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![]() Malamine Koné et sa mère venus soutenus les 1300 travailleurs sans papiers qui occupent la bourse du travail depuis onze mois | ||||||||||||
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Accompagné de sa mère, de Mokobe et de Benson Diakité, Malamine Koné (PDG de Airness), s'est rendu à la bourse du travail située près de la place de la république pour soutenir les 1300 sans papiers qui occupent ces locaux depuis onze mois. Travaillant et payant des impôts pour la plupart, ils demandent leur régularisation (voir interview en seconde partie d'article). "Si tu veux connaître tes origines, l'histoire de ton père, savoir dans quelles conditions nous sommes arrivés en France, connaître les origines de ta réussite, il faut que tu ailles voir tes frères à la bourse du travail. C'est ce que m'a dit ma mère" a déclaré Malamine Koné alors qu'il s'adressait aux travailleurs sans papiers rassemblés pour l'écouter. "Il est inconcevable que des gens qui travaillent, qui cotisent à la sécurité sociale, pendant des années ne puissent pas jouir de leurs droits et vivent dans ces conditions" a t-il ajouté. Accueilli sous des cris de "Malamine président" par une partie de la foule présente lors de son arrivée, Malamine Koné a été remercié pour sa présence par le porte-parole du mouvement, qui a souhaité le rencontrer dans les jours à venir, et a sollicité son appui pour médiatiser le mouvement et lui donner de la visibilité : "Nous remercions la famille de Malamine Koné ainsi que Malamine Koné (...) et espérons qu'il fera passer le message pour que nous puissions être visibles". | ||||||||||||
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![]() Entrée de la bourse du travail près de la place de la république le 27 mars dernier | ||||||||||||
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Le ministre des maliens de l'extérieur a lui été sévèrement fustigé par ses compatriotes : "Quelqu'un qui vient en France pour rencontrer les Maliens de France doit impérativement passer à la bourse du travail. Toute la presse internationale et la presse malienne doit être mise au courant du comportement de ce ministre qui vient rencontrer les maliens de France sans passer à la bourse du travail occupée par 1300 maliens depuis 11 mois. On a compris qu'il n'est pas là pour nous". Le rappeur Mokobe s'est également exprimé, apportant son soutien à la lutte des sans papiers présents. (Il est d'ailleurs revenu sur place le dimanche 29 mars pour continuer d'attirer l'attention sur cette cause). La dizaine de personnes présentes sur place en compagnie Malamine Koné a également fait le tour de l'immeuble, afin de voir dans quelles conditions vivaient les travailleurs sans-papiers présents sur place. Anzoumane Sissoko, porte-parole de la coordination des sans papiers qui occupe depuis le 2 mai 2008 (soit près d'un an) la bourse du travail, a répondu aux questions de grioo.com. | ||||||||||||
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Anzoumane Sissoko: « Nous avons besoin du soutien de Malamine Koné, Mokobé, Yannick Noah et Lilian Thuram » | ||||||||||||
![]() Anzoumane Sissoko, porte parole des sans papiers de la bourse du travail, interrogé par grioo.com | ||||||||||||
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Le porte parole de la coordination des sans papiers qui occupe les locaux de la bourse du travail explique les origines du mouvement et fait des parts des revendications du collectif. Quelles sont vos revendications? Nos revendications sont simples. On se bat depuis 1995 pour la régularisation des travailleurs sans papiers. Depuis deux ans, on se bat sur le thème du travail. On a mis ensemble la pression sur le gouvernement qui a mis en place l'article 40 (droit des étrangers)*en Novembre 2007 qui permet aux patrons de régulariser les sans papiers qui travaillent dans leurs entreprises. Notre problème est dû à notre isolement, c'est à dire que les travailleurs sont seuls face aux patrons. La loi stipule qu'il faut 10 salariés pour qu'il y'ait une représentation syndicale. L'absence de représentants syndicaux dans certaines entreprises ne permettent pas de mettre la pression sur les décideurs. On a donc pensé à venir s'installer ici (la bourse du travail) car c'est un lieu symbolique qui appartient à tous les travailleurs, tous les ouvriers. Cela pour interpeller les syndicats quant à notre situation. Votre mouvement compte diverses nationalités? Actuellement nous avons 17 nationalités. Aujourd'hui (27 mars), nous accueillons une 18e nationalité, un soudanais qui nous rejoint ce soir. 80 % des occupants sont des travailleurs. Au début de l'annexion de la bourse du travail, la plupart étaient sous contrats et ont été licenciés par le suite. Ce qui les a conduits à travailler au "noir". A partir de juillet 2007, le gouvernement a mis en place une loi qui oblige les patrons à vérifier les papiers des travailleurs immigrés. Ce qui a conduit à un bon nombre de licenciements. Nous demandons la régularisation sur la base de la réalité du travail. Sur ce point, on ne trouve pas de terrain d'entente avec les syndicats. Depuis le début de l'occupation, avez-vous un retour favorable auprès des syndicats? Ils veulent qu'on travaille ensemble mais posent comme condition notre départ de la bourse. On a refusé leurs propositions. C'est notre point d'achoppement avec les syndicats. Quant à la préfecture, entre le 17 et le 22 Juillet 2008, nous avons déposé 750 dossiers (sur 1300 au total NDLR). | ||||||||||||
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![]() Malamine Koné et Mokobé | ||||||||||||
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Comme c'était les vacances, les dossiers n'ont été examinés qu'au mois de Septembre. Du mois d'octobre à ce jour, nous avons pu obtenir la régularisation de 90 dossiers. 35 ont été refusés, et 10 sont en attente. Il reste encore 550 dossiers à déposer. Quels seront vos recours si vous n'avez pas gain de cause? Nous demandons aux syndicats de nous accompagner dans notre lutte. C'est ensemble qu'on peut bousculer les choses. Actuellement, le Haut Conseil des maliens de France est entrain de faire la médiation entre la coordination 75 des sans papiers et la CGT. La régularisation sur la base du travail n'apporte aucune garantie sur une régularisation massive. Il nous faut le soutien des peoples, des personnes connues comme Malamine Koné, Yannick Noah, Mokobé Traoré et Lilian Thuram pour que le gouvernement puisse prendre une décision. On a vu par le passé, comme à l'église St Bernard, à Cachan en 2006, et à la basilique de St Denis en 2002, que c'est le ministère qui a régularisé les sans-papiers. Donc notre porte de sortie passe par le ministère de l'immigration dirigé par Eric Besson. Sans son intervention, rien ne sera réglé. * Sont régularisables, en application de l'article 40 de la loi du 20 novembre 2007 relatif à la délivrance de cartes de séjour portant la mention "salarié" au titre de l'admission exceptionnelle au séjour, les personnes travaillant dans des secteurs dits en tension : Restauration, hôtellerie, Bâtiment, service à la personne, (cette énumération n'étant pas exhaustive), etc. où l'offre de travail serait supérieure à la demande, et donc, où l'étranger pourrait, une promesse d'embauche entre autres, travailler sans que la situation de l'emploi en France lui soit opposable. ![]() | ||||||||||||
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