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Côte d’Ivoire : quelles missions pour Ouattara en cas de victoire militaire contre Gbagbo? Quel bilan faut-il tirer de l'incapacité de Gbagbo et Ouattara à s'entendre ? Par Lucien Pambou le 05/04/2011 |
Un soldat pro Ouattara à Abidjan le lundi 4 avril 2011
Les faits sont là, les images implacables. L’ONUCI, organisation des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire et les forces françaises deviennent des acteurs du conflit ivoirien alors que jusque là ils avaient observé une attitude de neutralité, se contentant de protéger les populations civiles et de servir de forces d’interposition entre les forces de Gbagbo et de Ouattara. Des hélicoptères de l’ONUCI ont bombardé les positions tenues par les militaires de Gbagbo.
On apprend ce soir 4 avril au journal télévisé de France 2 que les troupes françaises auraient aussi participé à cette offensive.
Où se trouve la réalité ? Où se trouve la part d’intimidation et d’intoxication concernant la situation en Côte d’Ivoire, pays dans lequel la Croix Rouge suisse vient de reconnaitre que les 800 victimes de Dukoué seraient dues aux troupes militaires en faveur d’Alassane Ouattara, qui, jusqu’à la confrontation militaire, a toujours refusé d’être du côté des Forces Nouvelles, forces rebelles contre Gbagbo.
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| Lucien Pambou |
Ces Forces Nouvelles dirigées par Guillaume Soro sont devenues aujourd’hui les forces républicaines de Côte d’Ivoire, permettant ainsi d’accueillir les militaires en rupture de ban vis-à-vis du camp Gbagbo. Tout ceci est triste pour l’Afrique, pour les populations civiles ivoiriennes qui subissent l’incompétence de deux de leurs fils, Ouattara et Gbagbo, incapables de s’entendre au motif qu'ils ont été à l’école occidentale française et américaine et que ces deux écoles ont introduit dans leur intelligence "reptilienne" l’idée que, pour exister en Afrique, il faut tuer son propre frère. Nous y sommes.
François Mitterrand
Les querelles de leadership en cours en Côte d’Ivoire n’échappent pas à cette problématique. Sinon comment comprendre l’entêtement de Gbagbo à vouloir rester au pouvoir, sachant qu’il a perdu les élections parce que la communauté internationale , disons le occidentale, a décidé de le remplacer par un de ses frères Ouattara qui est considéré comme mieux disant et plus prompt à négocier avec l’Occident pour mieux servir les intérêts de celui-ci.
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| Lucien Pambou |
Il ne faut pas tirer sur Ouattara mais sur Gbgabo qui n’a pas compris les subtilités de la Françafrique. Gbagbo aurait du se retirer immédiatement et constituer une opposition crédible pour revenir après aux affaires. D’autres présidents en Afrique centrale l’ont compris et sont revenus effectivement aux affaires après une traversée du désert, désert en fait en exil à Paris sur les terres du Maître blanc français. Gbagbo a refusé ce schéma car instruit de la Françafrique.
Laurent Gbgabo et Guillaume Soro à l'époque où celui-ci était premier ministre
Gbagbo a accepté les accords de Ouagadougou et a nommé Guillaume Soro premier Ministre. Guillaume Soro qui a son propre agenda est passé rapidement du côté d’Alassane Ouattara en trahissant Gbagbo afin de préparer ses propres cartes dont on n’est pas sûr qu’elles réussissent forcément car Ibrahim Coulibaly commandant en chef du "commando invisible" lui conteste la primauté à la tête des Forces Nouvelles. Ouattara n’est pas sorti d’affaires, même s'il gagne le bras de fer militaire avec Gbagbo et avec l’aide des forces de la Licorne et de l’ONUCI.
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| Lucien Pambou |
Gbgabo est responsable de ce qu’il lui arrive. Pourquoi critiquer la France maintenant alors qu’il aurait pu le faire en amont quand il était en plein exercice en dénonçant les accords militaires avec la France et en supprimant les accords militaires de défense, ce qui aurait entrainé de facto la disparition de la force Licorne en Côte d’Ivoire, même si la France aurait pu résister en inscrivant sa présence en Côte d’Ivoire sous le mandat onusien.
Laurent Gbagbo accueillant Vincent Bolloré à Abidjan
Vous tirez sur la France quand vous sentez que le pouvoir vous échappe. Quand vous êtes en exercice, vous cajolez les opérateurs économiques français et, quand vous êtes en détresse, vous demandez, comme vous le faites Monsieur Gbagbo, que le peuple vous serve de bouclier humain. Un peuple ivoirien que vous avez ignoré, vous préoccupant de votre clan et de vos proches.
Arrêtez les larmes de crocodile qui ne servent à rien. Monsieur Gbagbo quand vous étiez aux Affaires, pourquoi ne pas avoir décidé la sortie de la Côte d’Ivoire de la zone Franc, sachant que vous êtes en Afrique de l’Ouest l’économie la plus puissante. Vous êtes dans une mauvaise passe politique et vous demandez la solidarité du peuple dont vous ne vous occupez pas en matière de satisfaction des besoins essentiels (hôpitaux, logement, infrastructures, éducation, convivialité sans discrimination ethnique : c’est bien les maux de l’Afrique d’aujourd’hui au-delà des discours trompeurs sur les rivalités politiques des dirigeants) pour le bien du peuple ivoirien.
Image trompeuse entre Bédié Ouattara et Gbagbo : la réconciliation n'a jamais vraiment eu lieu
Vous aurez compris que le mot frère comme le mot solidarité ne sont que des protocoles de discours inutiles en Afrique. La solidarité et la fraternité africaines ne sont que des concepts baveux et « bavardeux » qui ne signifient rien mais qui permettent à certains de mieux asseoir leurs pouvoirs de domination. Les Noirs africains au pouvoir ou en opposition critiquent la France, mais ce sont les mêmes qui adorent la France et qui font semblant de raconter n’importe quoi à leurs populations.
Comment expliquer les cas de désertion de Philippe Mangou et de Blé Goudé "généraux en chef" sur le plan militaire et sur le plan de l’éducation des forces patriotiques, alors que ces deux personnages constituent les éléments clés de la diatribe militaro révolutionnaire de Gbgabo contre "l'usurpateur" Ouattara. La victoire de Ouattara sur Gbagbo avec l’appui de la coalition ONUCI-France sera inutile s’il n’arrive pas à réconcilier la Côte d’Ivoire avec elle-même.
Philippe Mangou et Charles Blé Goudé sont bien peu présents. Le premier, malgré son retour, ne dispose plus guère de crédibilité
Monsieur Ouattara, après votre appel à tous les ivoiriens, faites en sorte que "l'ethnicisation" politico-religieuse de la vie civile en Côte d'Ivoire soit derrière vous. Construisez une Côte d’Ivoire propre à résoudre les problèmes des ivoiriens, à sauvegarder les intérêts des ivoiriens au nom d’une coopération intelligente et responsable sans brader les intérêts ivoiriens en les soumettant au bon vouloir de la coalition internationale ONUCI-France qui vous a aidé militairement et de manière politique (car vous avez gagné selon eux les élections) à revenir aux affaires en devenant le nouveau Président de la Côte d’Ivoire.
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| Lucien Pambou |
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