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Les crises financières depuis 2008 ont mis à mal la place et le rôle des banques dans le financement des activités économiques ou dans l'approfondissement de leurs pratiques de financiarisation, c'est à dire des activités financières et au delà de la spéculation. La crise de la dette grecque, les déficits abyssaux dans la zone euro, les notes moyennes attribuées par les agences de notation (Moodys, Fitch, Standard and Poors) à certains pays montrent que l’Afrique n’a pas à avoir honte dans la façon de gérer ses finances. L’expertise occidentale en manière financière est mise à mal, les donneurs de leçon en matière de gestion rigoureuse se retrouvent dans la situation de l’arroseur arrosé. Il faut commencer par balayer devant sa porte avant de se muer en procureur des finances mondiales, même si les pays africains sont arrivés tardivement dans la gestion financière après les indépendances.
L’Europe par l’intermédiaire de la Grèce est confrontée à des problèmes de solvabilité souveraine, à la manière des pays africains auxquels on avait imposé les programmes d’ajustement structurel à la fin des années 80. La crise financière qui s’accompagne aussi d’une crise économique permet de remettre les compteurs à 0 en matière de compétences en gestion financière. | ||||||||||||
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![]() Angela Merkel et Christine Lagarde, accompagnées de Jean-Claude Trichet lors d'un meeting de la zone euro le 23 octobre 2011 | ||||||||||||
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Que faire ? Faut-il recapitaliser les banques par des fonds privés ou nationaux ? Faut-il abonder le fonds européen de stabilité financière une fois pour toutes ou de façon permanente ? Les divergences entre la Chancelière Merkel et Nicolas Sarkozy éclatent au grand jour sur la méthode à retenir. Madame Merkel est pour l’abondement une fois pour toutes alors que Nicolas Sarkozy souhaite faire du FSE une banque permanente. La réunion du mercredi 26 octobre sera décisive pour la Grèce, l’Euro et le débat autour de la taxation des transactions financières risque d’amplifier les désaccords, même si la plupart des européens y sont assez favorables. La crise de 2008 a entrainé la disparition de Lehman Brothers ; l'affaire des subprimes montre la fragile frontière entre activité économique et innovation financière pour le compte des banques. Plusieurs hypothèses sont étudiées pour résoudre la crise des banques parmi lesquelles la nationalisation, la recapitalisation ou la décote de la dette | ||||||||||||
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Première hypothèse : nationalisation | ||||||||||||
![]() La Société Générale exposée au risque grec ? | ||||||||||||
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A quel pourcentage de capital se situerait cette nationalisation par les pouvoirs publics ? L'Etat est-il apte à faire mieux que les agents privés en matière de stratégie financière alors qu'une présence éventuelle de celui-ci se limiterait au contrôle des expositions des banques dans leurs activités de financement? Les administrateurs de l'Etat aux Conseils des banques nationalisées seraient-ils banquiers d'affaires, fonctionnaires ou amis politiques qui ne connaissent rien aux innovations financières et aux stratégies commerciales ? En quoi la nationalisation des banques françaises réduit-elle la contrainte des fonds propres dont on sait que, pour l'essentiel, elle est desserrée par l'apport des fonds privés. Le véritable problème posé aux banques françaises est celui du débat de leur exposition sur la Grèce. C'est un problème à la fois financier et politique. | ||||||||||||
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Financier parce que les banques souhaitent leur retour sur investissement et voudraient que la Grèce adopte de façon très rapide les mesures d'austérité. Sur le plan politique, la nationalisation des banques ne résout pas le problème grec. Il faudrait, si on est très courageux, décider de réduire de moitié la dette grecque, voire de la supprimer totalement. Ce n'est pas une vue de l'esprit et simplement un acte théorique car l'Allemagne, plus courageuse que nous, ose dire que la Grèce va être en défaut de paiement et que l'on peut peut-être s'interroger sur sa place dans la zone euro. Voici un débat d'une fracture intellectuelle honnête, alors que nous, en France, on se contente de rustines et de discours grandiloquents sur ce que l'on devrait faire alors que pour les Allemands il faut faire. | ||||||||||||
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Deuxième hypothèse : recapitaliser les banques | ||||||||||||
![]() Angela Merkel et Nicolas Sarkozy le 23 octobre 2011 lors du sommet de l'eurozone | ||||||||||||
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La recapitalisation des banques (si on considère qu'elles sont sous-capitalisées) doit introduire une réglementation stricte dans l'utilisation des fonds par les banques qui doivent opérer une séparation stricte entre la banque de détail, pourvoyeuse de fonds grâce à nos dépôts, et la banque d'affaires qui elle ne se soucie pas trop des conventions réglementaires. La recapitalisation des banques passe par les marchés financiers mondiaux puisque nous avons accepté le principe de la mondialisation. Il faut éviter en France de se précipiter dans les bras de l'Etat et des pouvoirs publics dès que cela va mal, alors qu'en temps de croissance économique les banques préfèrent que les pouvoirs publics français ne se mêlent pas trop de leurs affaires. Je propose une innovation financière discutable bien sûr : c'est la principe de la délégation de gestion qui permet d'introduire une « golden share » ou une proportion d'actions détenues par l'Etat pour que celui-ci vérifie qu'il y a bien une séparation dans l'utilisation des ressources entre la propriété des actions (détenues par les actionnaires privés) et la richesse financière des ménages déposée dans les banques sous forme de comptes d'épargne, plans épargne et assurances-vie. Il faut donc séparer ce qui appartient aux comptes courants et ce qui appartient aux comptes d'investissement. | ||||||||||||
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![]() Nicolas Sarkozy et Angela Merkel | ||||||||||||
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La présence de l'Etat dans les Conseils d'administration aurait pour effet de veiller à l'utilisation et la rémunération de l'argent dans les comptes courants. La banque est libre d'utiliser les comptes d'investissement et en cas de défaillance, seuls les actionnaires seraient appelés à mettre la main à la poche. En cas de « tsunami » financier, les dépôts des clients, donc des Français, seraient garantis entièrement par la banque et les pouvoirs publics. Il n'y a pas de marchés financiers parfaits. En revanche, la séparation des actifs financiers au sein de la banque et en fonction de leur provenance, publique ou privée, permet de mieux organiser la gestion du risque sans faire disparaître pour autant un élément fondamental : la contrainte des liquidités permanentes à laquelle est exposée toute banque. | ||||||||||||
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Troisième hypothèse : La décote de la dette | ||||||||||||
Parmi les solutions retenues par les européens figure la décote de 20 ou 50% de la dette grecque détenue par les banques. Cette décote est une façon de faire supporter aux banques leur degré de prise de risque incalculé et leur exposition non maitrisée dans le financement de la Grèce dont les comptes et les données macroéconomiques reposaient sur des bases fausses. C’est le juste retour du principe de la taxe en matière d’environnement appliqué aux finances à savoir que le pollueur doit être le payeur. | ||||||||||||
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