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Nouvelle enquête sur la mort de l’ancien patron de l’ONU Dag Hammarskjöld Il était décédé en 1961 dans un crash aérien suspect en Rhodésie (Zambie) Par Redaction Grioo.com le 19/07/2012

Une mort mystérieuse

Dag Hammarskjöld (1905-1961) fut secrétaire général de l'ONU de 1953 à 1961

En 1962, une enquête de l’ONU n’avait pas trouvé les causes de la disparition de Dag Hammarskjöld. De nouveaux éléments concernant son décès vont être examinés par une commission internationale. L’avion de Dag Hammarskjöld se rendait au Zaïre pour une mission de paix lorsqu'il se crasha dans la forêt de Ndola, dans ce qui était alors la Rhodésie du Nord (la Zambie d’aujourd’hui NDLR). Le crash survint peu de temps avant l’atterrissage aux alentours de minuit, le 18 septembre 1961. A l’exception d’une personne, tous les passagers et les membres d’équipage sont décédés. Le président du comité international d’enquête David Lea, a déclaré que l’heure était venue pour une nouvelle enquête. « Nous pensons que toute la vérité, à différents égards, n’a pas encore été dite » a-t-il précisé. Jusqu’ici, trois enquêtes n’ont pas réussi à établir les causes du crash. Et plusieurs théories, allant dans le sens d’un assassinat, se sont développées autour de la mort de Dag Hammarskjöld. Bien que la nouvelle enquête n’ait pas été officiellement commandée par une institution, elle rassemblera des juristes de haut rang parmi lesquels le juge sud-africain Richard Goldstone, le juge britannique à la retraite Richard Sedley, l’ancien diplomate suédois Hans Correll et l’ancien juge de la cour suprême néerlandaise Wilhelmina Thomassen. Ils devraient sous un an revoir les preuves, compléter le rapport et en remettre les conclusions à l’ONU.

Le Congo, enjeu de la guerre froide au début des années 60

Le livre ''Who Killed Hammarsköld'' (''qui a tué Hammarskjöld'') a relancé les interrogations

Selon David Lea, président de la commission, c’est un livre publié l’année dernière par l’universitaire britannique Susan Williams, et intitulé « Who Killed Hammarskjöld ?» (Qui a tué Hammarskjöld) qui a relancé l’affaire. Le livre qui concluait que le crash de l’avion avait certainement été provoqué, a fourni de nouveaux éléments qui méritent d’être examinés. Au moment de son décès dans le crash de son avion, Dag Hammarskjöld, en tant que secrétaire général de l’ONU, était très impliqué dans les négociations ayant trait à la crise au Congo. Il essayait de négocier un cessez-le-feu dans la province du Katanga, qui s’était séparée du reste du Congo lorsque Moïse Tshombe, ennemi de Lumumba, avait fait sécession en juillet 1960 et déclaré que le Katanga était désormais un Etat indépendant dont il était le président. Tshombe était soutenu par la Belgique et le bloc occidental. Pour mesurer l’importance de la crise au Katanga, il faut se souvenir que cette province était très riche en minéraux et matières premières (60% de la production d’uranium mondial à l’époque par exemple). Elle constituait donc un véritable enjeu stratégique de la guerre froide au début des années 60 pour le camp occidental. D'ailleurs, des multinationales occidentales ainsi que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Belgique et l'Afrique du Sud avaient été pointées du doigt et soupçonnées d'être impliquées dans la mort de Dag Hammarskjöld. Ce dernier demeure à ce jour la seule personne à avoir été désigné prix Nobel de la paix après sa mort. John Kennedy le qualifia de "plus grand homme d'Etat du 20è sicèle".

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