UN aRTICLE DE CONTRE CULTURE

SOURCE http://www.contreculture.org/AG%20Voltaire.html

Voltaire

"Mais qu'est-ce donc que Voltaire ? Voltaire, disons-le avec joie et tristesse, c'est l'esprit français". (Victor Hugo. "Shakespeare")

Il est commun de considérer que l'antisémitisme moderne prend sa source dans le christianisme. Les chrétiens accusent le peuple juif d'être responsable de la mort de Jésus-Christ. Cet antisémitisme trouve évidemment sa limite en lui-même. Le christianisme est issu du judaïsme, et l'antisémitisme chrétien ne peut donc être absolu. Sinon il se retournerait contre lui-même. A propos de la Shoah, certains auteurs ont d'ailleurs montré que l'antisémitisme nazi est d'une autre nature que l'antisémitisme européen traditionnel. Léon Poliakoff a pointé l'origine de l'antisémitisme nazi dans la philosophie des Lumières.

Le racisme des Lumières

Le texte le plus éclairant à ce sujet est l'Essai sur les Mœurs et l'esprit des Nations, de Voltaire (1756). Par rapport au Traité sur la Tolérance qui est un texte très court, cet ouvrage est monumental. Il occupe des centaines de pages, ce qui révèle son importance dans la pensée, dans l'œuvre et dans les préoccupations du philosophe.

La thèse centrale de Voltaire est la perversité de la religion chrétienne à travers l'histoire, et plus particulièrement du catholicisme. Cette thèse passe par plusieurs démonstrations, mais en particulier les deux suivantes :

1 - L'enseignement chrétien est fondé sur des erreurs. Ainsi, l'idée que tous les hommes sont issus d'un même père et d'une même mère, Adam et Eve, est fausse. Les races humaines n'ont rien à voir entre elles. Elles ont des origines différentes. 2 - La religion chrétienne est mauvaise dès le départ. En effet, elle prolonge la religion juive, qui est celle d'une nation odieuse et ennemie du genre humain. La religion chrétienne a hérité des tares du judaïsme.

L'adhésion au christianisme fixait les limites de l'antisémitisme, et la théorie de l'ancêtre commun fixait les limites du racisme. Voltaire brise les limites, et donne à la xénophobie une puissance nouvelle, se revendiquant de la Raison. Pressentant néanmoins la catastrophe à laquelle pouvait mener une telle logique, Voltaire élaborera l'antidote sept ans plus tard, dans son Traité sur la Tolérance, sans revenir réellement sur sa haine du catholicisme et du judaïsme. De toutes façons le mal était fait. Il s'épanouira dans le totalitarisme du XXème siècle et se prolonge aujourd'hui.

Plutôt que de commenter l'Essai sur les Mœurs, je conseille à chacun de lire l'ouvrage. Il n'est pas facile à trouver, sauf dans des versions expurgées, les éditeurs rectifiant sans scrupule les écrits d'un personnage emblématique de la culture française. Même la bibliothèque nationale française publie, sur Internet, une version expurgée de l'Essai sur les mœurs (site bnf.gallica.fr). Si l'on veut échapper à ceux qui recomposent le passé, il faut chercher des éditions anciennes dans les bibliothèques, chez les bouquinistes ou sur les sites d'enchères.

Les quelques citations ci-dessous donnent une idée de la violence et de la conviction du propos. Des considérations du même calibre émaillent l'ouvrage par centaines. Celles qui sont livrées ici sont extraites de l'édition de 1805 (Imprimerie Didot). Pour ceux qui souhaitent effectuer des vérifications, j'ai indiqué le tome et la page. J'ai conservé l'orthographe et la ponctuation de l'édition.


A propos des races humaines :

"Des différentes races d'hommes

Ce qui est plus intéressant pour nous, c'est la différence sensible des espèces d'hommes qui peuplent les quatre parties connues de notre monde.

Il n'est permis qu'à un aveugle de douter que les blancs, les nègres, les Albinos, les Hottentots, les Lappons, les Chinois, les Américains soient des races entièrement différentes.

Il n'y a point de voyageur instruit qui, en passant par Leyde, n'ait vu une partie du reticulum mucosum d'un Nègre disséqué par le célèbre Ruysch. Tout le reste de cette membrane fut transporté par Pierre-le-Grand dans le cabinet des raretés, à Petersbourg. Cette membrane est noire, et c'est elle qui communique aux Nègres cette noirceur inhérente qu'ils ne perdent que dans les maladies qui peuvent déchirer ce tissu, et permettre à la graisse, échappée de ses cellules, de faire des tâches blanches sous la peau.

Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d'hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu'ils ne doivent point cette différence à leur climat, c'est que des nègres et des négresses transportés dans les pays les plus froids y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu'une race bâtarde d'un noir et d'une blanche, ou d'un blanc et d'une noire.

Les Albinos sont, à la vérité, une nation très petite et très rare ; ils habitent au milieu de l'Afrique : leur faiblesse ne leur permet guère de s'écarter des cavernes où ils demeurent ; Cependant les Nègres en attrapent quelquefois, et nous les achetons d'eux par curiosité. Prétendre que ce sont des Nègres nains, dont une espèce de lèpre a blanchi la peau, c'est comme si l'on disait que les noirs eux-mêmes sont des blancs que la lèpre a noircis. Un Albinos ne ressemble pas plus à un Nègre de Guinée qu'à un Anglais ou à un Espagnol. Leur blancheur n'est pas la nôtre : rien d'incarnat, nul mélange de blanc et de brun ; c'est une couleur de linge ou plutôt de cire blanchie ; leurs cheveux, leurs sourcils, sont de la plus belle et de la plus douce soie ; leurs yeux ne ressemblent en rien à ceux des autres hommes, mais ils approchent beaucoup des yeux de perdrix. Ils ressemblent aux Lappons par la taille, à aucune nation par la tête, puisqu'ils ont une autre chevelure, d'autres yeux, d'autres oreilles; et ils n'ont d'homme que la stature du corps, avec la faculté de la parole et de la pensée dans un degré très éloigné du nôtre. Tels sont ceux que j'ai vus et examinés. "

(Tome 1, pages 6 à 8)

"Les Samoïèdes, les Lappons, les habitants du nord de la Sibérie, ceux du Kamshatka, sont encore moins avancés que les peuples de l'Amérique. La plupart des Nègres, tous les Cafres, sont plongés dans la même stupidité, et y croupiront longtemps."

(Tome 1, page 11)

"La même providence qui a produit l'éléphant, le rhinocéros et les Nègres, a fait naître dans un autre monde des orignaux, des condors, des animaux a qui on a cru longtemps le nombril sur le dos, et des hommes d'un caractère qui n'est pas le notre."

(Tome 1, page 38)

" Les blancs et les nègres, et les rouges, et les Lappons, et les Samoïèdes, et les Albinos, ne viennent certainement pas du même sol. La différence entre toutes ces espèces est aussi marquée qu'entre un lévrier et un barbet."

(Tome2, page 49)


A propos des Juifs :

Voltaire à table

"Si nous lisions l'histoire des Juifs écrite par un auteur d'une autre nation, nous aurions peine à croire qu'il y ait eu en effet un peuple fugitif d'Egypte qui soit venu par ordre exprès de Dieu immoler sept ou huit petites nations qu'il ne connaissait pas ; égorger sans miséricorde les femmes, les vieillards et les enfants à la mamelle, et ne réserver que les petites filles ; que ce peuple saint ait été puni de son Dieu quand il avait été assez criminel pour épargner un seul homme dévoué à l'anathème. Nous ne croirions pas qu'un peuple si abominable (les Juifs) eut pu exister sur la terre. Mais comme cette nation elle-même nous rapporte tous ses faits dans ses livres saints, il faut la croire."

(Tome 1, page 158-159)

"Toujours superstitieuse, toujours avide du bien d'autrui, toujours barbare, rampante dans le malheur, et insolente dans la prospérité, voilà ce que furent les Juifs aux yeux des Grecs et des Romains qui purent lire leurs livres."

(Tome 1, page 186)

"Si Dieu avait exaucé toutes les prières de son peuple, il ne serait restés que des Juifs sur la terre ; car ils détestaient toutes les nations, ils en étaient détestés ; et, en demandant sans cesse que Dieu exterminât tous ceux qu'ils haïssaient, ils semblaient demander la ruine de la terre entière."

(Tome 1, page 197)

" N'est-il pas clair (humainement parlant, en ne considérant que les causes secondes) que si les Juifs, qui espéraient la conquête du monde, ont été presque toujours asservis, ce fut leur faute ? Et si les Romains dominèrent, ne le méritèrent-ils pas par leur courage et par leur prudence ? Je demande très humblement pardon aux Romains de les comparer un moment avec les Juifs."

(Tome 1, page 226)

"Si ces Ismaélites les Arabes ressemblaient aux Juifs par l'enthousiasme et la soif du pillage, ils étaient prodigieusement supérieurs par le courage, par la grandeur d'âme, par la magnanimité : leur histoire, ou vraie ou fabuleuse, avant Mahomet, est remplie d'exemples d'amitié, tels que la Grèce en inventa dans les fables de Pilade et d'Oreste, de Thésée et de Pirithous. L'histoire des Barmécides n'est qu'une suite de générosités inouïes qui élèvent l'âme. Ces traits caractérisent une nation.

On ne voit au contraire, dans toutes les annales du peuple hébreu, aucune action généreuse. Ils ne connaissent ni l'hospitalité, ni la libéralité, ni la clémence. Leur souverain bonheur est d'exercer l'usure avec les étrangers ; et cet esprit d'usure, principe de toute lâcheté, est tellement enracinée dans leurs coeurs, que c'est l'objet continuel des figures qu'ils emploient dans l'espèce d'éloquence qui leur est propre. Leur gloire est de mettre à feu et à sang les petits villages dont ils peuvent s'emparer. Ils égorgent les vieillards et les enfants ; ils ne réservent que les filles nubiles ; ils assassinent leurs maîtres quand ils sont esclaves ;ils ne savent jamais pardonner quand ils sont vainqueurs : ils sont ennemis du genre humain. Nulle politesse, nulle science, nul art perfectionné dans aucun temps, chez cette nation atroce."

(Tome 2, page 83)

" Lorsque, vers la fin du quinzième siècle, on voulut rechercher la source de la misère espagnole, on trouva que les Juifs avaient attiré à eux tout l'argent du pays par le commerce et par l'usure. On comptait en Espagne plus de cent cinquante mille hommes de cette nation étrangère si odieuse et si nécessaire. (...)

Les Juifs seuls sont en horreur à tous les peuples chez lesquels ils sont admis (...).

On feignait de s'alarmer que la vanité que tiraient les Juifs d'être établis sur les côtes méridionales de ce royaume long-temps avant les chrétiens : il est vrai qu'ils avaient passé en Andalousie de temps immémorial ; ils enveloppaient cette vérité de fables ridicules, telles qu'en a toujours débité ce peuple, chez qui les gens de bon sens ne s'appliquent qu'au négoce, et où le rabbinisme est abandonné à ceux qui ne peuvent mieux faire. Les rabbins espagnols avaient beaucoup écrit pour prouver qu'une colonie de Juifs avait fleuri sur les côtes du temps de Salomon, et que l'ancienne Bétique payait un tribut à ce troisième roi de Palestine ; il est très vraisemblable que les Phéniciens, en découvrant l'Andalousie, et en y fondant des colonies, y avaient établi des Juifs qui servirent de courtiers, comme ils en ont servi partout ; mais de tout temps les Juifs ont défiguré la vérité par des fables absurdes. Ils mirent en œuvre de fausses médailles, de fausses inscriptions ; cette espèce de fourberie, jointe aux autres plus essentielles qu'on leur reprochait, ne contribua pas peu à leur disgrâce."

(Tome 5, page 74-76)

" Ils ont même été sur le point d'obtenir le droit de bourgeoisie en Angleterre vers l'an 1750 et l'acte du parlement allait déjà passer en leur faveur. Mais enfin le cri de la nation, et l'excès du ridicule jeté sur cette entreprise la fit échouer. Il courut cent pasquinades représentant mylord Aaron et mylord Judas séants dans la chambre des pairs. On rit, et les Juifs se contentèrent d'être riches et libres ; (...) Vous êtes frappés de cette haine et de ce mépris que toutes les nations ont toujours eus pour les Juifs. C'est la suite inévitable de leur législation : Il fallait, ou qu'ils subjugassent tout, ou qu'ils fussent écrasés. Il leur fut ordonné d'avoir les nations en horreur, et de se croire souillés s'ils avaient mangé dans un plat qui eût appartenu à un homme d'une autre loi. Ils appelaient les nations vingt à trente bourgades leurs voisines qu'ils voulaient exterminer, et ils crurent qu'il fallait n'avoir rien de commun avec elles. Quand leurs yeux furent un peu ouverts par d'autre nations victorieuses qui leur apprirent que le monde était plus grand qu'ils ne croyaient, ils se trouvèrent, par leur loi même, ennemis naturels de ces nations, et enfin du genre humain. Leur politique absurde subsista quand elle devait changer ; leur superstition augmenta avec leurs malheurs : leurs vainqueurs étaient incirconcis ; il ne parut pas plus permis à un Juif de manger dans un plat qui avait servi à un Romain que dans le plat d'un Amorrhéen ; ils gardèrent tous leurs usages, qui sont précisément le contraire des usages sociables. Ils furent donc avec raison traités comme une nation opposée en tout aux autres ; les servant par avarice, les détestant par fanatisme, se faisant de l'usure un devoir sacré. Et ce sont nos pères ! "

(Tome5, page 82-83)


A propos des Tziganes :

" Il y avait alors une petite nation, aussi vagabonde, aussi méprisée que les Juifs, et adonnée à une autre espèce de rapine ; c'était un ramas de gens inconnus, qu'on nommait Bohèmes en France, et ailleurs Egyptiens, Giptes ou Gipsis, ou Syriens (...). Cette race a commencé à disparaître de la face de la terre depuis que, dans nos derniers temps, les hommes ont été désinfatués des sortilèges, des talismans, des prédictions et des possessions."

(Tome 5, page 83-84)


A propos de l'esclavage ; Voltaire homme d'affaires

Tous les élèves français du secondaire sont persuadés que Voltaire était antiesclavagiste, et on leur fait lire sa compassion pour l'esclave du Surinam. Notre philosophe est un bel hypocrite : il a en effet placé sa fortune en association avec les armateurs nantais, dans les opérations de traite des esclaves. Dans la citation ci-après, il est plus sincère ; il défend ses intérêts.

" Nous n'achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres ; on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l'acheteur. Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir."

(tome 8, page 187) Voltaire et l'argent ; une reconnaissance nationale


Le racisme : un thème récurrent chez Voltaire En 1734, vingt-deux ans avant l'Essai sur les moeurs, Voltaire publie le Traité de Métaphysique. La thèse de l'origine différente et de l'inégalité des races humaines est déjà présente, dans toute sa nudité et toute sa violence.

Descendu sur ce petit amas de boue, et n'ayant pas plus de notion de l'homme que l'homme n'en a des habitants de Mars ou de Jupiter, je débarque vers les côtes de l'Océan, dans le pays de la Cafrerie, et d'abord je me mets à chercher un homme. Je vois des singes, des éléphants, des nègres, qui semblent tous avoir quelque lueur d'une raison imparfaite. Les uns et les autres ont un langage que je n'entends point, et toutes leurs actions paraissent se rapporter également à une certaine fin. Si je jugeais des choses par le premier effet qu'elles font sur moi, j'aurais du penchant à croire d'abord que de tous ces êtres c'est l'éléphant qui est l'animal raisonnable. Mais, pour ne rien décider trop légèrement, je prends des petits de ces différentes bêtes; j'examine un enfant nègre de six mois, un petit éléphant, un petit singe, un petit lion, un petit chien: je vois, à n'en pouvoir douter, que ces jeunes animaux ont incomparablement plus de force et d'adresse; qu'ils ont plus d'idées, plus de passions, plus de mémoire, que le petit nègre; qu'ils expriment bien plus sensiblement tous leurs désirs; mais, au bout de quelque temps, le petit nègre a tout autant d'idées qu'eux tous. Je m'aperçois même que ces animaux nègres ont entre eux un langage bien mieux articulé encore, et bien plus variable que celui des autres bêtes. J'ai eu le temps d'apprendre ce langage, et enfin, à force de considérer le petit degré de supériorité qu'ils ont à la longue sur les singes et sur les éléphants, j'ai hasardé de juger qu'en effet c'est là l'homme; et je me suis fait à moi-même cette définition:

L'homme est un animal noir qui a de la laine sur la tête, marchant sur deux pattes, presque aussi adroit qu'un singe, moins fort que les autres animaux de sa taille, ayant un peu plus d'idées qu'eux, et plus de facilité pour les exprimer; sujet d'ailleurs à toutes les mêmes nécessités; naissant, vivant, et mourant tout comme eux.

Après avoir passé quelque temps parmi cette espèce, je passe dans les régions maritimes des Indes orientales. Je suis surpris de ce que je vois: les éléphants, les lions, les singes, les perroquets, n'y sont pas tout à fait les mêmes que dans la Cafrerie, mais l'homme y paraît absolument différent; ils sont d'un beau jaune, n'ont point de laine; leur tête est couverte de grands crins noirs. Ils paraissent avoir sur toutes les choses des idées contraires à celles des nègres. Je suis donc forcé de changer ma définition et de ranger la nature humaine sous deux espèces la jaune avec des crins, et la noire avec de la laine.

Mais à Batavia, Goa, et Surate, qui sont les rendez-vous de toutes les nations, je vois un grande multitude d'Européens, qui sont blancs et qui n'ont ni crins ni laine, mais des cheveux blonds fort déliés avec de la barbe au menton., On m'y montre aussi beaucoup d'Américains qui n'ont point de barbe: voilà ma définition et mes espèces d'hommes bien augmentées.

Je rencontre à Goa une espèce encore plus singulière que toutes celles-ci: c'est un homme vêtu d'une longue soutane noire, et qui se dit fait pour instruire les autres. Tous ces différents hommes, me dit-il, que vous voyez sont tous nés d'un même père; et de là il me conte une longue histoire. Mais ce que me dit cet animal me paraît fort suspect. Je m'informe si un nègre et une négresse, à la laine noire et au nez épaté, font quelquefois des enfants blancs, portant cheveux blonds, et ayant un nez aquilin et des yeux bleus; si des nations sans barbe sont sorties des peuples barbus, et si les blancs et les blanches n'ont jamais produit des peuples jaunes. On me répond que non; que les nègres transplantés, par exemple en Allemagne, ne font que des nègres, à moins que les Allemands ne se chargent de changer l'espèce, et ainsi du reste. On m'ajoute que jamais homme un peu instruit n'a avancé que les espèces non mélangées dégénérassent, et qu'il n'y a guère que l'abbé Dubos qui ait dit cette sottise dans un livre intitulé Réflexions sur la peinture et sur la poésie, etc.

Il me semble alors que je suis assez bien fondé à croire qu'il en est des hommes comme des arbres; que les poiriers, les sapins, les chênes et les abricotiers, ne viennent point d'un même arbre, et que les blancs barbus, les nègres portant laine, les jaunes portant crins, et les hommes sans barbe, ne viennent pas du même homme.(...)

Je me suppose donc arrivé en Afrique, et entouré de nègres, de Hottentots, et d'autres animaux. Je remarque d'abord que les organes de la vie sont les mêmes chez eux tous; les opérations de leurs corps partent toutes des mêmes principes de vie; ils ont tous à mes yeux mêmes désirs, mêmes passions, mêmes besoins; ils les expriment tous, chacun dans leurs langues. La langue que j'entends la première est celle des animaux, cela ne peut être autrement; les sons par lesquels ils s'expriment ne semblent point arbitraires, ce sont des caractères vivants de leurs passions; ces signes portent l'empreinte de ce qu'ils expriment: le cri d'un chien qui demande à manger, joint à toutes ses attitudes, a une relation sensible à son objet; je le distingue incontinent des cris et des mouvements par lesquels il flatte un autre animal, de ceux avec lesquels il chasse, et de ceux par lesquels il se plaint; je discerne encore si sa plainte exprime l'anxiété de la solitude, ou la douleur d'une blessure, ou les impatiences de l'amour. Ainsi, avec un peu d'attention, j'entends le langage de tous les animaux ; ils n'ont aucun sentiment qu'ils n'expriment : peut-être n'en est-il pas de même de leurs idées ; mais comme il paraît que la nature ne leur a donné que peu d'idées, il me semble aussi qu'il était naturel qu'ils eussent un langage borné, proportionné à leurs perceptions.

Que rencontré-je de différent dans les animaux nègres? Que puis-je y voir, sinon quelques idées et quelques combinaisons de plus dans leur tête, exprimées par un langage différemment articulé? Plus j'examine tous ces êtres, plus je dois soupçonner que ce sont des espèces différentes d'un même genre. Cette admirable faculté de retenir des idées leur est commune à tous ; ils ont tous des songes et des images faibles, pendant le sommeil, des idées qu'ils ont reçues en veillant ; leur faculté sentante et pensante croît avec leurs organes, et s'affaiblit avec eux, périt avec eux. Que l'on verse le sang d'un singe et d'un nègre, il y aura bientôt dans l'un et dans l'autre un degré d'épuisement qui les mettra hors d'état de me reconnaître ; bientôt après leurs sens extérieurs n'agissent plus, et enfin ils meurent. (...)

Enfin je vois des hommes qui me paraissent supérieurs à ces nègres, comme ces nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huîtres et aux autres animaux de cette espèce.

Dix ans après le Traité de Métaphysique, et douze ans avant l'Essai sur les moeurs, Voltaire publie sa Relation touchant un Maure blanc amené d'Afrique à Paris en 1744. Voici la partie la plus intéressante de ce texte. L'observation voltairienne que la différence entre les races humaines est "aussi profonde que la différence entre un lévrier et un barbet" se retrouvera dans l'Essai sur les moeurs. Voltaire devait trouver cette comparaison suffisamment puissante, ou piquante, pour qu'il se donne la peine de la répéter.

"J'ai vu, il n'y a pas longtemps, à Paris un petit animal blanc comme du lait, avec un muffle taillé comme celui des Lapons, ayant, comme les nègres, de la laine frisée sur la tête, mais une laine beaucoup plus fine, et qui est de la blancheur la plus éclatante; ses cils et ses sourcils sont de cette même laine, mais non frisée; ses paupières, d'une longueur qui ne leur permet pas en s'élevant de découvrir toute l'orbite de l'oeil, lequel est un rond parfait.(...). Cet animal s'appelle un homme, parce qu'il a le don de la parole, de la mémoire, un peu de ce qu'on appelle raison, et une espèce de visage. La race de ces hommes habite au milieu de l'Afrique: les Espagnols les appellent Albinos (...). Cette espèce est méprisée des nègres, plus que les nègres ne le sont de nous. Voici enfin une nouvelle richesse de la nature, une espèce qui ne ressemble pas tant à la nôtre que les barbets aux lévriers. Il y a encore probablement quelque autre espèce vers les terres australes. Voilà le genre humain plus favorisé qu'on n'a cru d'abord. Il eût été bien triste qu'il y eût tant d'espèces de singes, et une seule d'hommes. C'est seulement grand dommage qu'un animal aussi parfait soit si peu diversifié, et que nous ne comptions encore que cinq ou six espèces absolument différentes, tandis qu'il y a parmi les chiens une diversité si belle.


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DISCOURS de VICTOR HUGO

Est-ce que vous voyez le barrage ? Il est là, devant vous, ce bloc de sable et de cendre, ce morceau inerte et passif qui, depuis six mille ans, fait obstacle à la marche universelle, ce monstrueux Cham qui arrête Sem par son énormité, -l’Afrique.

Quelle terre sue cette Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire ; l’Afrique n’a pas d’histoire. Une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe. Rome l’a touchée, pour la supprimer ; et, quand elle s’est crue délivrée de l’Afrique, Rome a jeté sur cette morte immense une de ces épithètes qui ne se traduisent pas : Africa portentosa ! (Applaudissements). C’est plus et moins que le prodige. C’est ce qui est absolu dans l’horreur. Le flamboiement tropical en effet, c’est l’Afrique. Il semble que voir l’Afrique, ce soit être aveuglé. Un excès de soleil dans un excès de nuit.

Eh bien, cet effroi va disparaître.

Déjà les deux peuples colonisateurs, qui sont deux grands peuples libres, la France et l’Angleterre, ont saisi l’Afrique ; la France la tient par l’ouest et par le nord ; l’Angleterre la tient par l’est et le midi. Voici que l’Italie accepte sa part de ce travail colossal. L’Amérique joint ses efforts aux nôtres ; car l’unité des peuples se révèle en tout. L’Afrique importe à l’univers. Une telle suppression de mouvement et de circulation entrave la vie universelle, et la marche humaine ne peut s’accomoder plus longtemps d’un cinquième du globe paralysé. De hardis pionniers se sont risqués, et, dès leurs premiers pas, ce sol étrange est apparu réel ; ces paysages lunaires deviennent des paysages terrestres.La France est prête à y apporter une mer. Cette Afrique farouche n’a que deux aspects : peuplée, c’est la barbarie ; déserte, c’est la sauvagerie (...).

Au dix-neuvième siècle, le blanc a fait du noir un homme ; au vingtième siècle, l’Europe fera de l’Afrique un monde. (Applaudissements)

Refaire une Afrique nouvelle, rendre la vieille Afrique maniable à la civilisation, tel est le problème. L’Europe le résoudra.

Allez, Peuples ! emparez-vous de cette terre. Prenez là. A qui ? à personne. Prenez cette terre à Dieu. Dieu donne la terre aux hommes, Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez-la. Où les rois apporteraient la guerre, apportez la concorde. Prenez-la, non pour le canon, mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la bataille, mais pour l’industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité.(applaudissements prolongés). Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires. Allez, faites ! Faites des routes, faites des ports, faites des villes ; croissez, cultivez, colonisez, multipliez

Discours sur l’Afrique, 18 mai 1879


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René-Louis Parfait Etilé

Kamit né en Martinique, Egyptologue, ingénieur Télécoms, professeur de langue égyptienne à l’Institut Africamaat (Paris).

LA HAINE CONTRE LES NÈGRES NÉGROPHOBIE

« Les Blancs sont supérieurs à ces Nègres, comme les Nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huîtres. » Voltaire ( in "Traité de Métaphysique". Cité in "Le Choc du mois" n°25, p.31)

« Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils doivent point cette différence à leur climat, c’est que des Nègres et des Négresses transportés dans les pays les plus froids y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu’une race bâtarde d’un noir et d’une blanche, ou d’un blanc et d’une noire. » Voltaire ("Essai sur les moeurs". Cité in id.)

« La nature a subordonné à ce principe ces différents degrés et ces caractères des nations, qu’on voit si rarement se changer. C’est par là que les Nègres sont les esclaves des autres hommes. On les achète sur les côtes d’Afrique comme des bêtes. » Voltaire ("Essai sur les moeurs". Cité in id.)

« La race des Nègres est une espèce d’hommes différente de la nôtre ... on peut dire que si leur intelligence n’est pas d’une autre espèce que notre entendement, elle est très inférieure. Ils ne sont pas capables d’une grande attention, ils combinent peu et ne paraissent faits ni pour les avantages, ni pour les abus de notre philosophie. Ils sont originaires de cette partie de l’Afrique comme les éléphants et les singes ; ils se croient nés en Guinée pour être vendus aux Blancs et pour les servir. » Voltaire ("Essai sur les moeurs", Genève, 1755, t.XVI, p.269-270)

« Je suspecte les Nègres et en général les autres espèces humaines d’être naturellement inférieurs à la race blanche. Il n’y a jamais eu de nation civilisée d’une autre couleur que la couleur blanche, ni d’individu illustre par ses actions ou par sa capacité de réflexion... Il n’y a chez eux ni engins manufacturés, ni art, ni science. Sans faire mention de nos colonies, il y a des Nègres esclaves dispersés à travers l’Europe, on n’a jamais découvert chez eux le moindre signe d’intelligence ». David Hume (1711-1776), économiste anglais influent écrivit à son époque (dans "Sur les caractères nationaux, Vol III")

« J’incline à penser que les nègres, et en général toutes les autres espèces d’hommes sont naturellement inférieurs aux blancs. Il n’y eut jamais une nation civilisée d’une couleur de peau autre que blanche, ni même aucun individu éminent, que ce soit dans le domaine de l’action ou de l’esprit. » David Hume (philosophe anglais) (Popkin, 1974)

« La nature n’a doté le nègre d’Afrique d’aucun sentiment qui ne s’élève au-dessus de la niaiserie(...) Les Noirs (...) sont si bavards qu’il faut les séparer et les disperser à coups de bâton ». Emmanuel Kant (1724-1804) (dans "Essai sur les maladies de la tête, Observation sur le sentiment du beau et du sublime, éd. Flammarion, 1990")

« La race nègre est confinée au midi de l’Atlas, son teint est noir, ses cheveux crépus, son crâne comprimé et son nez écrasé ; son museau saillant et ses grosses lèvres la rapprochent manifestement des singes : les peuplades qui la composent sont toujours restées barbares (...) la plus dégradée des races humaines, dont les formes s’approchent le plus de la brute, et dont l’intelligence ne s’est élevée nulle part au point d’arriver à un gouvernement régulier. » Le zoologiste, G. Cuvier (dans "Recherches sur les ossements fossiles, Volume 1, Paris, Deterville, 1812)

« On ne peut se mettre dans l’idée que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. (...) Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous mêmes chrétiens. » Montesquieu (dans "L’esprit des Lois") en 1748 :

« Les Africains, en revanche, ne sont pas encore parvenus à cette reconnaissance de l’universel. Leur nature est le repliement en soi. Ce que nous appelons religion, état, réalité existant en soi et pour soi, valable absolument, tout cela n’existe pas encore pour eux. Les abondantes relations des missionnaires mettent ce fait hors de doute(...) Ce qui caractérise en effet les nègres, c’est précisément que leur conscience n’est pas parvenue à la contemplation d’une objectivité solide, comme par exemple Dieu, la loi, à laquelle puisse adhérer la volonté de l’homme, et par laquelle il puisse parvenir à l’intuition de sa propre essence" et de continuer en disant que l’Afrique est "un monde anhistorique non développé, entièrement prisonnier de l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l’histoire de l’universel » Hegel (dans "La raison dans l’histoire, Paris, Plon, 1965") :

« La nature a fait une race d’ouvrier, c’est la race chinoise (...) une race de travailleur de la terre, c’est le nègre (...) une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. » Ernest Renan (dans "le Discours sur la nation")

« Je suis donc amené à penser, mais ce n’est là qu’un sentiment, que les noirs, qu’ils forment une race distincte ou qu’ils aient subi une séparation due au temps et aux circonstances, sont inférieurs aux blancs quant au corps et à l’esprit » Thomas Jefferson président des USA (in Gossett, 1965, p.44)

« L’égalité des noirs ! Balivernes ! Pendant combien de temps encore, sous le gouvernement d’un Dieu assez grand pour créer et diriger l’univers, y aura-t-il des fripons pour colporter, et des imbéciles pour reprendre, des propos d’une démagogie aussi basse. » Abraham Lincoln, président des USA (in Sinkler, 1972, p.47)

« Le noir africain est guidé par la fantaisie ; l’homme européen est guidé par les coutumes. » Linné (biologiste, systema naturae, 1758)

« Le cerveau du Bochiman mène à celui des Simiadae (les singes). Cela implique une liaison entre le défaut d’intelligence et l’assimilation structurelle. Chaque race d’Homme a sa place, comme les animaux inférieurs » Charles Lyell (fondateur de la géologie scientifique) (in Wilson, 1970)

« Les traits de caractères intellectuel du sauvage … se retrouvent chez l’enfant civilisé. » Cité par Jay Gould, la mal mesure de l’homme, 1983 Herbert Spencer (un Darwiniste)

« Ô Blanc, reprends ton lourd fardeau Mande au loin ta plus forte race Mets en exil tes fils, plutôt, Pour servir ton captif fugace, Afin qu’en lourd harnois il serve La gent sauvage au cœur mouvant, Fraîche conquise, sombre et serve, - Mi-diable, et mi-enfant » Rudyard Kipling (le fardeau du Blanc, 1899) : (traduction Jules Castier)

« Les hommes de couleurs furent, pour la moyenne de tous les tests, en retard d’environ deux ans sur les blancs ; leur infériorité apparut dans tous les tests … » Charles Spearman (éminent spécialiste de l’intelligence ( )) Army mental tests, 1936

« Il faudrait pour la préservation de la race, être attentif à une élimination des êtres moralement inférieurs encore plus sévère qu’elle ne l’est aujourd’hui … nous devons, et nous en avons le droit, nous fier aux meilleurs d’entre nous et les charger de faire la sélection qui déterminera la prospérité ou l’anéantissement de notre peuple » Lorenz (prix Nobel de physiologie de médecine en 1973)

« L’infériorité intellectuelle des noirs est génétique. Le nombre de gènes de l’intelligence chez les Noirs est inférieur à celui des Blancs. » Arthur R. Jensen (généticien dans les années 1970 !)

A demandé à l’académie des sciences américaines « que des recherches soient entreprises pour déterminer l’influence de la forte natalité des Noirs sur la qualité de la population américaine et propose de stériliser ceux qui ont un QI inférieur à 100 » Shockley (prix Nobel de physique 19 ??)

Eugénisme : Science de l’amélioration de la race , qui ne se borne nullement aux questions d’unions judicieuses, mais qui, particulièrement dans le cas de l’homme, s’occupe de toutes les influences susceptibles de donner aux races les mieux douées un plus grand nombre de chances de prévaloir sur les races les moins bonnes. Francis Galton (1883, fondateur de l’eugénisme scientifique)

« Après l’élimination des races inférieures, le premier pas dans la voie de la sélection, c’est l’élimination des anormaux … On va me traiter de monstre parce que je préfère les enfants sains aux enfants tarés … Ce qui fait l’homme c’est l’intelligence. Une masse de chair humaine, sans intelligence, ce n’est rien … » Charles Richet (1850-1935, Prix Nobel de médecine et physiologie 1913, Sélection humaine 1919)

« Aucun gouvernement démocratique ne pourra jamais marcher en Afrique. » Bertrand Russell (1872-1970, mathématicien) (Cité par Paul Johnson, le grand mensonge des intellectuels)

« Les Fangs, que les Français nomment Pahouins, ont envahi ces régions dépeuplées ; ce sont des anthropophages venus de l’intérieur, et que la civilisation n’a encore guère atteints. Sans l’intervention opportune des Européens, ce peuple guerrier aurait dévoré les anciennes tribus du Bas-Ogooué. … parlant des noirs en général …

L’Européen ne saura jamais à quel point est effroyable la vie de ces malheureux qui passent leur temps dans la crainte des sortilèges dirigés contre eux. Seuls, ceux qui ont vu cette misère de près comprennent que c’est un devoir d’humanité d’enseigner aux peuples primitifs une autre conception du monde et de la vie, pour les délivrer de ces croyances funestes. … Quant à l’effort intellectuel que représentent les conquêtes techniques, l’indigène n’est pas capable de l’évaluer. Mais quand il a affaire à un blanc, il sent avec une intuition infaillible si celui-ci est une personnalité, une personnalité morale… le primitif ne connaît que des jugements de valeurs élémentaires … quand il rencontre la bonté unie à la justice et à la véracité, la dignité intérieur derrière la dignité extérieure, il s’incline et reconnaît son maître … » Albert Schweitzer (prix Nobel de la paix, médecin au Gabon, dans ‘A l’orée de la forêt vierge’ 1952)

« Je vous défie de soutenir jusqu’au bout votre thèse qui repose sur l’égalité, la liberté, l’indépendance des races inférieures. Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. » Jules Ferry (1832-1893 ; Débats parlementaires du 28 juillet 1885)

« La colonisation en grand est une nécessité politique tout à fait de premier ordre … La conquête d’un pays de race inférieure par une race supérieure n’a rien de choquant … » Ernest Renan (1823-1892 ; La réforme intellectuelle et morale 1871)

« Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures » Jules Ferry.

« En Afrique les filles foisonnent, mais elles sont toutes aussi malfaisantes et pourries que le liquide fangeux des puits sahariens » Guy de Maupassant.

« Lorsque les Nègres sont échauffés, il se dégage de leur peau une exsudation huileuse et noirâtre qui tache le linge et répand une odeur désagréable. » Grand dictionnaire universel du XIXème siècle au chapitre "Nègre".

Les causes de l’infériorité du nègre : « La principale de ces circonstances est assurément la privation de la lumière du Christ et même de tout reflet de cette lumière, qui a permis à l’Esprit mauvais de s’établir en maître, sur cette terre déshéritée de l’Afrique … Les Noirs sont de temps immémorial livrés sans contrôle à un sensualisme abject, à la cruauté, au mensonge. (…) Les nègres aujourd’hui vivent sous l’influence corruptrice de tant de générations impures qu’il serait étonnant de les trouver aptes à une haute civilisation morale immédiate » J. Teilhard de Chardin (Théologien) La Guinée supérieure et ses missions, Hollande, Keer-Lez-Maastricht, 18888, p.88. (Sa doctrine est enseignée dans les séminaires en Afrique)

« Il me semble voir un Bambara assistant à l’exécution d’un des airs qui lui plaisent. Son visage s’enflamme, ses yeux brillent. Il rit, et sa large bouche montre, étincelante au milieu de sa face ténébreuse, ses dents blanches et aiguës. La jouissance vient … Des sons inarticulés font effort pour sortir de sa gorge, que comprime la passion ; de grosses larmes roulent sur ses joues proéminentes ; encore un moment, il va crier : la musique cesse, il est accablé de fatigue. … Le nègre possède au plus haut degré la faculté sensuelle sans laquelle il n’y a pas d’art possible ; et, d’autre part, l’absence des aptitudes intellectuelles le rend complètement impropre à la culture de l’art, même l’appréciation de ce que cette noble application de l’intelligence des humains peut produire d’élevé. Pour mettre ses facultés en valeurs, il faut qu’il s’allie avec une race différemment douée … » Comte de Gobineau : ( Essai sur l’inégalité des races humaines, livre II, chap. VII, 1er édition 1855 )

« L’achat des nègres aux côtes d’Afrique, pour les transférer et revendre ensuite dans les possessions de l’Amérique, est-il un commerce légitime et peut-on le faire en conscience ? … La formulation de la question dont on vient de parler dépend d’un point de vue principal, il consiste à savoir si on peut légitimement avoir en sa possession des esclaves et les retenir en servitude, En effet, une fois bien prouvé qu’on peut légitimement en avoir et s’en servir : il demeure hors de doute, que l’on peut en acheter et en vendre … A cette dernière question, je réponds que l’on peut licitement avoir des esclaves et s’en servir ; cette possession et ce service ne sont ni contraires à la loi naturelle, ni à la loi Divine écrite, ni même à la loi de l’Évangile. » Bellon de Saint-Quentin, théologien, docteur de la Sorbonne Bellon de Saint-Quentin, Dissertation sur la traite et le commerce des nègres, Paris Hachette (cité par Alphonse Quenum (prêtre catholique béninois) Les Eglises chrétiennes et la traite atlantique du Xve au XIX siècle, ed. Karthala).

« Tout sentiment d’honneur et d’humanité est inconnu à ces barbares...Point de raisonnement chez les nègres, point d’esprit, point d’aptitude à aucune sorte d’étude abstraite...Leur naturel est pervers... » Rousselot de Surgy

« Par le métissage, le sang noir attaquerait en France jusqu’au cœur de la nation en déformant les traits et en brunissant le teint » Deslozières ( Les égarements du Négrophilisme )

« La plus stupide, la plus perverse, la plus sanglante des races humaines », « Aucun progrès, aucune invention, aucun désir de savoir, aucune pitié, aucun sentiment » , « La couleur noire, la couleur des ténèbres est vraiment le signe de leur dépravation ». Michiels (La vie des nègres en Afrique)

- « Condamner un état qui pratique l’esclavage, ce serait condamner le Saint Esprit qui ordonne aux esclaves par la bouche de Saint Paul de demeurer dans leur état, et n’oblige point les maîtres à les affranchir » Bossuet (Avertissement aux protestants)

« Quelle terre que cette Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire qui date du commencement dans la mémoire humaine : L’Afrique n’a pas d’histoire » Victor Hugo (Discours le 18 mai 1879

PS : Concernant les citations de Montesquieu, se reporter à la discussion sur le forum de notre article intitulé « Nos enfants apprennent des insanités à l’école ».

Dans un autre registre, nous pouvons rajouter l’arrogance de Balladur : « Nous avons un devoir moral envers ces peuples… C’EST NOUS QUI LEUR AVONS APPORTE LA CIVILISATION … » Edouard Balladur (1994 au cours d’une émission télévisée … quelques temps après le début des massacres au Rwanda)

Rajoutons aussi cette citation bête d’un nègre bien connu : « L’émotion est nègre et la raison hellène » Senghor


************************************************************************************************** EXTRAITS DU FORUM DE GRIOO http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=1950

. Teilhard de Chardin (Théologien)

Les causes de l’infériorité du nègre :

La principale de ces circonstances est assurément la privation de la lumière du Christ et même de tout reflet de cette lumière, qui a permis à l’Esprit mauvais de s’établir en maître, sur cette terre déshéritée de l’Afrique … Les Noirs sont de temps immémorial livrés sans contrôle à un sensualisme abject, à la cruauté, au mensonge. (…) Les nègres aujourd’hui vivent sous l’influence corruptrice de tant de générations impures qu’il serait étonnant de les trouver aptes à une haute civilisation morale immédiate

J. Teilhard de Chardin, La Guinée supérieure et ses missions, Hollande, Keer-Lez-Maastricht, 18888, p.88.

Sa doctrine est enseignée dans les séminaires en Afrique

Citation:

Comte de Gobineau : ( Essai sur l’inégalité des races humaines, livre II, chap. VII, 1er édition 1855 )

Il me semble voir un Bambara assistant à l’exécution d’un des airs qui lui plaisent. Son visage s’enflamme, ses yeux brillent. Il rit, et sa large bouche montre, étincelante au milieu de sa face ténébreuse, ses dents blanches et aiguës. La jouissance vient … Des sons inarticulés font effort pour sortir de sa gorge, que comprime la passion ; de grosses larmes roulent sur ses joues proéminentes ; encore un moment, il va crier : la musique cesse, il est accablé de fatigue.

… Le nègre possède au plus haut degré la faculté sensuelle sans laquelle il n’y a pas d’art possible ; et, d’autre part, l’absence des aptitudes intellectuelles le rend complètement impropre à la culture de l’art, même l’appréciation de ce que cette noble application de l’intelligence des humains peut produire d’élevé. Pour mettre ses facultés en valeurs, il faut qu’il s’allie avec une race différemment douée …

Citation:

Bellon de Saint-Quentin, théologien, docteur de la Sorbonne

L’achat des nègres aux côtes d’Afrique, pour les transférer et revendre ensuite dans les possessions de l’Amérique, est-il un commerce légitime et peut-on le faire en conscience ?

… La formulation de la question dont on vient de parler dépend d’un point de vue principal, il consiste à savoir si on peut légitimement avoir en sa possession des esclaves et les retenir en servitude, En effet, une fois bien prouvé qu’on peut légitimement en avoir et s’en servir : il demeure hors de doute, que l’on peut en acheter et en vendre …

A cette dernière question, je réponds que l’on peut licitement avoir des esclaves et s’en servir ; cette possession et ce service ne sont ni contraires à la loi naturelle, ni à la loi Divine écrite, ni même à la loi de l’Evangile.

Bellon de Saint-Quentin, Dissertation sur la traite et le commerce des nègres, Paris Hachette

(cité par Alphonse Quenum (prêtre catholique béninois) Les Eglises chrétiennes et la traite atlantique du Xve au XIX siècle, ed. Karthala).

extraits

- Jules Romain de l’Académie française

Je n’accepte la discussion qu’avec des gens qui consentent à faire l’hypothèse suivante : une France ayant sur son sol métropolitain dix millions de Noirs, dont cinq ou six millions dans la vallée de la Garonne. Le préjugé de race n’aurait-il jamais effleuré nos vaillantes populations du Sud-Ouest ? Aucune inquiétude, si la question s’était posée de remettre tous les pouvoirs à ces nègres, fils d’esclaves ? … il m’est arrivé d’avoir en face de moi une rangée d’une vingtaine de Noirs purs … Je ne reprocherai même pas à nos Nègres et Négresses de mâcher du chewing-gum . J’observerai seulement … que ce mouvement a pour effet de mettre les mâchoires bien en valeur et que les évocations qui vous viennent à l’esprit vous ramènent plus près de la forêt équatoriales que de la procession des Panathénées … La race Noire n’a encore donné, ne donnera jamais un Einstein, un Stravinsky, un Gershwin.

(Cité par Aimé Césaire, dans ‘Discours sur le colonialisme’ , Présence Africaine, Paris, 1955)

Citation:

- Le Général Von Trotha

Déclaration faite pendant la guerre contre les peuples de Namibie en mai 1904

Je connais assez les tribus en Afrique. Elles se ressemblent toutes pour penser qu’elles ne céderont qu’à la force. Or, ma politique a toujours été d’exercer celle-ci par le terrorisme brutal, voire par la cruauté. J’anéantis les tribus insurgées dans les flots de sang, car c’est la seule semence pour faire pousser quelque chose de nouveau qui soit stable.

(Cité par Ingold Diener, ‘Apartheid ! la cassure’, Paris, 1986, p. 103

extraits

- Alexis Carrel (Médecin, Biologiste, Sociologue), Prix Nobel de Médecine 1912, dans ‘L’homme, cet inconnu’, Paris, 1935

L’Europe et les Etats-Unis subissent un affaiblissement qualitatif alors que les races africaines et asiatiques, telles que les Arabes, les Indous, les Russes, s’accroissent avec une grande rapidité. (…) La suppression de la sélection naturelle a permis la survie d’êtres dont les tissus et la conscience sont de mauvaise qualité. La race a été affaiblie par la conservation de tels reproducteurs. (…) Le principe démocratique a contribué à l’affaiblissement de la civilisation en empêchant le développement de l’élite dès lors que le faible d’esprit et l’homme de génie ne doivent pas être égaux devant la loi.

Citation:

- Armand de Quatrefages, naturaliste et anthropologue titulaire de la chaire d’anthropologie et d’ethnologie du Muséum national d’histoire naturelle en 1855.

Le Nègre est une monstruosité intellectuelle, en prenant ici le mot dans son acceptation scientifique. Pour le produire, la nature a employé les mêmes moyens que lorsqu’elle enfante ces monstruosités dont nos cabinets offrent de nombreux exemples. (…) Il a suffi pour atteindre ce résultat que certaines parties de l’être s’arrêtassent à un certain degré de leur formation. De là, ces fœtus sans tête ou sans membres, ces enfants qui réalisent la fable de cyclope (…). Eh bien ! Le Nègre est un blanc dont le corps acquiert la forme définitive de l’espèce, mais dont l’intelligence tout entière s’arrête en chemin.

(Cité par Léon Poliakov, ‘Le racisme’, Paris, 1976, p. 79)


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général de Gaulle

« C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l'intégration, si tous les Arabes et les Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées !».

« L’intégration, c’est une entourloupe pour permettre que les musulmans qui sont majoritaires en Algérie à dix contre un, se retrouvent minoritaires dans la République française à un contre cinq. C’est un tour de passe-passe puéril ! On s’imagine qu’on pourra prendre les Algériens avec cet attrape-couillons ? Avez-vous songé que les Arabes se multiplieront par cinq, puis par dix, pendant que la population française restera presque stationnaire ? Il Y aurait deux cents, puis quatre cents députés arabes à Paris ? Vous voyez un président arabe à l’Elysée ? »

« Et puis, Delbecque, vous nous voyez mélangés avec des Musulmans ? Ce sont des gens différents de nous. Vous nous voyez mariant nos filles avec des Arabes ? »

« Sur le plan ethnique, il convient de limiter l’afflux des Méditerranéens et des Orientaux, qui ont depuis un demi-siècle profondément modifié les compositions de la population française. Sans aller jusqu’à utiliser, comme aux Etats-Unis, le système rigide des quotas, il est souhaitable que la priorité soit accordée aux naturalisations nordiques (Belges, Luxembourgeois, Suisses, Hollandais, Danois, Anglais, Allemands, etc.) »

" Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont les Arabes, les Français sont les Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? " (Général de Gaulle, rapporté par Alain Peyrefitte).


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CHIRAC extrait d'un discours tenu le 19 juin 1991: Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs ... Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler... si vous ajoutez le bruit et l'odeur, hé bien le travailleur français sur le palier devient fou. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela...

                                     ****

Pour le moment, tout ça n'est pas bien grave. Il y a un type, Le Pen, que je connais pas et qui n'est probablement pas si méchant qu'on le dit. Il répète certaines choses que nous pensons, un peu plus fort et un peu mieux que nous, en termes plus populaires. Entretien avec Franz-Olivier Giesbert (22 juin 1985)


*************** Citation:

01 - Buffon (1707-1788), Mathématicien, dans « Histoire naturelle »

Le nègre est à l’homme ce que l’âne est au cheval.

Citation:

02 - Gustave Le Bon (1841-1931), dans ‘Psychologie des foules’

Les Juifs n’ont jamais apporté la plus faible contribution à l’édification des connaissance humaines. Jamais il ne dépassèrent cet état de demi-barbarie des peuples qui n’ont pas d’histoire .

Citation:

03 - Alexis de Tocqueville (Abolitionniste !), ‘Œuvres complètes’, tome III, Paris, 1962, P. 105

Quelque respectable que soit la position des Noirs, quelque sainte que doive être à nos yeux leur infortune, qui est notre ouvrage, il serait injuste et imprudent de ne se préoccuper que d’eux seuls. Si les Nègres ont droit à devenir libres, il est incontestable que les colons ont droit à n’être pas ruinés par la liberté des Nègres.

Citation:

04 - Ernest RENAN, « la réforme intellectuelle et morale » (nouvelle citation)

Nous aspirons, non pas à l’égalité, mais à la domination. Le pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. Il ne s’agit pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les amplifier et d’en faire une loi.

Citation:

05 - Vacher Lapouge (nouvelle citation)

Au point de vue sélectionniste, je regarderais comme fâcheux le très grand développement numérique des éléments Jaunes et Noirs qui seraient d’une élimination difficile.

Si toutefois la société future s’organise sur une base dualiste, avec une classe dolicho-blonde dirigeante et une classe de race inférieure confinée dans la main-d’œuvre la plus grossière, il est possible que ce dernier rôle incombe à des éléments Jaunes et Noirs. (…)

Il ne faut pas oublier que l’esclavage n’a rien de plus anormal que la domestication du cheval ou du bœuf.

(Cité par Aimé Césaire, dans ‘Discours sur le colonialisme’ , Présence Africaine, Paris, 1955)

Citation:

06 - C. Darwin, dans ‘La descendance de l’homme’, (nouvelle citation)

Quiconque a vu un sauvage dans son pays natal n’éprouvera aucune honte à reconnaître que le sang de quelque être inférieur coule dans ses veines.

Citation:

07 - Tomas Ortiz (Prêtre Dominicain)

Parlant des indiens d’Amérique au Conseil des Indes …

Ils mangent de la chair humaine dans la terre ferme. Ils sont sodomites plus que n’importe quelle autre nation. Il n’y a pas de justice chez eux.

Ils sont tout nus. Ils ne respectent ni l’amour ni la virginité. Ils sont stupides et étourdis. Ils ne respectent pas la vérité sauf quand elle leur profite. Ils sont inconstants. (…)

Ils ne pratiquent aucun des arts, aucune des industries humaines. Quand on leur apprend les mystères de la religion, ils disent que ces choses conviennent aux Castillans, mais qu’elles ne valent rien pour eux et qu’ils ne veulent pas changer leur coutumes. (…)

Plus ils avancent en âge, moins ils s’améliorent. (…)

Aussi puis-je affirmer que Dieu n’a jamais créé de race plus remplie de vices et de bestialités, sans aucun mélange de bonté et de culture. (…)

Les indiens sont plus bêtes que des ânes, et ne veulent en quoi que ce soit prendre de la peine.

(Cité par Tzvetan Todorov, ‘La conquête de l’Amérique’, Paris, 1982, p. 156-157)

Citation:

08 - Eugène Augeard, ‘La traite des Noirs avant 1790 au point de vue du commerce nantais’, Paris, 1901, P. 12

Retracer l’histoire de la traite des Noirs, c’est donc retracer l’histoire d’une des pages les plus brillantes de notre histoire commerciale.

Citation:

09 - Napoléon Bonaparte, Empereur des Français

Dans son ‘Histoire du Consulat et de l’Empire’, Thibaudeau donne le récit de la séance du Conseil d’Etat du 21 ventôse an XI (12 mars 1803).

Piqué par l’hostilité manifestée par Truguet à l’égard des colons des îles (hostilité fondée sur l’ anglophilie des colons qui avaient préféré leurs propriétés à leur patrie), Bonaparte s’emporte :

« On suppose que les colons sont pour les Anglais ; mais je peux vous assurer qu’à la Martinique il y a de très bons citoyens. Les partisans des anglais y sont connus. Ils y sont peu nombreux …

On ne veut voir que des partisans des Anglais dans nos colonies, pour avoir le prétexte de les opprimer.

Eh bien ! Monsieur Truguet, si vous étiez venu en Egypte nous prêcher la liberté des Noirs ou des Arabes, nous vous eussions pendu au plus haut d’un mât.

On a livré tous les Blancs à la férocité des Noirs, et on ne veut pas même que les victimes soient mécontentes.

Eh bien ! Si j’avais été à la Martinique, j’aurais été pour les Anglais, parce qu’avant tout il faut sauver sa vie.

Je suis pour les Blancs parce que je suis Blanc. Je n’en ai pas d’autre raison et celle-là est la bonne ».

(Cité par Aimé Césaire, ‘Toussaint Louverture, la Révolution française et le problème colonial’, Paris, 1981, p.319-320)

Citation:

10 - C. Darwin, dans ‘Voyage d’un naturaliste autour du monde’, (nouvelle citation)

Ces malheureux sauvages ont la taille rabougrie, le visage hideux, couvert de peinture blanche, la peau sale et graisseuse, les cheveux mêlés, la voix discordante et les gestes violents. Quand on voit ces hommes, c’est à peine si l’on peut croire que ce soient des créatures humaines … On se demande souvent quelles jouissances peut procurer la vie à quelques-uns des animaux inférieur ; on pourrait se faire la même question, et avec beaucoup plus de raison, relativement à ces sauvages.

Citation:

11 - Jules Romain de l’Académie française

Je n’accepte la discussion qu’avec des gens qui consentent à faire l’hypothèse suivante : une France ayant sur son sol métropolitain dix millions de Noirs, dont cinq ou six millions dans la vallée de la Garonne. Le préjugé de race n’aurait-il jamais effleuré nos vaillantes populations du Sud-Ouest ? Aucune inquiétude, si la question s’était posée de remettre tous les pouvoirs à ces nègres, fils d’esclaves ? … il m’est arrivé d’avoir en face de moi une rangée d’une vingtaine de Noirs purs … Je ne reprocherai même pas à nos Nègres et Négresses de mâcher du chewing-gum . J’observerai seulement … que ce mouvement a pour effet de mettre les mâchoires bien en valeur et que les évocations qui vous viennent à l’esprit vous ramènent plus près de la forêt équatoriales que de la procession des Panathénées … La race Noire n’a encore donné, ne donnera jamais un Einstein, un Stravinsky, un Gershwin.

(Cité par Aimé Césaire, dans ‘Discours sur le colonialisme’ , Présence Africaine, Paris, 1955)

Citation:

12 - Le Général Von Trotha

Déclaration faite pendant la guerre contre les peuples de Namibie en mai 1904

Je connais assez les tribus en Afrique. Elles se ressemblent toutes pour penser qu’elles ne céderont qu’à la force. Or, ma politique a toujours été d’exercer celle-ci par le terrorisme brutal, voire par la cruauté. J’anéantis les tribus insurgées dans les flots de sang, car c’est la seule semence pour faire pousser quelque chose de nouveau qui soit stable.

(Cité par Ingold Diener, ‘Apartheid ! la cassure’, Paris, 1986, p. 103)

Citation:

13 - Oviédo, Historien

Parlant des indiens d’Amérique

Dieu les détruira prochainement. (…) Satan est maintenant expulsé de cette île ; toute son influence a disparu maintenant que la majorité des indiens sont morts. (…) Qui niera qu’user de la poudre contre les païens, c’est offrir de l’encens à Notre-Seigneur ?

(Cité par Tzvetan Todorov, ‘La conquête de l’Amérique’, Paris, 1982, p. 156-157)

Citation:

14 - Eugène Fischer (biologiste, président du Congrès international de génétique en 1929),

Parlant des peuples de Namibie en 1908 :

On ne doit laisser vivre les hottentots et les populations bâtardes du Sud-Ouest africain allemand que dans la mesure où ils se rendraient utiles par leur travail.

Parlant des juifs :

Les tendances morales et toute l’activité des juifs bolcheviques décèlent une mentalité si monstrueuse que l’on ne peut plus parler que d’infériorité et d’êtres d’une autre espèce que la nôtre.

(Cité par Rosa Amélia Plumelle-Uribe, ‘La férocité Blanche’, Ed. Albin Michel, Paris, 2001)

Citation:

15 - Alexis Carrel (Médecin, Biologiste, Sociologue), Prix Nobel de Médecine 1912, dans ‘L’homme, cet inconnu’, Paris, 1935

L’Europe et les Etats-Unis subissent un affaiblissement qualitatif alors que les races africaines et asiatiques, telles que les Arabes, les Indous, les Russes, s’accroissent avec une grande rapidité. (…) La suppression de la sélection naturelle a permis la survie d’êtres dont les tissus et la conscience sont de mauvaise qualité. La race a été affaiblie par la conservation de tels reproducteurs. (…) Le principe démocratique a contribué à l’affaiblissement de la civilisation en empêchant le développement de l’élite dès lors que le faible d’esprit et l’homme de génie ne doivent pas être égaux devant la loi.

Citation:

16 - Armand de Quatrefages, naturaliste et anthropologue titulaire de la chaire d’anthropologie et d’ethnologie du Muséum national d’histoire naturelle en 1855.

Le Nègre est une monstruosité intellectuelle, en prenant ici le mot dans son acceptation scientifique. Pour le produire, la nature a employé les mêmes moyens que lorsqu’elle enfante ces monstruosités dont nos cabinets offrent de nombreux exemples. (…) Il a suffi pour atteindre ce résultat que certaines parties de l’être s’arrêtassent à un certain degré de leur formation. De là, ces fœtus sans tête ou sans membres, ces enfants qui réalisent la fable de cyclope (…). Eh bien ! Le Nègre est un blanc dont le corps acquiert la forme définitive de l’espèce, mais dont l’intelligence tout entière s’arrête en chemin.

(Cité par Léon Poliakov, ‘Le racisme’, Paris, 1976, p. 79)

Citation:

17 - M.C. Weiler, RABBIN sud-africain en juillet 1953. Déclaration faite pendant la huitième conférence internationale de l’Union mondiale du judaïsme progressiste qui eut lieu en juillet 1953 à Londres.

Les Juifs en tant que communauté ont décidé de ne pas prendre position sur la ségrégation antinoire, parce qu’ils sont encore engagés dans le soutien des juifs des autres pays. Les juifs d’Afrique du Sud ont fait plus pour Israël qu’aucun autre groupe. La communauté ne peut pas demander au gouvernement sud-africain la permission de transférer des fonds et des marchandises, et dans le même temps critiquer la politique de ce gouvernement.

(Cité par Document de l’ONU, ‘n°5/77’, p. 7)

Citation:

18 - Julian Sorell Huxley (Directeur de l’UNESCO de 1946 à 1948) Disait en 1941 …

Les Nègres authentiques ont une intelligence héréditairement inférieur à celle des Blancs.

(Cité par Rosa Amélia Plumelle-Uribe, ‘La férocité Blanche’, Ed. Albin Michel, Paris, 2001 p. 238)

Citation:

19 - Professeur Abraham Grand RABBIN d’Afrique du Sud en 1966.

parlant de Hendrik Frensch Verwoerd anti-sémite pronazi , Premier ministre sud-africain de 1958 à 1966.

Le Professeur Abrahams fit l’éloge funèbre du Premier ministre sud-africain Verwoerd en octobre 1966, il le présenta comme un homme sincère, d’une profonde intégrité, un homme dont la conscience morale avait inspirée toute sa politique, et qui fut le premier à avoir donné à l’apartheid un fondement moral.

(Cité par Abdelkader Benabdallah, ‘Israël et les peuples Noirs’, Québec, 1979, p. 73)

Citation:

20 - Victor Courtet de l’Isle auteur de ‘Science politique fondée sur la science de l’homme’

Selon moi, l’émancipation des races inférieures n’aura jamais pour effet de les mettre sur un pied complet d’égalité avec les races supérieures ; et c’est par la prévision de l’inégalité qui pèsera toujours sur les premières, que je crois que le législateur doit d’avance porter ses vues, non pas en deçà de l’abolition, mais au delà.

(Cité par Jean Boissel, ‘Victor Courtet, premier théoricien de la hiérarchie des races’, Paris, 1972, p. 157)

Citation:

21 - Jules Ferry, colonialiste français, (nouvelle citation) Au cours d’un débat parlementaire sur la mission coloniale de la France, Jules Ferry dit :

A l’évidence, la déclaration des droits de l’homme n’a pas été écrite pour les Noirs d’Afrique équatoriale.

(Journal officiel, 29 juillet 1885, Discours et opinions.)

Citation:

22 - Saint-Simon (1675-1755), écrivain français

Les Noirs vivaient à un stade de civilisation inférieur parce qu’ils étaient biologiquement inférieurs aux blancs.

(Cité par William Cohen, ‘Français et Africains’, Paris, 1981, p. 298)

Citation:

23 - Ch. Richet (1850-1935) Prix Nobel de médecine 1913, (nouvelle citation)

Nous créerons parmi les races qui peuplent la terre une véritable aristocratie, celle des Blancs, non mélangés avec les détestables éléments ethniques que l’Asie et l’Afrique introduisent parmi nous.

( Cité par Michel Girod, ‘Penser le racisme, de la responsabilité des scientifiques’, Calmann-Lévy, Paris, 2004 ).

Citation:

24 - Moshe Feiglin, Israélien immigrant en provenance des Etats-Unis admirateur d’Hitler et leader du mouvement Zo Artsenou.

Le 8 décembre 1995 dans un interview accordé au quotidien israélien Haaretz il dit :

Parlant d’Hitler :

Le nazisme a fait progresser l’Allemagne de la décadence à une étape fantastique du point de vue physique et idéologique. La jeunesse, rebut de la société, est devenue correcte et organisée, et l’Allemagne s’est dotée d’un régime exemplaire d’ordre public. Hitler aimait la bonne musique, il dessinait. Et on ne peut pas parler d’une bande de voyous.

Parlant des Palestiniens et des Noirs :

Le peuple Palestinien n’existe pas : ce n’est qu’un groupe de gens parlant l’arabe, qui s’imagine brusquement être un peuple. Ce ne sont que des parasites, des gens inférieurs. Chez les Africains non plus, il n’y a pas de peuples, il y a seulement des tribus.

Citation:

25 - Richard Marienstras, professeur émérite de l’Université Paris VII.

Le 21 mars 1998 sur la radio France-Culture, Alain Finkielkraut animateur de l’émission ‘Répliques’ recevait Tzvetan Todorov, directeur de recherche au CNRS, et Richard Marienstras. L’objet de la rencontre était un article Todorov publié dans la revue les ‘Les Temps modernes’. Il avait exprimé quelques réserves concernant la création du musée de l’Holocauste à Washington. Le professeur Marienstras, hostile aux arguments de Todorov insista sur l’importance de transmettre à la jeunesse nord-américaine la mémoire de l’Holocauste. Après avoir justifier son scepticisme quant aux vertus pédagogiques du fameux musée,

Todorov dit : si l’on voulait vraiment faire œuvre pédagogique auprès de la jeunesse, il aurait fallu créer un musée de la destruction des Indiens ou de l’Esclavage des Noirs parce que, dans ces crimes, les Etats-Unis sont profondément impliqués.

Réponse de Marienstras : Il est surréaliste de demander un monument pareil aux Etats-Unis. Cela serait comme demander à la France un monument à la guerre d’Algérie.

Todorov lui demanda alors : Pourquoi exige-t-on de l’Allemagne un monument sur la Shoa ?

Réponse de Marienstras : Ah non, l’Allemagne ne peut pas survivre à la méconnaissance de l’Holocauste. (…) Mais enfin, les Noirs peuvent, s’ils le veulent, ou les Indiens aussi, faire quelque chose comme ça, car après tout il y en a parmi eux qui sont devenus riches.

(Cité par Rosa Amélia Plumelle-Uribe, ‘La férocité Blanche’, Ed. Albin Michel, Paris, 2001 p. 303)

Citation:

26 - Abba Eban (né en Afrique du Sud), ministre des Affaires étrangères d’Israël en 1974.

Déclaration faite devant la presse en 1974.

Il y a quelques semaines, était publiée en Grande-Bretagne une étude du professeur Baker qui, entre autres choses, comparait l’histoire des Juifs et des Noirs aux Etats-Unis, pour montrer les différences que représente le développement – dans des conditions semblables – de races différentes du point de vue de l’intelligence et d’autres caractères, rapporte Benabdallah.

La question soulevée est de savoir si l’infériorité des Noirs est le résultat des conditions difficiles qu’ils ont connues pendant des générations (malnutrition chronique, etc.) ou si elle en est la cause.

En dépit des objections faites par les milieux progressistes, qui qualifient de telles études de ‘racistes’, il semble bien qu’il existe une différence héréditaire entre le niveau intellectuel d’une personne dont le père vivait dans la jungle et celui d’une personne dont les ancêtres étaient rabbins.

(Cité par Abdelkader Benabdallah, ‘Israël et les peuples Noirs’, Québec, 1979, p. 76-77)
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MONTESQUIEU DECORTIQUE PAR SALA-MOLINS

Il me semble historiquement acquis que les considerations plus ou moins critiques sur l’esclavage restent fragmentaires et anodines en France jusqu’au beau milieu du XVIIIe Siecle. Avec Montesquieu tout change. L’Esprit des lois porte un coup fatal aux laborieuses disquisitions philosophico-theologiques sur l’esclavage, qui jusque-la tenaient lieu d’anatheme definitif. La pensee accomplit un saut qualitatif tres considerable: tel que le retour en arriere semblerait incomprehensible et, pour tout dire, theoriquement irrealisable. L’historiographie chante les louanges de celui qui ose enfin condamner sans appel, apres analyse sans concessions, la pratique multiseculaire et universelle de l’esclavage. Montesquieu consacre tout le livre 15e de son ouvrage monumental a cette question. Il analyse les diverses origines du «droit de l’esclavage», et nous raconte qu’il y demolit une a une les argumentations qui lui donnerent jadis et lui gardaient encore quelque legitimite. Theoriquement, l’immonde institution s’ecroule apres que Montesquieu en eut a jamais secoue l’assise rationnelle. On nous chante la une bien belle chanson, dont l’auteur de l’Esprit des lois nous donne la ritournelle tout au debut du chapitre 8 de ce livre 15. Voyons-en l’intitule: «Inutilite de l’esclavage parmi nous». Et la premiere phrase :«Il faut donc borner la servitude naturelle a de certains pays particuliers de la terre». Faut il vraiment s’attarder sur le sens de «borner» et sur l’etendue geographique ou juridictionnelle de «parmi nous»? Il le faut, car l’ensemble du livre 15 est riche en references aux pratiques esclavagistes de toutes les contrees et de toutes les periodes. On nous y cause des Chinois et des Arabes, des Hongrois et des Allemands, des Espagnols et des Africains, des Indo-Americains et des Russes, et des Grecs et des Romains; et des pratiques esclavagistes de tous ces assassins, et des grandeurs et des miseres de leurs lois pour chacun d’eux, la condition d’esclave. Les Turcs y sont a l’honneur. Les Wisigoths retiennent l’attention de Montesquieu tout autant que les Siciliens ou les Atheniens. Antoine y cotoie Moise, Tacite y donne la replique a Plutarque et Justinien a Aristote. Des esclaves partout. Partout des balancements juridiques pour s’en arranger ou s’en debarasser. Pas de doute, Montesquieu ferraille avec l’univers entier et avec toute l’histoire. Mais chemin, faisant, que de concessions a la theorie des climats, dont il est un ardent defenseur---le climat: la ritournelle de la chanson! Et au travers de cette histoire, que d’etats d’ame quant a la necessite d’en finir vraiment (et non seulement pour l’elegance du syllogisme) avec une institution a laquelle la France offre, belle premiere dans la modernite, l’inviolabla rempart d’un Code! Seulement voilà: Il est inutile, autant prevenir le lecteur tout de suite, de chercher dans ce livre (ou dans la totalite de l’Esprit des lois) la moindre reference au Code Noir. Inutile d’y chercher le moindre rappel de tel ou tel edit royal (il y en eut en prodigieuse quantite) concernant la traite ou l’esclavage. Pas une ligne. Le Code Noir version 1685 ou refonte 1724, Montesquieu ne connaît pas. On le trouve pourtant dans les boutiques a livres des 1713. Monseigneur n’ignore rien des lois de partout, dont il a «pose les principes», dont il raconte des details pour mieux en faire sentir la certitude, sans bien sur les donner tous pour ne pas au lecteur un mortel ennui. Mais il ne semble pas savoir que le Code Noir existe. Et l’ignorant, il ne peut l’evoquer, c’est humain, ni au chapitre des «principes» ni a celui des «details» remarquables. Il sait qu’il ya des esclaves aux Antilles et en Louisiane. Il ressource dans les textes fondateurs les diverses manifestations historiques de l’esclavage ou les diverses implantations territoriales par le vaste monde de cette chose-la. Pas une note au celebre chapitre 5 du livre 15 («De l’esclavages des negres») pour permettre au lecteur exigeant de faire en connaissance de cause la part de l’ironie, celle de la critique et, pourquoi pas, celle de la complaisance amusee dans cette tirade scandaleusement courte dont les derniers mots n’evoquent pas, comme partout ailleurs dans cette œuvre, la grandeur de la loi et de la justice, supremes remedes a tous les chancres de l’humanite, mais l’humiliante viscosite de la «misericode» et de la «pitie» Rappelle t’il la celebre histoire des celebres scrupules du sage et pieux Louis XIII a autoriser la traite? Il renvoie a Labat. Lequel Labat parle du Code Noir et le transcrit, sans que Montesquieu fasse mine de l’avoir remarque. Parle t’il du «pecule» qui serait propriete de l’esclave dans l’hypothese ou quelqu’un viendrait lui meme sa propre qualite de citoyen, ce qui est «un acte d’une telle extravagance, qu’on ne peut pas les supposer dans un homme»? Il montre l’incongruence juridique de pareille formule; il rappelle, pour illustrer l’expression «vendre sa qualite de citoyen», l’esclavage «etabli dans nos colonies» sans prendre la peine de s’arreter sur deux details de rien du tout: que «dans nos colonies» il n’ya pas de gens qui vendent leur qualite de citoyen, et que le Code Noir interdit a notre esclave de la-bas la possession d’un pecule. On a beau chercher chez Montesquieu une allusion a la forme typique de l’esclavage afro-antillais. L’«achat» a un «proprietaire» africain, roi ou pas, de ces esclaves, et le transfert de ces biens meubles d’un proprietaire a un autre sans la moindre invocation a je ne sais quel stade de la transaction ni du droit de guerre ni du droit d’occupation: vous n’en trouverez pas d’indices dans cette longue meditation. Et le tour est fait, completement, de la presence des preoccupations afro-antillaises de Monseigneur: le Code Noir occulte en citant Labat, neglige en parlant du pecule. Mais poursuivons. «Il ya des pays ou la chaleur enerve le corps et affaiblit si fort le courage que les hommes ne sont portes a un devoir penible que par la crainte du chatiment: l’esclavage y choque donc moins la raison» Aristote ne parle t’il pas de l’existence «d’esclaves par nature»? Ce qu’il dit «ne le prouve guere». Mais «je crois que s’il y en a de tels, ce sont ceux dont je viens de parler» L’ «esclavage est contre la nature, quoique dans certains pays il soit fonde sur une raison naturelle»…Lumineux. Il ya donc des endroits sur terre ou la raison n’est ni raisonnable ni naturelle, ou la nature n’est ni naturelle ni raisonnable. On s’en arrange. Et a l’occasion on y chasse. La nature chretienne du continent le veut, a moins que ce ne soit la chretiente naturelle du territoire qui l’exige. Ailleurs? Dieu a pourvu pour ailleurs les soleils d’ailleurs, lui qui nous a garde pour nous seuls, paternel, la douce chaleur du notre. Proposons un resume provisoire de tout cela: «misericorde et pitie» pour les «negres» esclaves que nous avons l’outrecuidance un rien paienne de considerer comme des sous-hommes. Avant d’aller oter «abus et dangers», il nous reste encore au moins deux choses a faire. La premiere: nous bien persuader que nous oterons abus et dangers pour maintenir l’institution de l’esclavage sous l’emprise de la loi(«Ce que les lois doivent faire par rapport a l’esclavage», ecrit elegamment Montesquieu), ce qui semblerait, a premiere vue, contredire les condamnations peremptoires de l’esclavage qu’on nous prie depuis toujous de savoir lire dans L’Esprit des lois….etc….etc…. Il semble bien que cette «ilotie…. Contre la nature des choses» ne soit pas sensiblement differente de la forme d’esclavage que codifie le Code Noir. Montesquieu ne suggere aucunement le rapprochement. Et c’est juste apres ce rappel de l’iniquite lacedemonienne qu’il entreprend de montrer comment les lois civiles peuvent conserver a l’esclavage sa rigueur, en prenant garde d’en «oter d’un cote les abus, et de l’autre les dangers»"

Maintenant, on doit arreter de s’emouvoir. Trois comportements du corps social francais semblent «pleins de philosophie de debordants d’enseignements», comme disaient les lettres du Moyen Age. Il codifie l’esclavage. Il supporte cette codification, l’aime, en critique l’inadequation seulement, tantot par son excessive rigueur, tantot par sa douceur excessive, il oublie enfin que le Code Noir ait jamais existe. Il ya en France, des gens tres cultive, des universitaires, des professionnels de l’histoire et de la philosophie, de l’edition et de la presse d’opinion, ou l’on sait son Hegel par cœur, par cœur la declaration des droits de l’homme et du citoyen et tant d’autres choses, ou l’on exalte les splendeurs des Lumieres. Dans ce monde, le Code Noir on n’en a jamais entendu parler. La traite et l’esclavage, on sait. Son abolition en 1794, aussi. Sa restauration en 1802, deja moins. Mais de l’existence d’une codification specifique de ce qu’on abolit, puis restaure, pas de traces dans le commun des esprits. Ne se souviennent tout compte fait, que ceux dont la traite et l’esclavage sont au programme precis de leurs recherches historiques ou juridiques. Il faut donc qu’on sache, qu’on puisse enfin choisir entre l’ignorance tout court et l’ignorance coupable en proposant de nouveau une place au Code Noir, a l'esclavage et a l'exploitation des Negres, du racisme et surtout de sa theorisation dans la galerie des reperes, et permettre au petit francais, au francais moyen, a la menagere de moins de 50 ans, etc… de connaître ce qu’a ete la periode esclavagiste, comment s’est batie la fortune de son pays, et on verra ce qui en decoulera


***************************************************************************************************** SOURCE http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=100&var_recherche=missionnaire

Le véritable rôle des missionnaires à l’époque coloniale. LES MISSIONNAIRES ONT-ILS VRAIMENT ÉVANGÉLISÉ LES NÈGRES OU ONT-IL TOUT SIMPLEMENT SERVI LES INTÉRÊTS DES PUISSANCES COLONIALES ?

Pour nous faire une idée du rôle des missionnaires à l’époque coloniale, penchons nous sur la déclaration faite en 1920 par Monsieur Jules Renquin, Ministre des colonies de Belgique au Congo-Belge.

Celle-ci fut son allocution de bienvenue aux missionnaires arrivés en Afrique à cette date :

"Révérends pères et chers compatriotes, Soyez les bienvenus dans notre seconde patrie, le Congo-Belge.

La tâche que vous êtes conviés à y accomplir est très délicate et demande beaucoup de tact. Prêtres, vous venez certes pour évangéliser. Mais cette évangélisation doit s’inspirer de notre grand principe : tout avant tout pour les intérêts de la métropole (la Belgique).

Le but essentiel de votre mission n’est donc point d’apprendre aux noirs à connaître Dieu. Ils le connaissent déjà. Ils parlent et se soumettent à un Nzambé ou un Nvindi-Mukulu et que sais-je encore. Ils savent que tuer, voler, calomnier, injurier est mauvais.

Ayez le courage de l’avouer, vous ne venez donc pas leur apprendre ce qu’ils savent déjà. Votre rôle consiste, essentiellement, à faciliter la tâche aux administratifs et aux industriels. C’est donc dire que vous interpréterez l’évangile de la façon qui sert le mieux nos intérêts dans cette partie du monde.

CATHECHISME COLONIAL

Pour ce faire, vous veillerez entre autres à :

. Désintéresser nos sauvages des richesses matérielles dont regorgent leur sol et sous-sol, pour éviter que s’intéressant, ils ne nous fassent une concurrence meurtrière et rêvent un jour à nous déloger. Votre connaissance de l’évangile vous permettra de trouver facilement des textes qui recommandent et font aimer la pauvreté. Exemple : "Heureux sont les pauvres, car le royaume des cieux est à eux" et "Il est plus difficile pour un riche d’entrer au ciel qu’à un chameau d’entrer par le trou d’une aiguille". Vous ferez donc tout pour que ces Nègres aient peur de s’enrichir pour mériter le ciel.

. Les contenir pour éviter qu’il ne se révoltent. Les administratifs ainsi que les industriels se verront obligés de temps en temps, pour se faire craindre, de recourir à la violence (injurier, battre...). Il ne faudrait pas que les Nègres ripostent ou nourrissent des sentiments de vengeance. Pour cela, vous leur enseignerez de tout supporter. Vous commenterez et les inviterez à suivre l’exemple de tous les saints qui ont tendu la deuxième joue, qui ont pardonné les offenses, qui ont reçu sans tressaillir les crachats et les insultes.

. Les détacher et les faire mépriser tout ce qui pourrait leur donner du courage de nous affronter. Je songe ici spécialement à leurs nombreux fétiches de guerre qu’ils prétendent les rendre invulnérables. Etant donné que les vieux n’entendraient point les abandonner, car ils vont bientôt disparaître, votre action doit porter essentiellement sur les jeunes.

. Insister particulièrement sur la soumission et l’obéissance aveugles. Cette vertu se pratique mieux quand il y a absence d’esprit critique. Onc évitez de développer l’esprit critique dans vos écoles. Apprenez-leur à croire et non à raisonner. Instituez pour eux un système de confession qui fera de vous de bons détectives pour dénoncer tout noir ayant une prise de conscience et qui revendiquerait l’indépendance nationale.

. Enseignez-leur une doctrine dont vous ne mettrez pas vous même les principes en pratique. Et s’ils vous demandaient pourquoi vous comportez-vous contrairement à ce que vous prêchez, répondez leur que "vous les noirs, suivez ce que nous vous disons et non ce que nus faisons". Et s’ils répliquaient en vous faisant remarquer qu’une foi sans pratique est une foi morte, fâchez-vous et répondez "heureux ceux qui croient sans protester".

Missionnaire avec escorte . Dites-leur que leurs statuettes sont l’œuvre de Satan. Confisquez-les et allez remplir nos musées (...) Faites oublier aux noirs leurs ancêtres.

. Ne présentez jamais une chaise à un noir qui vient vous voir (...) Ne l’invitez jamais à dîner même s’il vous tue une poule chaque fois que vous arrivez chez lui. Ne jamais dire "vous" à un noir, car il se croirait l’égal du blanc.

. Considérez tous les noirs comme des petits enfants (...) exiger qu’il vous appellent tous "mon père" (...).

Ce sont là, Cher compatriotes, quelques-uns des principes que vous appliquerez sans faille. Vous en trouverez beaucoup d’autres dans des livres et textes qui vous seront remis à la fin de cette séance. Le Roi attache beaucoup d’importance à votre mission.

Aussi a-t-il décidé de faire tout pour vous la faciliter. Vous jouirez de la très grande protection des administratifs.

Vous aurez de l’argent pour vos œuvres évangéliques et vos déplacements".

Tout est dit !


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 SOURCE http://www.grioo.com/info5179.html#

Montesquieu ou l'ironie au second degré Un grioonaute se penche cette semaine sur l'ironie qui serait, d'après certains, contenue dans le chapitre V du fameux "De l'esprit des lois" de Montesquieu dans lequel il aborde l'esclavage. Ironique? Raciste? Kahmoriz Piankhy se livre à une analyse textuelle Par Kahmoriz Piankhy

© http://bwveck.de

Montesquieu, à l'instar de Voltaire, bénéficie d'une aura internationale sans faille au titre de son dévouement aux causes des oppressés et des faibles. Au point où quelques sophistes célébrant les Lumières de façon dévote et aveugle n'admettent aucune contestation, aucun questionnement sur ces postulats. C'est bien là le comble de l'ironie : les partisans des Lumières, qui chérissent tant ces penseurs libres et courageux du 18ème siècle - et il faut reconnaître le courage de ces derniers - refusent aujourd'hui qu'un regard critique soit porté sur cette période. La moindre demande de relativisation des qualités humanistes, et surtout, de l'universalisme supposé de tous ces philosophes est perçue comme une atteinte à l'orgueil national.

Voltaire clamait « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrais pour que vous puissiez le dire ». Ses partisans, de nos jours, affirment quant à eux : « Je ne suis pas d'accord avec vous, ce qui en soi justifie pleinement que vous n'ayez point la parole pour remettre en cause une pensée qui se trouve être, non plus dans le camps de la contestation, mais dans celui du discours dominant ». Belle mentalité que voilà !

Pourtant, loin de se conformer à ce terrorisme intellectuel qui désire proscrire l'exercice intellectuel de la critique à l'endroit de ceux qui ont pourtant libéré ce même droit à la critique, beaucoup d'historiens n'hésitent pas un seul instant à forer dans le sens d'une ambiguïté réelle de ce siècle vis-à-vis du racisme contre les Noirs. Pour l'historien William B. Cohen les choses sont claires : « le XIX ème siècle n'inventa pas le racisme scientifique : il ne fît que développer les idées émises par le siècle (des Lumières) qui l'avait précédé » (1)

Depuis bien longtemps, courent les bruits les plus contradictoires sur le compte de Montesquieu à qui la rumeur prêtait une détestation telle de la traite et de l'esclavage des Noirs qu'il dut utiliser un ton sarcastique pour le condamner fermement dans « De l'esprit des lois ». La pugnacité et l'assurance des disciples inconditionnels des Lumières se sont très vite attachées à présenter le fameux texte de Charles-Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu comme étant l'un des fleurons de la position officielle des philosophes des Lumières contre l'esclavage. La preuve était là : Voltaire était une mère Térésa anti-esclavagiste et Montesquieu, la bonté humaniste même, serait un admirable héros de la défense des Noirs. On omettra « juste » de dire que le premier était un négrophobe totalement hystérique ; ceci expliquant pourquoi on préfère largement évoquer le Voltaire politiquement correct de « Candide » alors que le Voltaire raciste et haineux de « Essais sur les moeurs », où il décrète le Noir irréductible à autre chose qu'à un demi-singe débile et laid, est lui totalement oublié. Passons.

Voici donc le texte polémique intégral du chapitre V - Livre XV de « De l'esprit des lois » (2) :

« Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :

Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique pour s'en servir à défricher tant de terres.

Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.

Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu'il est presque impossible de les plaindre.

On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout bonne, dans un corps tout noir. Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui constitue l'essence de l'humanité, que les peuples d'Asie qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu'ils ont avec nous d'une façon plus marquée.

On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d'une si grande conséquence qu'ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.

Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui, chez des nations policées, est d'une si grande conséquence.

Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.

De petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Africains. Car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ? »

Montesquieu, "De l'esprit des lois", Chapitre V

« L’esprit des lois » © http://spencer.lib.ku.edu

Et à cela rien ne résiste : une simple recherche sur votre moteur de recherche habituel avec la phrase « Montesquieu + de l'esclavage des nègres » donne une vision effrayante mais toutefois très précise du formatage de la pensée dans ce domaine. Mais que cherche t-il réellement à dire dans son texte et, plus généralement, dans de « De l'esprit des lois » ?

Le livre XV de « De l'esprit des lois » - qui est celui qui évoque le plus l'esclavage - commence à intriguer dès les premières lignes du sous-titre : « Comment les lois de l'esclavage ont du rapport avec la nature du climat ». Puis, au fil de la lecture, on semble reconnaître le Montesquieu tant encensé pour son courage intellectuel, son empathie et son abnégation, lorsqu'il affirme que l'esclavage « n'est utile ni au maître ni à l'esclave ; à celui-ci parce qu'il ne peut rien faire par vertu ; à celui-là, parce qu'il contracte avec les esclaves toutes sortes de mauvaises habitudes, qu'il s'accoutume insensiblement à manquer à toutes les vertus morales, qu'il devient fier prompt, dur, colère, voluptueux, cruel ». ( Livre XV, Chapitre I )

Mais l'on déchante au moment où l'on comprend la profondeur réelle du raisonnement qui vient juste après cette citation qui annonçait pourtant les meilleures intentions :

Montesquieu © http://www.ymca-coll.edu.hk/history/

« Dans les pays despotiques, où l'on est déjà fous d'esclavage politique, l'esclavage civil est plus tolérable qu'ailleurs. Chacun y doit être assez content d'y avoir la subsistance et la vie. Ainsi la condition de l'esclave n'y est guère plus à charge que la condition de sujet. Mais dans un gouvernement monarchique (...) il ne faut point d'esclaves. » ( XV, I )

Tout le réel de la pensée de Montesquieu se réduit en effet à cela : l'esclavage dans les pays « despotiques », quoiqu'il ne soit pas très moral, n'en demeure pas moins acceptable et compréhensible alors que rien ne le justifie dans les monarchies du nord. Il utilisera ainsi sa « théorie des climats » pour expliciter chacun de ces points de vue :

« Les peuples des pays chauds sont timides comme les vieillards le sont ; ceux des pays froids sont courageux comme le sont les jeunes gens.(...) nous sentons bien que les peuples du nord, transportés dans les pays du midi, n'y ont pas fait d'aussi belles actions que leurs compatriotes qui, combattant dans leur propre climat, y jouissent de tout leur courage.

(...)Vous trouverez dans les climats du nord des peuples qui ont peu de vices, assez de vertus, beaucoup de sincérité et de franchise. Approchez des pays du midi vous croirez vous éloigner de la morale même ; des passions plus vives multiplient les crimes (...) La chaleur du climat peut être si excessive que le corps y sera absolument sans force. Pour lors l'abattement passera à l'esprit même : aucune curiosité, aucune noble entreprise, aucun sentiment généreux ; les inclinations y seront toutes passives ; la paresse y sera le bonheur ».

Montesquieu, "L'esprit des lois"( XIV, II )

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En somme, plus on s'éloigne du nord et plus on s'écarte de l'humain parfait, de l'homme noble. On ne comprendra décidément rien de la soi-disant ironie tant que l'on n'aura pas saisi cette essentielle « théorie des climats ».

Dans cette théorie il est considéré que dans les pays chauds, le despotisme relèverait de l' inné, serait naturel et se conjuguerait ainsi très aisément à un « déterminisme climatique ».

De même, il garantit de manière tout aussi péremptoire que « les Indiens sont naturellement sans courage » et, qu'à leur propos ainsi qu'à tous ceux des climats chauds « une bonne éducation est plus nécessaire aux enfants, qu'à ceux dont l'esprit est dans la maturité ; de même les peuples de ces climats ont plus besoin d'un législateur sage, que les peuples du notre ». ( III, XIV )

A aucun moment du désormais célèbre « De l'esclavage des nègres » qui forme le chapitre V du Livre XV, Montesquieu ne prend position clairement contre l'esclavage des Noirs. Aucun. C'est une vue de l'esprit. Ce sont surtout les idéologues qui lui font dire et écrire ce qu'il n'a jamais ni dit ni écrit. Le philosophe se donne juste pour mission de se mettre au diapason d'un individu qui aurait le désir de convaincre un éventuel auditoire des raisons valables - selon ce personnage imaginaire - de réduire les Noirs en esclavage.

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Dans le chapitre II du livre XVII titré « Différence des peuples par rapport au courage », il se contredit encore et toujours :

« Les peuples du nord de la Chine sont plus courageux que ceux du midi ; les peuples du midi de la Corée ne le sont pas tant que ceux du nord. Il ne faut pas être étonné que la lâcheté des peuples des climats chauds les ait presque rendus toujours esclaves, et que le courage des peuples des climats froids les ait maintenus libres ».

Comment un philosophe qui explique ici explicitement qu'il n' y a guère de motif tenable qui justifie que l'on s' étonne du sort de servitude consacré aux peuples du midi, peut-il être comptable d'une prétendue ironie qui visait à dénoncer ce qu'il cautionnait tout au long de « De l'esprit des lois » ? A moins de justifier d'une versatilité supersonique en circuit fermé ( rappelons que le livre a été écrit sur plusieurs années et publié en 1748 ) on ne voit pas le bien-fondé d'une telle affirmation.

L'Afrique est bien évidemment accusée du crime de lèse-majesté : celui d'appartenir aux pays chauds puisqu'elle « est dans un climat pareil à celui du midi de l'Asie » ( XVII, VII ).

Ce passage est très intéressant car il permet une fois de plus de réfuter l'idée des défenseurs d'un Montesquieu anti-esclavagiste : quand on fait le rapprochement entre la fameuse « théorie des climats » et « De l'esclavage des nègres », on ne sent pas que l'un soit le diamétral opposé de l'autre. Certains passages se recoupent d'ailleurs tellement qu' il est presque impossible d'affirmer, catégorique, que pour connaître l'avis de Montesquieu il suffirait de procéder à une inversion symétrique de ce qu'il exprime.

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Pis encore, en évaluant ce qu'il écrit au sujet des Asiatiques du midi, on peut se faire une idée objective de ce qu'il pense des Africains puisque sa « théorie des climats » observe des inaptitudes qui ont en propre d'appartenir aussi bien aux Africains qu'aux Asiatiques du midi. Or ce qu'il dit de ces Asiatiques est sans ambages et s'applique a fortiori aux Africains.

Le chapitre VI du livre XV - soit celui qui suit immédiatement celui consacré à « De l'esclavage des nègres » est intitulé « Véritable origine du droit de l'esclavage ». Y est défendu la thèse d'un droit juste de l'esclavage concernant ceux qui se mettent en servitude au profit des opposants qui « tyrannisent le gouvernement »...« C'est là, l'origine juste et conforme à la raison de ce droit de l'esclavage très doux que l'on retrouve dans quelques pays ».

Si l'esclavage est contre nature c'est d'abord parce que, tout de même, les hommes naissent avant tout égaux. Montesquieu l'admet volontiers mais il subtilise constamment son avis, ce que la rumeur ne précise bien entendu jamais puisque ce n'est pas dans ses buts de permettre une lecture saine des écrivains des Lumières - au contraire. Pourtant, dans le chapitre suivant, le VII du livre XV nommé « Autre origine du droit de l'esclavage », ses positions sont clairement tranchées en faveur d'un autre droit de l'esclavage. Et là, c'est encore et toujours le bon moment pour le surgissement de sa « théorie des climats » :

« Il y a des pays où la chaleur énerve le corps et affaiblit si fort le courage, que les hommes ne sont portés à un devoir pénible que par crainte du châtiment : l'esclavage y choque donc moins la raison.

Aristote veut dire qu' il y a des esclaves par nature ; et ce qu'il dit ne le prouve guère. Je crois que, s' il y en a de tels, ce sont ceux dont je viens de parler. Mais, comme tous les hommes naissent égaux, il faut dire que l'esclavage est contre la nature, quoique, dans certains pays il soit fondé sur la raison naturelle ; et il faut bien distinguer ces pays d'avec ceux où les raisons naturelles même les rejettent, comme les pays d'Europe où il a été si heureusement aboli ».

Montesquieu

« De l’esprit des lois » a été traduit en plusieurs langues

Si les hommes naissent égaux, il n'en reste pas moins que la nature reprend des fragments résiduels de cette « égalité provisoire » pour les requalifier selon le climat. Ce qui, par conséquent, est valable pour les « pays chauds » ne l'est pas pour la France. Et si parmi ces hommes se trouvent des esclaves qui, par la force de leur environnement climatique, sont en servitude, rien ne devrait choquer outre mesure. Du climat qui se constitue en socle déterministe, s'établit naturellement une règle que même la morale émancipatrice des Lumières ne peut endiguer ou condamner.

N'est-ce pas assez clair lorsqu'il garantit : « Il faut donc borner la servitude naturelle à de certains pays particuliers de la terre. Dans tous les autres, il me semble que, quelque pénibles que soient les travaux que la société y exige, on peut tout faire avec des hommes libres » ( XV, VIII ) ?

Borner la servitude naturelle à certains lieux comme les colonies et les pays du midi, par exemple ! Montesquieu le dit bien « l' objet de ces colonies est de faire le commerce à de meilleures conditions qu'on ne le fait avec les peuples voisins » ( XXI, XXI ). Voilà exactement ce en quoi Montesquieu donne l'impression de croire. Le philosophe parle donc ( très peu ) des colonies françaises dans son oeuvre et, étrangement, ce n'est pas pour y dénoncer l'injustice mais plutôt pour louer leur grandeur :

« Les Carthaginois, pour rendre les Sardes et les Corses plus dépendants, leur avaient défendu, sous peine de la vie, de planter, de semer, et de faire rien de semblable ; ils leur envoyaient d'Afrique des vivres. Nous sommes parvenus au même point, sans faire des lois si dures. Nos colonies des îles Antilles sont admirables ; elles ont des objets de commerce que nous n'avons ni ne pouvons avoir ; elles manquent de ce qui fait l'objet du nôtre (...) La navigation d'Afrique devint nécessaire ; elle fournissait des hommes pour le travail des mines et des terres d'Amérique. L'Europe est parvenue à un si haut degré de puissance, que l'histoire n'a rien à comparer là-dessus (...) ».

Montesquieu "L'esprit des lois"( XXI, XXI )

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Montesquieu connaît parfaitement le sort des Noirs en Amérique mais il le traite par le silence pour mieux célébrer la puissance de l'esprit de commerce. Il le dit lui-même : « les colonies sont admirables ». Il n'y demande pas l'abrogation de l'esclavage des Noirs qu'il sait être cruel, puisque lui-même vendait son vin outre-mer et était très bien installé dans les milieux marchands - donc négriers - de Bordeaux parmi lesquels il comptait beaucoup d'amis.

Il faut avoir lu « De l'esprit des lois » du livre X au livre XXI pour comprendre la portée de la pensée décrite ici. Malheureusement, peu de ceux qui se laissent mystifier par le procédé rhétorique de « De l'esclavage des nègres » en ont pris la peine. Ils se contentent de se plagier les uns et les autres sans ne jamais chercher plus loin que ce qu'enseigne le discours normatif.

Si le philosophe prend des postures volontairement brouillées pour défendre ses idées, en réalité il loue implicitement l'esclavage car celui-ci permet de consolider la grandeur du pays. Plutôt que d'être ironique, son texte se propose plus d'être l' « avocat du diable » qu'autre chose. Mais le fonds de pensée défendu dans l'ouvrage ne reflète absolument pas les positions humanistes qui lui sont universellement imputées.

NOTES :

(1) William B. Cohen " Français et Africains " édition Gallimard (2) Toutes les citations sont tirées de l'oeuvre originale de « De l'esprit des lois » - Tome premier - rédigée en vieux français. http://membres.lycos.fr/piankhy/