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![]() Angela Merkel et Nicolas Sarkozy | ||||||||||||
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En France le débat économique est souvent le fait d’experts en poste à Bercy, à l’Elysée et dans les cabinets ministériels. Avant les élections, ces experts, en fonction de leurs appartenances politiques, élaborent des textes et des programmes qui sont adoptés par leurs partis politiques. Sous Nicolas Sarkozy la réflexion économique se faisait directement à l’Elysée. Dans l’alliance entre lui et la Chancelière allemande, Nicolas Sarkozy avait quasiment tout accepté de Merkel qui fait de l’équilibre budgétaire une règle de principe de fonctionnement de tous les membres de la zone euro. Pour des raisons pragmatiques et de bonne gestion, le Président Sarkozy avait tout admis de Madame Merkel sans poser au fond les questions d’un retour à la croissance, compte tenu de la désindustrialisation relative de notre économie et de notre compétitivité faible concernant les produits de grande consommation. Dans la réforme doctrinale et stratégique de l’UMP, il faudra que les institutions nouvelles acceptent que les militants débattent de l’économie et ne restent pas simplement sur des analyses de type politique.
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![]() Angela Merkel | ||||||||||||
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L’arrivée aux Affaires de François Hollande a le mérite de mettre en perspective le débat économique sur l’Europe à travers sa campagne électorale, ensuite dans ses rapports que d’aucuns qualifient comme conflictuels avec Madame Merkel. Le premier Ministre Ayrault dont on connaissait la maitrise de la langue de Goethe a dû parler à Madame Merkel en allemand pour lui expliquer que l’alliance franco-allemande tenait toujours même si Hollande n’en fait pas l’élément principal de référence et, qu’au nom des ententes passées entre Mitterrand et Kohl, il était de bon ton de réaffirmer l’alliance entre le Président Hollande et Merkel, même si cette alliance ne doit pas être exclusive comme au temps de Sarkozy.
Une fois ces civilités diplomatiques établies, on peut remarquer que tout oppose Merkel et François Hollande dans les moyens politiques, économiques et financiers pour résoudre la crise dans la zone euro. Cette opposition cache en creux le débat difficile entre l’Allemagne et la France sur le type de gouvernance politique et économique. Les Allemands sont pour la création d’une Union fédérale, alors que la France depuis 60 ans articule sa politique européenne autour d’un mode confédéral qui laisse une grande souveraineté aux Etats Nations membres. De ce point de vue, les différents Président de la 5ème République, Sarkozy, Hollande, Mitterrand, Chirac, Pompidou et De Gaulle, sont d’accord entre eux, même s’il y a des nuances. | ||||||||||||
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Hollande souhaite l’augmentation du capital de la banque européenne d’investissement, une réallocation des fonds structurels ainsi qu’une régulation commune des emprunts communautaires destinés à couvrir des investissements productifs dans les infrastructures afin de favoriser la modernisation industrielle. Hollande dépasse la stratégie Merkel/Sarkozy de l’équilibre budgétaire pour compléter celle-ci par la recherche de la croissance qui doit passer par un effort de relance des économies européennes. Madame Merkel est-elle prête à faire des concessions à François Hollande alors que pour elle ce qui est important c’est d’abord la voie de l’union politique et budgétaire qui permet le contrôle commun des budgets nationaux ? Il faut nuancer la position de Madame Merkel : elle ne tient pas à s’engager sur la voie d’un budget fédéral comme aux Etats Unis, mais à faire accepter en amont une surveillance réciproque des déficits pour éviter une dérive en matière de l’endettement des Etats. C’est une condition forte pour elle pour qu’elle lève son opposition aux Eurobonds et à la mutualisation des emprunts. Les marchés financiers internationaux savent que cette mutualisation des emprunts est la clef qui permet d’envoyer des signaux positifs (endettement à des taux d’intérêt faible sur les marchés) sur la prise de conscience mutuelle des problèmes dans la zone euro et de façon subliminale et réelle en même temps de faire de l’Allemagne (ce qu’elle refuse) le préteur en dernier ressort en cas de défaillance de remboursement de la plupart des pays membres. | ||||||||||||
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François Hollande est dans une situation de conviction pragmatique, car il lui faut à la fois apporter des réponses à court terme et immédiates et en même temps calmer les ardeurs fédératives de la Chancelière sans les oublier. Il doit avoir une pensée complexe qui doit arbitrer entre des contraires et des urgences qui sont à la fois internes au plan français et externes au plan européen. On a dit que François Hollande était un fin manœuvrier au plan national car il a gagné les élections ; ce pragmatisme manœuvrier saura-t-il bousculer la pensée économique et l’action de Merkel qui estime que les autres pays européens préfèrent la médiocrité économique à l’excellence économique dont l’Allemagne est la garante en Europe et dans le monde ? Lucien PAMBOU | ||||||||||||
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