Vous vous nourrissiez du travail de nos coeurs,
Et dans l’opulence, nous écrasiez l’âme:
Maintenant vous aurez nos pleurs comme liqueurs:
Esclaves seront vos fils des fils de la Femme...

Vous l’avez entendu, vous ne vouliez croire...
Voilà! tout en est fait. vous n’y avez point part...
On y distribue l’eau: vous n’avez rien à boire
Puisque vous pensiez que ce n’était qu’un fard...

Pour des raisons liées aux plus sombres notions,
Croire aux choses que l’homme juge être folies
Fait mettre nos âmes au banc de la nation:
Mais, en Dieu, nos âmes ne sont point ensevelies!

Ne rien faire avec celui qui ne sait comprendre...
Garder en soi, rien que pour les pauvres sa foi...
Ne rien négocier avec qui ne veut entendre
Pour permettre au peuple de comprendre la loi...

Vous construisez des tours pour montrer votre gloire
Avec la sueur de ces hommes que vous brimez
Afin que soient vos noms couverts d’ors dans l’histoire:
Mais là-haut devant Dieu, vous allez moins frimer!

Avec vos beaux discours, vous passiez pour des saints
Devant nos yeux, alors qu’au fond, votre conscience
Vous accusait d’actes odieux, des faits malsains:
Pour guider les hommes, vous n’avez nulle science...

Rien faire avec celui qui met sa vie en cendre
Pour éloigner nos coeurs des splendeurs de la loi...
Un jour, peut-être un jour, cet homme va comprendre:
Puisse-t-il de ce pas s’éloigner du trépas!

Jules Kébla
25 avril 2001 Paris