C’était un monticule des vieilles chaussures
Bien entassées pour rappeler le souvenir
Des victimes de Shoah: mais nos blessures
Restent car les hommes n’osent pas se punir...

Loin d’ériger, pour re-ouvrir nos plaies, des tours,
Élevons nos enfants dans le respect des autres
Pour que notre histoire, jamais, en aucun jour,
Ne relève un Hitler pour détruire les nôtres...

Ce ne sont pas, hommes, les restes des dépouilles
De nos morts qui comptent, mais leurs vies à nos yeux,
Étaient si précieuses que ces sabots qui rouillent,
Ternissent leurs âmes qui brillent dans les cieux...

Pour l’honneur de nos morts, la bien meilleure chose,
Ce n’est pas d’évoquer leur mémoire à dessein,
Mais bien conscient du problème que ce cas pose,
Travaillons pour ne plus revivre un tel destin...

Jules Kebla
Paris, Bd de Flandre, 1er mai 2001