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Quand les Africains investissent en Afrique

 
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owambo
Grioonaute 1


Inscrit le: 10 Oct 2005
Messages: 208

MessagePosté le: Mar 20 Nov 2007 12:58    Sujet du message: Quand les Africains investissent en Afrique Répondre en citant

Les Nigérians fortunés plaçaient leurs capitaux en Suisse, à Londres ou à New York. Aujourd’hui, ils misent sur le boom pétrolier et sur le développement accéléré du pays.

Quand l’armée gouvernait le Nigeria*, c’étaient les généraux qui possédaient la plupart des plus gros comptes en banque. Mais huit années de gouvernement civil ont facilité l’émergence d’un groupe de gros entrepreneurs qui pèsent chacun des centaines de millions de dollars, et parfois beaucoup plus. Maintenant que le gouvernement renonce peu à peu à diriger l’économie, explique un ancien ministre, les hommes du pouvoir - qui ont souvent succombé à la corruption - se rapprochent des hommes d’affaires : l’argent du secteur public se mélange de plus en plus avec l’argent du secteur privé. Les grandes entreprises et certaines banques sont très impliquées dans le système politique, tout comme les hommes politiques ont des intérêts dans les banques et les entreprises nigérianes qui gagnent de l’argent, ajoute-t-il.

Il y a cependant des changements significatifs dans la façon dont les nouveaux mégariches utilisent leur fortune. Dans le passé, l’argent était stocké dans des banques situées à l’étranger. Aujourd’hui, il est en général injecté dans des entreprises nigérianes. Transcorp, un consortium constitué avec le soutien du gouvernement, illustre ce phénomène. Ses actionnaires comprennent à la fois des hommes politiques et des grands de l’industrie. Ndi Okereke-Onyiuke, la directrice de la Bourse du Nigeria, préside le conseil d’administration de Transcorp, tandis que l’ancien président Obasanjo en détient une partie du capital [qu’il fait gérer par un blind trust pour éviter l’écueil du conflit d’intérêts]. Depuis sa création, en 2005, ce puissant groupe a acquis des droits de prospection pétrolière sur plusieurs zones du pays, ainsi que l’hôtel Hilton d’Abuja [capitale fédérale], la société de télécommunications Nitel et, plus récemment, des parts dans deux raffineries de pétrole.

M. Obasanjo avait mis sur pied un système alliant capitalisme sauvage et nationalisme économique en bloquant les importations de certains produits ou en dispensant des aides gouvernementales pour favoriser telle ou telle entreprise nigériane. Quand le ministre des Finances partait en voyage à l’étranger, raconte un fonctionnaire international en poste au Nigeria, il lui arrivait de constater au retour que le président avait imposé de nouvelles hausses des droits de douane en son absence...

Le contexte a rarement été plus favorable pour s’enrichir dans le pays. Le prix du pétrole, une ressource qui constitue près de 95 % des exportations du Nigeria, se maintient à des niveaux record et permet au gouvernement de présenter son meilleur bilan depuis des années.

Dans le même temps, le renforcement de la législation en matière de blanchiment d’argent dans le monde fait que les fonds acquis de façon douteuse ont tendance à s’investir sur place. Le fait qu’un grand nombre de biens publics et de licences d’exploitation pétrolière aient été payés rubis sur l’ongle par des investisseurs locaux semble conforter cette analyse.

M. Obasanjo, dont les liens avec les grandes entreprises font désormais l’objet d’un examen attentif dans le pays et dont les élevages de poulets ont bénéficié à partir de 2002 d’une interdiction des importations de volailles, confie s’être inspiré de l’Asie.

“J’étais en Corée du Sud dans les années 1980 et j’ai constaté que l’économie sud-coréenne était l’affaire de six entreprises : Daewoo, Samsung, etc. Mais l’économie locale profitait de leurs retombées”, nous a-t-il confié lors d’un entretien, peu avant de se retirer du pouvoir, le 29 mai 2007. Il a ajouté qu’il n’y avait pas de raisons pour qu’on ne compte pas un Nigérian parmi les trois personnes les plus riches du monde d’ici dix ans.

Chez les Nigérians qui comptent parmi les mieux nantis du continent, cinq noms apparaissent régulièrement. Aliko Dangote, un négociant reconverti dans l’industrie, est le plus prospère. Une fois achevées, les nombreuses cimenteries que le groupe Dangote est en train de construire et celles qu’il a rachetées à l’Etat lui assureront une prépondérance écrasante sur le marché intérieur, et peut-être sur les marchés régionaux. M. Dangote domine également la distribution du sucre et du sel, et la fabrication de produits à base de farine. Il faisait partie des acquéreurs de deux vieilles raffineries de pétrole publiques mises en vente par M. Obasanjo quelques jours avant son départ du pouvoir.

Femi Otedola a lui aussi profité de cette cession. Zenon, sa société, détient une licence d’importation et de distribution de gazole. Il contrôle ainsi un bien indispensable aux entreprises pour faire fonctionner des générateurs en l’absence d’un système de distribution électrique fiable. Parmi les superriches, on compte également deux banquiers proches de M. Obasanjo, Jim Ovia, de la banque Zenith, et Tony Elumelu, de l’United Bank of Africa. Ces établissements rivalisent pour bénéficier des grands marchés publics et pour collectionner des postes dans les conseils d’administration des principaux groupes industriels.

Mike Adenuga, le cinquième magnat, avait pour sa part des relations plus tendues avec l’ancien président. Depuis que la commission sur les délits économiques et financiers s’est mise à enquêter sur ses activités, l’année dernière, il s’est installé à Londres pour diriger son empire, qui comprend la société de télécommunication Globacom, une banque et des intérêts pétroliers.

D’autres acteurs ont gravi quelques échelons, avec ou sans le soutien de l’Etat. Dans les cercles politiques, on estime improbable que le nouveau gouvernement remette en cause les empires que les hommes d’affaires les plus riches du pays ont acquis dans divers secteurs. Ne serait-ce que parce que nombre des sociétés qu’ils contrôlent sont cotées en Bourse et que les investisseurs privés ordinaires ont donc intérêt à ce qu’elles demeurent fortes.

* Le président Obasanjo a été élu en 1999. Son prédécesseur, le général Sani Abacha, avait dirigé le Nigeria d’une main de fer de 1993 à 1998.

William Wallis

Financial Times

http://www.courrierinternational.com/article.asp ?obj_id=77987
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"Le malheur de l’Afrique est d’avoir croisé l’Europe .." AIME CESAIRE

"Notre couplage avec l’Occident dure depuis le XIII-XIVe siècle ....J’affirme juste que le « mariage » avec l’Europe n’a rien donné, qu’il faut par conséquent passer à autre chose. Malheureusement, nos dirigeants ne l’ont pas encore compris. Beaucoup croient encore en l’Occident." Pr THEOPHILE OBENGA

"L'Afrique se sauvera par ses propres forces, ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place, et c'est bien ainsi" ACHILLE MBEMBE
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