Posté le: Lun 30 Juil 2007 22:32 Sujet du message: Reportage sur Arte sur l'esclavage
Bonjour,
Il vient de se terminer un très beau reportage sur arte
" Vie d'esclaves. Jetés après usage "
C'est l'histoire d'un jeune nigerian du sud du Nigeria qui a été
réduit en escalvage chez des touaregs nigériens ( du niger ) après son enlèvement au Nigeria.
Il réussit à s'échapper et revient au Nigeria mais pour comprendre ce qui lui est arrivé, il a besoin de retourner au Niger afin de faire son deuil de ses trois années perdus.
Il décide de partir avec son frère Kenneth.
Ils réussissent à trouver un camp d'esclaves en plein désert.
Les esclaves sont tous noirs, et de pères en fils et doivent obéir aux doigts et à l'oeil à leurs maitres arabes.
Les deux reportages sont rediffusés demain mercredi 1er août à partir de 14h40.
Je me méfie toujours de l'engouement des médias européens pour la dénonciation de "l'esclavage moderne", qui permet de détourner l'attention et d'oublier la mémoire des déportations et de l'esclavage transatlantique, de même que de jeter un voile pudique sur les relations actuelles entre l'Occident et l'Afrique.
Mais bon, c'est sans doute à voir. _________________ "Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)
Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
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Posté le: Mar 31 Juil 2007 22:45 Sujet du message:
TjenbeRed a écrit:
Je me méfie toujours de l'engouement des médias européens pour la dénonciation de "l'esclavage moderne", qui permet de détourner l'attention et d'oublier la mémoire des déportations et de l'esclavage transatlantique, de même que de jeter un voile pudique sur les relations actuelles entre l'Occident et l'Afrique.
+1
Le reportage, tiré par les cheveux (on n'y voit pas le fameux camp dont on nous parle dès le début + beaucoup d'incohérences dans l'histoire du jeune homme, perso je pense que c'est "juste" une histoire d'émigration clandestine qui a mal tourné, chacun sait que le Niger est la plaque tournante vers la Lybie et l'Algérie ) le reportage donc, se termine sur ces mots:
"Aujourd'hui en Afrique, on recense plus d'esclave qu'on n'en a déporté au cours des siècles passés."
No comment _________________ Life is not about being. It's about becoming.
_____________________________________
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Posté le: Mer 01 Aoû 2007 13:57 Sujet du message:
Je ne me voile absolument pas la face. J'ai pris la peine de regarder le documentaire et j'ai le droit, suite aux éléments qui ont été présentés et à ma propre connaissance du terrain, de me forger ma propre opinion.
Je pense tout d'abord que c'est une arnaque morale de parler d'"esclavage moderne", et c'est encore une "feinte" (pour parler djeuns) pour détourner les esprits de l'abomination qu'a été la traite négrière.
Je réfute ce terme parce que ce qui fait le fondement de l'esclavage, c'est le fait que l'esclave appartient à un maître. Dans les cas dont on nous rabache les oreilles à longueur d'année, je vois des relations abusives d'employeurs à employé mais jamais des personnes réduites à un bien meuble.
Attention, quand je dit relations abusives, je ne cherche absolument pas à dédramatiser, mais le fait est qu'aujourd'hui en Afrique beaucoup sont prêts à travailler simplement pour le gîte et le couvert (j'ai vu de mes yeux des gens faire du porte à porte dans une capitale africaine et proposer leurs services pour un repas par jour et un abri où poser leur natte), et quand on y mêle les liens familiaux (la petite cousine qu'on fait venir du village et qui est tellement contente de dormir sur un matelas et regarder la TV couleur qu'elle pourrait bosser 10h/j gratuitement, ce sera toujours moins pire que chez elle, les "opportunités" de la ville en plus), eh bien ça devient de plus en plus compliqué. Mais, honnêtement, peut-on pour autant parler d'esclavage?
Après, tu as les gamins que des parents inconsients confient à des "passeurs" pour qu'ils aillent travailler dans des champs ou en ville. A la base, cela fait découle d'une coutume, au Togo et au Bénin particulièrement, où l'on confiait l'adolescent à une tante ou un oncle commerçant pour qu'il apprenne la vie. Aujourd'hui, c'est devenu un business et n'importe quel escroc fait croire à des parents que leur enfant fera fortune et pour les convaincre, leur file une "avance" (==> c'est là que les médias occidentaux parlent de vente ). Bien souvent c'est tout ce qu'ils verront avant bien longtemps, puisque le billet vacances "aller-retour" n'est pas compris dans le contrat. Alors bien sûr, les intermédiaires et l'employeur se font de l'argent sur le dos de ces gamins (payés une bouchée de pain, à laquelle on soustrait des tas de frais de gîte, de couvert, d'eau), ces gamins qui vivent souvent dans des conditions effroyables, mais peut-on pour autant parler d'esclavage? Honnetement?
Tout ça ce sont des réalités que je connais intimement, je suis désolée, ce n'est pas la télévision allemande ou suisse qui va me faire changer d'avis sur ce qu'il se passe dans des régions où j'ai vécu, même pas "en immersion" (terme à la mode) ni même "avec" la population, mais en faisant partie intégrante de cette population et en ayant intégré les codes et les modes de pensées locaux.
Ensuite pour ce qui est du reportage, le gars avait 17 ans quand on l'a "kidnappé". Voilà le gars, quoi. Je suppose qu'il était un peu moins baraqué à cet age-là, mais tout de même, il ne devait pas être une crevette non plus. EN tout cas, pas le genre de gars auquel on cherche des noises. J'ai vécu dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, dont le Nigeria, je n'ai jamais entendu parler d'enlèvement d'adolescent. Jamais.
En revanche, des jeunes de 16, 17 ans qui vont à l'aventure, cherchent à traverser le Niger pour se rendre en Lybie ou en Algérie, oui, ça existe. Et quand tu n'as pas de quoi financer ton voyage, bah, tu t'arrêtes dans les grandes villes, tu travailles un peu le temps de renflouer tes caisses et tu reprends la route.
Et puis on nous parle d'un "camp" (??!) régit par des Touaregs, dans lequel il était obligé de participer à des travaux de construction pendant deux ans. Je pense que là on est en plein amalgame. Ils ont en effet montré qu'il y avait des résidus d'esclavage dans la population touaregue, mais chacun sait que ces gens ont leurs propres anciens esclaves (qui soit dit en passant, savent bien qu'ils sont libres, mais refusent de partir parce qu'ils ne se concoivent pas autrement qu'au service de quelqu'un d'autre ==> un vrai travail à faire de ce côté, et je félicite l'association pour son travail sur ce point précis).
Et chacun sait que les touaregs (sur)vivent de l'élevage. Ou serait donc ce "camp" dans lequel des gens construisaient (quoi?) pendant deux ans et que pourtant personne ne réussit à localiser?
Je suis désolée, mais d'après mon propre vécu, les expériences que j'ai pu vivre, ce que je sais des réalités africaines pour les avoir vécues et pour les vivre encore malgré la distance, je ne peux pas gober cette histoire. Ce n'est pas la TV occidentale qui va remixer ce que je sais déjà pour me le resservir à sa sauce.
Après chacun fait comme il veut (ou comme il peut ). _________________ Life is not about being. It's about becoming.
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Posté le: Mer 01 Aoû 2007 16:36 Sujet du message:
"comme il peut" ==> Pour dire que personne n'a accès à toutes les sources d'information.
Typiquement en regardant un documentaire sur une région d'Afrique ou des Dom-Tom que je ne connais pas, malgré une méfiance toute légitime si ce docu a été réalisé par des médias occidentaux, je n'aurais pas les clés pour identifier les zones d'ombre et les passages ou le réalisateur/producteur ou les protagonistes (eh oui!) cherchent à nous embobiner.
Moi, je dis, heureusement qu'il y a les forums pour entendre d'autres sons de cloche _________________ Life is not about being. It's about becoming.
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Je me méfie toujours de l'engouement des médias européens pour la dénonciation de "l'esclavage moderne", qui permet de détourner l'attention et d'oublier la mémoire des déportations et de l'esclavage transatlantique, de même que de jeter un voile pudique sur les relations actuelles entre l'Occident et l'Afrique.
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Le reportage, tiré par les cheveux (on n'y voit pas le fameux camp dont on nous parle dès le début + beaucoup d'incohérences dans l'histoire du jeune homme, perso je pense que c'est "juste" une histoire d'émigration clandestine qui a mal tourné, chacun sait que le Niger est la plaque tournante vers la Lybie et l'Algérie ) le reportage donc, se termine sur ces mots:
"Aujourd'hui en Afrique, on recense plus d'esclave qu'on n'en a déporté au cours des siècles passés."
No comment
Mouaip, y'a de quoi prendre ce type de reportages avec des pincettes, surtout avec des conclusions pareilles...
Or les médias gaulois nous repassent tellement de reportages biaisés que dès qu'on évoque le sujet "esclavage moderne" en Gaulie, c'est systématiquement aux nègres sauvages qu'on pense
Mais c'est vrai que le Niger, c'est plus près de Paris que l'Italie, je les comprends _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Posté le: Ven 03 Aoû 2007 17:17 Sujet du message: Re: Reportage sur Arte sur l'esclavage
demba a écrit:
Bonjour,
Il vient de se terminer un très beau reportage sur arte
" Vie d'esclaves. Jetés après usage "
C'est l'histoire d'un jeune nigerian du sud du Nigeria qui a été
réduit en escalvage chez des touaregs nigériens ( du niger ) après son enlèvement au Nigeria.
Il réussit à s'échapper et revient au Nigeria mais pour comprendre ce qui lui est arrivé, il a besoin de retourner au Niger afin de faire son deuil de ses trois années perdus.
Il décide de partir avec son frère Kenneth.
Ils réussissent à trouver un camp d'esclaves en plein désert.
Les esclaves sont tous noirs, et de pères en fils et doivent obéir aux doigts et à l'oeil à leurs maitres arabes.
Un très beau reportage.
Demba.
Il ne faut pas confondre, les touaregs ne sont pas des arabes... de plus, l'esclavage est abolie au Niger....Personne n'est esclave au Niger! Il n'y a plus d'esclave dans ce Pays. C'est du passe tout ca
C'est bizarre, on nous sert cette pseudo histoire d'esclavage au moment ou ce pays a des problemes de Rebellion touaregue!!!
Histoire de diviser les gens. _________________ La verite est tison qui brule celui qui ne sait pas la manipuler
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