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La crise des dettes souveraines et l'avenir du modèle capitaliste pour le monde
Quelles seront les conséquences de la crise financière actuelle pour le monde ?
Par Lucien Pambou le 15/11/2011

Les marchés financiers ont eu raison de Sylvio Berlusconi
Après la Grèce, c’est l’Italie qui doit changer la tête de l’exécutif. Les causes sont connues : l’empilement des dettes, l’incapacité de ces deux pays à conduire des réformes voulues par les marchés financiers et surtout les agences de notation que sont Standard and Poors, Moodys et Fitch Rating.

Après les deux chocs pétroliers (74/75 et 79/80) et la fausse croissance due à l’endettement des Etats, l’avenir du modèle capitaliste est en jeu sous la pression de deux évènements : la crise des dettes souveraines concernant les Etats et l’avènement des pays émergents surtout la Chine qui a modifié la politique commerciale du monde et bouleversé le modèle commercialo-capitaliste sur lequel les pays capitalistes reposaient.

Les leaders occidentaux, ceux de l’Union européenne, ne disent pas toute la vérité à leurs populations car ces leaders les considèrent comme quantité négligeable au nom d’une suffisance intellectuelle et d’une légitimité qu’ils tirent de la démocratie représentative. Dans le cas de la Grèce, le premier Ministre Papandreou qui avait proposé un référendum pour appuyer sa position a du battre en retraite sous la pression du Président Sarkozy et de la Chancelière Merkel.

Les leaders occidentaux, ceux de l’Union européenne, ne disent pas toute la vérité à leurs populations

Le rôle des agences de notation, ici Standard and Poor's est apparu au grand jour avec la crise
Sous la pression des dettes souveraines qui ne sont que le résultat d’une consommation effrénée voulue par les Etats grâce à un endettement quasiment gratuit, le modèle capitaliste subit une transformation radicale. On revient aux sources de l’économie capitaliste énoncée par les pères fondateurs Adam Smith et David Ricardo pour lesquels la spécialisation, devenue stratégique comme définie par le prix Nobel d’économie Krugman, est utilisée de manière compétitive par la Chine et les pays émergents.

La Chine utilise ses avantages compétitifs en matière de coût du travail et de protection sociale quasiment inexistants. Elle les utilise contre les Occidentaux dans le domaine de la production et des échanges. L’Occident a toujours théorisé un modèle fallacieux de la production et des échanges fondé sur la diminution des coûts. Les Chinois les prennent au mot en leur faisant mordre la poussière commerciale. Est pris celui qui croyait prendre.

L’Occident et son modèle capitaliste sont démunis car le modèle qu’ils avaient voulu pour le reste du monde et qui allie démocratie et marché ne fonctionne plus


L’Occident, sans le dire, établissait un écart entre la théorie et la pratique. En matière de coût du travail et pour des raisons électoralistes l’Occident a inventé un modèle qui valorise la démocratie politico-commerciale reposant sur la protection des salariés tout en souhaitant gagner des parts de marché dans le monde.

La Chine grande gagnante de la crise financière actuelle ?
Le monde a changé, la Chine restée longtemps à l’extérieur de ce monde est devenue membre de l’OMC, organisation mondiale du commerce, rejointe aujourd’hui par la Russie grâce aux Etats Unis. L’Occident et son modèle capitaliste sont démunis car le modèle qu’ils avaient voulu pour le reste du monde et qui allie démocratie et marché ne fonctionne plus.

La Chine propose un autre modèle : dictature au plan politique et marché au plan économique. Voilà le deal que la Chine propose au reste du Monde, surtout à l’Occident. Cet Occident est-il capable de relever le défi en proposant un autre modèle ou va-t-il s’aligner tout simplement sur les standards de production chinois au-delà des discours pompeux de réprobation du modèle chinois ?

La crise souveraine de la dette vient révéler l’attitude que commencent à avoir les pays développés. La mise en place des plans de rigueur qui est une forme de dictature anti-démocratique car non désirée par les populations, mais voulue par l’ordre capitaliste à la tête duquel on trouve la Chine et les pays émergents.

Le renminbi ou yuan, la monnaie chinoise
C’est le travail, l’organisation et une approche méthodique spécifique du monde qui permettent à la Chine d’occuper les premiers rangs et de détenir un pactole de réserve de l’ordre de 3 300 milliards de dollars que lui envient l’Europe et les Etats Unis. D’ailleurs, ces deux entités régionales du monde occidental ont besoin de la Chine pour vivre. Les Etats Unis, première puissance mondiale, utilisent la manne chinoise pour continuer à consommer grâce à l’achat des bons du Trésor américain par la Chine. Au G20, l’Europe a demandé que les Chinois abondent le fonds européen de stabilité financière à hauteur de 1 000 milliards de dollars pour sauver la Grèce, l’Italie, l’Espagne et éventuellement la France. Pour celle-ci la dégradation de son triple A est un sujet de préoccupation pour las autorités politiques du pays.

C’est le travail, l’organisation et une approche méthodique spécifique du monde qui permettent à la Chine d’occuper les premiers rangs et de détenir un pactole de réserve de l’ordre de 3 300 milliards de dollars


La crise financière de 2008 qui se traduit par la crise des dettes souveraines en 2011 et la crise économique posent un réel problème pour l’Europe. Les marchés financiers peuvent-ils battre la démocratie ? Au-delà des conférences et des réunions inabouties tenues par l’Union européenne, quelles réflexions à faire sur l’ancien modèle capitaliste que la Chine transforme à souhait ? Dans ce vaste bouleversement du monde capitaliste, quelles stratégies doivent adopter les pays africains de manière individuelle et collective ?

Vive la crise qui transforme les mentalités, les méthodes de gouvernance politique et économique en obligeant le pouvoir exécutif à dire la vérité au pouvoir législatifs et à travers celui-ci à la population.
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