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![]() Jean-François Copé brigue la présidence de l'UMP | ||||||||||||
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J’appartiens à un Parti politique dans lequel les débats économiques ne sont pas légion. Il n’y a pas beaucoup de débats économiques dans les différentes fédérations de l’UMP. Les différents débats sont uniquement pensés au niveau du Secrétariat général et des instances dirigeantes de l’UMP, et d’ailleurs certains membres du Conseil National de l’UMP, pas toujours informés des débats économiques, sont obligés d’accepter sans contradiction ce que les principaux dirigeants veulent bien leur dire. Il ne faut pas accabler les membres du Conseil national dont certains des membres n’ont pas la formation économique adéquate. Parmi ces débats économiques nombreux auxquels notre pays est confronté, il y a celui relatif au coût du travail qui, selon nos dirigeants, pénaliserait l’industrie française.
Il y a des auto suggestions mentale et intellectuelle selon lesquelles le coût du travail français pénaliserait l’industrie et les exportateurs français. Ce coût du travail est ancré dans le logiciel économique des dirigeants de l’UMP, même pour ceux d’entre eux qui sont sortis des grandes écoles (Sciences Po, HEC, ENA) et qui pour des raisons idéologiques et non liées à l’analyse et à la rationalité économiques, préfèrent avancer le coût du travail comme le bouc émissaire commode de nos incapacités managériales, organisationnelles et stratégiques dans un monde nouveau au sein duquel les pays émergents nous imposent un modèle économique différent qui nous oblige soit à l’adaptation, soit à la disparition. Le coût du travail est une variable stratégique dans la compétition mondiale, son niveau élevé ou faible est un facteur de décision qui rentre dans le prix de vente, mais ce n’est pas le facteur essentiel car, même si on ramène le coût du travail à un niveau proche de zéro et que l’on n’a pas de produit qui reçoit l’assentiment du consommateur, on vendra des produits mais très peu. | ||||||||||||
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![]() Les pays émergents imposent une nouvelle donne. Ici la présidente du Brésil Dilma Roussef, le sud-africain Jacob Zuma et l'Indien Manmohan Singh | ||||||||||||
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L’UMP auquel j’appartiens et dont je renie ni les éléments de débat sur les valeurs (à définir avant le vote des militants pour la présidence en novembre), ni la stratégie (l’UMP est un Parti de Droite qui s’oppose au Parti gouvernemental socialiste avec ses alliés), a beaucoup de mal à avoir une analyse économique fondée sur une théorie adaptable à la réalité. Sur le plan de l’analyse économique, l’UMP a une argumentation libérale qui valorise l’entreprise et le marché et qui considère l’Etat comme un gendarme qui apporte des correctifs dans le déroulement de la vie économique. Le problème de l’UMP est que c’est un Parti français et que la réalité économique rattrape voire dépasse les analyses théoriques. Nous sommes français et, de ce point de vue, nous estimons avec la Gauche que nous avons un patrimoine commun : l’interventionnisme étatique qui tient ses origines non de Keynes mais bien de Colbert Ministre de Louis XIV. Le coût du travail est un leitmotiv pour l’UMP pour excuser, au nom du marché et du laissez faire, l’incapacité stratégique de la plupart de nos dirigeants qui ont beaucoup de mal à s’adapter au changement de l’environnement des affaires et aux innovations conceptuelles et organisationnelles que nous imposent l’arrivée des pays émergents, les nouveaux métiers, les produits du futur, les nouvelles stratégies, les nouvelles organisations et les nouvelles façons de s’adapter au monde qui change et qui s’organise autrement. | ||||||||||||
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![]() La compétitivité des entreprises françaises, ici Peugeot, est mise à mal... | ||||||||||||
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Alors nous avons au sein de l’UMP, au nom du libéralisme théorique, une position insoutenable : dénoncer le coût du travail comme seul responsable de notre perte de compétitivité. On peut introduire toutes les marges de flexibilité sur le coût du travail et sur des propositions de flexi-sécurité vis-à-vis de l’entreprise et aux dépends du travail sans forcément réussir si on est incapable d’aller au-delà du coût du travail élevé pour réfléchir sur les contraintes qui plombent notre industrie, à savoir : absence de stratégie productive et commerciale, incapacité de penser de nouveaux produits comme l’hybridation des moteurs ou la voiture électrique dans le domaine de l’industrie automobile. La signature des accords de partenariat gagnant-gagnant entre nos entreprises et leurs concurrents, travailler ensemble surtout à l’étranger entre les grandes entreprises françaises, développer la qualité de formation de nos écoles et de nos universités, mettre à la disposition des PME des ressources financières et humaines de qualité avec des hommes et des femmes parlant les langues étrangères pour vendre des produits made in France sur le marché mondial: tous ces éléments sont des facteurs gagnants pour la France de demain au-delà du coût du travail élevé qui est certes une contrainte mais marginale. L’Allemagne réussit grâce à un coût du travail qui est mixte, élevé dans certains secteurs, faible dans d’autres, mais sa marque de fabrique est bien un coût de travail élevé dans l’industrie, ce qui ne l’empêche pas de fabriquer des voitures qu’ils vendent chères avec des marges élevées. C’est vrai que l’Allemagne a fait le choix d’une spécialisation de produits de haut de gamme et de qualité dans l’industrie automobile alors que Renault et peut-être demain PSA-Citroën ont fait le choix de la moyenne gamme, voire du Low Cost. | ||||||||||||
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![]() Angela Merkel, chancelière allemande | ||||||||||||
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Les dirigeants de l’UMP estiment que le coût du travail est plus élevé qu’en Allemagne et qu’il faut réduire celui-ci pour vendre des automobiles à bas coût. C’est une stratégie de court terme car les pays émergents qui ont des coûts encore plus faibles frappent à la porte et que leurs produits à long terme vont submerger les produits made in France. Au moment où s’ouvre le débat concernant la nomination d’un Président à la tête de l’UMP, il me semble qu’une réflexion approfondie, non partisane et en faveur des Français, doit s’ouvrir au-delà de la problématique sur les valeurs sur les questions économiques, dont le coût du travail, la protection sociale, le rapport entre le secteur public et privé dans l’économie, la place des grandes entreprises et des PME dans notre économie nationale. | ||||||||||||
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