Je ne suis pas pris toute la journée par l’obsession de faire rendre gorge à Pascal Sevran.
Entre deux besognes, ce soir, je regardais distraitement « i-tele », lorsque j’ai aperçu le visage souriant de Jack Lang, à Ris Orangis, derrière Ségolène Royal et Cali, qui appelaient les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales.
Avant-hier, Le Monde écrivait : "Seul Jack Lang, l'ancien ministre socialiste de la culture, a jusqu'ici volé à son secours, affirmant "avec force que, par ses comportements et par ses actes, Pascal Sevran est profondément antiraciste". " Voilà donc, sous les sunlights, le cher ami de ce raciste et eugéniste, qui parade en terre populaire.
Il n’est pas seul à avoir revêtu la toge de défenseur de notre dandy sur le retour. Selon Le Figaro du 11, « le maire de Paris Bertrand Delanoë, lors d'un déjeuner de presse hier, a parlé de Sevran comme d'un «vrai ami» dont il est certain qu'il n'a «jamais été effleuré par la moindre pensée raciste». Son seul problème, selon Delanoë, c'est qu'il se laisse aller à des «formules à l'emporte-pièce». ».
Ces « formules » d’ailleurs les chaînes de télé, les radios, les journaux, à l’exception notable de Libération et de l’Humanité, en oublient la moitié et édulcorent le reste.
Le Monde : « Le chansonnier (sic), évoquant la famine au Niger, avait déclaré qu'il "faudrait stériliser la moitié de la planète". Il commentait un passage de son livre Le Privilège des jonquilles (Albin-Michel), paru en début d'année, où il écrit : "Les coupables sont facilement identifiables (...). Ils signent leurs crimes en copulant à tout va, la mort est au bout de leurs bites." Le Figaro : « L’animateur a déclenché une polémique après la publication de propos contenus dans son livre ''Le Privilège des jonquilles'' paru en janvier dernier. "L'Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. Il faudrait stériliser la moitié de la planète." Il avait par la suite assumé publiquement ces déclarations, avant de les atténuer dimanche, dans Le Parisien. "Aux hommes et aux femmes que j'ai pu peiner, je veux dire ma tendresse et leur présenter mes excuses", a-t-il dit au journal, assurant être victime d'une "manipulation".
Le microcosme médiatique et politique, tellement à cheval, sur le sens issu de la restitution du contexte, a donc fait l’impasse sur celui-ci.
Mais, en creux, que pensent tout bas, confusément, nos journalistes un brin embrouillés ?
Sevran a pourtant été interviewé par Var Matin sur un passage précis de son livre « Le privilège des jonquilles », où il avait écrit : « La bite des noirs est responsable de la famine en Afrique », et devant l’indignation du journaliste, avait poursuivi : «Et alors ? C'est la vérité ! L'Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. Il faudrait stériliser la moitié de la planète !».
Voilà donc un « profond antiraciste », qui, contrairement à chacun d’entre nous, n’a «jamais été effleuré par la moindre pensée raciste».
J’ai repris sur une étagère les deux excellents livres de Serge Bile : « La légende du sexe surdimensionné des Noirs », aux éditions du Serpent à plumes, et « Noirs dans les camps nazis ».
Les fameuses lois de Nuremberg, réprimant les « non aryens » dès 1935, ne visaient pas que les juifs mais concernaient aussi les Noirs installés à l’époque en Allemagne. Ces Afro Allemands, stérilisés de force, faisaient d’ailleurs partie des premiers contingents de déportés envoyés par Hitler dans les camps de concentration bien avant guerre. L’article de France Soir n’était donc pas manipulateur !
C’était, sans doute, un très efficace « contrôle des naissances ».
Car, les allemands de l’époque, suivaient comme une bible les analyses racistes, eugénistes et délirantes d’Hitler dans Mein Kampf, qui reprochait, entre autres, aux français d’avoir opposé pendant la guerre de 14 aux valeureux chevaliers teutons des noirs, considérés à mi-chemin entre les singes et les hommes. Cela ne faisait, d’ailleurs, que prolonger les stérilisations perpétrées par les troupes coloniales allemandes en Namibie.
Il faut dire que si grande est la force sadomasochiste du mythe du sexe surdimensionné des noirs qu’une des façons de se libérer de l’angoisse d’être dominé par cette pseudo puissance consiste à la castrer, pour Sevran et ses compères, dans l’inconscience et dans l’imprécation, presque de « bonne foi», mais pour d’autres, dont ils sont les précurseurs fantasmatiques, dans le passage à l’acte et la violence atroce.
Ainsi, les amis, les partenaires de Sevran, se retrouvent purgés de cette concurrence, et peuvent exposer tranquillement leur déni..
Nous ne laisserons pas leur chance à leurs « chansons » !