Afrique du sud : un caricaturiste déclenche la colère de l'ANC
Par Pierre Haski | Rue89 | 09/09/2008 | 08H32
(D’Afrique du Sud) C’est la caricature qui met l’Afrique du Sud dans tous ses états : publiée dans le « Sunday Times » sud-africain dimanche dernier, elle met en scène Jacob Zuma, le président du parti au pouvoir, l’ANC, braguette déboutonnée, prêt à violer une jeune femme représentant la justice, tenue fermement par les partis et syndicat de la majorité présidentielle.
Pour bien comprendre l’ampleur de l’offense, il faut savoir que Jacob Zuma a déjà été jugé -et acquitté- pour le viol d’une jeune femme séropositive, et qu’il avait déclaré s’être protégé du VIH en prenant une douche après l’acte sexuel. Ce qui explique ce pommeau de douche qui figure comme accroché au-dessus de sa tête sur le dessin de Zapiro, le caricaturiste du Sunday Times.
Et il faut placer ce dessin dans son contexte : Jacob Zuma saura cette semaine s’il sera jugé pour son rôle dans le détournement de fonds dans un contrat d’armement avec… le Français Thalès. Zuma a été mis en en examen mais un tribunal doit statuer dans la semaine sur la légalité de cette procédure.
Jacob Zuma, devenu président de l’ANC l’an dernier en battant l’actuel président du pays, Thabo Mbeki, a déclenché une campagne de ses partisans contre un procès, déclarant que ça ne serait pas « dans l’intérêt du pays ». Ce sont ces partisans de Zuma qui figurent sur la caricature : les dirigeants du Congrès national africain (ANC), de sa ligue de la jeunesse, du Parti communiste sud-africain (SACP), et de la centrale syndicale Cosatu.
Depuis dimanche, les condamnations pleuvent contre ce qui est décrit comme « un abus de la liberté d’expression ». L’affaire a même fait l’ouverture du journal télévisé sud-africain, signe d’une volonté de soulever l’opinion contre un caricaturiste, Jonathan Shapiro, alias Zapiro, qui se trouve être… blanc et donc aussitôt accusé de racisme. Et qui a déjà sur le dos un procès en diffamation du même Jacob Zuma.
De nombreux Sud-Africains font de cette affaire le test du type de gouvernement que Zuma, qui a été désigné sur une approche très populiste, appliquera lorsqu’il sera élu président de l’Afrique du sud l’an prochain, un résultat qui ne fait guère de doute. Mais les partisans de Zuma font le parallèle avec l’enquête judiciaire stoppée par Tony Blair en Grande Bretagne sur un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite, invoquant déjà l‘« intérêt national »…
Au test de la justice, s’ajoute donc celui des limites de la caricature dans la nouvelle Afrique du Sud. Zapiro a poussé le bouchon aussi loin qu’on pouvait le faire. Il attend la suite avec sérénité dans un pays qui reste l’un des plus tolérants du continent.
J'avais vu ce dessin: les patrons de l'ANC devraient apprendre un peu cette science qu'est la tolérance et surtout, quand on est un homme public...
J'ai encore en mémoire cette image de ces femmes d'Afsud en train de crier "Jacob, viole nous!" devant le Palais de Justice, avant l'ouverture du procès de leur champion pour viol présumé.
@+, M82 _________________ Tambola na mokili, o mona mayandzi
Zuma n’arrive pas à se débarasser de la justice
Elle pourrait de nouveau l’épingler pour corruption
Les élections présidentielles approchent et Jacob Zuma n’arrive pas à se sortir de ses démêlés judiciaires. La Cour suprême d’appel sud-africaine a invalidé ce lundi le non-lieu qui avait été prononcé le 12 septembre dans le cadre de la procédure lancée à son encontre pour corruption.
lundi 12 janvier 2009, par Falila Gbadamassi
Jacob Zuma rattrapé par la justice. La Cour suprême d’appel sud-africaine a annulé ce lundi la décision de première instance qui avait permis au favori du parti au pouvoir aux présidentielles, qui doivent se tenir cette année, d’échapper à des poursuites pour corruption. L’affaire, ouverte par le procureur général Bulelani Ngcuka, va de rebondissements en rebondissements depuis la tenue du premier procès en 2005. A chaque fois, ce sont les chances de Jacob Zuma d’accéder à la magistrature suprême de son pays qui sont remises en question. Le chef du Congrès national africain (ANC), alors vice-président sud-africain (1999-2005), aurait exigé 500 000 rands (68 000 euros) par an pour protéger le fabriquant d’armes Thint, filiale sud-africaine du groupe français Thales (auparavant Thomson-CSF), objet d’une enquête dans le cadre d’un contrat d’armement. Son conseiller financier, Shabir Shaik, a écopé en juin 2005 de 15 ans de prison ferme. Il aurait versé, entre 1995 et 2001, 1,3 million de Rands (160 000 euros) pour bénéficier de l’influence politique de Jacob Zuma et aurait négocié pour ce dernier son contrat avec Thales.
Une mauvaise nouvelle en cette année éléctorale
Après le verdict, Jacob Zuma est démis de ses fonctions de vice-président. Ses arrangements avec son conseiller financier, mis en exergue lors du procès de ce dernier, lui valent d’être inculpé en octobre 2005 par la justice sud-africaine. Les charges seront levées en septembre 2006, puis le chef de l’ANC, fraîchement élu, sera de nouveau accusé en décembre 2007. Le 12 septembre, la procédure est de nouveau invalidée par Chris Nicholson, juge du tribunal de Pietermaritzburg (sud-est). Le juge a motivé son non-lieu par le fait que l’accusation n’avait pu présenté ses arguments. Le magistrat a également trouvé « curieux » que des poursuites n’aient pas été engagées simultanément contre l’ancien vice-président et son conseiller financier. Néanmoins, Chris Nicholson a autorisé le parquet à faire appel de sa décision.
Jacob Zuma et la justice
- 2005 : En octobre, il est accusé de corruption et en décembre de viol
- 2006 : En avril, il est acquitté dans son procès pour viol. En septembre, les charges pour corruption sont levées, faute de preuves suffisantes.
- 2007 : En décembre, il est de nouveau inculpé pour corruption
- 2008 : La procédure est invalidée en septembre. Le parquet introduit un recours.
- 2009 : La Cour suprême d’appel donne raison au parquet. A la veille des présidentielles, le chef de l’ANC pourra de nouveau être inculpé pour corruption.
Ce dernier a eu gain de cause ce lundi. Le vice-président de la Cour Louis Helms a considéré par ailleurs que le juge de première instance avait « outrepassé » sa compétence en mettant en avant le rôle joué par l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki dans les accusations de corruption contre son ancien vice-président. « Le motif d’intervention politique n’avait aucune raison d’être retenu et l’on constate que ce motif a largement pesé dans la décision. Le juge a changé les règles du jeu et s’est égaré », a noté Louis Helms. "L’acharnement" de Thabo Mbeki l’a obligé à renoncer à la présidence, évènement qui est à l’origine de la création du nouveau parti d’opposition sud-africain, le Congrès du peuple (Cope). La formation dirigée par Mosiuoa Lekota a été créée par des fidèles de Thabo Mbeki. A quelques mois du scrutin présidentiel, les démêlés judiciaires de Jacob Zuma, qui nuisent son image, risquent certainement de profiter à la nouvelle formation politique. Ce qui ne semble pas inquiéter outre-mesure un parti bien installé dans la vie politique sud-africaine, en dépit de la controverse qu’il nourrit aujourd’hui. L’ANC « confirme », dans un communiqué, que « Zuma sera le candidat à la présidence de l’ANC lors des élections de 2009 ».
Il n'y a pas de fumée sans feu .Les politiciens surtout Occidentaux ont souvent eu des allégations terribles pour ternir la réputation de leur adversaires.Mais cette Histoire de Zuma est l'image de l'Afrique du Sud.Excusez-moi de vous le dire mais ce pays pour moi n'a rien de mieux que le Zimbabwe.C'est les mêmes malades.Avoir,des tyrans à la tête de nos pays,c'est déjà fort mais un accroc au sexe et voulant se faire élire démocratiquement,c'est encore plus fort comme résultat.
Je tiens à préciser que je ne connais pas quel est le niveau intellectuel d'une grande partie de la classe féminine sud-africaine mais vraiment,je me pose des questions sur les capacités d'une grande partie de celles-ci à discerner la réalité.Un polygame qui a des rapports sex... hors mariage et pire encore sans préservatifs.Mais c'est quel Histoire de dingues ça .
Soyons franc ,vraiment si la plupart des chefs zoulous de Chaka en passant par Buthélési et aujourd'hui Zuma sont des mégalos de tout,je pense qu'il y'a assez de leaders politiques dans les autres ethnies du pays.
Comme,je le dis toujours: "une grande partie des populations noires en Afrique du Sud n'ont appris qu'à balancer des pierres aux forces de répression blanche".Les résultats sont aujourd'hui éloquent et en pleine démocratie.Avec ça,on dira que si l'Afrique a des dirigeants médiocres en pleine démocratie,c'est parce que les élections sont truquées.A vous d'en juger avec le pays le plus puissant d'Afrique noire.
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