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Affaire DSK : aux journalistes et commentateurs : il faut passer à autre chose
Lucien Pambou s'adresse aux commentateurs et à Jean-François Kahn au sujet de l'affaire DSK
Par Lucien Pambou le 24/05/2011

Manifestation contre le sexisme dans la politique française le 22 mai 2011
Tout a été presque dit sur les frasques sexuelles de DSK sauf les non-dits de ceux qui savaient au Parti socialiste et parmi la communauté des journalistes de droite comme de gauche. On connait la couardise et le mensonge des journalistes qui nous rapportent une dispute et une séparation entre deux femmes émérites de la société civile française, amies hier, aujourd’hui ennemies : il s’agit d’Elisabeth Badinter, philosophe, et Anne Sinclair, journaliste de talent de l’émission 7/7 aujourd’hui disparue des programmes de TF1.

Elisabeth Badinter, selon RMC, aurait demandé à son amie de surveiller un peu plus son mari DSK. Vrai ou faux ? En ce moment, on ne sait plus à qui faire confiance. Je parle sous le contrôle de tous les journalistes de France qui savent plein de choses sur DSK et les femmes et qui vont surement commencer à nous tenir au courant progressivement. Il y a dans notre société une forme de lâcheté : l’homme politique puissant et aux affaires n’est jamais attaqué, c’est quand il est blessé et un genou à terre, comme c’est le cas en ce moment pour DSK, qu’il faut contribuer à l’achever. Notre cher pays la France est bizarre et la communauté des journalistes l’est également.

Il n’y a pas lieu de revenir sur « l’imbécilité comportementale et journalistique» de Jean François Kahn fondateur et éditorialiste de Marianne qui a parlé de troussage de domestique à propos de la victime de DSK. Jean François Kahn a dérapé, il s’en est excusé. En revanche, on comprend moins l’attitude de Bernard Henri Levy, philosophe respecté, homme de terrain et toujours au premier rang pour défendre les femmes lapidées en Iran et au Soudan. Je laisse de côté l’attitude de Jack Lang en lui demandant de méditer la phrase suivante :pourquoi travestir une vérité dès lors que la personne n’appartient pas à la communauté dont on est originaire, mais dont on utilise l’appartenance pour des gains politiques dans les campagnes électorales et autres ?
Je le dis ici et maintenant, ce que d’aucuns traduisent de façon sourde et implicite, à savoir un réflexe de protection de Dominique Strauss Kahn. Je pense que Jean François Kahn, Bernard Henri Levy et Jacques Lang ont tout simplement dérapé de façon émotive et qu’il ne faut pas leur attribuer des attitudes personnelles et politiques en les élargissant à d’autres considérations sociologiques et communautaires.

Dominique Strauss Kahn est leur ami, on peut comprendre leur attitude mais Madame Elisabeth Badinter que je salue ici ne se rend pas complice au nom de l’amitié et de l’origine. Merci Madame Badinter pour votre attitude civique, laïque, républicaine. Votre combat pour l’égalité est ainsi justifiée quelque soit l’origine, ici noire, de la victime qui est d’abord une femme et on sait votre combat pour l’égalité homme/femme quelques soient les origines.

Mesdames et Messieurs les journalistes, il faut arrêter maintenant de vous justifier, de battre votre coulpe. Les faits sont avérés. Il y a eu une fausse interprétation de la séparation vie privée/vie publique des hommes et des femmes politiques en France. C’est peut être parce que vous ne vouliez pas aussi que l’on parle de vos propres vies qui ne sont pas toujours très nettes. Nous sommes dans la République de Descartes, de Beaumarchais dans laquelle on peut dire tout et son contraire, dire et dédire sans problème et s’accommoder des faits tout en continuant à désinformer la population et les électeurs bien entendu.

Dominique Strauss-Kahn et son avocat Benjamin Brafman
Il faut tourner la page DSK, laisser le tribunal américain d’ici au 6 juin 2011 faire ses investigations et rendre les décisions qu’il faut en faveur ou non de la culpabilité de Dominique Strauss Kahn. En revanche, Jean François Kahn est plombé pour un moment quand on sait que le journal Marianne a toujours mis en avant les frasques comportementales de Nicolas Sarkozy en vainqueur de l’élection présidentielle au Fouquet’s ensuite en tant que Président de la République.

Il est intéressant de voir comment le journal Marianne et ses nombreux collaborateurs pourfendeurs permanents de Nicolas Sarkozy qui, selon le journal, ne respecte pas la morale républicaine, va devoir continuer à critiquer celui-ci en essayant d’élever le Parti Socialiste et ses dirigeants comme étant ceux qui respectent et valorisent la morale et les valeurs de la République. Monsieur Jean François Kahn, j’ai toujours pensé que vous étiez une voix libre, égalitaire. Je m’aperçois que les reproches que vous faites aux autres sont ceux qui vous caractérisent.

C’est dommage car vous aviez une vision et un positionnement intéressant de lecture de la vie politique française. Maintenant, ça suffit. Faites votre introspection après vos excuses sur le « troussage domestique » et organisez-vous mentalement et techniquement pour reconsidérer sur des critères autres que l’invective et la dénonciation, la présence des candidats à l’élection présidentielle de 2012. Pour une fois, après votre faute, excusée bien sûr, soyez plus capable de faire de Marianne enfin un hebdomadaire de renom avec un principe : l’analyse et l’impartialité.
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