Aussi, aimerais-je que les airs doux, secrets et inaudibles que chantonnent à l’unisson les cœurs des vrais amoureux, vous touchent. J’aimerais que les sanglots entremêlés de joie et de tristesse de deux cœurs embrasés d’une passion pure, sainte et éternelle, prennent tous vos sens. J’aimerais que l’élan spirituel prodigieux qui les emporte par le désir sain, simple et innocent de donner sans retour, de se donner dans l’intimité de soi et de vivre l’amour parfait pour parfaire l’humanité, vous enchante et vous enivre. J’aimerais que leurs halètements étouffés par le ravissement de l’esprit et des sens dans des innommables jouissances et plaisirs extatiques, plaisirs qui expriment, les yeux à demi clos, convulsés, l’indicible envie de fusionner et dans la chair et dans l’esprit dans le réel, dans le vrai et pour l’infini, dans une âme qui se perd dans l’autre et s’oublie pour se retrouver dans l’autre et dans l’harmonie divine… J’aimerais que leurs soupirs qui résument dans des simples souffles, exhalés avec autant de force que de chaleur, des prières, de l’espoir, de l’émotion, de joies, du bonheur et aussi les regrets de n’avoir connu sitôt ces somptuosités sentimentales, vous soient révélés…

Quel plaisir, en effet que d’aimer et de donner en sachant que ce que l’on donne, sauve l’autre dans la reconquête de l’harmonie perdue et le rend heureux ! Quel désir de donner, et donner encore et plus, lorsque l’on ressent dans l’autre, le même désir de partager ce qu’il vient de recevoir !

J’aimerais simplement, chers frères et sœurs, terriens, que les mots doux, soufflés et à peine murmurés que deux cœurs amoureux se disent dans le silence de leurs regards tout bêtement divins, et qui ne peuvent être entendus que par ceux qui ont le cœur dans l’Amour et qui, le jour où l’amour est venu à frapper à leur porte, ont offert leur cœur pur et mûr comme le plus beau cadeau que l’homme peut offrir à son éternel Seigneur, sans se demander pourquoi, ni comment, ni jusqu’où…

Je voudrais que ces susurrements doux, légers et vaporeux de l’Esprit Saint, Rouah Kod’sh, vous touchent, vous ravissent et emportent votre âme au large de cet espace commun aux êtres et aux choses, au-delà de l’univers, non pas dans votre sommeil inconscient et rêvant, mais qu’ils vous transportent réellement très loin, aux confins des ciels cosmographiques, à la rencontre du Beau, du Bon, du Sublime, du Parfait, de l’Amour et enfin du Dieu Unique et véritable.

JULES KEBLA (J.J.S.) extrait de l'essai inédit intitulé "Loin de la Lumière, les ténèbres...", 2003-2006 Ordener - Paris 18ème.