Infos Village Agenda

Accueil > Opinions

L'Otan à la place de la coalition de pays occidentaux en Libye Retour sur le rôle à venir de l'Otan et de la coalition occidentale dans la crise libyenne Par Lucien Pambou le 30/03/2011

Mouammar Kadhafi avec Ellen Johnson Sirleaf à Dakar le 14 décembre 2010 lors du festival mondial des arts nègres

Les nouvelles qui nous proviennent du front libyen ne sont pas bonnes pour le Colonel Kadhafi. Vous noterez que le terme Colonel a été substitué au terme guide car le guide Kadhafi avait réussi à imposer une forme de respectabilité politique à ses interlocuteurs occidentaux, au nom du pétrole. Cette respectabilité a volé en éclats, et comme je l’ai dit sur Africa 24 le 21/03/11 édition mi-journée et 27/03/11 édition du soir, la coalition occidentale s’est appuyée sur la résolution du conseil de sécurité de l'ONU pour voler au secours du peuple libyen au nom du pétrole. La résolution du conseil de sécurité est claire et met l’accent sur la protection des populations libyennes contre le tyran Kadhafi. Le Colonel Kadhafi a repris l’avantage sur les rebelles. Avantage qui a été très vite stoppé grâce aux frappes de l’aviation occidentale, obligeant les troupes de Kadhafi à se retirer de plusieurs villes de l’Est. Néanmoins, on note que l’aviation occidentale a réussi à sauver les villes comme Benghazi et aujourd’hui Ajdahiya, Brega et de Ras Nanouf. Les rebelles sont stoppés à l’entrée de la ville de Syrte qui ouvre la voir vers Tripoli. Nicolas Sarkozy et Cameron, Premier Ministre britannique, déclarent que Kadhafi doit partir, déclaration faite ce 28 mars 2011 pour montrer que la coalition décide et joue le rôle politique qui est le sien. La réalité est toute autre, c’est de la communication politique. La France et l’Angleterre ne veulent pas qu’Obama tienne la vedette contre la Libye pour en retirer les éléments rémunérateurs en tant que défenseurs de la démocratie.

Or, Obama l’a parfaitement bien compris ; les Etats Unis engagés en Irak et en Afghanistan ne vont pas encore s’engager en Libye et subtilement Obama a préféré que ce soit l’OTAN qui remplace les Etats Unis dans la coalition politique et dans la logistique militaire. Ce que ne veulent ni Sarkozy, ni Cameron, qui souhaitent retirer les dividendes politiques de cette intervention politique au nom de la démocratie. Obama a prononcé un discours de paix au Caire réconciliant le monde arabe et le arabo-musulman et le monde chrétien ; en donnant la posture militaire et politique il se met en situation d’observation de l’évolution de la situation. Le véritable problème est économique. L’Occident reproche à Kadhafi de protéger le pétrole et le gaz libyens, même si Kadhafi s’enrichit de façon honteuse. Ce reproche n’est pas adressé aux chefs d’Etats Francophones d’Afrique Noire car on sait qu'ils sont dociles, obéissants et livrent leur pétrole à l’Occident sans contrôle sur les quantités extraites et les volumes exportés. Comme on dit souvent chez nous en Afrique, il y a match entre Obama qui représente l’Otan, donc la force de frappe majeure sur le plan de la logistique militaire qui va devenir politique et la coalition politique formée par le tandem Sarkozy/Cameron : pas au nom de la protection des populations civiles libyennes mais au nom du pétrole et du gaz libyen que le conseil national de transition, en cas de victoire sur Kadhafi est prêt à brader à l’Occident pour remerciements. Voilà l’Afrique en marche au Nord comme au Sud.

Donnez votre opinion ou lisez les 4 réaction(s) déjà écrites

Retour à la rubrique Opinions Version complète sur Grioo.com