Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  



grioo.com
Espace de discussion
 
RSS  FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Que cherchent les Chinois au Cameroun ?

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Politique & Economie Africaines
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 08 Nov 2004 17:00    Sujet du message: Que cherchent les Chinois au Cameroun ? Répondre en citant

http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=all&id=1099862848

Immigration : Que cherchent les Chinois au Cameroun ?
Tous les secteurs d’activités concernés. Leur mode de vie. La réaction des Camerounais. Le point de vue de l’ambassadeur. du Cameroun à Beijing
Xavier Luc Deutchoua



Immigration
La Longue Marche sur le Cameroun

Après 33 ans de coopération "à distance", les Chinois s'installent maintenant en grand nombre.
L’ambassadeur de la Chine au Cameroun affichait une mine réjouie à la télévision nationale le 11 décembre 2003. A la demande du président de la République, il était ce jour-là l'hôte d'un dîner d’Etat offert par le ministre des relations extérieures, François Xavier Ngoubeyou. Avant de lever un toast pour la bonne santé des relations sino-camerounaise, Xu Mengshu, arrivé en fin de séjour, avait, au préalable, présenté son bilan, insistant particulièrement sur la visite de Paul Biya dans son pays, survenue au cours de son "mandat de trois ans au Cameroun" : dans la carrière d’un diplomate, décrocher un voyage au sommet, ça compte.

Les premiers échanges de visite de haut niveau entre les deux pays remontent à 1973. Jusqu'à cette date, les relations entre le Cameroun et la Chine étaient empreintes de méfiance. A raison, le président Ahmadou Ahidjo reprochait à la Chine son soutien aux nationalistes de l’Union des populations du Cameroun. En "représailles", le Cameroun s'était rapproché de l'Ile de Formose, aujourd'hui rebaptisé Taïwan. Le temps passant, les deux Etats réévalueront leurs positions respectives. En effectuant une visite en Chine en 1973, Ahmadou Ahidjo brisera la glace. Par la même occasion, le Cameroun reconnaîtra tacitement le principe d’une seule Chine. Une position demeurée constante jusqu’à ce jour.

La confiance installée entre les deux pays se concrétisera, sur le plan de la coopération, par de nombreuses réalisations chinoises au Cameroun. Le barrage hydro-électrique de Lagdo, les hôpitaux de Mbalmayo et de Guider, le Palais des Congrès de Yaoundé, sont les manifestations encore visibles de la jeune amitié Chine-Cameroun. L’aide chinoise au Cameroun comportait aussi un important volet social. La Chine enverra successivement à Mbalmayo et à Guider 300 médecins, qui, d’après les relevés du Ministère de la Santé, ont, en 20 ans, soigné plus de 2,5 millions de malades camerounais. A l’époque, on ne pouvait pas encore parler d’invasion chinoise au Cameroun. Sous le Renouveau, les relations entre les deux pays ont gagné en intensité. D’une part, la fréquence des visites au sommet s’est accélérée. En 22 ans de pouvoir,, l'actuel chef de l’Etat camerounais s'est rendu dans l’Empire du Milieu à trois reprises : en mars 1987, en octobre 1993 et, tout récemment, en septembre 2003. De haut officiels chinois lui ont renvoyé l’ascenseur. Les anciens Premiers ministres Li Peng et Zhu Rongji ont visité notre pays respectivement en mai 1997 et en Août 2002.

Coopération militaire

D’autre part, la coopération s’est diversifiée. En vrac, on peut mentionner parmi les actions récentes, la construction d'un atelier de couture pour femmes handicapées et de l’hôpital gényco-obstétrique et pédiatrique inauguré en 2002 à Yaoundé, ainsi que l’extension de l’hôpital de Buéa. L’Institut des Relations internationales du Cameroun abrite désormais un Centre de formation de langue chinoise.
A l’université de Yaoundé I, la Chine a construit et équipé le laboratoire de micro-biologie. Depuis plusieurs années, une dizaine de bourses d’études sont annuellement offertes aux Camerounais. Actuellement, le public suit de près les péripéties du gigantesque projet de construction d'un Palais des sports à Yaoundé. Il s'agit d'un complexe de 5000 places qui pourra abriter des compétitions de badminton, de tennis de table, de boxe, de basket-ball, de lutte , de hand-ball, de volley-ball et de gymnastique.
La "générosité chinoise" n’est pas dénuée d’arrière-pensées commerciales. L’Empire du Milieu figure parmi les dix premiers partenaires commerciaux du Cameroun. La Chine importe du bois, du coton et du pétrole camerounais, et exporte vers le Cameroun des produits manufacturés, des articles de l’industrie légère et des appareils électroniques.
Ces données rendues publiques sont loin de traduire toute la réalité de la coopération Chine-Cameroun. Les deux parties sont muettes sur le volet militaire des échanges. "Le gouvernement chinois fait tout son possible pour apporter chaque année une assistance à votre Ministère de la défense", se contente de déclarer, sous anonymat, un diplomate de l’ambassade de Chine au Cameroun. En dehors de la coopération militaire, y a-t-il d’autres zones d’ombre dans les rapports Chine-Cameroun? Bien des Camerounais le pensent, sans en apporter la preuve.

Ils remarquent, par exemple, que le dernier séjour du couple présidentiel en Chine terminé, le Cameroun a été subitement pris d'assaut par des légions de Chinois. Le flux est, jour après jour, si abondant que les autorités de l’ambassade chinoise, apparemment prises de court, sont incapables de donner leur nombre exact. Prudent, notre diplomate chinois reconnaît que "la communauté chinoise au Cameroun compte déjà plus d’un millier d’opérateurs et continue de se multiplier à une grande vitesse".
L’ambassadeur de Xu Mengshui avait donc des raisons de pavoiser, le 11 décembre 2003. Si son hôte, François Xavier Ngoubeyou, l'air enjoué, sacrifiait à une simple tradition diplomatique en levant sa coupe de champagne, il pouvait lui, se satisfaire de la prolifération chinoise au Cameroun.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 08 Nov 2004 17:00    Sujet du message: De nombreux établissements chinois opérant au Cameroun ne so Répondre en citant

Dossiers du Lundi : Entreprise : Une présence souterraine
De nombreux établissements chinois opérant au Cameroun ne sont pas connus des fichiers officiels.
Lazare Kolyang



Entreprise
Une présence souterraine

De nombreux établissements chinois opérant au Cameroun ne sont pas connus des fichiers officiels.
Aucune statistique, tant du côté du service économique et commercial du consulat de la République populaire de Chine à Douala, qu’au niveau de la Chambre de commerce, de l’Industrie, des Mines et de l’Artisanat du Cameroun (Ccima), ne permet aujourd’hui de déterminer avec exactitude le nombre d’entreprises chinoises qui opèrent actuellement au Cameroun. La seule certitude que les uns et les autres brandissent, c’est une connaissance globale des domaines dans lesquels ces entreprises interviennent. Et pourtant, les grandes villes, Douala et Yaoundé notamment, abritent le siège de plusieurs affaires tenues par les ressortissants de l’Empire de Milieu, à travers des produits facilement identifiables par leurs prix relativement bas. "Aucune entreprise chinoise n’a jamais été enregistrée dans nos services. Ces entreprises arrivent, s’implantent et, souvent, repartent sans que nous soyons même informés", reconnaît Fang Jiawen, le vice-consul de Chine à Douala. A la Ccima, l’on constate qu’il s’agit, dans l’ensemble, d’un problème de mentalité. "Les entreprises chinoises ont trouvé un environnement propice à ce genre de comportement", avoue un responsable de cette structure.

" En 2001, rapporte une dépêche de l’agence de presse chinoise Xinhua (Chine Nouvelle), un total de 16 entreprises chinoises ont été implantées au Cameroun". La même agence mentionne que " ces entreprises ont signé des contrats de travaux forfaitaires et de prestation de service ". S’il est difficile de les évaluer d’une manière quantitative, Fang Jiawen croit qu’il existe actuellement au Cameroun "une centaine d’entreprises chinoises". Le diplomate chinois reconnaît aussi que plusieurs d’entre elles n’ont pas de partenaires camerounais, très peu sont en effet en joint-venture avec des entreprises locales. Les services compétents de la Ccima affirment qu’ils étudient actuellement le problème et qu’il est possible d’envisager, d’ici la fin de l’année prochaine, un répertoire des entreprises chinoises installées au Cameroun.
Contrairement à leur nombre, les domaines d’intervention des entreprises chinoises installées au Cameroun sont facilement identifiables.

Pour la plupart, elles opèrent dans les secteurs du textile, de l’assemblage des machines agricoles, de l’alimentation, de la pêche, de la médecine, du commerce de produits chinois d’une grande variété, mais aussi des travaux publics. A travers la société China Road and Bridge, les Chinois viennent en effet de faire leur entrée dans l’entretien routier au Cameroun. Le 13 août 2004, les responsables de cette entreprise, présentée alors comme la plus importante dans le secteur de la construction des routes et ponts en Chine, et les autorités de la Communauté urbaine de Douala ont paraphé les documents d’un contrat de 9 milliards de francs Cfa, sur financement de la Banque mondiale et du gouvernement camerounais, pour la construction de 12,8 Km de route dans la capitale économique.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 08 Nov 2004 17:06    Sujet du message: Illégalité et mépris rythment les rapports entre employés ca Répondre en citant

Dossiers du Lundi : Main d'oeuvre : Contrat de méfiance
Illégalité et mépris rythment les rapports entre employés camerounais et patrons chinois.
Brice R. Mbodiam



Main d'oeuvre
Contrat de méfiance
Illégalité et mépris rythment les rapports entre employés camerounais et patrons chinois.
A l'évocation de l'état des rapports avec ses patrons, Grégoire répond: "Mon frère, ces gens-là sont difficiles. Je sais de quoi je parle, puisque ça fait deux ans et demi que je les côtoie". Grégoire, regrette de ne pas pouvoir décliner entièrement son identité, par peur qu'on ne le vire . "La majorité d'entre eux me connaissent. J'ai souvent aidé les nouveaux venus à recruter les employés", ajoute-t-il, avant de se diriger vers un client qui vient de faire son entrée dans la boutique. Son boulot, comme celui de la plupart des employés camerounais recrutés par les Chinois, grâce au concours de leurs compatriotes plus anciens au Cameroun, consiste "à vendre, faire de petites commissions, installer la marchandise à l'extérieur de la boutique le matin dès 7h 30 et la ranger le soir, à 19h 30, à l'intérieur, avant la fermeture". Interdiction stricte de passer à côté de la caisse. "J'ai travaillé avec une chinoise au marché Mokolo qui m'a toujours épaté. Elle préférai toujours fermer le magasin quand elle s'en éloignait pour quelque temps. J'étais obligé de l'attendre à l'extérieur jusqu'à ce qu'elle revienne", confie notre interlocuteur, qui déclare n'avoir jamais perçu de salaire dépassant 40 000 francs avec "ces gens là".

Cependant, Grégoire et sa jeune collègue sont unanimes à reconnaître que les patrons chinois sont "réglo avec les salaires à la fin du mois". Que la communication avec leurs patrons se fait par les gestes. Même si certains s'essayent avec plus ou moins de succès au français. Les mêmes employés soutiennent que ces Asiatiques grondent généralement lorsque les employés arrivent en retard, et menacent d'amputer le salaire du retardataire. Mais, à contrario, ils sont toujours prompts à prolonger la journée de travail, en retenant les employés au delà de l'heure convenue pour la fin du service. Ils sont aussi prêts à mettre un employé à la porte sur un coup de tête. Ce d'autant plus que le contrat de travail ne fait pas partie de leurs habitudes. "Ils n'aiment pas entendre parler de ça", soutient notre source, qui écarquille les yeux, comme si le reporter avait blasphémé en évoquant ce sujet.

Et Grégoire de justifier ses propos en racontant la mésaventure de sa soeur cadette qui, selon ses dires, est actuellement au Centre de formation des personnels de l'administration pénitentiaire de Buea : "elle travaillait dans une boutique appartenant à un couple chinois à Essos [quartier de Yaoundé]. Après six mois d'activité, sa collègue et elle ont décidé de réclamer des contrats à leurs employés. Ceux-ci les ont mises à la porte sur le champ". Des abus qui, bien que n'étant pas l'apanage des seuls patrons chinois, ne valent généralement pas la peine d'être portés à la connaissance d'un inspecteur du travail, pour plainte. Car, "ces gens maîtrisent la magouille", déclare notre interlocuteur, qui révèle que sa patronne du marché Mokolo, avait même réussi l'exploit de se donner le nom de "Ngo Elise". Pour faire vraiment Camerounais.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 08 Nov 2004 17:10    Sujet du message: Le moins cher est cher Répondre en citant

Dossiers du Lundi : Produits : Le moins cher est cher
Les prix semblent démocratiques, mais la qualité laisse généralement à désirer.
Eugène Dipanda



Produits
Le moins cher est cher
Les prix semblent démocratiques, mais la qualité laisse généralement à désirer.
C’est l’histoire de Thérèse, une trentenaire résidant à Douala. Cette dernière, qui attend l’arrivée au monde de son second enfant, vient de recevoir une enveloppe " consistante " de son mari. A six mois de grossesse, elle peut donc entièrement préparer la layette. Mais Thérèse semble soucieuse des lendemains incertains. Hormis les achats qu’elle souhaite effectuer à "bon prix", elle voudrait également réaliser quelques économies. Sait-on jamais ? Elle confiera son embarras à Hortense, sa copine de longue date, qui va lui trouver une formule. De passage au quartier Akwa quelques jours plus tôt, cette dernière dit en effet avoir découvert un "bon secteur", un centre de commerce chinois, où la future maman pourrait faire d’excellentes affaires. Rendez-vous est aussitôt fixé le lendemain, 8h…

Sur place, les deux camarades se frayent difficilement un chemin avant d’atteindre les rayons. Le magasin fourmille de monde ! Trois heures plus tard, le plein des achats est fait. Une énorme valise et deux sacs en plastique débordent quasiment. Et tout cela "n’a presque rien coûté", jubilent les deux jeunes dames. Il faut alors prendre un taxi pour le retour à Bépanda, via Omnisports, leur quartier de résidence. Les nids de poule qui jonchent les rues de ce coin de la ville rendent le parcours pas du tout aisé. Secousses à souhait ! Une fois à la maison, le constat est assommant. L’énorme valise, qui faisait pâlir d’admiration quelques minutes plus tôt, est grossièrement fissurée sur deux côtés. Mais le vin étant tiré, il faut le boire jusqu’à la lie. Surtout que Thérèse ne souhaite plus rien dépenser de l’argent qui lui reste. Elle décide donc de conserver son épave, malgré tout.

Ephémère
Trois mois seulement après son accouchement, on apprendra, au détour d’une vente à emporter, que Thérèse n’était, en fait, qu’au début de ses malheurs. La plupart des vêtements de son bébé se sont progressivement élargis, faisant croire qu’ils avaient servi à son premier fils. En plus, les couleurs ternissent au fil des jours. Les chaussons ont fini de s’effilocher… Il faut tout reprendre à zéro. La galère ! En dehors des secteurs de l’alimentation et de l’assemblage des machines agricoles où il est assez difficile d’évaluer négativement l’offre chinoise, il en est ainsi de la plupart des produits en provenance de l’Empire du Milieu. Beaux à voir, très peu coûteux et… généralement éphémères ! Et, au classement, le secteur du commerce semble battre tous les records de cette espèce de "tromperie sur la marchandise". Les objets de décoration et les produits textiles, par exemple, sont habituellement aguicheurs par leurs couleurs, leur brillance et leurs prix. Entre 200 francs Cfa et 25.000 francs Cfa. Démocratiques ! Mais ils se déprécient tout aussi vite, et ne durent que le temps d’une rose.

Pour les appareils électroniques, les risques de perte sont encore plus grands. A la moindre coupure intempestive d’énergie électrique, un téléphone portable placé à la charge, un fer à repasser ou un four micro-ondes peuvent être immédiatement mis hors d’usage. La déferlante chinoise observée ces temps derniers au Cameroun a-t-elle donc bâti sa réputation sur le toc ? Quelques points positifs ont été enregistrés, heureusement, dans le domaine de la médecine, où les Chinois ont plutôt bonne presse. Les techniques de pêche développées localement par les ressortissants de l’Orient ont également dopé la production halieutique nationale. Reste maintenant à observer la Chine dans le domaine des Travaux publics, où le pays compte se déployer dans les prochains jours à Douala, afin de mieux estimer l’ensemble des propositions chinoises, déjà sujettes à une vague de suspicions sur le plan de la qualité.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 08 Nov 2004 17:11    Sujet du message: Le commerce tentaculaire Répondre en citant

Dossiers du Lundi : Déploiement : Le commerce tentaculaire
Les Chinois envahissent envahissent de nombreux secteurs du petit commerce.
Pascal E. Dang



Déploiement
Le commerce tentaculaire
Les Chinois envahissent envahissent de nombreux secteurs du petit commerce.
Devant l’une des nombreuses Cités chinoises du quartier Akwa à Douala, non loin de ce qui reste de le Douche municipale, cinq jeunes Camerounais, aux côtés d’une dizaine d’Asiatiques, s’activent à transporter des cartons d’un conteneur et à les entreposer, dans ce magasin. Autour des travailleurs, un dispositif tout à fait spécial et mis en place pour éviter la distraction de quelques biens, attire l’attention. Huit Chinois sont placés de part et d’autre de la petite allée, sur la trentaine de mètres qui sépare le conteneur du lieu de stockage des marchandises, formant une sorte de haie pour les ouvriers.
Deux autres sont tenus en face, de l’autre côté de la route, un troisième est hissé sur le toit d’une voiture juste à côté, tous surveillent aussi les ouvriers. Certains passants amusés par cette étonnante méfiance y jettent un coup d’œil furtif, alors quelques jeunes au même endroit, manifestent bruyamment leur mécontentement à travers des injures. Ils voulaient faire partie de la main d’œuvre, main n’ont pas été retenus à cet effet. " Ces gens font déjà presque tout entre eux, et ne veulent plus nous faire travailler", explique Jacques Mpeck, l’uns des mécontents.

La présence des Chinois est signalée dans tous les quartiers de la ville de Douala, et dans toutes les échelles du commerce. Au marché central, ils tiennent quelques boutiques. Mais à côté, il y en a qui exposent à l’extérieur de l’édifice, avec les autres "sauveteurs". Avant de se faire accepter ici, une forte altercation les a opposés, l’an dernier, durant cette même période de veille des fêtes de fin d’année, aux commerçants qui les accusaient de filouterie. Ils venaient revendre à un prix plus bas que celui de gros, des produits que leur livraient leurs compatriotes. Ce qui ne permettait plus à ceux qui les avaient acquis pour la revente de le faire. " Il ont envie de contrôler toute la chaîne de commercialisation des produits qu’ils livrent, et ils sont déjà présents dans tous les secteurs ", soutient rageusement André Mpigo, vendeur à la sauvette. Ce ne sont pas que les petits " débrouillards " qui grincent les dents au sujet de la présence de plus en plus massive des Chinois à Douala. De grands commerçants qui opèrent au Cameroun depuis des décennies, ne cachent pas leur inquiétude à ce sujet.

"Il y a des produits et des secteurs d’activité que nous sommes obligés d’abandonner, parce que nous ne pouvons pas suivre leurs prix, compte tenu de nos marges déjà très minces. Ils vendent des téléviseurs à 150 000 F Cfa, et même si ces produits sont de qualité médiocre, les consommateurs accourent et abandonnent ceux que nous leur proposons à 200 000 F Cfa avec toutes les garanties de qualité". Pour Alexis Arnopoulos, directeur général du groupe Arno, si cet afflux se poursuit, plusieurs entreprises commerciales, qui emploient pourtant de nombreux Camerounais, vont fermer boutique. Et cela, en faveur des Chinois, qui ont plutôt tendance à utiliser leurs compatriotes comme main d’œuvre.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 08 Nov 2004 17:14    Sujet du message: Comme un Chinois dans la soupe Répondre en citant

Dossiers du Lundi : Concurrence : Comme un Chinois dans la soupe
Misères des petits commerçants camerounais face à la nouvelle situation.
Jules Romuald Nkonlak



Concurrence
Comme un Chinois dans la soupe

Misères des petits commerçants camerounais face à la nouvelle situation.
Au marché Mokolo à Yaoundé, en cette matinée de novembre, le soleil est brûlant, comme depuis quelques semaines. Il est 10 h et les commerçants sont installés depuis des heures. A l'intérieur du marché, mais aussi tout autour, dans de petits hangars. "Voici le marché, mais les Chinois vont plutôt s'installer là à la descente, alors que la mairie nous demande de regagner le marché", lance un commerçant, l'air mauvais. Ce n'est pas le grand amour entre les commerçants asiatiques, qui sont désormais présents dans le quartier, et lui. Un autre, plus calme, essaie de dire ce qui a changé pour eux avec l'arrivée des Chinois dans leur secteur d'activité. "Nous vendons moins. Lorsque nous donnons le prix d'une marchandise, le client répond immédiatement qu'elle coûte moins cher à la boutique des Chinois."

Emmanuel Kamdem n'a pas de boutique, mais un hangar réduit. A l'intérieur, des marchandises sont exposées. Elles frappent par leur diversité : pendules murales, postes de radio, albums photos, casquettes, etc. Elles frappent aussi par leur origine, que l'on devine sans beaucoup peine : la Chine. Ce qui ne signifie cependant pas que le vendeur à la sauvette a accueilli à bras ouverts les commerçants chinois. "Les Chinois sont de bons commerçants, mais l'inconvénient c'est qu'ils ne respectent pas la loi commerciale. Ils ne nous apportent pas leur expérience, ils viennent plutôt nous faire une concurrence déloyale." Les griefs du commerçant camerounais à l'endroit de ses concurrents chinois sont nombreux. Il leur reproche d'avoir entraîné la réduction du prix des marchandises. Montrant du doigt une casquette, il avoue : "Les confectionneurs camerounais nous les livraient à 1000 F CFa la pièce. Les Chinois s'en sont inspirés et ils les confectionnent maintenant chez eux, mais elles sont de moins bonne qualité. Ils nous les livrent désormais à 500 F Cfa".

Et Emmanuel Kamdem d'en déduire: "Les Chinois ont utilisé une ruse pour s'installer chez nous, ils ont pratiqué la politique du prix et non la politique de la qualité." Mais au fond, c'est moins la présence des commerçants chinois que leur comportement sur le terrain qui le gêne. "Les faire partir ne résout pas le problème, il faut plutôt réglementer leur activité". Les petits commerçants camerounais reprochent surtout aux Chinois de faire en même temps le commerce en gros et le commerce en détail. "Nous essayons de les empêcher de faire du détail en achetant chez eux", dit Emmanuel Kamdem.

"Mais jusque-là, ils détaillent !", renchérit son voisin, qui poursuit : "Avec les Libanais, on n'a pas eu ce genre de problème. Ils recrutaient des Camerounais dans leurs boutiques et ne vendaient pas en détail. Aujourd'hui, j'achète un carton de 40 paires de chaussures chez un grossiste chinois à Douala à 40 000 F Cfa, lorsque j'arrive à Yaoundé, je trouve son "frère" qui les vend en détail à 1000 F Cfa la paire.". Pourtant, les commerçants de Mokolo et des autres marchés de Yaoundé essaient de s'adapter à la nouvelle donne créée par la présence des Chinois. Ils vendent comme ils peuvent, paisiblement, sans projet de violence contre les nouveaux concurrents, en espérant tout de même qu'un jour, les autorités camerounaises pourront siffler la fin de la récréation.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 08 Nov 2004 17:17    Sujet du message: Ils ne veulent plus partir Répondre en citant

Dossiers du Lundi : Eleih Elle Etian : Ils ne veulent plus partir
L’ambassadeur du Cameroun en Chine appellant les Chinois à respecter la reglementation.
Propos recueillis par Christophe Bobiokonoà Guangzhou



Eleih Elle Etian
Ils ne veulent plus partir
L’ambassadeur du Cameroun en Chine appellant les Chinois à respecter la reglementation.
(...) Vous avez déjà passé 15 ans en Chine, ce qui nous semble suffisant pour connaître cette immense nation. Comment percevez-vous le peuple chinois et l’homme d’affaires chinois ?
Ça dépend de quel type de jugement vous parlez. S’il s’agit de juger le peuple chinois par rapport à lui même, c’est un peuple en transformation. Depuis 15 ans, j’ai vu ici des mutations profondes. Si vous me demandez de juger la Chine par rapport aux autres peuples, elle présente deux dimensions : réforme et ouverture. La Chine actuelle est ouverte. Elle va vers les autres et accueille les autres. Ceci est un début de réponse à votre deuxième question. Les Chinois qui ont vécu la route de la soie et reçu Marco Polo, étaient de grands commerçants. Ceux d’aujourd’hui sont de plus grands commerçants encore.
Il faut donc parler aux Chinois un langage sérieux, un langage de vérité, un langage professionnel. Voilà le Chinois : quelqu’un qui sait saisir sa chance et se battre pour sauvegarder son avantage.

Les hommes d’affaires Chinois n’ont pas toujours une bonne réputation. A quels types de dangers s’exposent nos hommes d’affaires ?
Nos hommes d’affaires doivent éviter la superficialité. Je l’ai déjà dit : ils doivent être sérieux et professionnels. Il n’y a pas de place ici pour l’amateurisme. Les Chinois savent que le Cameroun est un pays sérieux. Nos hommes d’affaires doivent profiter de cette réputation et se mettre à la hauteur. S’ils sont sérieux, ils ne peuvent pas se faire rouler. Je profite pour anticiper sur une question que vous pourriez me poser. Il s’agit de l’affluence au Cameroun du petit Chinois. Il faut se méfier de cette catégorie de personnes, sans qualification, et souvent démunis, qui viennent tenter leur chance. Je crois que le gouvernement doit prendre des mesures pour parer à l’affluence de ces petits chinois. A l’inverse aussi, je crois qu’il y a des mesures à prendre. En Chine comme au Cameroun, on se rend compte qu’il y a des gens qui vendent des illusions. Quand on les suit, on se retrouve confronté à des problèmes d’argent. Et ces problèmes, on les trouve de part et d’autre.

C’est un peu surprenant l’ambassadeur d’entendre du Cameroun en Chine parler de ce qui ressemble à un désordre dans l’immigration des Chinois. Qui dérive donc des visas à ces " petits Chinois " ?
C’est moi qui leur accorde des visas. Mais je leur accorde des visas de touristes pour leur permettre de prospecter. Mais dès qu’ils arrivent au Cameroun, ils disparaissent dans la nature. Des dispositions doivent être prises pour éviter cela. Peut être qu’ils ne veulent plus partir du Cameroun. Mais ils doivent respecter la loi. Ils doivent investir, s’ils veulent rester.
Je vais parler de ce que j’ai appris. Il semble que des Chinois sont présents dans le petit commerce au cameroun. Je pense qu’ils savent qu’il y a des domaines réservés comme ici. Il y a donc des dispositions à prendre pour éviter ce genre de chose.(...)

*(extrait d’un entretien paru
dans le n° 1144 du 05 mai 2004)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 08 Nov 2004 17:22    Sujet du message: Le secret du serpent Répondre en citant

Dossiers du Lundi : humeur : Le secret du serpent
Dans le quartier, tout le monde connait la boutique du Chinois.
JRN



humeur
Le secret du serpent
Dans le quartier, tout le monde connait la boutique du Chinois. On l'y voit parfois, l'air de s'ennuyer à mourir, tourner en rond au milieu de ses chinoiseries. Muet comme une carpe. Quelquefois aussi il s'assied à l'extérieur, en short, et regarde passer les gens. Et quand il n'est pas là, c'est une dame, Chinoise elle aussi, qui tient la boutique. Son épouse sans doute. Elle est bien belle, mais les gars du quartier n'osent pas lui dire ces mots doux qui se bousculent dans leurs ciboules. On connait la boutique du Chinois mais beaucoup, les plus jeunes surtout, ne savent pas ce que fut le batiment, il y a quelques années : un cinéma qui ferma ses portes pour cause de faillite, sans emporter les beaux moments que les jeunes du quartier y ont vécus. Les pirouettes de Bruce Lee sont restées. Vraiment fort ce gars-là. Du reste, ils étaient tous forts les Chinois ! Et on rêvait de leur ressembler. De pratiquer le Kung-fu. De connaître le secret du dragon, du serpent ou de l'aigle. On a bien essayé quelquefois, pour fermer la gueule au voisin, mais sans grand succès. Que de fois ne s'est on pas endormi en se prennant pour Shaolin, Wang Yu ou un autre de ces héros capables de sauter très haut et même de voler comme des oiseaux.

Et que voit-on aujourd'hui, tout près de la maison ? Des Chinois. D'authentiques Chinois, capables de réaliser ces exploits que la ferméture de l'unique salle de cinéma du quartier n'a pas réussi à effacer des esprits. S'il y a un point positif dans cette histoire, c'est que l'on peut désormais dormir sur ses deux oreilles, sans plus craindre les malfrats qui écumaient le quartier. De toutes les façons, en cas de pépin, on sait qui appeler. De l'autre côté, malheureusement, il vaut mieux garder sécrète sa flamme pour la belle Chinoise. Des fois que le supposé mari serait amené à utilser son art contre un soupirant malheureux. Pourtant le Chinois du quartier et son short kaki n'a pas l'air bien fort. Et si les fameux films de l'enfance nous avaient mentis ? Si tout cela n'était que trucage comme le prétendaient les mauvaises langues ? Si encore les Chinois du Cameroun n'étaient pas de vrais Chinois ? Pas aussi forts que ceux des films ? Il faudrait peut être en avoir le coeur net. On aimerait bien les voir à l'oeuvre face aux machettes de nos braqueurs camerounais. Et peut être que tout espoir n'est pas perdu pour ce qui est de la belle Chinoise !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Lun 08 Nov 2004 19:53    Sujet du message: Locaux, bocaux Répondre en citant

Locaux, bocaux
Au lendemain de la présidentielle du 11 octobre dernier, plusieurs esprits dans le pays continuent à tourner et à remuer dans tous les sens le discours inaugural prononcé par le chef de l'Etat
Le Mutant


Postscriptum
Locaux, bocaux

Au lendemain de la présidentielle du 11 octobre dernier, plusieurs esprits dans le pays continuent à tourner et à remuer dans tous les sens le discours inaugural prononcé par le chef de l'Etat, Paul Biya, à l'aube de son quatrième mandat. Dans les milieux d'affaires, les préoccupations concernent la promesse de favoriser l'investissement national, en même temps que la promotion de l'ingénierie camerounaise. L'élan présidentiel est de nature à enthousiasmer. elle arrive, 22 années après l'accession de Paul Biya à la tête de l'Etat, dans un contexte le commerce local est sérieusement menacé par les produits importés frauduleusement d'Asie.

Friandises, bibelots, films, habits, maroquinerie, fleurs artificielles, sauces, épices... d'Arabie saoudite et de Chine sont déversés dans nos rues sans qu'on ait l'impression qu'ils sont soumis aux contrôles douaniers et sanitaires. La Chine débarque sans peine. En profitant des frontières douanières poreuses. En jouant avec l'absence d'une politique étatique judicieuse, dont l'objectif viserait à préserver une économie fragile. D'autant plus fragilisée que l'entreprise, l'un des moteurs principaux de sa vitalité, a cessé, dans de nombreux cas, de bénéficier des avantages financiers et structurels que l'Etat aurait dû consolider.

Si la "fièvre jaune" est devenue un sujet de préoccupation au sein de la classe moyenne, après avoir suscité une vraie levée de boucliers dans des pays comme la France, c'est certainement parce qu'elle trahit un malaise. Le mal-être d'une classe d'entrepreneurs, petits et moyens, qui, après s'être battus tout seuls pour faire vivre l'économie, doivent déployer ailleurs leur énergie précieuse pour faire face à des produits bas de gamme.
Cela est vrai pour la Chine. Cela l'est aussi pour nombre de pays occidentaux qui, avec la complicité de certains décideurs nationauxlargement intéressés, ont fait main-basse sur l'industrie, le commerce, les entreprises à privatiser et les marchés publics.
Le dernier modèle du genre est en train d'être produit autour de la construction de l'immeuble annexe des services du Premier ministre.

Où, apprend-on de sources introduites, l'attribution engagée (ou à venir) du marché de 400 climatiseurs au groupe Cfao (par sa filiale Liftel) provoquerait des remous. L'entreprise française proposerait ses produits à un prix plus de cinq fois plus cher que celui pratiqué par un concurrent camerouanais, LG en l'occurrence.
Alerté, le patron de la boîte camerounaise aurait saisi le Pm. A-t-il quelque chance de se faire entendre dans un contexte où les grandes ambitions présidentielles risquent d'être mises à rude épreuve par les appétits personnels, les intérêts de puissances et l'équation à résoudre d'une économie que l'Etat, en 22 ans de "Renouveau", a contribué à asphyxier ? Malgré un autre engagement, un autre slogan appelant à consommer camerounais, qui a subrepticement disparu des discours officiels.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Politique & Economie Africaines Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum



Powered by phpBB © 2001 phpBB Group