JOHANNESBURG (AFP) — Le chanteur sud-africain Lucky Dube, star internationale du reggae, a été tué par des malfaiteurs qui voulaient voler sa voiture jeudi soir à Johannesburg, une des villes ayant le taux de criminalité le plus élevé au monde.
Lucky Dube, 43 ans, l'un des trois grands chanteurs africains de reggae avec les Ivoiriens Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, a été abattu devant ses deux enfants adolescents, qu'il conduisait chez un oncle dans la banlieue sud.
"Il se trouvait à Rosettenville vers 20H00 (18H00 GMT) et était apparemment en train de déposer l'un des enfants, qui venait de sortir du véhicule quand des inconnus se sont approchés pour essayer de voler la voiture. Touché par balles, Dube est mort sur le coup", a déclaré la capitaine Cheryl Engelbrecht, porte-parole de la police.
Selon un témoin cité par le quotidien The Star, le chanteur a essayé de s'enfuir, mais a perdu le contrôle de sa voiture après avoir heurté une autre automobile et un arbre.
Ses enfants, un garçon et une fille de 15 et 16 ans, sont indemnes, mais très choqués.
La police a assuré qu'elle allait "retourner chaque pierre" pour retrouver les coupables. Elle recherche en particulier trois hommes circulant à bord d'une Volkswagen Polo bleue, qui ont été vus sur les lieux du crime.
Lauréat de plusieurs prix, Dube a enregistré 21 albums, dont "Prisoner" (1989) et "House Of Exile" (1991). Il a joué en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis.
Né dans une famille pauvre, abandonné par un père alcoolique, il découvre ses talents musicaux à la chorale de l'école et commence sa carrière en 1979 en sortant un disque de "mbaqanga" (musique zouloue traditionnelle).
En 1985, il passe au reggae -- genre qui n'avait alors qu'une audience confidentielle en Afrique du Sud --, convaincu que le message politique et social de cette musique portera, dans un pays soumis aux lois racistes de l'apartheid.
Arborant de longues dreadlocks, une barbe et une moustache broussailleuses, il a l'allure du parfait rasta, mais assure ne pas consommer alcool ou drogue.
Sur scène, il a joué avec Céline Dion, Sting ou Peter Gabriel. Il est le seul artiste sud-africain à avoir signé sous le fameux label américain Motown, selon le site Luckydubemusic.com.
Saluant un artiste "exceptionnel et réputé dans le monde entier", le président Thabo Mbeki a présenté ses condoléances à sa famille avant de prendre l'avion pour la France où il doit assister samedi à la finale de la Coupe du monde de rugby (Afrique du Sud-Angleterre).
"Nous devons pleurer la mort d'un Sud-Africain exceptionnel et nous engager à tous agir ensemble pour combattre le fléau de la criminalité, qui a emporté tellement de vies, et continue de le faire chaque jour", a-t-il ajouté.
L'Afrique du Sud est l'un des pays les plus violents au monde, avec plus d'une cinquantaine d'homicides par jour. Les vols de voiture et les cambriolages sont souvent commis en présence des propriétaires et dégénèrent fréquemment.
"Je suis effondré", a déclaré à l'AFP le poète et chanteur Mzwakhe Mbuli, un ami de Dube, qui s'est rendu sur les lieux du crime. "La musique de Lucky Dube connaît un grand succès à l'étranger. Il était une légende", a-t-il déclaré, avant de s'interroger: "la criminalité est hors contrôle. Où va ce pays ?"
En 2006, lors de la sortie de son dernier album "Respect", Lucky Dube avait déclaré être "fier des progrès effectués par l'Afrique du Sud" depuis la chute de l'apartheid en 1994.
Evoquant la violence, il avait cependant ajouté: "Nous avons essayé l'amour, l'unité, la camaraderie, mais ça ne semble pas beaucoup marcher pour nous. Il faut du respect, parce que c'est ce dont le monde a besoin maintenant."
_________________ "La seule richesse naturelle d'un pays est son peuple"
NON ! LUCKY DUBE mort je suis sans voix! dégouté! la postérité retiendra sans aucun doute sa personne et son oeuvre.Que la terre lui soit légère paix a son ame. _________________ Seex Anta joop name na la Afrik gerëm na la
Paroles de Prisoner
Somebody told me about it
When I was still a little boy
He said to me, crime does not pay
He said to me, education is the key, yeah
As a little boy I thought I knew
What I was doing, yeah man
But today here I am in jail
Chorus:
I' m a prisoner (x3)
I looked all around me
But to see nothing
but four grey walls staring at me
the policeman said to me, son
They won' t build no schools anymore
All they' ll build will be prison, prison (x3)
'cos today, yeah
Chorus:
I am a prisoner (x2) I' m a prisoner
Dear lord
I asked the policeman and said
How much must I pay for my freedom?
He said to me, son
They won' t build no schools anymore
They won' t build no hospitals (x2)
All they' ll build will be prison, prison (x4)
Ils ont marqué le reggae après la disparition de BOB, Burning Spear et lui ont apporté beaucoup. Je ne sais pas qui sont ces assassins, je dois dire que s'il s'agit de gangs de johanna, alors il faudra penser sérieusement à netoyer nos ennemis de l'intérieur. Au karcher s'li le faut. Je suis révolté. _________________ Le vrai ennemi de l'homme noir est l'homme noir lui même.
Reggae. L’Afrique du Sud pleure son musicien de légende, star pacifiste tuée jeudi soir.
Pourquoi lui ? Quatre jours après la mort brutale de Lucky Dube, l’idole du reggae sud-africain, star mondialement connue, l’Afrique du Sud reste tétanisée par le meurtre d’un homme unanimement respecté, devenue une légende vivante dans son pays. Tout le week-end, les radios ont été inondées d’appels d’auditeurs en état de choc et toute la classe politique du pays a immédiatement rendu hommage au chanteur.
Rugby.
Dimanche, la police qui avait promis de «retourner chaque pierre» pour retrouver les tueurs, a annoncé l’arrestation de quatre personnes suspectées d’avoir tiré jeudi soir sur Lucky Dube pour tenter de lui voler sa voiture. Mais ni ces arrestations, ni même la victoire samedi des Springboks en finale de la Coupe du monde de rugby ne suffisent à atténuer le deuil et l’angoisse des Sud-Africains. Car la mort brutale, et «tellement inutile» selon un commentateur local, de Lucky Dube souligne une fois de plus que face à la violence ordinaire, la vie des Sud-Africains se joue chaque jour à la roulette russe.
Avec 19 000 meurtres enregistrés l’an passé, l’Afrique du Sud est l’un des pays les plus dangereux du monde. Une violence qui n’épargne personne. Ni les pauvres, ni les riches. Ni même la plus grande star du reggae sud-africain, dont la route s’est brutalement achevée un jeudi soir dans une banlieue de Johannesburg. Peu après 20 heures ce jour-là, Lucky Dube conduit deux de ses enfants chez un oncle à Rosettenville. Son fils âgé de 16 ans est déjà sorti de la voiture quand les passagers d’une Polo Volkswagen ouvrent le feu, visiblement avec l’intention de s’emparer du véhicule du musicien, mortellement atteint sous les yeux de ses enfants. «Pourquoi ne lui ont-ils pas demandé ses clefs ? Ils les auraient données ! Et puis ses assaillants l’auraient reconnu…», se désolait son producteur, interviewé samedi par l’hebdomadaire Mail and Guardian. Cette «mort invraisemblable» a même conduit un autre journal le Sunday World a évoquer un règlement de comptes entre l’artiste et des associés.
«Hijacking».
Mais pour l’heure, à défaut d’indices crédibles, c’est bien une tentative de «hijaking» (vol armé de véhicule) qui aura été fatale à Lucky Dube. «As-tu jamais songé que tu pouvais quitter ta maison et rentrer chez toi dans un cercueil ?», chantait-il en 2001, dénonçant la hausse de la criminalité. «Lucky» a toujours placé les maux de son pays au cœur de sa musique. Sans savoir que sa vie même allait en devenir le symbole. A commencer par ce surnom qui semble aujourd’hui si mal choisi : «Lucky» Philip Dube le doit au miracle de sa naissance, après plusieurs fausses couches de sa mère. Né en août 1964, Lucky connaîtra l’enfance classique d’un petit Noir pauvre sous l’apartheid. Elevé par une mère restée seule suite au départ du père, alcoolique. Après s’être distingué au sein de la chorale de l’école, Lucky se lance à 18 ans et se fait connaître par la musique zouloue traditionnelle, le «mbaqanga». Cinq albums suivront, jusqu’à la découverte du reggae et de la combinaison unique qu’il offre en associant des messages politiques et des airs populaires. Mais dans l’ Afrique du Sud des années 80, le reggae est inexistant. Un premier album, Rastafarian Never Die, sorti alors que le pays est placé sous état d’urgence, sera censuré par la radio sans connaître pour autant le succès. Lucky Dube rencontre son public dès son deuxième album Think About the Children en 1985. Pendant dix ans, son reggae mélodieux et swinguant va contribuer à dénoncer les abus de l’apartheid bien au-delà des frontières de son pays.
En 1989, Prisoner devient un hit mondial, 100 000 copies de l’album seront vendues en seulement cinq jours. En 1991, House of Exile rend hommage aux combattants anti-apartheid et surtout au premier d’entre eux, Nelson Mandela. Devenue une star internationale Lucky Dube chantera avec Sting, Peter Gabriel et… Céline Dion. Pourtant le combat politique n’effacera jamais les préoccupations du quotidien dans l’inspiration de ce rastafari qui ne buvait pas, ni ne fumait. Dans Slave, il dénonçait les ravages de l’alcoolisme. Dans son dernier album, Respect, sorti en avril dernier, il appelait ses compatriotes à cultiver le respect mutuel. «Sans se soucier des dollars et du bling bling», chantait-il. Raté, Lucky, tué un soir juste pour une Chrysler grise. _________________ Les Toiles de Maryjane
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