Cette mission a été ordonnée en raison des "appréhensions permanentes des autorités nigérianes, pour qui la rupture de la digue du lac conduirait à l’inondation de trois de ses Etats" situés près de la frontière avec le Cameroun, a expliqué le directeur de la Protection civile au ministère de l’Administration territoriale Jean-Pierre Nana.



Les deux experts du bureau de coordination des actions humanitaires de l’Onu sont arrivés dimanche au lac Nyos et y ont effectué des prélèvements pour déterminer la nature des sols dans la région.



"En saison sèche, il n’y a pas de problème, mais en saison des pluies, les eaux augmentent la pression sur la digue et les risques de rupture deviennent très grands", a estimé le géologue Isaac Njilah, enseignant à l’université de Yaoundé 1.



Selon M. Nana, les autorités d’Abuja estiment qu’un tel accident pourrait causer la mort de 10.000 de leurs ressortissants et d’importants dégâts. Elles ont ainsi suggéré à leur voisin de renforcer la digue existante et de construire un déversoir pour drainer une partie des eaux du lac.



Recouvrant le cratère d’un ancien volcan, le lac Nyos stocke dans ses profondeurs d’importantes quantités de gaz carbonique. Le 21 août 1986, un dégazage brutal avait tué par asphyxie 1.746 personnes.