grioo.com

[jikeb]

En tout cas pour moi, c'est le cas. Je viens d'achever la lecture du dernier Miano, et je n'en suis pas sortie indemne. Je suis encore sous le choc, tellement cette œuvre sonne VRAI, tellement elle prend par les tripes. Jamais un livre ne m'a autant captiver, , choqué, interpeller, gêné, dégouter, transcender et exalter.
Pour moi, ce livre, on l'aime ou ont le déteste, en tous cas, il ne peut PAS laisser indifférent toutes celles et ceux qui fréquente assidument ce forum. Je pense que chacun de nous à une part d'Amandla, Sharpnel ou Amok, je pense que ce livre NOUS parle directement, face à face, sans fioritures.
Juste culte, définitivement culte.
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kirina.kemiludi.com

[Jofrere]

Salut Jikeb, je viens juste de finir "Contour du jour qui vient" et je dois dire que Leonora Miano est un vrai écrivain. Son propos est fort et dérangeant, bien loin du robinet d'eau tiède auquel on est habitué. On est obligé de se positionner, forcément. Lorsque j'aurai fini "Tels des astres éteints" et "L'intérieur de la nuit", j'essaierai de rédiger quelque chose.
En tous cas c'est bien d'avoir ouvrir ce topic, parcequ'il y matière à s'exprimer sur ce qu'écrit cette dame et pas seulement sur ce qu'elle aurait dit dans tel ou tel talk-show.
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Un ennemi intelligent est préférable
à un sot ami
agir en penseur, penser en homme d'action

[ramses]

c'est un plaisir de lire Miano car elle a un style qui respire le continent. Elle semble s'inscrire dans une certaine régularité au niveau des parutions.
En ce qui concerne les thèmes évoqués, je crois qu'elle n'échappe pas à toute cette tradition littéraire africaine qui consiste à dépeindre le continent sous un joug sombre, mais surtout dont on a du mal à en tirer des personnages qui restent. Son style est riche, son analyse parfois très pertinente mais de ses trois romans, aucun personnage n'émerge, ni Ayané, ni Musango, ni Amok, ou Amandla. Ils sont trop réalistes et toute la dimension du rêve ou des perspectives est exclue. On n'a pas envie de ressembler à ces héros, ils n'ont pas de grandeur, ils survivent, ils ne vivent point. Et toujours ce constat qu'ils ne choisissent pas leur destin. En cela "tel des astres éteints" aura du mal à intégrer les livres cultes. Car si à une époque on a adoré les ouvrages diagnostics, le lecteur africain, celui là qui peut la lire, recherche autre chose.
Son défi serait de pouvoir inverser cette tendance dans son prochain roman car à mon sens elle a suffisamment regardé le verre à moitié vide, elle possède le talent pour transcrire le reflet du verre à moitié plein.
Dans les deux premiers romans, elle s'était focalisée sur un seul personnage principal, dans le troisième, elle a su présenter trois personnages principaux différents, ce qui a rendu le texte plus dense (parfois trop) et plus riche.
Pour conclure, je suis un fan, mais un fan lucide qui espère être agréablement surpris la prochaine fois, espérant qu'elle tentera le coup de génie de décrire cette autre Afrique (fut-elle peu nombreuse) qui choisit son destin, qui émerge de plus en plus et dont l'évocation bien "huilée" pourra donner des idées à bien de lecteurs!!!
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"Donnez-moi la foi sauvage du sorcier, donnez à mes mains puissance de modeler, donnez à mon âme la trempe de l'épée [...] Faîtes-moi rebelle à toute vanité mais docile à son génie, comme le poing à l'allongée du bras!" Césaire

[Mayombe82]

Salam,
Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est un livre culte, mais je dois avouer que j’ai été époustouflé par le récit de cette fille, Léonora. A coup sûr, elle nous promet de belles pages pour la littérature africaine.

Ce roman m’a ébloui. Moi qui suis d’un naturel méfiant vis-à-vis des romans à succès, je m’étais refusé à lire ses 2 1ers romans dont les histoires ne me disaient rien du tout. Mais en lisant la 4ème de couverture de son dernier bébé, je suis simplement tombé sous le charme.

La plupart des sujets d’actualité y passent : métissage culturel, afrocentricité (même si ce n’est pas le terme exact employé, radicalisme…
Je suis tombé sous le charme de cette Antillaise (Amandla, quel beau prénom !) qui est prête à tout pour aller vivre avec l’homme qu’elle aime (Amok) alors que lui-même ne croit pas dans le Panafricanisme. Il croit d’ailleurs en très peu de choses, contrairement à son meilleur ami, Shrapnel, très investi dans les mouvements nègres de cette ville européenne où se passent les choses.

On croit déceler un certain Kemi Séba au travers de certaines lignes.
Quand on attrape ce livre, on n’a pas envie e le lâcher. Dès que j’ai fini de le lire, je me suis empressé d’envoyer un mail de félicitations à cette auteure : chapeau bas !

@+, M82
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Tambola na mokili, o mona mayandzi