Tu ne tueras point! La morale chrétienne est on ne peut plus claire à ce sujet. Malheureusement ou heureusement, elle ne souffre d'aucune exception, et le chrétien ne peut donc tuer son prochain... sauf à encourir les foudres divines une fois mort. Partant de ce principe, l'euthanasie et l'avortement (sans rentrer dans une polémique sur le statut du foetus) sont interdits aux chrétiens.

OK, mais que faire dans un cas comme celui de Terri Schiavo qui rappelle aux français celui du jeune Humbert? Est-ce que la vie vaut la peine d'être vécue à tous les coûts? Vaut-il mieux mourir et rejoindre un au-delà plus clément (si on chrétien) ou être maintenu(e) en vie par des fils et appareils très sophistiqués, nourris par des fils branchés directement dans l'estomac, alité(e) en permanence et nécessitant 100% d'assistance y compris pour éjecter les excrèments?

Une personne "bien de son temps" ne peut que pencher pour a), et être choquée par l'attitude des "conservateurs religieux" qui s'ils n'ont pas tort si on se base sur une interprétation orthodoxe de la religion, ne l'ont pas quant à la protection à tous les coûts de la vie humaine.

Puisse Terri reposer en paix, et le monde retrouver sa sérénité.

Dans un registre voisin, les médias, le Pape (et son entourage), la principauté de Monaco nous ont transformés en limite nécrophiles attendant la mort des concernés avec impatience. Ca fait des années que la vie quitte le Pape Jean Paul II à petit feu, l'énergie qui l'animait se dissipant, Parkinson arrivant. Même si je ne suis pas (plus?) catholique, je me sens ulcéré par l'instrumentalisation lugubre faite par les proches de cet homme qui, s'il avait été "civil" s'éteindrait doucement dans une maison de retraite, et qu'on présentait comme étant encore capable de diriger l'état-spectacle qu'est devenu le Vatican. Ca fait plusieurs semaines qu'on se lève tous les matins en se connectant à Internet pour savoir si "Il est mort". Non, il était bien vivant, on allait voir ce qu'on allait voir, il allait célébrer la messe, puis dire un mot... On a eu droit à quelques râles prononcés par un homme dont proches et médecins devaient bien se douter qu'aucun son ne sortirait.

Etait-ce la dernière image de Wojtyla que le monde devait conserver? Les intérêts d'une clique plus soucieuse d'elle-même que de morale ou de décence étaient-ils si importants?

Quand vous lirez ces lignes Wojtyla sera probablement mort, et la mascarade n'aura prolongé l'illusion que de quelques semaines. Il est dommage que le monde retienne de celui qui fut un pape dynamique, voyageur infatiguable, pourfendeur du communisme et du mur de Berlin (moyennant quelques opérations financières douteuses par exemple en faveur de "Solidarité"), nous laisse le souvenir d'un vieillard instrumentalisé.