Et fissure et brisure,
C’est au bout de l’usure:
Et il faut tout changer...

Il y a vrai danger
De voir tout l’édifice
Au prix des sacrifices
Bâti, pleurs et mensonges,
Choir comme dans les songes...

Si l’on avait coutume
De tailler nos costumes
Sur du tissu solide
On ne chargerait pas souvent le vide
Avec des vices géants

Car ils n’ont rien d’autres
A proposer aux nôtres
Qui n’ont rien sous la dent...

Pourtant rien, rien n’est vide.
C’est fort bien évident:
Mais l’homme, hélas! se ride
A tirer du néant
De quoi tromper tous les enfants...
Le mal est trop avide!
Ils remplissent le vide
Avec la pensée du néant;
Celui qui est lucide
Sait qu’ils assurent leurs séants...

Mais la fissure
Est un signe d’usure...
Notre aventure
Tient de quelque rusure...
Avant de tout ranger,
Il faudra tout changer!

Jules Kébla
21 octobre 2000