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[Alex]

Le combat de l’information et la fin des errements géopolitiques et identitaires.

Il est surprenant de découvrir la manière par laquelle une connaissance poussée de l’Occident nous mène à comprendre mieux son environnement politique et économique. Pourtant, sur le continent, c’est tout à fait le contraire. Il est clair que très peu de nationaux comprennent les évènements qui ont poussé les politiques de leur pays vers une voie précise de l’Histoire. Tout se base sur des suppositions que des intellectuels les plus audacieux essaient d’élucider. La plupart du temps, c’est un ancien ministre français ou un agent des services secrets américains qui vient levé le voile sur l’Histoire. Où sont les Africains ? Est-ce ça notre Histoire ? Reste à savoir si nous la connaissons mieux que les Occidentaux. Prenons quelques cas au Cameroun en ce qui concerne l’indépendance. Le haut-commissaire Mesmer est celui qui a apporté beaucoup plus de lumière sur l’ascension du président Ahidjo et la chute de l’UPC. J’ai lu les circonstances de la mort de Ruben Um Nyobé dans un livre écrit par un technicien des travaux publics français ayant travaillé à l’époque dans la région de Boumnyèbel. Si aujourd’hui, la chute de Mobutu est si populaire, c’est grâce à un documentaire où son beau fils fait état de sa mégalomanie. Concrètement que font nos journalistes et nos historiens ? J’ai l’impression que sur ce continent, le journalisme d’investigation est un mot totalement inconnu de nos confrères. Les travaux de recherche des Historiens restent enfermés dans les placards à la portée des mandibules des termites.

L’information reste aujourd’hui un moyen de communication dont l’Afrique n’a jamais compris l’importance et surtout l’enjeu. Pendant que sur le continent, il se brade à un prix fort atravers livres et journaux valent une fortune et les chaînes de télés ou radio inaccessibles pour la plupart. En Occident, il est l’un des services qui se vend bien et à un prix abordable au niveau du peuple. Je me demande vraiment si les opposants en Afrique ont les moyens de s’offrir des informations qui leur permettent de comprendre à font les mécanismes sur lesquels leur pays tournent à un moment précis et s’il est ainsi possible d’envisager des reformes à court ou à long terme. La plupart du temps, on a affaire à des aventuriers tel Kabila, Guei ou beaucoup d’autres élus démocratiquement qui une fois au pouvoir découvre les mécanismes de fonctionnements de leur pays et si disent : « mais qu’est-ce que je peux faire ? ».

Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous dont moi envisage une rupture avec l’Occident mais faute d’informations claires sur les structures économiques et politiques de nos pays très peu peuvent envisager de manière claire si cela sera bénéfique ou catastrophique pour leur pays à court ou à long terme. Si l’Occident avec pour exemple fort les Etats-Unis dirige aujourd’hui le monde en prévoyant les fluctuations longtemps à l’avance, l’Afrique elle est restée un élève acharné de la navigation à vue. La géopolitique est une science que beaucoup d’Africains étudient dans les universités de renoms mais trop peu arrivent à faire de cette science un atout majeur dans la gestion des Etats africains. Tout tourne autour des relations entre ces pays et leur ancienne métropole.

Beaucoup dans ce forum ne comprennent pas que si l’Africain essaie desespèrement de ressembler au Blanc, c’est parce qu’il ne voie que le Blanc et les stéréotypes de la civilisation occidentale à longueur de journée sur les médias, dans les livres et dans les écoles.

Tant que le peuple n’aura pas accès à une information concise sur le continent, nous n’aurons jamais véritablement d’Histoire.