L’avant-projet de loi proposée par le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy annonce clairement les couleurs : la France doit choisir ses "immigrés utiles". Il y a plus de trente ans elle avait choisi le nombre de médecins à former par an. Aujourd’hui elle en manque énormément et en a fortement besoin.
Cette politique qui vient d’être adoptée par le gouvernement De Villepin et qui va être certainement votée à l’Assemblée Nationale, quelle qu’en puisse être les raisons politiques et économiques du moment rappelle bien une politique nationale en matière de formation du personnel médical en France qui produit aujourd’hui ses effets désastreux : l’insuffisance de médecins dans une grande part des régions françaises.
Le constat est clair la France manque sérieusement de médecins. Et pourtant c’est un pays de grande tradition de formation universitaire, mais qui encore une fois n’a pas été assez prévenante sur cette question si évidente et dont les professionnels n’ont jamais cessé depuis des décennies d’alerter les autorités sur les conséquences de cette politique du numerus clausus. Celle-ci a eu des justifications à l’époque qui, si on y regarde de près sont les mêmes – c'est-à-dire économiques et politiques – que celles évoquées pour la question de l’immigration.
La France à l’époque a jugé qu’elle avait suffisamment ou même trop de médecins et qu’elle ne pouvait pas se permettre de former des médecins qu’elle ne pouvait pas incorporer dans le tissu socio-économique. Et aujourd’hui, malgré qu’on parle de crise socio-économique qualifiée de préoccupante, le besoin en médecin n’a cessé de croître.
Quoi que puissent dire les mauvaises langues de l’immigration étrangère en termes d’inconforts culturels et sociaux, il y a une homologie structurale quant aux justifications avec la politique du numerus clausus dans la formation des médecins. La logique structurale qui a motivé l'adoption de la politique du numerus clausus dans le domaine de la formation des médecins est la même que celle qui motive la très probable imminente politique de l’immigration choisie en France : On trie et on limite le nombre d’immigrés comme cela a été le cas pour la formation des médecins parce que la situation économique et surtout les choix politiques du moment le veulent ainsi. Au final on se retrouve rattrapé par les conséquences d’actes politiques pas toujours désintéressés et prévenants.
Mais comme l’invention des solutions qui font tourner la mécanique du microcosme national est le boulot des politiques, ils trouvent toujours des raisons pour expliquer des décisions pas nécessairement rationnelles et avantageuses pour le progrès sociétal. A moins que ce soit une conception exclusive du progrès sociétal.
Let’s wait and see the evolution of this new politics of immigration.


Djibril KEITA