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UN POINT DE VUE SUR LE ZIMBABWE DE MUGABE

 
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Auteur Message
GrandKrao
Bon posteur


Inscrit le: 17 Fév 2005
Messages: 889

MessagePosté le: Lun 22 Oct 2007 02:05    Sujet du message: UN POINT DE VUE SUR LE ZIMBABWE DE MUGABE Répondre en citant

Voici un point de vue assez interessant sur le Zimbabwe actuel, car donnant un autre regard sur ce pays que celui porté sur ce pays par les médias occidentaux !

Cependant je ne partage pas sa description de l'opposition à Mugabe comme n'étant qu'à la solde de la minorité blanche, pour le peu de reportages j'ai pu voir, les meeting de l'opposition avaient des foules Noirs pour l'essentiel!

Citation:


http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1926&PHPSESSID=f509f11d49bbb5877ca76b2c691226cb


Zimbabwe Mugabe, l’inavouable d’une cabale occidentale
22/10/2007

Depuis le début des années 2000, un peu avant, un pullulement d’articles, mini reportages, interviews, sujets télévisés, déclarations ronflantes et ouvrages divers instruit à charge le régime de M. Robert Mugabe au Zimbabwe, responsable tout à la fois de la famine dans son pays et d’une dangereuse régression des droits humains au monde. Un nouveau paradigme de l’horreur politique est né, la caricature vivante du despote emporté dans une démagogie qui se nomme «réforme agraire», dont le seul but serait d’arracher les terres durement labourées par de gentils fermiers blancs zimbabwéens. Les classements des nations immaculées, sacro saints et au dessus de touts soupçons incluent désormais cet ancien «grenier» de l’Afrique australe parmi les Etats voyous, rien moins ! Paroles hautement significatives de maîtres du monde, les USA, si dévoués à la cause des droits humains dans les ghettos noirs d’Amérique ou en Irak par exemple.


Il n’y en a que pour lui, Robert Mugabe est la figure consensuelle du détestable des médias et politiques occidentaux. Pour un peu, et on croirait que tous les éditoriaux concernant le Zimbabwe sont écrits de la même main. A y regarder à deux fois il semble bien qu’au-delà des admonestations de pleureuses professionnelles, la véritable raison de tout ce tintamarre soit ailleurs que là où on voudrait la situer.


Dictature, élections truquées, absence de transparence ? Le scrutin de 2002 avait fait beaucoup jaser, côté chancelleries occidentales. La bonne foi des grandes démocraties, comme de bien entendu, n’est pas à remettre en cause, on est tout de même surpris que des réserves similaires n’aient pas sanctionné les élections au Gabon de Bongo Ondimba (40 ans au pouvoir), au Togo de Faure Eyadema avec destruction publique des urnes en direct devant les télévisions internationales, au Sénégal où les cartes d’électeurs ont fait l’objet d’un traitement un peu spécifique, au Tchad où la constitution a été traficotée pour permettre au président d’éterniser ses mandats successifs, au Cameroun, au Congo-Brazzaville, en RDC, etc. Autant de théâtres électoraux sur lesquels l’urne a bien plus traduit la position de domination des équipes au pouvoir et de leurs alliés extérieurs que la volonté populaire. Puisque le Zimbabwe ne se distingue pas nettement électoralement de ses voisins africains, c’est donc ailleurs qu’il faudrait chercher la raison de la stigmatisation permanente de ce régime, ni plus ni –malheureusement - moins autoritaire que d’autres, avec l’avantage historique d’avoir conduit le pays à l’indépendance au terme d’une lutte de libération de 14 ans.


Pour les piètres performances économiques qui sont reprochées à l’équipe Mugabe qui cumule inflation forte et insécurité alimentaire, le bilan n’est pas radieux loin de là mais est-il besoin de taire le fait climatique qui a contribué en grande part à enfoncer l’économie agricole de ce pays ? En 2001 l’abondante pluviométrie a cédé place à une période de sécheresse historique dans les annales du pays, frappant durement les petites exploitations et l’agriculture vivrière. Le Malawi voisin a également été plongé dans des difficultés alimentaires, partiellement liées à la sécheresse, hors contexte de redistribution des terres… Idem pour le Niger en 2005. Il n’y par conséquent pas lieu de diaboliser la réforme agraire en la rendant comptable exclusive de la famine.


Tout l’argumentaire assez vite déployé des médias occidentaux tient en fait sur une expression magique, la «réforme agraire accélérée» et la chaîne de télévision publique française qui se vantait de faire un reportage choc sur la question n’a pas manqué de se couvrir de ridicule dans un «sujet» du journal de 20 heures le 03 octobre 2007. Il a suffi aux caméras de France 2 d’interroger quelques fermiers blancs s’affirmant zimbabwéens et victimes de l’hostilité du régime Mugabe pour que, dans une mise en scène digne des plus médiocres polars, les journalistes jouent le reportage interdit, réalisé en secret … Naturellement aucune version contradictoire, seule celle des fermiers blancs n’avait droit aux privilèges des médias blancs.

La fameuse réforme agraire dite «accélérée» selon la terminologie gouvernementale aurait du être entamée au lendemain des indépendances, c'est-à-dire en 1980. Près de 30 ans plus tard on ne pourrait affirmer qu’elle a été «précipitée» ou éventuellement «accélérée». A l’indépendance l’ancienne puissance coloniale Londres impose un moratoire de 10 ans pendant lesquels l’Etat indépendant ne pourrait exproprier les fermiers blancs mais récupérer sur une base volontaire et marchande les terres que les Blancs souhaiteraient céder. Mugabe joua le jeu puisqu’il adopta une attitude conciliante pendant 10 ans, nommant même au ministère de l’agriculture un fermier blanc. Rien de tout cela n’a convaincu les fermiers et leurs soutiens britanniques d’adhérer à la politique nationale de la redistribution indispensable des terres.

Venons-en au fond. Le Zimbabwe indépendant a investi dans les infrastructures sociales et de développement, construction de routes, d’écoles, de centres de santé et tant que la question de la réforme agraire n’était pas tendue, engrangeait les félicitations internationales. Entré faute de financements internationaux sous la coupe des ajustements structurels avec leur cortège de démolition sociale, privatisations, licenciements, renchérissement de l’accès aux soins et à l’école, le pays s’enfonça dans les turbulences sociales. D’autant plus que les bailleurs de fonds refusèrent de lui accorder des prêts de développement.

Précision indispensable, à l’indépendance du Zimbabwe, les Accords de Lancaster House prévoient que la réforme agraire, la redistribution des terres monopolisées par les 6000 fermiers blancs serait financée par les prêteurs internationaux, les Occidentaux, puisque les terres avaient été historiquement attribuées aux colons blancs par l’Etat colonial. Un fonds de compensation que les Etats-Unis et l’Angleterre contre leurs engagements refusèrent d’alimenter, prétextant l’absence de transparence dans la gestion qu’ils ne reprochèrent pas à un Mobutu par exemple. En 1998 la conférence des principaux prêteurs du pays ne consenti qu’un million de dollars à une économie qui avait besoin de 357 millions de dollars d’argent frais, une paille.

La réforme agraire fut ainsi bloquée au 71 000 familles noires qui purent bénéficier de la première vague de redistribution des terres arables les plus fertiles contre 162 000 prévues. Moyennant quoi les 4000 fermiers blancs restants continuent de s’arroger l’essentiel des espaces cultivables, et 70% des fermes industrielles appartiennent à 1% de la population, les Blancs. Face à cette injustice, l’Etat du Zimbabwe commit le crime de lèse-majesté en 1991 en se dotant d’une loi lui permettant l’acquisition des terres sous-utilisées détenues par des Blancs, parmi lesquels des membres de l’aristocratie britannique absents, et d’autres terres limitrophes aux terres dites «communales» appartenant aux Noirs. Cassius belli pour les fermiers blancs qui, avec la droite blanche sud-africaine, inquiets des possibles effets de contagion régionaux -Afrique du sud, Namibie- d’une expropriation réussie des héritiers des colons, financent une opposition peu disserte sur la question de la redistribution des terres.


Le Zimbabwe médiatique sur le fond pêche aux yeux de l’Occident pour avoir arraché son indépendance par le lutte de libération et pis, pour avoir posé le problème agraire en terme d’expropriation des fermiers blancs installés par la force sur les meilleures terres d’Afrique. Cette image est insupportable aux hégémonistes blancs incapables de concevoir des politiques de réciprocité entre l’Afrique et les anciens colonisateurs. Quand bien même le principe colonial serait sur le bout des lèvres reconnu obsolète, voir des Blancs expropriés, c'est-à-dire voir appliqué le sens même d’une lutte de libération n’est pas admissible pour l’Occident. En plus d’une campagne de dénigrement permanente, le Zimbabwe est dans le collimateur des prêteurs internationaux qui ont décidé d’avoir la tête de celui qui incarne le sacrilège de l’expropriation des Blancs de leur butin de guerre, les terres coloniales. Les Occidentaux ont ainsi dans l’histoire, en Amérique latine et en Afrique, systématiquement torpillé les efforts de rééquilibrages et de justice agraire, car il en est ainsi du colonial comme rapport au monde. Les Autres ne sont perçus que comme espace de prédation, de spoliation, habillé de savantes métaphores et idéologies soporifiques. La mascarade des accords d’indépendance avait pour seule finalité de gagner du temps et spéculer activement sur la chute du régime, au profit d’une «opposition» acquise aux descendants des colons. Ceci ne dédouane nullement l’oblitération de droits individuels, ni la manipulation d’oppositions africaines à la solde des néocoloniaux. Plus d’un quart de siècle à attendre une redistribution des terres, alors que de nouvelles générations arrivent sur le marché du travail, que de nouveaux besoins se créent, que l’urgence de la situation alimentaire détériore le climat politique et social, n’est en tous cas pas raisonnable, et il serait du plus mauvais effet que la position colonialiste, là encore prenne le dessus en Afrique. On ne saurait oublier que les fermiers blancs sont les héritiers et descendants d’un des systèmes de colonisation les plus durs et les plus odieux, puisque la Rhodésie du Sud, qui a donné naissance dans la douleur à l’Etat actuel, se caractérisa par un régime d’apartheid similaire à l’Afrique du Sud, c'est-à-dire une histoire de crimes, de massacres, de haine raciale que l’on souhaiterait passer par perte et profit grâce à quelques diktats et intimidations.



Lire, Colette Braeckman, un combat légitime instrumentalisé par le régime, Le Monde diplomatique, Mai 2002

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Alex
Grioonaute régulier


Inscrit le: 05 Aoû 2005
Messages: 466

MessagePosté le: Mar 23 Oct 2007 09:12    Sujet du message: Répondre en citant

Mugabé est en fait un Chavez avorté.Sa reforme au départ était louable par tout le continent mais les derives qui ont suivis, ont vite entachés celle-ci.Une chose est qu'en même à préciser,Mugabé a toujours été soutenus par ces paires africains(chefs d'etats) et cela pour une raison;il a osé ce qu'aucun d'entre eux n'ose dire "un NON catégorique à 'Occident".Cela de la part d'un Chef d'Etat Africain surtout à notre époque est un exploit.Mugabé,dictateur ou pas est entré dans l'Histoire par son refus de se soumettre au dictat international.Malheureusement aujourd'hui,c'est son peuple qui paie les pots cassés et cela est vraiment dommage parce que Mugabé aurait pu prendre le siège vacant du leader que l'afrique attend pour défendre sa voix dans le monde.

Une chose est sur l'histoire n'oubliera jamais cette intransigeance de la part d'un chef d'Etat africain.
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GrandKrao
Bon posteur


Inscrit le: 17 Fév 2005
Messages: 889

MessagePosté le: Mar 23 Oct 2007 23:15    Sujet du message: Répondre en citant

samba94 a écrit:
C' est vraiment une histoire parallèle à celle de Sékou Touré, un grand homme, un patriote, mais qui refuse d'admettre qu'il a pu faire des erreurs de gestion et cherche trahison et sabotage, refuse une opposition démocratique accusée de faire le jeu de l'occident. Tout cela pour finir dans la dictature et le malheur du peuple.


OUi ça y ressemble, L'état de grace qu'à eu Mugabé a été rongé par des erreurs de gestion et peut être la lenteur dans la mise en place de reformes agraires tant attendues par une partie de la population.
Il avait je le crois assez d'experiences dans ces luttes contre l'appartheid, pour savoir qu'il ne fallait pas beaucoup attendre des accords passer avec la Grande bretagne.
les puissances coloniales ont du mal à traiter d'égal à égal avec les dirigeant des anciennes colonies ils sont l'hypocrisie même! Aujourdh'ui Brown refuse de le saluer au motif que son régime est brutal, il va pourtant saluer d'autres président dont les régimes sont loins d'être des démocraties( L'Ougandais , Le Gabonais Bongo, Le Camerounais Biya....) c'est de l'hypocrisie avec un fond de racisme, car les repressions qui ont tant choqué(en occiendent) au zimbabwé c'est que parmi les victimes il y a eu des blancs!!!
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