JE VOUS EXHORTE DE LIRE CET ARTICLE EXTRAIT DU JOURNAL IVORIEN "LA VOIE", ET VOUS ALLER COMPRENDRE L'ECHEC DE LA FRANCE ET SES REBELLES CONTRE LA COTE D'IVOIRE.
Echec total pour Obasanjo et Chirac
Notre voie
Les négociations pour la nomination du nouveau Premier ministre de la Côte d'Ivoire menées depuis le 4 novembre 2005 par Olusegun Obasanjo ont échoué hier. Malgré les renforts des présidents Tanja Mamadou (CEDEAO) et Thabo Mbeki (médiateur de l'UA), le président nigérian n'a pu obtenir le consensus.
En vérité, c'est un autre complot de Jacques Chirac pour évincer Laurent Gbagbo du pouvoir qui vient d'échouer.
Olusegun Obasanjo (président du Nigeria et président en exercice de l'Union africaine, UA), Mamadou Tandja (président du Niger et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, CEDEAO) et Thabo Mbeki (président de l'Afrique du Sud et médiateur de l'UA dans la crise ivoirienne) ont bouclé, hier, un séjour infructueux en Côte d'ivoire. Arrivés les uns à la suite des autres pour achever les négociations pour la nomination du nouveau Premier ministre ivoirien, ces trois présidents sont repartis sur une note d'échec. Ils n'ont pas réussi à mettre les acteurs de la crise ivoirienne d'accord autour d'un nom sur les quatre (4) finalistes retenus lors de cette curieuse compétition entamée avec seize (16) personnalités enregistrées au point de départ par le président nigérian. Avant de quitter Abidjan hier aux environs de 20 heures GMT, le président Obasanjo, visiblement exténué, s'est adressé à la presse, au nom de ses pairs, à l'aéroport international Félix Houphouet-Boigny d'Abidjan Port-Bouët. Là, il a tenté d'expliquer leur échec : “En ma qualité de président de l'Union africaine, j'ai conduit ici une mission le 4 novembre. Le président Mbeki s'était fait représenter par son ministre des Affaires étrangères. Quant au président Tandja, il m'avait fait confiance en me demandant de le représenter. J'avait alors conduit une vaste consultation pour recueillir les propositions des acteurs de la crise ivoirienne en vue de la nomination du premier ministre”, a commencé le président nigérian avant de poursuivre : “Nous avions alors reçu 16 noms que nous avions inscrits par ordre de préférence. Après quoi j'ai envoyé mon ministre des Affaires étrangères pour d'autres négociations. Il s'était même rendu à Bouaké pour rencontrer les Forces Nouvelles. A la suite de sa mission, nous avions retenu 4 noms sur les 16 noms. Quand nous avons planché sur les quatre noms, nous avons finalement réduit la liste à deux personnes. Malheureusement, aucune de ces deux personnes n'a pu recueillir la faveur de toutes les parties conformément aux accords de Marcoussis”, a affirmé Obasanjo, visiblement sonné.
Mais qu'est-ce qui explique cet échec ? Réponse d'Obasanjo : “Nous pensons que c'est la méthodologie adoptée qui n'a pas marché. Nous allons donc changer de méthodologie pour revenir dans dix (10) jours”.
Les Ivoiriens devront donc encore prendre leur mal en patience pendant dix jours pour espérer connaître le nom du remplaçant du Premier ministre du gouvernement de réconciliation nationale, Seydou Elimane Diarra. Le président Obasanjo estime qu'il ne faut pas considérer comme un échec ce qui s'est passé hier. Il pense plutôt que c'est “un défi” qu'ils doivent relever dans dix jours. Cependant, il a tenu à lancer un appel aux leaders ivoiriens afin qu'ils comprennent qu'ils n'ont que douze mois pour faire le désarmement, le redéploiement de l'administration et organiser des élections propres. Et qu'ils doivent comprendre que c'est la population ivoirienne qui souffre.
Plus tard, dans la nuit, l'on a appris les vraies raisons de cet échec.
En vérité, c'est une simple question posée par le président Laurent Gbagbo qui a bloqué net les médiateurs de présidents. En effet, alors que les dernières négociations effectuées par le ministre nigérian des Affaires étrangères avaient retenu quatre noms, ce sont finalement deux noms que Obasanjo et sa délégation ont proposés à Gbagbo dans l'après-midi. Il s'agit de Gaston Ouassénan Koné et de Tiémoko Yadé Coulibaly. Le premier est président du Groupe parlementaire PDCI-RDA et le second est maire RDR de Sinématiali. Tous les deux sont membres de la coalition politico-armée du “G7”. De toute évidence, le principe du choix semble être “le “G7” gagne ou gagne”. Le président ivoirien voit-il le manège ? Nul ne le sait, mais Laurent Gbagbo pose cette question à Obasanjo : “La résolution 1633 demande un nouveau Premier ministre acceptable pour tous. Moi, président de la République, je vous ai proposé un nom. Je constate que cette personne a été rejetée. Mais vous me proposez deux noms et ces deux personnes sont issues des partis coalisés autour de la rébellion. Par quelle méthodologie avez-vous pu aboutir à ces choix ?”.
Pendant 60 bonnes minutes, personne n'a pu fournir une réponse claire au chef de l'Etat ivoirien. Finalement, les trois médiateurs ont admis face, à Laurent Gbagbo que “la méthodologie” a été mauvaise. Ils ont décidé de la corriger.
Cet échec était prévisible. Son schéma a été conçu depuis Paris par Jacques Chirac. Le président français, dans son désir d'évincer coût que coûte Laurent Gbagbo du pouvoir, a joué des coudes à l'ONU pour écarter Thabo Mbeki de la médiation et y introduire Olusegun Obasanjo pour voir sa volonté s'accomplir. C'est depuis Paris que la rumeur du choix de Ouassenan comme Premier ministre a été répandue. Le plan prévoyait comme dividende pour le RDR et Ouattara qui auront favorisé la nomination de Ouassénan, le poste de ministre de l'Economie et des finances pour Amadou Gon Coulibaly. La combinaison est grossière ; elle a échoué.
C'est à 8 h que le président Thabo Mbeki est arrivé à Abidjan. Il y a été rejoint par les président Tandja à 12h 30 min et Obasanjo à 13h 30 min. Les trois chefs d'Etat ont aussitôt commencé les négociations avec les acteurs de la crise à la résidence de l'ambassadeur du Nigeria. Pendant trois heures de temps, de 14 h à 17 h, les trois chefs d'Etat n'ont pu amener les leaders ivoiriens à s'entendre autour d'un nom sur les quatre qu'ils avaient retenus parmi les 16 du départ. La rencontre avec le président Gbagbo n'a pas été plus heureuse.
C'est le président Obasanjo qui s'en est allé le premier à 19 h 30 mn. Il a été suivi par le président Thabo Mbeki à 22 h. Quant au président Tandja, c'est aujourd'hui qu'il rentre dans son pays.
L'on a appris que, suite à cet échec, la galaxie patriotique, à la demande de Mme Bro-Grébé, s'apprêt pour une réaction. Demain.
César Etou et Boga Sivori
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