Les ailes de l’aurore l’ont porté vers les nuées- Emporté le barde survolant les alizés- Il s’appelait Lottin de la semence d’un pasteur- Eboa Lottin A Same aux quatre vents du semeur-

C’était la guitare en ébène d’une autre rive- Une voix surfant sur les cimes des rimes- La foi à l’allongée des berges du Wouri- Une étoile qui égrenait des notes fleuries-

Poète qu’as tu fais de ton peuple orphelin- Que dis tu, assis sur les cailloux du chemin- Ton chant célébrant la magie des mots- Je revois tes larmes perler au fil de l’eau-

Ô vous, piroguiers qui passez par les criques- Et vous, vestales couchées sur les roses- Avez vous entendu le rire de sa musique- La douce mélodie des paroles de sa prose-

De Deïdo, Bonanjo, Bonabèlè, Akwa- Makossa, Essewe, Sèkèlè, Bolobo, Ngosso- Chantons le Mbemb’a Mot’a Sawa- Debout, Lottin A Same! Debout Elimb’a Dikalo-

Edouard Kingué Septembre 2005