SAINT-DENIS (Reuters) - Roger Milla, douze ans après avoir mis un terme à sa carrière de footballeur professionnel, s'intéresse toujours à son sport mais s'implique aussi dans d'autres causes.

La liste de ses engagements est longue: ambassadeur itinérant de la République du Cameroun, ambassadeur des villages SOS enfants, ambassadeur d'Onusida, membre du Comité olympique camerounais, membre de la commission football de la Fédération internationale de football, il a également créé il y a quelques mois sa propre fondation, "Coeur d'Afrique".

"J'ai créé ma propre fondation pour s'occuper des enfants au Cameroun, avec des amis, une fondation qui lutte contre les discriminations en matière de santé, d'éducation et de sport", a expliqué Milla lors d'une conférence de presse organisée au Stade de France par Western Union, l'un des sponsors de la Coupe d'Afrique des Nations, qui débute le 20 janvier en Egypte.

"IL FAUT Y CROIRE"

Quart de finaliste de la Coupe du monde 1990 en Italie, Milla entretient beaucoup d'espoir quant aux capacités des équipes africaines à évoluer au plus haut niveau international.

"Nous, tous les anciens joueurs africains, oeuvrons pour que le football de notre continent atteigne le niveau européen afin de pouvoir être compétitif", a-t-il dit.

"Nous ne voulons pas voir nos joueurs évoluer en Europe et nos équipes nationales ne pas briller à la Coupe du monde."

Cinq équipes africaines - Angola, Togo, Tunisie, Côte d'Ivoire et RDC - disputeront le Mondial 2006 en Allemagne. Une belle récompense pour le football africain.

"Et si l'une d'elles atteignait les demi-finales, ce serait notre grande victoire. Cela sera dur car les poules sont difficiles. Mais il faut y croire, avoir confiance en nous. Si le Sénégal y avait cru en Corée, ils auraient été en demi-finale", a affirmé Milla.

Interrogé sur les jeunes footballeurs africains qui voient l'Europe comme un Eldorado où ils auront la possibilité de devenir des stars de leur sport, Roger Milla a mis en garde les parents.

"Mon premier message va aux parents, qui parfois 'vendent' leurs enfants dans l'espoir de les voir gagner beaucoup d'argent. Ils sont prêts à vendre tout ce qu'ils possèdent pour acheter un billet d'avion pour l'Europe", a-t-il dit.

"Il faut que ces jeunes passent par les centres de formation africains - et il y en a - et s'ils sont bons, ils seront repérés par les clubs européens. Pour moi, les fautifs ne sont pas les managers qui viennent les chercher mais les parents", a-t-il conclu.

© Reuters 2006.