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Zimbabwé : Des observateurs occidentaux exclus des élections |
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(
08/03/2008 19:19 )
À La Haie / France
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La grande bretagne et les etats-unis réclament des élections démocratique? Comme c'est bizarre pourtant ils ne sont pas exprimés l'ors des élections en russie. |
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Documents sur la prostitution africaine en occident. Témoignages poignants... Traitements inhumains, durs, abominables, blasphématoires... |
Mankounzoué (
09/03/2008 16:30 )
À Paris / France
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La personne que je considérais comme ma mère a vendu ma virginité"
Témoignage de Poupy, jetée dans la prostitution en Europe
Poupy est une jeune femme d’origine ivoirienne de 36 ans. Une carrière de vingt-deux ans dans la prostitution en Europe, dont sa propre tante est à l’origine, lui a laissé bien évidemment de nombreuses séquelles corporelles et morales.
La prostitution chez les femmes africaines prend de plus en plus d’ampleur en Europe et plus particulièrement en France. Diplômée d’une école de commerce, Amely-James Koh Bela a une longue expérience dans le milieu associatif et dans l’humanitaire. Elle se bat depuis plusieurs années contre le trafic des femmes et des enfants, notamment dans la prostitution. Elle est l’auteur du livre La prostitution africaine en Occident . Afrik a décidé à sa manière de tirer la sonnette d’alarme. Ainsi nous vous proposerons dans les semaines à venir des témoignages récoltés par la Camerounaise entre 1995 et 2000 ainsi qu’une série d’articles de la rédaction sur la prostitution des femmes, des enfants mais aussi celle des hommes africains.
Propos receuillis par Amely-James Koh Bela
« C’est à partir de 12 ans que ma vie devient compliquée. Tout le monde me trouve belle et intelligente et c’est un défilé permanent chez mes parents pour des réserves en mariage (on demande d’avance la main de la jeune fille, ndlr). C’est un honneur d’avoir une fille aussi sollicitée. Je suis trop jeune encore et mon père veut que je fasse des études, donc il dit non à tous. C’est vers 14 ans que la soeur de ma mère qui vit en Hollande et qui semble y avoir réussi, demande à ma mère de me laisser avec elle. Non seulement, je vais faire de belles études, mais aussi, elle se chargera de me trouver un mari riche car elle en a trouvé plusieurs pour les filles des autres. Si seulement j’avais su ce qui m’attendait chez les Blancs, je serais restée bien au chaud chez mes parents. Mais à 14 ans, comment savoir, comment se méfier de ma tante si gentille, si généreuse, une personne au dessus de tout soupçon ? C’est ainsi que je me suis retrouvée à Amsterdam.
Ma tante, mon proxénète
Elle a pris mes papiers pour s’occuper de ma régularisation et je ne les ai plus revus. Elle m’a dit que le système scolaire hollandais était différent et que j’allais intégrer l’école au second trimestre. C’est alors qu’à la maison, un défilé bizarre d’hommes d’un certain âge qui me regardaient sous toutes les coutures comme une bête curieuse, a commencé. Ma tante m’avait habillée et maquillée comme une pin-up. Je faisais cinq ans de plus, ces hommes me touchaient et me tâtaient de partout. En fait, elle avait mis en vente ma virginité et pendant tout ce temps, elle cherchait le plus offrant. Cette femme que je respectais, que j’adulais, que l’idolâtrais, était devenue une inconnue pour moi, une étrangère, une vendeuse d’enfant, une trafiquante d’être humain...
C’était difficile de la regarder, je la détestais. Un jour elle est venue à la maison et m’a demandé de rassembler mes maigres affaires, car un Monsieur allait venir me chercher pour quelques jours. Elle m’a demandé d’être gentille avec lui et de faire tout ce qu’il allait me demander car c’était un mari potentiel, un homme riche et influent qui s’occuperait de mes études et de nos parents en les faisant venir en Hollande. Ce qui serait magique pour maman... Je me suis mise à crier et à pleurer tellement fort qu’elle m’a attrapée et m’a giflée pour que j’arrête. Elle m’a dit de ne pas gâter (compromettre, ndlr) ses affaires. C’est tremblante et terrorisée que je suis entrée dans la luxueuse voiture du Monsieur et que je suis partie dans la nuit avec un inconnu pour une destination que je ne connaissais pas...
Séquestrée par un vieux pédophile
Après un long voyage en voiture pendant lequel le Monsieur a été un peu gentil avec moi - mais cette gentillesse va disparaître dès notre arrivée - nous arrivons dans sa luxueuse villa. Il donne des instructions à une domestique pour moi. On m’installe dans une chambre, la femme me prépare un bain et c’est Monsieur qui me le donne, je tremble et je ne sais ni où je suis, ni ce qui va m’arriver. Mais je l’ai su rapidement. Il m’a sauvagement violée toute la nuit - je n’avais pas tout à fait quinze ans - en me demandant des choses sales que je ne connaissais pas. Cela va durer des mois et plusieurs fois par jour, sans que personne ne vienne à mon secours. Seule la femme de service m’aidait pour la toilette et me surveillait pour que je ne m’échappe pas. Ainsi qu’un vieux médecin de famille qui passait souvent soigner mes blessures et soulager les douleurs des longues et douloureuses sodomies sauvages dont j’étais victime. J’étais sa chose, son esclave, il m’avait achetée très cher, je lui appartenais, vendue par celle que je considérais comme ma mère...
Je suis restée deux ans dans cette villa et je suis devenue, à 17 ans environ, trop vieille pour cet amateur d’adolescentes, il a acheté une autre fille d’origine congolaise. Et il m’a vendue à un photographe suisse pour magazines pornographiques à qui il m’a chaudement recommandée pour mes formes. Je n’étais pas la première fille dans cette villa, il en achète en moyenne tous les deux ans, et les revend avant 18 ans car à cet âge elles sont trop vieilles pour lui. A 17 ans à peine, je commençais une carrière de mannequin de charme comme il disait. Ce Monsieur va changer ma vie, il m’achète des vêtements, m’emmène chez le coiffeur, me donne de l’argent, beaucoup d’argent, mais en contrepartie, me fait travailler comme une esclave et me fait faire des choses tellement dangereuses qu’elles mettent ma vie en danger. Il héberge deux autres filles dont une Gabonaise et une Bulgare.
Mes entrailles dévastées
Notre travail consiste à faire des photos de fist fucking. Ce sont des scènes où nous sommes pénétrées par toutes sortes d’objets (carottes, aubergines, concombres, bananes ou d’autres fruits, des bouteilles ou encore des mains entières ou des pieds ou les deux. Ou même plusieurs fruits ou légumes dans tous les orifices possibles. Ce sont nos organes spectaculairement dilatés, au bord de l’explosion et de la déchirure, qui sont photographiés. C’est très douloureux. Mais les amateurs de ces photos sont très demandeurs et le marché explose. Pendant que le photographe fait son travail, il y a un caméraman qui filme et ils feront des cassettes qui vont rejoindre les sex-shop du monde entier. Pour soutenir la douleur qui nous déchire les entrailles, nous sommes droguées et pour des scènes comme celles de bouteilles ou de poings, il est arrivé qu’un médecin nous fasse des petites anesthésies locales ; car les premiers films montraient nos larmes et notre douleur. Sur les photos, en filmant juste l’essentiel, on ne montrait pas nos visages figés et tétanisés par la douleur...
Je suis incapable de décrire cette douleur qui vous arrache les tripes. Imaginez le poing d’un homme entièrement enfoui dans votre corps et que ce poing soit en mouvement. Plusieurs fois, je me suis évanouie de douleur, et plusieurs fois déchirée et recousue. Des gens paient des sommes folles pour visionner les cassettes de ces actes barbares chez eux. Une fois le petit effet anesthésiant parti, on a l’impression que l’intérieur du corps est en train de brûler. C’est à ce moment là, que Rolf a commencé à nous droguer et à nous donner de l’alcool et d’autres comprimés qui nous faisaient parfois oublier ce qu’on avait fait la veille. C’est la douleur dans la zone génitale qui nous rappelait la vérité. On dormait la journée et on travaillait la nuit. Ce calvaire a duré des années, nous changions souvent de pays : Italie, Espagne, Allemagne, France, surtout le Sud en été, il y a de gros clients.
Si tu savais ma vie...
Aujourd’hui, à 36 ans, mon corps est détruit : prostituée, battue et violée. Aujourd’hui, la drogue, le sexe et les choses que j’ai laissées mettre dans mon corps m’ont détruite. Mes muscles ont tous lâché et je suis sujette à des fuites au niveau de tous les orifices. Je traîne et porte en permanence de grosses protections que je dois changer toutes les deux heures à cause des fuites et des mauvaises odeurs. Je n’ai plus de vie de femme, aucun homme n’a envie de moi dès qu’il voit l’étendue des dégâts, surtout le long traitement de mes multiples infections. Je ne vis que pour la drogue et pour ma famille que je gâte mais qui ignore tout. Dieu seul sait comment tout cela finira. On m’a mis dans la merde et aujourd’hui, je me bats seule, je ne peux plus rentrer. Je ne saurais expliquer les marques sur mon corps et je risque de manquer de drogue. Ici, j’ai mes habitudes et mes clients. Je suis là parce que la personne que je considérais comme ma mère a vendu ma virginité. »
Lolita : Son calvaire commence à Benin City
Témoignage d’une prostituée rongée par le sida
Lolita est Nigériane et a seulement 26 printemps lorsque son témoignage est récolté. Son parcours est une illustration parfaite du calvaire de plusieurs milliers de femmes africaines. La prostitution a fait d’elle une droguée et une alcoolique que le sida précipite dans les bras de la Grande Faucheuse.
Propos recueillis par Amely-James Koh Bela
« Si seulement j’avais su ce qui m’attendait dans ce monde de fou, ce monde que tout le monde admire, ce monde où ils veulent tous venir, [...] Un monde où, nous les prostituées africaines, sommes considérées comme de la merde, des esclaves à qui on fait manger des excréments et boire des urines. On trouve normal que des malades, des pervers, des gens riches utilisent leur pouvoir et leur argent pour faire des choses aussi graves sur des êtres humains.
On dit que nous sommes adultes donc consentantes. C’est faux car personne ne m’a demandé mon avis avant de me jeter dans cette merde. J’ai été forcée et menacée. Et si nous sommes adultes, que fait-on des enfants qui sont dans ces milieux ? Des enfants de tous les âges. Et plus ils sont jeunes, plus ils coûtent chers. Ce ne sont pas les pauvres qui peuvent payer des sommes aussi énormes, leurs salaires ne suffiraient pas...
« Je n’ai plus peur »
Je suis révoltée et je n’ai plus peur, de toutes les façons mes jours sont comptés. Mon sida est en phase terminale. Ils ont plus de respect pour leurs chiens que pour nous, je sais que toutes les filles ne passent pas par les mêmes étapes que moi. Mais je sais ce qui se passe dans ce milieu et les filles nient tout par peur des représailles. Leur argent leur donne des droits sur notre vie... Si la drogue, le sida et l’alcool ne me tuent pas, leurs saletés que j’ai avalées ainsi que celles de leurs chiens sans oublier tous les coups que j’ai pris, suffisent à me tuer...
J’ai supplié le Dieu de me pardonner et de me reprendre. Personne ne peut vivre avec ce que j’ai dans la tête, il suffit que je ferme les yeux pour que ces horreurs me reviennent. Et tous les jours, toutes les nuits c’est le même calvaire, c’est une torture. Que quelqu’un m’aide à en finir, je n’ai plus la force de tenter quoi que ce soit. Bon Dieu ! Je voudrais juste une moment de répit, un repos. En finir avec ce monde, partir, partir, juste partir...
Recrutée sur Internet
Mon calvaire à commencé à Lagos, je suis tombée sur une annonce sur Internet où un homme d’affaires cherchait des filles désirant se marier pour son agence matrimoniale. Il y avait des photos : des cas de mariage réussis. J’ai aussi répondu à des annonces dans des magazines qu’on trouve un peu partout maintenant. C’est allé très vite. Le Monsieur m’a contactée et nous communiquions par Internet. Il m’a proposé des choses qu’aucune femme ne peut refuser. Le rêve quoi ! En moins de trois mois, j’avais tout le nécessaire pour partir pour Londres. Il m’avait donné des noms de personnes à voir et tout s’est passé sans problème. Il fallait juste que j’aille à Benin City (ville du Nigeria, ndlr) chercher un petit colis pour lui. J’ai été très surprise de voir que le colis en question, c’était trois petits garçons entre huit et douze ans. Leurs passeports étaient prêts, les visas aussi. Tout était ok. Je suis allée voir un Monsieur que les gens appelait "sorcier" qui m’a donné des instructions.
Notre voyage passait par le Ghana et là-bas, quelqu’un d’autre devait nous remettre des passeports du Libéria, et c’est avec ces nouveaux passeports que nous sommes partis pour Londres. Ils nous permettraient d’obtenir plus rapidement le statut de réfugiés à destination. Nous sommes partis après trois jours dans un bidonville d’Accra où nous devions nous cacher, pour éviter la jalousie de ceux qui n’avaient pas notre chance... Le plus jeune des garçons est tétanisé par la peur : il pleure beaucoup, il tremble et ne dit pas un mot, seul refuge, mes bras qu’il quittera juste pour que j’aille aux toilettes ou me laver...
Des enfants sans défense
A l’aéroport, mon fiancé m’attendait ainsi que celui qui devait récupérer les enfants. La séparation fut pénible. Il a fallu beaucoup de force pour détacher le plus jeune garçon de moi, je n’ai d’ailleurs plus vu ou eu des nouvelles de ces enfants. J’ai suivi cet homme dont je ne savais rien sinon qu’il se faisait appeler "BRYAN". A peine arrivée chez lui, le cauchemar a commencé. D’abord, il fallait faire plus ample connaissance. J’ai voulu résister pour lui expliquer que j’avais besoin d’un peu de temps, que ce n’était pas facile de se donner ainsi à quelqu’un qu’on connaît à peine. Mais la fermeté avec laquelle il m’a attrapée m’a fait céder immédiatement. Mes premières heures sur le sol anglais furent des heures de viol sur le tapis d’un salon. Je ne devais rien dire. Il se reposait, buvait du whisky et recommençait des choses douloureuses et dégoûtantes dont j’ignorais l’existence. J’ai cru que j’allais mourir.
J’étais obligée de faire ce qu’il voulait, je ne connaissais que lui, et il avait pris mes papiers. Après avoir abusé de moi, il m’a demandé de visionner des cassettes où on voyait des filles avec des animaux et il m’a dit de bien regarder ce que faisaient les filles. Car je devrais en faire autant. Ma venue lui avait coûté beaucoup d’argent que je devais rembourser. Et aussi, comme il est gentil, il va nous trouver des marchés, des tournages et nous partagerons l’argent à parts égales. Il m’a dit qu’il me donnerait quelque chose pour me donner le courage car il m’en faudrait, mais au bout, il y a de l’argent. Beaucoup d’argent. Le petit truc pour me donner du courage, c’est de la drogue. C’est ainsi que, trois semaines après mon arrivée sur le sol anglais, je suis devenue actrice de films X avec les animaux entre Amsterdam, Berlin, Paris et Londres, ma résidence.
Des femmes et des animaux
Une à deux fois par semaine, j’allais dans des studios de tournage ou chez des particuliers tourner ces cochonneries. Parfois le maître du ou des chiens nous rejoignait et ça donnait une scène qui donne la nausée. Le chien et son maître en même temps, avec l’épouse qui regarde ce cirque, amusée, en sirotant un cocktail. Je me droguais et buvais un coup avant car je n’aurais pas pu le faire sans planer. Ces animaux en moi, leur bave, leur poils, leur mauvaise haleine, les coups de griffes et la violence due aux encouragements des maîtres dont les ordres peuvent faire passer le rythme des animaux de mou à violent. Et vous en dessous, vous encaissez ces coups. Je pleurais, je criais, les yeux fermés, je priais encore ce Bon Dieu de me prendre. Qu’est ce que j’étais en train de faire ? Ma pauvre mère en mourrait si seulement elle le savait. Pour éviter qu’elle se pose des questions, je lui envoyais de l’argent et des photos soigneusement mises en scène par Bryan...
Le pire des moments était quand il fallait faire des caresses buccales à ces animaux. Ne pouvant pas leur mettre des préservatifs, les rapports étaient sans protection et le Monsieur disait que je ne risquais rien car Dieu avait bien fait les choses. Il était impossible qu’une fécondation ait lieu. Pendant des années, je n’ai fait que ça : des milliers de litres de déjections animales dans mon estomac. Mon corps est tellement sale qu’aucun enfant ne peut se développer dedans. Un jour pour agrémenter les tournages, la femme du maître des chiens est allée chercher des chiots de quelques jours qu’elle a mis à mes seins. C’était très douloureux car ils tiraient de toutes leurs forces car rien ne sortait. Les professionnels revendent ces cassettes par milliers dans le monde et les particuliers se les repassent à domicile entre soirées avec des amis pervers autour d’une bouffe.
Ma famille vit bien et moi je vis avec le sida
Je dois avouer que j’ai eu beaucoup d’argent. J’ai construit chez moi et ma famille vit bien. Je paie la scolarité des plus jeunes et je suis respectée et adulée. Ma famille est fière de moi, car elle ignore tout. Par gourmandise, j’ai augmenté les cadences de tournage, cela a aussi augmenté mes revenus, mais aussi les doses de drogue et l’alcool. Pendant les périodes mortes, il me prêtait à un ami dans le Sud de la France, car pendant l’été, dans certains bateaux au bord de la mer, avec l’arrivée de célébrités, il y a un grand marché de prostituées et de la drogue. Il y a des orgies des nuits entières et ça rapporte gros. Ça permet de changer d’activités et de se faire de l’argent toute l’année.
C’est peut-être là-bas que j’ai contracté le virus du sida, mais n’étant pas surveillée de façon régulière, la maladie a été découverte trop tard, j’ai été abandonnée sur la plage de Saint Tropez. Bryan a disparu et changé d’adresse. C’est une prostituée polonaise qui m’a aidée mais comme elle ne pouvait plus assumer mes doses de drogue, en plus de tout ce qu’elle faisait pour moi, elle m’a présentée à une fille africaine dans le métier qui m’a parlé de cette association qui s’occupe des femmes africaines atteintes de sida... Ma maladie est en phase terminale, je n’aurai pas trente ans, mon corps est recouvert de boutons infectés, je suis droguée, anorexique, alcoolique. Et il m’arrive encore de faire des passes, mais je fais attention aux clients qui ne savent rien de ma situation. Je ne les mets pas en danger, c’est pour me payer mes doses de drogue et l’alcool. Je prends ces cochonneries pour accélérer ma fin. Les images me torturent et c’est un poison qui me tue à petit feu. C’est la pire des morts... Qu’est ce que je regrette d’être venue dans ce monde. Chez moi, je serais saine, épouse et mère... »
Kitine : Objet sexuel « acheté » sur Internet
La Sierra Léonaise est devenue l’esclave sexuelle de l’homme qui voulait l’épouser
C’est via Internet que Kitine, 21 ans, rencontre un Français qui lui demande des photos d’elle nue. Au bout de deux semaines d’intenses conversations virtuelles, il la demande en mariage et elle accepte. Kitine pense ainsi fuir la Sierra Léone alors à la dérive. Mais elle retrouve en France un enfer qu’elle ne soupçonnait pas. Propos recueillis par Amely-James Koh Bela
« Je l’ai rencontré sur Internet et très rapidement nous sommes tombés amoureux. Il m’a très vite demandée en mariage. J’ai accepté, ma famille aussi, contente que je parte de cet enfer. Au bout de trois mois, je me suis retrouvée à Lyon. Tout de suite, j’ai compris qu’il y avait un problème. Dès mon arrivée, il s’est montré très insatiable sexuellement parlant. Je me posais des questions sur ses tendances, la violence de ses étreintes et la bizarrerie de ses pratiques. J’avais tellement peur qu’il me renvoie en Afrique et cherche une autre femme que j’ai cédé à tous ces délires. Dès qu’il partait, je pansais mes blessures, je prenais des comprimés pour apaiser mes douleurs et je me reposais. Car dès son retour, le calvaire allait recommencer. Il était de plus en plus violent. Il m’attachait les pieds et les mains dans des positions inconfortables. J’étais au bord du malaise. Il me faisait très mal : il me pinçait les tétons avec des pinces à linge...
« Le prince charmant s’était transformé en crapaud »
Il ne parlait plus de mariage. Mon visa était arrivé à expiration et je suis devenue clandestine. C’est à ce moment qu’il a commencé à me faire du chantage. Le prince charmant s’était transformé en crapaud. Pour ne pas décevoir ma famille, j’ai tout supporté. La considération qu’elle avait pour moi était basée sur des fausses informations. Mais cela me faisait plaisir de lire les lettres pleines de joie de ma mère qui allait à l’église tous les jours pour remercier le Dieu pour ce fabuleux destin qu’il avait prévu pour sa fille...
La violence de Jacques est passée au stade supérieur quand il s’est mis à me fouetter, à me brûler le sexe avec la cire de bougie allumée ou à me brûler les tétons avec la cigarette. C’est en voyant mes souffrances et en m’entendant crier ou pleurer qu’il prenait son plaisir. Et c’est en m’aidant à soigner mes brûlures qu’il me témoignait son amour. C’était de plus en plus cruel, criminel... Le pire a été atteint quand il m’a brûlée une fesse avec une plaque de fer chaud. J’étais à plat ventre et je ne l’ai pas vu venir. J’avais les yeux fermés et j’attendais un coup de fouet, à la place, j’ai senti une douleur insoutenable qui m’a paralysé la jambe pendant un moment. J’ai alors poussé un cri qui a réveillé la moitié de l’immeuble. J’étais sérieusement brûlée et il m’a emmenée à l’hôpital. C’était gênant de justifier cette marque de fer sur la fesse. Je suis sûre qu’ils avaient compris que mon fiancé était un pervers sadomaso brûleur et fouetteur de femmes...
Celle qui ne fut pas esclave de la fatalité
Un jour, il m’a attaché les pieds et les mains et m’a suspendue au plafond sur un crochet qu’il avait installé. Ainsi pendant des heures, il jouait avec mon corps en me mettant des bougies, des légumes ou autres accessoires dans le corps. Plus d’une fois, je me suis évanouie. Et un jour, le crochet s’est dévissé et je suis tombée en me cassant trois dents sur le carrelage. Mon médecin, mon dentiste et mon gynéco se sont concertés car ils pensaient à une maltraitance conjugale. Voyant que je ne disais pas un mot, ils ont alerté les services sociaux. Ça devenait difficile de cacher les bleus, les brûlures et surtout, ses initiales marquées au fer sur mon épaule comme une esclave.
Cet enfer a duré six ans et tout le quartier était au courant. J’ai rencontré des assistantes sociales en cachette, car je ne voulais pas, malgré les sévices, porter plainte. Mais j’étais d’accord pour partir, lui annoncer mon départ et ensuite faire le nécessaire pour fuir loin de lui. Avec l’aide de l’assistante sociale, on lui a fait signer des engagements pour qu’il ne m’approche plus sinon il serait arrêté...Aujourd’hui, je suis sortie de là et je suis femme de ménage. Je porterai à vie ses initiales sur mes épaules. Je voulais faire comme les autres filles, trouver un mari blanc qui me sorte de la misère, je suis tombée sur un malade qui m’a trompée et qui a failli me tuer. Que ce témoignage serve aux filles, il n’y a aucune sécurité derrière les annonces. On peut tomber sur des criminels, il faut faire attention... »
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samba94 (
09/03/2008 21:22 )
À Paris / France
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Je ne comprends pas bien le lien avec Mugabé?
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