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J’ai honte, en tant qu’africain, de voir d’autres africains mourir de faim. Douze millions de personnes sont menacées par la faim et sont obligées de chercher à manger en partant de leur pays, la Somalie, vers les camps au Kenya. Il y a une urgence saisie par la communauté internationale qui essaie de répondre à ce problème de manière insuffisante. La Banque mondiale propose 500 millions de dollars, alors que, selon les statistiques établies par les organisations non gouvernementales, il faudrait 1,6 milliards de dollars pour sauver nos frères somaliens de la famine. Dans ce concert d’aide en urgence, l’Union africaine et les différents États africains sont absents alors que la plupart de ces pays dépensent des sommes énormes pour fêter leurs indépendances ou organiser des manifestations qui valorisent leurs pays respectifs. Il est toujours bon d’accuser l’Occident de l’esclavage, du colonialisme et du néo-colonialisme.
C’est une manière pour les pays africains, comme pour la plupart des Noirs que sommes, de se mettre en position de victimes, en ne faisant rien par nous-mêmes et en attendant que l’Occident bouge, comme une preuve d’expiation de ses fautes. Le problème est que l’action des ONG occidentales, de la Banque mondiale et des donateurs occidentaux, contribuent à affirmer encore leurs capacités de domination sur les pays africains qui, malgré les discours, préfèrent la situation de victimes, de dominés, de sujets, à celle d’acteurs. | ||||||||||||
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![]() De G à D : MH Ibrahim, 1er ministre du gouvernement intérimaire somali, Jacques Diouf, dg de la FAO, Bruno Lemaire à Rome le 25/7/11 lors d'une réunion d'urgence sur la crise alimentaire | ||||||||||||
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Ainsi va la palabre africaine, les remarques grandiloquentes des intellectuels, nourries au biberon des sciences sociales occidentales qui n’ont pas les moyens de leurs revendications. Modestement, j’appartiens à cette classe, dite d’intellectuels, qui se contente du discours. Je vais essayer de m’en extraire un peu et faire quelques propositions. La plupart d’entre nous, africains en France, dans le reste du monde et en Afrique, dépensons beaucoup d’argent pour notre propre consommation. Nous allons dans les boites de nuit où nous payons des bouteilles de champagne à des prix élevés. Nos dirigeants placent une grande partie de leurs capitaux à l’étranger et malgré nos dénonciations respectives, nous sommes tous complices d’une situation qui se résume par une incapacité organisationnelle et méthodique de nos actions pour résoudre nos problèmes. Je ne suis ni un homme de réseau, ni un intellectuel de premier rang, ni un homme politique, mais je lance un appel, à tous les Noirs de France et d’Afrique pour qu’ils consacrent un euro, voire plus, sur leur budget aux ONG et aux guichets du programme alimentaire en faveur de la Somalie et de nos frères africains qui meurent de faim. En sommes-nous capables malgré nos beaux discours qui sous-tendent nos palabres interminables en faveur de la fraternité et de la solidarité africaine.
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![]() Un convoi humanitaire à la frontière entre le Kenya et la Somalie le 23 juillet 2011 | ||||||||||||
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À nous écouter, nous avons des traditions, un mode de fonctionnement fondés sur le solidarisme familial. À y regarder de près, nous sommes au contraire perclus d’égoïsme de bons sentiments et nous rejetons la faute sur l’Occident et sur nos dirigeants politiques. Laissons l’Occident de côté, on connait le rôle joué par celui-ci dans la traite la colonisation et la néo-colonisation. Intéressons-nous à nos propres dirigeants en Afrique, qui depuis la fin de l’indépendance ne comprennent pas ce que signifie le mot développement économique pour leurs populations et préfèrent les joutes politiques qui souvent se terminent par des guerres civiles pour le pouvoir. C’est le cas des dirigeants de la Somalie, de l’Érythrée et de l’Éthiopie qui, depuis les années 70, passent leur temps à se battre pour le pouvoir. C’est leur jeu favori, comme celui de la plupart des dirigeants africains qui au lieu de développer une agriculture vivrière réelle pour leurs populations utilisent l’autosuffisance alimentaire comme slogan uniquement politique. Les Occidentaux sont responsables, car ils n’ont pas envie que les africains soient auto-suffisants, ce qui nuirait à leurs propres agriculteurs. Les africains doivent accélérer l’intégration régionale, mettre un bémol sur la balkanisation de leurs pays et œuvrer pour des aires géographiques plus élargies afin de mieux lutter contre l’absence de nourriture dans nos pays. | ||||||||||||
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![]() Des réfugiés somaliens à l'entrée du camp de Dadaab à la frontière entre la Somalie et le Kenya le 23 juillet 2011 | ||||||||||||
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Dépassons les critères religieux, islam, chrétienté, judaïsme, animisme, qui sont des religions importées, sauf l’animisme qui reste notre religion de base. Les pays africains clament une indépendance, essaient de montrer les muscles, mais restent toujours dépendants de l’Occident. D’ailleurs les deux-tiers du budget de l’Union africaine sont financés par l’Union européenne. On pourra toujours revenir, au nom de la palabre qui nous caractérise ,sur les conditions de la dépendance de l’Afrique vis-à-vis de l’Occident (France, Grande-Bretagne, États-Unis, Chine et les autres pays du monde industrialisé et du monde émergent).
On pourra toujours gloser sur l’incapacité qui caractérise les pays africains à mettre en œuvre les choix et les priorités, comme ceux relatifs à l’agriculture vivrière et organisée qui permet de nourrir les populations africaines. Il y a une réalité immédiate, comment collecter les fonds pour apporter de l’aide qui n’est pas suffisante à long terme aux populations de la Corne de l’Est africain ? | ||||||||||||
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![]() Josette Sheeran, directrice exécutive du programme alimentaire mondiale le 25 juillet 2011 à Rome | ||||||||||||
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Aux grands lobbyistes, aux artistes, aux grands sportifs dans toutes les disciplines, le foot en premier, aux financiers, à nous tous, membres de la diaspora et aux populations vivant en Afrique, à l’Union africaine et aux chefs d’État africains et à l’ensemble de l’Afrique d’organiser les conditions financières de la collecte des fonds pour aider la Corne Est de l’Afrique qui souffre de famine. Nous disons dans les colloques notre intelligence, nous voici au pied du mur, que faisons-nous ? Il faut parer à l’urgence maintenant et réfléchir et acter après et concrètement sur les pratiques du développement agricole dans une trajectoire longue pour les pays africains. Les africains et leurs dirigeants souhaitent-ils réellement le développement pour eux-mêmes et pour l’Afrique entière ? Lucien PAMBOU Professeur d’économie et de sciences politiques Conseiller municipal d’Alfortville Cofondateur et premier secrétaire général du Cran Auteur de : « Conseil représentatif des associations noires, de l’espérance à l’utopie » paru en juin 2011. Édition l’Harmattan | ||||||||||||
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