" En rentrant de son job, mon pote ouvrit le tiroir de la commode de sa petite amie et en sortit un petit paquet enveloppé de soie: "Ceci dit-il, n'est pas un simple paquet, c'est de la lingerie ". il jeta le papier et observa que c'était un pagne Super Wax ( comme on l'appelle chez nous ). " J'ai acheté ceci la première fois que nous sommes allés en Afrque, il y a 5 ou 6 ans, mais Jacquie ma petite amie ne l'a jamais utilisé ". Me dit-il ! -Elle voulait le concerver pour une occasion spéciale. Retorquais-je. Quelques mois plus tard, sa petite amie venait de mourir. En se tournant vers moi, il me dit: "Ne gardes rien pour une occasion spéciale: CHAQUE JOUR QUE TU VIS EST UNE OCCASION SPECIALE !. ". Je pense tjours à ces paroles, elles ont changé ma vie. Aujourd'hui, je lis beaucoup plus qu'avant et nettoie moins. Depuis, en se mettant devant ma fenêtre (c'est l'immeuble de Mme Desplanches ), j'admire le paysage sans prêter attention aux mauvaises herbes du jardin. Je passe plus des temps avec Armel Mambou, Adams N'goth et Brunnel Baraud; moins de temps à la Fac. J'ai compris que la vie est un ensemble de tout, d'expériences à apprécier. Désormais, je ne concerve rien. Je mets ma nouvelle chemise pour aller au supermaché. Je ne garde plus mon meilleur parfum pour les jours de fête. Les phrases de type " un jour " et " un de ces jours " sont en train d'être bannies de mon vocabulaire. Si cela en vaut la peine, je veux voir, entendre et faire les choses maintenant. Je ne suis pas tout à fait sûr de ce qu'aurait fait Jacquie si elle avait su qu'elle ne serait plus là demain ( un demain que nous prenons tous à la légère ). Je crois qu'elle aurait appelé ses amies intimes.Peut-être aurait-elle appelé Jean-Baptiste connu du pseudonyme de N'dji-Kopex pour faire la paix ou s'excuser pour une sordide querelle passée. J'aime penser qu'elle serait peut-être allée à Mongo-Tandou, son village natal. Ce sont toutes ces petites choses non faites qui m'énerveraient beaucoup si je savais que mes jours étaient comptés. Je serais énervé de ne plus avoir vu certains de mes amis avec lesquels je devais me remettre en contact-je pense à Ravel Thombet( Inzaghi) du côté du Maroc que j'ai perdu de vue. Enervé de ne pas avoir écrit les lettres que j'avais l'intention d'écrire " un de ces jours ". Enervé de ne pas avoir dit assez souvent à mes amis combien je les aime. Maintenant, je ne retarde rien, ne repousse ou ne conserve rien qui pourrait apporter de la joie et des rires à nos vies. Je me dis que chaque jour est spécial. Chaque minute, chaque heure est spéciale...! Corneille, le Musicien ne dit-il pas " il faut vivre aujourd'hui comme si c'était le dernier, parce qu'on vient de loin. " Alors vivons.!