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![]() Mario Draghi | ||||||||||||
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L’euro vient de sauver l’Europe Providence grâce à son Président Mario Draghi qui, en super héros, a décidé ce qui était indécidable hier au sein de l’Union européenne, à savoir autoriser la Banque centrale européenne à racheter certaines dettes de pays débiteurs comme l’Espagne, la Grèce ou l’Italie. Or en Afrique francophone, dans la zone Franc, les Présidents des banques centrales des Etats de l’Afrique de l’Ouest du Centre ne peuvent faire la même chose car leur statut impose une interdiction et leurs Présidents restent inféodés au Trésor français. Les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest doivent réfléchir sur la manière de s’autonomiser, soit en quittant la zone Franc, soit en y restant mais en décidant une autonomie plus élargie afin de servir leur développement. Le modèle de fonctionnement des banques centrales de la zone Franc repose sur un modèle franco-européen qui vise essentiellement la stabilité des prix et le contrôle de l’inflation.
Or, il n’a échappé à personne que sous la direction de Mario Draghi, ces éléments constitutifs de la banque centrale européenne viennent d’être remis en cause de manière subtile sans réellement dire que la Banque centrale européenne participe au financement des Etats, ce qui est contraire à ses statuts, l’intelligence de son Président, l’Italien Mario Draghi, a modifié la donne et contribue à faire progressivement de la Banque centrale européenne une banque à l’image de la Féderal reserve américaine. | ||||||||||||
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Pourquoi lier la Banque centrale européenne et les banques centrales de la zone Franc ? Parce qu’il existe un taux de change fixe entre l’Euro et le Franc CFA et assez paradoxalement ce n’est pas la BCE qui a admis ce taux mais la France, qui au nom de ses intérêts économiques et financiers et de son influence politique dans la zone Franc, a imposé le modèle qui existe depuis 1939 et de manière plus crédible depuis 1945. Pourquoi les pays membres de la zone France ne souhaitent-ils pas sortir de cette relation contraignante ? Les réponses sont multiples : confort des dirigeants, absence d’une élite financière et rompue technologiquement aux arcanes des subtilités et des modalités d’un management financier et mondial, le confort étant préféré à une intelligence fondée sur la prise de risque et malgré les discours lénifiants voire accusateurs au nom de l’impérialisme économique et financier.
Il y a des tentatives de débats sur la sortie ou non de la zone France, sur la constitution d’une monnaie africaine, sur la dénonciation des accords de la zone Franc, sur la nécessité pour les pays Africains de retrouver leurs devises regroupées au sein du compte d’opération du Trésor français. Les pays africains restent dans le domaine du discours et de l’émotion car les mauvaises gouvernances politiques qui les caractérisent ne permettent pas de trouver un accord. | ||||||||||||
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Donc, pour l’instant les pays africains s’accommodent, malgré leurs revendications et leurs dénonciations vis-à-vis de la France et de l’Europe de l’imposition des obligations du Trésor français vis-à-vis d’eux. Le Trésor français ne fait que respecter les contraintes de la Banque centrale européenne même si elle laisse le Trésor français faire à sa place dans la zone Franc. Il faut que les économistes africains sachent que la zone Franc n’est pas un problème monétaire pour la France et donc pour la BCE mais un simple problème budgétaire. L’orthodoxie de la Banque centrale européenne, visant uniquement le contrôle de l’inflation et la stabilité des prix, est remise en cause par la décision de Super Mario, accréditant ainsi l’idée de François Hollande que la Banque centrale peut être à l’origine de la promotion de la croissance en Europe. La Banque centrale européenne, en décidant de racheter ou de prendre en pension les obligations supports de dettes de la Grèce, l’Espagne ou l’Italie, vient de montrer aux marchés financiers et surtout aux chefs d’Etat des pays de l’Union européenne (qui se sont réunis quasiment 17 fois) qu’elle avait la maîtrise de la viabilité de l’euro en tant que monnaie et la capacité d’être une organisation qui agit au nom d’une quasi fédération européenne. | ||||||||||||
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Le rachat des dettes par la Banque centrale est entouré de conditions draconiennes et drastiques (recours au fonds européen de solidarité financière) pour les pays comme la Grèce à laquelle on demande d’accroitre le temps de travail: le FMI propose aux Grecs de travailler six jours sur sept sans augmentation de salaire, ce que ne semblent pas accepter les Grecs et encore moins les Espagnols par l’intermédiaire de leur Premier Ministre Rajoy qui a été élu sur un programme d’austérité. Celui-ci estime que les contraintes de la Banque centrale européenne seront difficiles à tenir. Sur un plan strictement monétaire et financier, la Banque centrale européenne a réussi son coup car elle envoie un signal fort à la spéculation en disant qu’elle prenait ses responsabilités et qu’il était inutile pour les spéculateurs d’essayer de se faire de l’argent sur les dettes souveraines des Etats. Pour les spéculateurs, c’est une mauvaise nouvelle car l’attitude actuelle de la Banque centrale est une volonté de sauver l’euro coûte que coûte et d’être un acteur incontournable de la construction d’une Union bancaire que garantirait à long terme un projet fédéral pour l’Union européenne tant sur le plan budgétaire que sur le plan fiscal.
Les pays africains de la zone Franc doivent comprendre que la zone Franc n’est pas un problème monétaire mais réellement budgétaire pour la France et la Banque centrale européenne. Si la zone Franc était un problème réellement monétaire, ces principaux dirigeants demanderaient à la France de partir de la zone Franc et ceux-ci diraient à la France qu’ils ne sont pas d’accord sur sa façon de procéder, or on peut noter que ce n’est pas le cas et que les pays africains restent dans la zone Franc, protégés par un parapluie monétaire qui leur permet de ne pas mettre en évidence leur insuffisance productive et technologique. | ||||||||||||
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La valeur d’une monnaie dépend de son pouvoir d’acheter une autre monnaie via le taux de change, or ce n’est pas le cas du franc CFA dont les économies restent faibles technologiquement et économiquement. Mario Monti accélère la mise en adéquation de la BCE et la démocratie qui structure les pays et les populations européennes. C’est une façon de la Banque centrale d’envoyer de signaux forts aux marchés financiers en les interpellant sur leurs capacités à être ou non au service des peuples. Il faut y voir un début d’une lutte nouvelle entre la souveraineté des Etats et les diktats financiers qu’imposent les marchés et les spéculateurs. La Banque centrale européenne montre la voie aux hommes politiques auxquels il faut du courage et de la ténacité pour sortir des réunions interminables et enfin aborder la question de l’Union politique réelle de l’Europe et donc tout simplement d’un projet fédéral. Qu’en est-il des pays africains de la zone Franc qui font de la régionalisation et de l’union monétaire des éléments de discours et de verbiage politique ? | ||||||||||||
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