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Nicolas Sarkozy : ''La traite et l’esclavage furent les premiers crimes contre l’humanité'' La sixième journée de commémoration de l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage a eu lieu ce mercredi 10 mai Par Redaction Grioo.com le 11/05/2011

Nicolas Sarkozy, Françoise Verges et Marie-Luce Penchard

A l’occasion de la 6ème journée commémorative des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, une cérémonie avait lieu au cœur de la république française, dans les jardins du Luxembourg. Le point d’orgue fut le discours de Nicolas Sarkozy. Un certain nombre d’archives lui ont été présentées à cette occasion. Selon Françoise Verges (présidente du Comité pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage), ces documents visaient à rappeler brièvement le chemin qui a mené de l’esclave au citoyen ; Chemin qui se divisait grosso modo en trois étapes, la traite, la vie dans les plantations et enfin la liberté et l’entrée dans la citoyenneté. Répondant à la question de savoir pourquoi la France avait mis autant de temps à célébrer l’abolition de l’esclavage via une journée commémorative, Françoise Verges a expliqué qu’il y avait un peu de honte sans doute et aussi une volonté de ne pas se pencher sur un passé sombre. Selon elle, la situation s’améliore cependant puisque la connaissance de la traite négrière a progressé, notamment dans le domaine de l’éducation. L'esclavage ne fut pas une grande entreprise délibérée d'extermination mais ce fut une immense entreprise d'exploitation qui fit énormément souffrir et qui tua massivement. Elle ne fut possible que parce qu'il fut admis qu'une partie du genre humain n'avait pas autant de droits que les autres parce qu'elle n'avait pas les mêmes qualités que les autres. Nicolas Sarkozy

Outre Nicolas Sarkozy, la cérémonie avait lieu en présence du président du sénat Gérard Larcher, du président de l’assemblée nationale Bernard Accoyer, du premier ministre François Fillon et d’une partie du gouvernement. La concomitance du dixième anniversaire de la loi Taubira et la célébration de l’année des outre-mer, couplée à la perspective des élections présidentielles expliquent sans doute cette forte mobilisation politique. Nicolas Sarkozy, dont les propos sont souvent controversés, a tenu un discours très apaisant dans lequel il a évoqué la réalité de l’esclavage et le devoir de mémoire : "En plein XIXe, en Guyane, un maître pouvait, en toute légalité, infliger à une femme de 66 ans, mère de 11 enfants, 43 coups de fouet, 5 pour avoir manqué à l'appel, 9 pour injures, et 29 pour menaces." a-t-il rappelé précisant que le traite avait duré des siècles : "De temps en temps, une révolte sanglante, sauvagement réprimée, perturbait à peine ce commerce de chair humaine sur lequel s'édifiaient des fortunes. Cela dura des siècles". Citant Aimé Césaire, Victor Schoelcher, célébrant Toussaint Louverture et la révolution haïtienne, rappelant que des ouvriers de Paris avaient adressé en 1844 aux députés une pétition demandant l’abolition, Nicolas Sarkozy a appelé au devoir de mémoire et à la vigilance :

Comment pardonner ce qui est impardonnable ? Il ne faut pas pardonner. Il ne faut pas oublier. Pour rester éveillé, vigilant, attentif, la conscience en alerte. Car si nous ne sommes pas responsables des fautes de nos aïeux, nous ne pouvons pas nous exonérer de la responsabilité de celles que nous pourrions commettre en invoquant la terrible excuse des lâches : "nous ne savions pas !". Car c'est à nous de savoir et c'est à nous d'agir. Toussaint et Schœlcher firent ce qu'ils avaient à faire. Les Justes firent ce qu'ils avaient à faire. Permettez-moi de finir sur cette question qui devrait sans cesse tourmenter notre âme : « Et nous ? ». Vive la République ! Vive la France ! Vous pouvez lire en entier le discours de Nicolas Sarkozy en cliquant Ici

Vidéo : cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage et des traites négrières le 10 mai 2011 (Public Sénat)

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