouvement rallumer le phare des lendemains qui chantent pour toute une génération et celles à venir.

Cet esprit qui nous anime trouve sa vigueur dans le soutien populaire sans cesse renouvelé dont nous jouissons auprès de nos camarades et des succès remportés dans l’amélioration de nos conditions de vie. A l’aube d’une nouvelle dynamique, nous avons su cependant prendre conscience de la valeur particulière que revêtait cette année, placée sous le signe électorale dans notre pays.

Dès lors il nous est apparu impératif d’attirer l’attention des leaders nationaux candidats aux élections présidentielles, de même que celle des observateurs de la communauté internationale, sur l’urgence et la précarité de notre situation. A cet effet nous avons formulé des revendications portant sur cinq points dont nous voulions l’introduction dans les programmes des candidats aux présidentielles, et l’engagement formel des protagonistes en leur faveur et à leur respect dès l’investiture du futur président de la république. Il s’agit :

La suppression des frais universitaires ;
La réinstallation des bourses au moins pour les étudiants en cycle de recherche et ceux des grandes écoles ;
La promulgation du statut de l’étudiant ;
La création d’un observatoire nationale et indépendant pour les concours et examens d’Etat
L’élection des recteurs, des doyens de faculté et directeurs des établissements universitaires.
Fort malheureusement, notre requête n’a suscité aucune réaction. Cette attitude une fois de plus méprisante et dédaigneuse outre la cristallisation de nos frustrations si longtemps accumulées, révèle le dénie d’existence commis à l’encontre des étudiants.

Ce qu’ils se refusent à voir : c’est notre détermination à retrouver notre dignité et notre honneur ; à sortir des ornières de cette vie végétative terreau de la corruption dans laquelle ils couchent et célèbrent leurs bassesses. Nous avons pris l’engagement d’être une génération consciente, saine et victorieuse. Mais désillusionnés et poussés à bout, c’est alors que nous avons entamé dans notre détermination une grève de la faim depuis le 29 septembre 2004 pour les contraindre à écouter et à prendre la mesure du prix que nous sommes dorénavant prêts à payer pour une vie meilleure au Cameroun et pas ailleurs.

Tels sont donc les mobiles de notre action que nous voulons non violente exemplaire et constructive pour toute une jeunesse qui sort déjà de sa torpeur. Et c’est à cette jeunesse que nous nous adressons aujourd’hui pour qu’elle se mobilise où qu’elle se trouve en particulier dans la diaspora, et à tous les camerounais et sympathisants qui saisissent la gravité de la situation et l’occasion historique de faire tomber les barrières de l’obscurantisme dans notre chère patrie.

Manifestez-vous donc, autant que vous le pouvez et par tous les moyens que vous jugerez opportuns et légitimes pour faire aboutir cette cause.

Nous comptons sur vous pour vous joindre à la pétition de soutien en envoyant vos noms et coordonnées à l’adresse addec_6@hotmail.com et en faisant part de vos inquiétudes à l’O.N.G Nouveaux Droits de l’Homme(N.D.H) ndhcam@yahoo.fr où sont réfugiés les grévistes, et dans les médias tel R.F.I Bien sur vos idées et suggestions sont les bienvenues à l’adresse nkanselme@yahoo.fr soit par téléphone au 237 976 23 17.