Accueil > Opinions
L'investiture de Macky Sall comme 4ème président du Sénégal depuis les indépendances
Retour sur la prise de fonction du nouveau président du Sénégal
Par Lucien Pambou le 04/04/2012
Ce matin 2 avril 2012 j'ai commenté en direct sur Africa 24 l'investiture de Macky Sall. C'est une investiture marquée par la sobriété et la dignité. Une sobriété devant la cour constitutionnelle et une autre sobriété au moment de l'entretien avec l'ancien Président Wade. Les Sénégalais doivent retenir des deux hommes la prière collective devant le palais présidentiel au moment où Macky Sall dit au revoir au Président Wade.

Le Président Macky Sall écrit une nouvelle page de l'histoire du Sénégal car il est né après l'indépendance de ce pays (4 avril 1960). Il a cinquante ans, c'est un homme d'Etat qui a occupé de nombreuses fonctions ministérielles : Ministre de l'énergie, Ministre de l'Etat et de l'Intérieur, Premier Ministre, Président de l'assemblée nationale et aujourd'hui Président de la République.

Macky Sall est confronté à des défis et des enjeux énormes
Lucien Pambou


Macky Sall est confronté à des défis et des enjeux énormes. Il lui faut articuler le court terme au cours duquel il faut réduire le prix des denrées alimentaires, le prix de l'énergie et le long terme en favorisant le retour à une vie civile acceptable pour tous par un développement économique durable pour le Sénégal.

Le Sénégal
Le court terme, c'est aussi la constitution de son gouvernement. Qui va-t-il prendre dans son gouvernement ? Les ténors comme Tanor Dieng du Parti socialiste, Idrissa Seck de Rewmi ou Mustapha Niasse ou Gadio ? Il a un autre choix : constituer un gouvernement restreint, non politisé pour ne pas donner l'impression de récompenser les participants de Benno Yakaar, Ensemble pour l’espoir. Macky Sall doit s'appuyer sur des Sénégalais compétents.

Il a été longtemps ministre et il pourra les trouver. Faut-il les prendre au sein des partis politiques ou bien dans la société civile ? C'est au Président de décider, mais avant tout il devra affronter les élections législatives au mois de juin. Le PDS du Président Wade a décidé de se séparer des partis politiques qui ont formé une alliance avec lui. Quelle est la signification de cette séparation ? Que va devenir le PDS ? Le Président Wade saura-t-il passer la main ou gardera-t-il une emprise sur le parti qu'il a créé ?
Macky Sall est confronté à un autre problème qui est celui d'avoir une majorité lors des élections législatives du mois de juin pour gouverner, sachant que l'alliance pour la République est un attelage de partis qui l'ont soutenu. Quant au Président Wade, il a fait ce qu'il a pu. Il a plus popularisé le wadisme que le sopisme (changement).

Son départ de la Présidence et son geste vis à vis du Président Macky Sall doit être salué par tous les Sénégalais au nom de la continuité des institutions républicaines sénégalaises et du respect entre sénégalais malgré leurs points de vue différents. En dépit des problèmes du premier tour, le Sénégal, à l’image du Bénin, montre la voie à suivre et que doivent emprunter les autres pays de l’Afrique francophone.

Au plan international et africain, le Président Wade a instauré une diplomatie active au nom du Sénégal. Ainsi le Président Wade a pu envoyer des soldats (soit environ 2000 soldats au total) dans le cadre des missions de maintien de la paix au Congo, au Darfour, en Côte d'Ivoire.

Abdoulaye Wade et Macky Sall avec le roi du Maroc Mohamed VI le 14 novembre 2006
Il ne faut pas jeter le Président Wade avec l'eau du bain de la nouvelle présidence de Macky Sall qui a longtemps travaillé avec le Président sortant. Il faut remercier les Sénégalais qui par leur contestation (mouvement y'en a marre, front uni de l'opposition : benno-siggil sénégal) ont permis aux institutions sénégalaises de perdurer même si le Président Wade s'est présenté pour une troisième fois aux élections présidentielles.

Au nom de l'unité et de la cohésion sénégalaise, il reste au Président Wade à choisir une mission de sage pour le Sénégal et pour l'Afrique. Son expérience sera importante pour l'Afrique et le monde. Pour l'Afrique car il y a tant de conflits à résoudre et il faut des Présidents comme Wade pour donner leur point de vue pour la tranquillité. Sur le plan mondial, il peut jouer le rôle d'aîné à l'image de Koffi Annan.

Lucien Pambou
Editorialiste sur Africa 24
Professeur d’économie et de sciences politiques
Conseiller municipal
Donnez votre opinion ou lisez les 1 réaction(s) déjà écrites
Retour à la rubrique Opinions
Version complète sur Grioo.com

WebAnalytics