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Amnesty International dénonce l'impunité des policiers en France
L'organisation de défense des droits humains dénonce dans un rapport « des policiers au-dessus des lois » déplore que les différentes infractions (homicides, usages abusifs de la force, injures racistes, etc.) commises par des membres des forces de l'ordre ne soient "pas souvent suivies d'enquêtes effectives" et que leurs responsables soient "rarement traduits en justice".
Par David Reinhardt le 02/04/2009
« Les violences policières restent trop souvent impunies en France, qui ne s'est pas donné les moyens d'enquêter en toute indépendance pour permettre aux victimes d'obtenir réparation » estime le rapport d'Amnesty International. L'organisation déplore le manque de statistiques inhérentes aux violences commises par des forces de l'ordre et réclame des enquêtes indépendantes.

« Ni le système pénal, ni les dispositifs d'inspection internes de la police, ni la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) ne répondent totalement aux exigences des normes et du droit internationaux relatifs à l'obligation de mener des enquêtes impartiales, indépendantes et effectives dans les plus brefs délais », peut-on lire dans le rapport.

Amnesty met un accent particulier sur les actes discriminatoires à l'égard des minorités "visibles" et des personnes dites "vulnérables" (migrants en situation irrégulière, réfugiés, sans domicile fixe, femmes). L'organisation donne plusieurs exemples de violences policières présumées et notamment de décès jugés suspects auxquels la justice n'a pas donné de suite : Abdelhakim Ajimi, mort le 9 mai 2008 et Abou Bakari Tandia, Malien en situation irrégulière mort en garde à vue au commissariat de Courbevoie après être tombé dans le coma en décembre 2004. Pour Amnesty, lutter contre l'impunité pourrait contribuer à améliorer les rapports entre les représentants de l'autorité et la population.

Les écarts sont très minimes

Au Ministère de L'intérieur, les accusations d'Amnesty International ont été réfutées."Personne n'est au-dessus des lois dans ce pays, et surtout pas les policiers", a estimé le porte-parole du ministère, Gerard Gachet."Les sanctions pour les policiers qui s'écartent des règles d'éthique ou de déontologie sont extrêmement sévères. Il y a 140.000 policiers en France et 105.000 gendarmes. Donc, on ne peut pas imaginer qu'il n'y ait jamais d'écarts mais ils sont très minimes"" a t-il ajouté. Pour Gerard Gachet, le ministère n'est pas opposé au principe de rapports annuels "fiables et crédibles" sur les violences policières.

Vous pouvez voir en détail le rapport d'Amnesty International à l'adresse suivante : http://www.amnesty.fr/_info/rapport_france/

Vous pouvez également le télécharger en cliquant Ici
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