Salut à nouveau chers amis!

Comme promis, encore un développement autour des ndèh, notion qu'on ne peut traduire implicitement dans la langue de Molière parce qu'elle n'y a pas d'équivalent. Résolvons-nous donc à la caractériser sous ses vocables d'origine...

Bref, un autre aspect de cette pratique qui s'appuie sur une oralité à tous vents, est que cette identificiation sociale, culturelle, circonstancielle et généalogique permet de retranscrire verbalement toute l'histoire passée et contemporaine d'un individu. Au niveau de son passé, l'enchaînement des ndâb d'une personne font référence, dans le schéma généalogique (entendu les ndâb qu'il reçoit naturellement de ses ascendants), à tous ses ancêtres les plus illustres, sans limite dans le temps. Toutefois, cetet remontée ne peut pas troujours être reliée à une échelle chronologique précise. Si cela est un écueil pour celui qui tient à mettre une date sur un événement, il n'en démeure pas moins vrai que ce procédé a aussi l'avantage de simplifier l'écriture" de l'histoire, à la ramenant à ses seuls personnages illustres. Dans ce cas on n'essaie pas de savoir qui du guerrier ou du marchand de sel fut le plus ancien parmi les ancêtres d'un individu qui porte à travers ses ndâb les vestiges de cet héritage. La société a codifié sa conduite pour décliner des attitudes éventuelles en relation avec le statut social, lequel statut transparaît dans les ndâb. Ceci tend à montrer la spécificité culturelle des peuplades qui ont la pratique du ndâb, par rapport à un schéma eurasien différent!!!!

Outre la généalogie inscrite dans les ndâb, sans support écrit, la distinction contemporaine de l'individu permet aussi d'apporter une lecture orale de son statut physique, social ou même politique. Et cela s'opère à nouveau sans avir besoin d'un quelconque support écrit, rien qu'en débitant verbalement ses ndâb!!!

Ainsi on sait qu'un tisserand est présent sur la place (il peut être bien loin de son "usine"), qu'un tel qui passe est un conseiller du roi, qu'un autre est un vaillant fils décoré par le roi, qu'un autre encore est le frère cadet de jumeaux, qu'une telle dame est une princesse, ou encore qu'une fille venait de tel quartier d'un tel groupement!!!!!!

Or quand on parvient à un tel niveau de complexité dans la pratique orale, l'écriture appraît bien désuète et inutile, étant donné ses limites naturelles vis-à-vis du système!! Par ailleurs il y a fort à croire que le besoin d'écrire ne s'est même pas fait sentir du fait que l'oralité était rigoureusement densifiée pour répondre aux attentes socio-culturelles des indivius, en produisant un langage capable d'identifier complètement les personnes et leur environnement direct.

Que demander d'autres alors au bon Dieu, et aux ancêtres aussi

Le ndâb apparaît finalement comme l'illustration la plus aboutie d'un ensemble d epeuples qui sont parvenus à tirer le maximum de l'oralité, d'une manière telle que cela n'a jamais put l'être ailleurs, y compris en Europe et en Asie où on a naturelemment eu besoin de passer à l'écriture.

A bientôt.