Hommage à Pierre Vidal-Naquet, intellectuel engagé

Pierre Vidal-Naquet, intellectuel engagé, notamment contre la torture pendant la guerre d'Algérie, est décédé dans la nuit du 28 Juillet à l'âge de 76 ans. Né le 23 juillet 1930 à Paris, Pierre-Vidal Naquet, se définissait lui-même comme un « historien militant ».

Il consacrera sa vie à s'engager dans la lutte contre la raison d'État et la tyrannie, intervenant dans la plupart des grands débats des dernières décennies. Dénonciateur de la torture lors de la guerre d'Algérie, adversaire du pouvoir des colonels en Grèce, Pierre Vidal-Naquet multipliera pétitions, lettres à la presse, création de comités de soutien, intervenant sans relâche dans les principaux dossiers judiciaires et politiques.

Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) depuis 1969, Pierre Vidal-Naquet était officier de la Légion d'honneur et, en Grèce, commandeur de l'Ordre du Phénix.


Revoir une biblio sélective consacrée à l'Algérie :

http://www.grioo.com/blogs/hbg/index.php/2006/03/01/850-une-selection-dauteurs-non-africains-qui-ecrivent-sur-lafrique





Réflexions sur la Côte d'Ivoire (que j'avais oublié de publier à l'époque).

Laurent Gbagbo doit être soulagé avec le retrait du CPE. Il pensait comme tous, que devenir chef d'état en Afrique est un métier à durée indéterminée, une sorte de fonctionnariat jusqu'à la retraite, voire jusqu'à la mort (voir Bongo, Eyadéma, Mobutu, Biya, Compaoré, Sassou N'Guesso, Sékou Touré, Houphouet-Boigny...).

En fait avec la mise en place du CPE, y compris en Afrique, Gbagbo n'avait pas compris qu'il était le pionnier de ce type de contrat et comme il ne faisait pas l'affaire eu égard aux intérêts français, il devait être viré manu militari et sans indemnités.

Il a lui aussi longtemps contesté par patriotes interposés, et Villepin a du admettre Gbagbo, qui peut donc retrouver un peu de sérénité et souffler, mais jusqu'à quand ?




Un assassin libéré

Selon Libération du 20 Juin 2006, l'adjudant-chef Guy Raugel est sorti hier après-midi de la prison de la Santé. La cour d'appel de Paris avait ordonné le matin même la mise en liberté de ce sous-officier poursuivi pour homicide volontaire dans l'affaire Firmin Mahé, cet Ivoirien mort étouffé en Mai 2005. Placé en détention provisoire depuis le 30 Novembre 2005, le militaire a reconnu avoir étouffé Mahé avec un sac en plastique, mais il affirme avoir agi sur ordre de sa hiérarchie. La date du jugement au Tribunal aux armées de Paris (TAP) n'est toujours pas fixée. « Je vais reprendre mes activités professionnelles au régiment le plus rapidement possible », a-t-il confié à Libération. Son régiment, le 4e chasseurs, avait envoyé une voiture à Paris pour le ramener à Gap.

Guy Raugel était le dernier incarcéré depuis la remise en liberté, le 18 avril, de son complice, le brigadier-chef Johannes Schnier. Au total, cinq militaires français sont mis en examen dans cette affaire, dont deux officiers, le colonel Eric Burgaud et le général Henri Poncet.


La vie d'un Ivoirien ne vaut que 8 mois de prison (5 mois pour son complice), dès lors qu'on en est informé (assassinat en Mai 2005, médiatisation en Octobre), sinon on peut supposer que cet assassinat serait passé en pertes et profits.

Ensuite un assassinat reconnu, ne l'empêche pas de retrouver son job (mais peut-être est-ce son métier véritable ?), je pense que de nombreux fonctionnaires seraient rayés des cadres après une affaire pareille.

Mais que fait la France en Côte d'Ivoire ?