Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  



grioo.com
Espace de discussion
 
RSS  FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

L’histoire des Africains dans l'Europe du Moyen Âge
Aller à la page Précédente  1, 2
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Histoire
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Soundjata Kéita
Super Posteur


Inscrit le: 06 Mai 2005
Messages: 1655
Localisation: Au sein de mon Empire

MessagePosté le: Mer 24 Mai 2006 01:49    Sujet du message: Répondre en citant

djehouti a écrit:
Pour plus de précision sur les ancêtres de la reine Charlotte:

http://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=en&u=http://en.wikipedia.org/wiki/Charlotte_of_Mecklenburg-Strelitz&prev=/search%3Fq%3Dmargarita%2Bde%2Bcastro%2By%2Bsousa%26hl%3Dfr%26lr%3D
Merci d'éditer le message suivant : http://grioo.com/forum/viewtopic.php?p=38697#38697

Afin que le topic retrouve sa taille normale.

Nubian, pourrais-tu en faire de même (remplacer les balises IMG par les balises URL) ?

En vous remerçiant par avances.


Hotep, Soundjata
_________________
La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer


Pour la Renaissance du Gondwana
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Pakira
Super Posteur


Inscrit le: 01 Mar 2004
Messages: 1750

MessagePosté le: Mer 24 Mai 2006 22:11    Sujet du message: Répondre en citant

Lire cet étude:

Human mitochondrial DNA diversity in an archaeological site in al-Andalus: Genetic impact of migrations from North Africa in medieval Spain

Mitochondrial DNA sequences and restriction fragment polymorphisms were retrieved from three Islamic 12th-13th century samples of 71 bones and teeth (with >85% efficiency) from Madinat Baguh (today called Priego de Cordoba, Spain). Compared with 108 saliva samples from the present population of the same area, the medieval samples show a higher proportion of sub-Saharan African lineages that can only partially be attributed to the historic Muslim occupation. In fact, the unique sharing of transition 16175, in L1b lineages, with Europeans, instead of Africans, suggests a more ancient arrival to Europe from Africa. The present day Priego sample is more similar to the current south Iberian population than to the medieval sample from the same area. The increased gene flow in modern times could be the main cause of this difference. Am J Phys Anthropol 2006. (c) 2006 Wiley-Liss, Inc.

http://www.bio.uio.no/forskning/db01-news/internet/html/nr100025.html
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Nubian
Grioonaute


Inscrit le: 14 Jan 2006
Messages: 50

MessagePosté le: Ven 26 Mai 2006 11:06    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Pakira pour cette etude qui prouve encore une fois que les gens appeles maures durant le moyen age ne sont pas ce que les historiens europeens ou autres disent ou racontent...

Un autre personnage maure durant le moyen age JOHN BLANKE, cette image est reproduite dans le livre de Ivan Van Sertima ( African Presence in Early Europe):

"This image, an extract from the 60ft-long Westminster Tournament Roll, shows six trumpeters, one of whom is Black and is almost certainly John Blanke. All the trumpeters are wearing yellow and grey, with blue purses at their waists. John Blanke is the only one wearing a brown turban latticed with yellow. He is mounted on a grey horse with a black harness.

It appears that John Blanke, a Black trumpeter, was a regular musician at the courts of both Henry VII and Henry VIII. Musicians' payments were noted in the accounts of the Treasurer of the Chamber, who was responsible for paying the wages. There are several payments recorded to a 'John Blanke, the blacke trumpeter'. This trumpeter was paid 8d a day, first by Henry VII and then from 1509 by Henry VIII.
On New Year's Day 1511 King Henry VIII was presented with a son by his wife, Catherine of Aragon. As was the tradition to celebrate major festivals such as coronations and royal births and marriages, Henry held a great tournament at Westminster".


SOURCE de la peinture: Westminster Tournament Roll (1511)
By permission of The College of Arms, London




Dernière édition par Nubian le Dim 28 Mai 2006 14:42; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Nubian
Grioonaute


Inscrit le: 14 Jan 2006
Messages: 50

MessagePosté le: Dim 28 Mai 2006 14:41    Sujet du message: Répondre en citant

David MacRitchie , « Ancient and Modern Britons » , 1884,VOL I, page 46 dit :

Citation:
Any latin dictionary, any old one at least, will tell you that maurus is a "moor ", a " blackamoor " or a "tawny moor ". And Shakespeare uses the world "moor " as a synonym for "negro" (Merchant of Venice, act III, scene V).

At that last world bears nowadays a somewhat restricted meaning , it may be better to take the old fashioned « blackamoor »,as the nearest English rendering of maurus signifying thereby any black, or brown skinned man.


Page 214 il dit:

Citation:
And in the diction of the past, A black man was a moor…..
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Brazza
Grioonaute


Inscrit le: 28 Mai 2006
Messages: 14

MessagePosté le: Dim 28 Mai 2006 16:38    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Merci Pakira pour cette etude qui prouve encore une fois que les gens appeles maures durant le moyen age ne sont pas ce que les historiens europeens ou autres disent ou racontent...

Un mensonge quelconque possède toujours un mobile.
Lequel serait-ce ici selon vous ? Confused
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
djehouti
Grioonaute


Inscrit le: 13 Juil 2005
Messages: 99

MessagePosté le: Mer 06 Déc 2006 01:15    Sujet du message: Répondre en citant

Le livre "Golden age of the Moor" parle de l'influence des Maures sur l'amour courtois en France et donc sur les troubadours. Voici un site qui entre dans les détails:

http://www.lapenseedemidi.org/revues/revue1/articles/2_troubadours.pdf

20 La pensée de midi
La poésie populaire hispano-arabe, tout comme celle des troubadours de la plus
haute époque, n’est pas uniquement, comme on a trop souvent tendance à le
croire, tournée vers la glorification de l’amour courtois. L’“amour courtois”, ou spiritualisé
ou platonique, est exactement l’équivalent de ce que les Arabes d’Espagne
appelaient le hubb al-muruwa. Je crois même de plus en plus que cette glorification
d’un amour spiritualisé, qui caractérise tant de productions poétiques de l’époque
médiévale, a été empruntée par l’Europe à l’Espagne musulmane. Je vous ai déjà dit
un mot du précieux traité de l’Andalou Ibn Hazm, qui vivait au XIe siècle, sur
l’amour et les amants et qui s’intitule le Tawq al-hamâma, Le Collier de la colombe.
Ce petit livre, écrit en 1022, développe tout au long de ses pages une théorie
Les troubadours et
la poésie arabo-andalouse
E. Lévi-Provençal reste le grand spécialiste d’Al-Andalus.
Il nous fait découvrir l’ampleur des relations entre la poésie populaire
hispano-arabe et la poésie des troubadours. Un lien fait de beauté et
d’amour, entre culture provençale et héritage andalou.
PAR E. LÉVI-PROVENÇAL
Fragment illustré d’un Coran de la
dynastie des Nasrides (1304). D. R.
La pensée de midi 21
d’idéalisme érotique qui s’adapte fort exactement à celle qu’on peut dégager de l’étude
comparative des thèmes amoureux de certains trouvères. Mais, à côté de cet
“amour courtois”, la poésie des zadjals, comme celle des troubadours aquitains et
provençaux, célèbre aussi maintes fois l’amour purement sensuel. Tels zadjals d’Ibn
Kuzman à peu près intraduisibles dans une langue honnête ont leurs pendants
exacts dans des poèmes purement réalistes, entre autres du troubadour Marcabru.
Cette double inspiration, qu’on retrouve de chaque côté des Pyrénées, constitue elle
aussi un argument non dédaignable en faveur de la théorie de la parenté des deux
poésies.
L’amour courtois lui-même, soit qu’il soit subtilement analysé par Ibn Hazm dans
son traité, soit qu’il ait pour chantres dans la poésie arabe des poètes classiques ou
populaires, auteurs de kasidas, de muwashshahs et de zadjals, n’est pas considéré
différemment par la poésie des troubadours ; de part et d’autre, l’amoureux est en
butte aux mêmes transes, aux mêmes affronts, aux mêmes déceptions. Dans les
chansons de Guillaume IX et de Marcabru, il est à tout instant question, par
exemple, du gardador, c’est-à-dire du gardien de la femme, au service du mari ou du
rival ; il en va de même dans la poésie hispano-arabe où se meut un personnage
identique, le raqib, qui n’est d’ailleurs pas une invention du Moyen Age puisque
déjà Plaute et Ovide, dans la littérature latine, font maintes allusions à celui qu’ils
appellent l’odiosus custos puellae ou le vigil custos. Mais on peut considérer que les
troubadours, en satirisant à leur tour le gardador, n’ont pas obéi à une tradition
périmée de l’Antiquité classique. Tout porte à croire qu’ils ont emprunté le personnage
à la poésie populaire hispano-arabe.
D’ailleurs, il n’y a pas que le gardador qui vienne, dans l’une ou l’autre poésie, troubler
la quiétude des amants. Autour d’eux, on voit graviter une série d’autres
fâcheux personnages : chez les troubadours les lauzengiers ou calomniateurs, qui
cherchent à éloigner l’un de l’autre ceux qui s’aiment ; les envieux ou enojos, le gilos
ou mari jaloux. Des termes équivalents se retrouvent dans la poésie arabe : le nammam
ou diffamateur, le hasid ou envieux, le ’adil ou censeur moraliste. Rappelezvous
la strophe du zadjal XXXII d’Ibn Kuzman1.
L’une des conditions du succès de l’amant, dans la théorie de l’amour courtois, en
Espagne musulmane comme en France méridionale, est, par ailleurs, son obéissance
stricte à la femme aimée. Il y a là une sorte de “service amoureux” exactement
décrit de la même façon dans l’une et l’autre poésie. Une sentence arabe
reproduite dans la Disciplina clercalis dit qui amat obedit. La soumission à l’être aimé,
la ta’a, fait l’objet d’une fine analyse psychologique de la part d’Ibn Hazm. On
retrouve la même chose chez Guillaume IX qui, pour désigner l’amoureux, emploie
le terme obedien et appelle obediensa le comportement de celui-ci vis-à-vis de l’objet
de sa passion. Autre détail curieux : quand, dans la poésie arabe, l’amant s’adresse
à sa maîtresse, en général il l’appelle monseigneur, mon maître, saiyidi, mawlaya,
au masculin, et non au féminin sayyidati ou mawlati. Or, les troubadours usent du
même procédé : midons et non madonna.
Dans l’exploitation des thèmes amoureux, le troubadour et le poète de zadjal vont
procéder de la même veine, témoigner d’inspirations extrêmement voisines. Le
“service amoureux” peut très bien n’être jamais récompensé : le poète le sait, le
1. Rappelle-toi, mon ami sage,
Ce que peut dire le censeur.
Tout son discours n’est que verbiage.
Le jaloux, le dénonciateur
Sont ceux qui mettent, dans leur rage,
La discorde sur pied.
22 La pensée de midi
déplore ou cherche à s’en consoler. Le tourment causé par l’amour insatisfait lui
procure même à l’occasion une sorte de jouissance : c’est de la “délectation morose”
avant la lettre. Cette exaltation amoureuse, que les troubadours appellent en
général la “joie” (joya), on la retrouve exactement dans la poésie populaire arabe
sous le nom de tarab ; et certains – que je me garderai bien de suivre au surplus –
sont même allés jusqu’à mettre en rapport ce mot arabe tarab avec le nom du trobador,
dont, il faut l’avouer, on n’a encore trouvé aucune étymologie satisfaisante.
J’en arrive maintenant à la troisième et dernière partie de mon exposé. S’il y a eu
véritablement emprunt de la poésie lyrique des plus anciens troubadours au genre
parallèle de la poésie populaire hispano-arabe, ainsi que permettent de le présumer
et la parenté morphologique des productions poétiques et la quasi-similitude des
thèmes exploités, comment expliquer cet emprunt ? Comment expliquer en particulier
que l’emprunt n’ait pas suivi la voie qu’on aurait pu normalement s’attendre
à lui voir suivre, et ne soit pas tout d’abord attesté en Espagne chrétienne, du même
côté des Pyrénées que Cordoue ou les autres grandes villes musulmanes andalouses
? Que ce soit au contraire en France méridionale que le genre du zadjal
roman, si l’on peut dire, ait fleuri tout d’abord.
A cette anomalie, il ne manque pas de possibilités d’explication. Le plus ancien des
troubadours français, Guillaume IX d’Aquitaine, n’était pas, vous le savez, le jongleur
errant sous les traits duquel on se plaît à représenter les autres troubadours,
poètes ambulants en quête d’un mécène et prêts, comme leurs congénères musulmans,
à entonner, pour quelques pièces d’argent, un vêtement ou même un bon
repas, la louange de leur hôte d’un jour. Guillaume IX, seigneur de haut lignage,
prince d’un Etat vaste, riche et prospère, est sans doute celui qui est le premier responsable
de l’emprunt des formes et des thèmes de la poésie lyrique hispano-arabe.
Or, j’ai la conviction à peu près absolue que, si anormale que la chose puisse
paraître, Guillaume IX savait l’arabe. Dans la production fort peu étendue que l’on
a conservée de ce poète, quelques chansons à peine, il en est une, la cinquième, qui
relate sur le mode plaisant sa rencontre au cours d’un voyage, avec deux dames,
Inès et Ermesinde. Il leur adresse la parole dans son jargon limousin, puis tout d’un
coup, sans transition, leur tient en deux vers un petit discours dans lequel tous les
érudits n’ont vu jusqu’ici que du galimatias. Or ce galimatias, toute révérence
gardée, n’est, à mon avis, autre chose que de l’arabe hispanique. Dans ces deux vers,
il tance assez vertement l’une de ses interlocutrices sur ses fredaines passées.
Il y a dans cette découverte quelque chose qui, vous le concevez, est assez troublant.
D’autant que Guillaume IX savait ce qu’étaient les terres d’islam. Nous savons
notamment qu’en 1101-1102 il participa à la croisade d’Orient et fit en Syrie un
séjour de quelque durée. Est-ce là qu’il se familiarisa avec l’arabe, qu’il en apprit au
moins quelques rudiments, qu’il entendit même des zadjals hispaniques dont, vous
vous en souvenez, le succès dès le début fut aussi grand en Orient qu’en Occident.
Il est malaisé de répondre. Mais nous savons aussi que Guillaume IX, au cours de
sa vie, alla jusqu’en Aragon pour porter aide au roi Alphonse le Batailleur, au
moment de la bataille de Cutanda, en 1120.
La pensée de midi 23
Histoire des amours de Bayad et Riyad, période almohade (XIIIe siècle). D. R.
24 La pensée de midi
Il est difficile d’aller plus loin dans ces supputations. Mais, ce qui ne fait pas de
doute, c’est qu’à partir des dernières années du XIe siècle, un courant de relations
directes et des contacts assez étroits s’établiront entre la France et l’Espagne chrétienne.
Quand la Reconquête espagnole commença à porter ses premiers fruits, par
la prise de Tolède dans l’année 1085, par le roi de Léon et de Castille, Alphonse VI,
ce prince attira dans sa nouvelle capitale un assez grand nombre de religieux
français. C’est à ce moment qu’il prit pour épouse la reine Constance, une propre
soeur de Guillaume IX, et veuve d’un duc de Bourgogne. Cluny fournit alors à
l’Espagne d’Alphonse VI une grande partie de ses cadres ecclésiastiques et ce fut
alors, entre Tolède et la Bourgogne par Toulouse et Poitiers, un incessant va-et-vient
de missions de clercs et aussi de caravanes de marchands. Or Tolède était à cette
époque une ville de la plus pure tradition hispano-arabe, et ses rapports permanents
avec Toulouse et les abbayes clunisiennes de Bourgogne et d’ailleurs donnent sans
doute la clef du mystère de l’emprunt. Guillaume IX lui-même épousera une
Espagnole, la fille du roi d’Aragon, Ramiro le Moine. Et n’oublions pas non plus que
dès cette époque lointaine, pour beaucoup de chrétiens d’outre-Pyrénées, le pèlerinage
à Saint-Jacques-de-Compostelle était aussi recherché que le pèlerinage à
Rome. Le propre fils de Guillaume IX trouvera même la mort, au cours d’un accident,
dans le célèbre sanctuaire d’Espagne, le Vendredi saint de l’année 1137.
Il faut dire aussi un mot de la croisade de Barbastro qui eut un retentissement
considérable en chrétienté et en islam, et qui précédera de plusieurs années, en
terre espagnole, les premières croisades dirigées vers l’Orient. Une armée, composée
de Normands et de seigneurs français, traversa les Pyrénées, dans l’année
1064, et vint de vive force enlever la place musulmane de Barbastro, sur la frontière
du royaume d’Aragon. L’un des chefs principaux de l’expédition était le duc
d’Aquitaine Guillaume VIII, précisément le père du troubadour Guillaume IX.
L’armée franco-normande ramena de Barbastro un nombre très élevé de captifs, de
l’ordre de plusieurs dizaines de milliers, hommes et femmes. Selon le chroniqueur
andalou Ibn Haiyan, 7 000 furent envoyés à Constantinople, et le légat du pape, qui
commandait la croisade, reçut pour sa part 1 500 captives. L’affront causé à l’islam
fut effacé l’année suivante par la reprise de la ville ; beaucoup de prisonniers furent
échangés ou rachetés ; mais on peut présumer qu’il en resta beaucoup en France
même et qu’ils ne furent pas sans jouer une influence certaine sur les milieux
sociaux où les jeta leur destinée.
D’une façon générale d’ailleurs – et c’est sur cette note que je conclurai –, on peut
considérer que les rapports qui ont pu exister entre la poésie populaire hispanoarabe
et la poésie des troubadours les plus anciens et qui demeurent, faute de
démonstration rigoureuse, réduits encore à l’état d’hypothèse, mais d’hypothèse fort
vraisemblable, ne sont que l’un des aspects parmi les plus curieux et les plus séduisants
de la pénétration indiscutable de la culture hispano-arabe dans la vie de la
chrétienté occidentale à partir du XIe siècle. Sans parler des rapports de l’ordre purement
intellectuel, il est admis aujourd’hui que l’Espagne musulmane a représenté
pour l’Europe méditerranéenne un foyer de civilisation raffinée, de vie luxueuse et
La pensée de midi 25
policée, une sorte de conservatoire des belles manières et du bon ton. N’oublions
pas que nombre d’étoffes précieuses, de bijoux, de bibelots, qui ornaient les chapelles
ou remplissaient les coffres des dames de la société féodale dans le haut
Moyen Age, provenaient d’Andalousie. Et pourquoi cette société aurait-elle répugné
à emprunter à la civilisation hispano-arabe les cadres et les thèmes d’inspiration de
ses premières ébauches poétiques, en quelque sorte l’alphabet de son lyrisme
encore balbutiant, lorsque, dans le même temps, elle lui empruntait ses coiffures,
ses robes, ses ivoires et ses joyaux, et que les différences politiques et religieuses qui
séparaient l’islam de la chrétienté n’étaient pas cependant assez impérieuses pour
élever entre les deux mondes une barrière infranchissable et complètement opaque.
Extrait de E. Lévi-Provençal, Conférences sur l’Espagne musulmane, Publications de la faculté des
lettres de l’université Farouk-Ier-d’Alexandrie, Imprimerie nationale, Le Caire, 1951.
L’Histoire de l’Espagne musulmane de E. Lévi-Provençal a été rééditée en trois volumes par
Maisonneuve et Larose (1999).
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
djehouti
Grioonaute


Inscrit le: 13 Juil 2005
Messages: 99

MessagePosté le: Mer 24 Jan 2007 11:49    Sujet du message: Répondre en citant

Dans son livre, African presence in early europe, Ivan van Sertima disait qu'il y avait des troupes de Vikings danois noirs. Or l'une des îles du Danemark s'appelle l'île de Mors.

http://eur.i1.yimg.com/eur.yimg.com/i/fr/enc/jpeg/cartes/dc006f0.jpeg
L'île de Mors est au nord-ouest de la carte entre Thisted et Skive.

Je n'ai pas pu trouvé sur le net l'explication de ce nom. Un grioonaute vivant éventuellement au Danemark pourrait-il nous en apprendre plus?

C'est à Caracalla un des fils de l'empereur romain Septime Sèvère, l'empereur africain que l'on doit l'édit qui porte son nom (édit de Caracalla). Cet édit confère à tous les hommes libres de l'Empire romain le statut de citoyen.

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dit_de_Caracalla
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Histoire Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2
Page 2 sur 2

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum



Powered by phpBB © 2001 phpBB Group