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ITW et commentaires sur le thème de l'excision

 
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GrandKrao
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MessagePosté le: Ven 06 Fév 2009 20:22    Sujet du message: ITW et commentaires sur le thème de l'excision Répondre en citant

Je post ici différents commentaires sur l'excision, que j'ai lu afin d'e comprendre dans mon cas ce qui motivait encore aujourd'hui une telle pratique!


Citation:


http://www.afrik.com/article14191.html

Faire « reconstruire » son clitoris : un dilemme culturel
Interview d’une Ivoirienne ayant bénéficié de l’opération de chirurgie réparatrice


Djeneba a réalisé le 12 mars l’un de ses rêves : faire « reconstruire » le clitoris qu’on lui avait excisé à 13 ans. Pour cette jeune Ivoirienne, qui vit en France, l’intervention était la chance d’enfin exprimer et assumer sa féminité. Toujours en convalescence, elle raconte comment elle en est venue à se faire opérer, le dilemme culturel que cela lui a posé et ce qu’elle retire de cette expérience.


mercredi 30 avril 2008, par Habibou Bangré

Djeneba [1] avait 13 ans lorsqu’elle a été excisée. Un an plus tard, l’adolescente ivoirienne a été mariée à un homme « aussi vieux que [son] père, si ce n’est plus ». Lorsque son époux est décédé, on l’a mariée à un homme qu’elle a rejoint en France. Au départ, tout se passait bien. Et puis le prince charmant est devenu violent. Très violent… En arrivant dans un foyer parisien pour femmes en difficulté, où elle réside toujours aujourd’hui, la trentenaire a entrepris les démarches pour bénéficier d’une opération de chirurgie réparatrice du clitoris et elle s’est faite opérer le 12 mars dernier. Parce que son excision l’a toujours hantée et qu’elle voulait, même si cette décision était lourde de conséquences culturellement, « récupérer » ce qu’on lui « a pris sans lui demander [son] avis ». Djeneba, encore en convalescence, se confie.

Afrik.com : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous faire opérer ?
Djeneba : Notamment les réflexions de mes maris. Mon premier mari disait que j’étais la femme qu’il espérait parce que j’étais excisée et que lui voulait une femme soumise, qui ne cherche pas à contester l’autorité de son mari. A chaque fois qu’il me rappelait que j’étais excisée, je repensais à la douleur de mon excision. Elle était si forte que je me suis évanouie à plusieurs reprises et qu’il fallait me réveiller à chaque fois. Mon deuxième mari, alors lui, c’était la totale. Il m’a vraiment traumatisée par rapport à mon excision. Il me jetait à la figure que je n’étais pas une femme, qu’il avait l’impression d’avoir un homme à côté de lui, que je ne ressentais rien et que je ne pouvais pas donner du plaisir. Une fois, lors d’une réunion, on parlait d’excision. J’ai dit que c’était vraiment quelque chose d’horrible à ne pas faire aux filles et que je remerciais le ciel que je n’aie pas été excisée. Mon mari a lancé : « Tu l’es ! » Je lui ai dit que non, je ne l’étais pas. Mais il a insisté : « Je dors derrière toi et tu me dis que tu n’es pas excisée ? » Ce jour-là, je voulais me tuer.

Afrik.com : Quand avez-vous décidé de vous faire opérer ?
Djeneba : Pour moi, ce n’était pas facile de parler de mon excision. Mais lorsque je suis arrivée au foyer, ça a été un déclencheur. Je me suis rapprochée de la chef-éducatrice et elle m’a dit qu’elle avait déjà accompagné plusieurs femmes se faire opérer chez le Dr Foldes. Je lui ai alors demandé de prendre toutes les informations.

Afrik.com : A partir de ce moment-là, vous avez été suivie six mois psychologiquement…
Djeneba : J’étais suivie par un psychologue, un gynécologue, un sexologue… Le processus est long et difficile mais j’ai été très soutenue par mes éducateurs, qui m’ont donné la force d’aller jusqu’au bout.

Afrik.com : Comment s’est passé le jour de l’opération ?
Djeneba : Le jour d’aller au bloc, ça a été très dur. Mon éducateur venait souvent me demander à travers la porte de mon appartement si ça allait. Je trainais parce que j’avais peur. Quand je suis finalement sortie, j’étais toute rouge et la pression de la peur était très forte. Finalement, tout s’est bien passé. Mais l’opération fait tellement mal que je replonge dans ce que j’ai subi pendant l’excision. J’ai fait de la fièvre à 40°C et plusieurs fois il a fallu m’amener aux urgences. Souvent, quand je marche trop longtemps, j’ai mal au bas-ventre.

Afrik.com : Se faire opérer, c’est en quelque sorte laisser derrière soi une partie de sa culture. Comment avez-vous géré cette étape ?
Djeneba : C’est dur d’envisager que l’on vient d’ailleurs, où il y a cette coutume, et que l’on s’en détourne. Cette opération, c’est un peu comme si j’avais enlevé cette coutume, comme si j’avais enlevé un truc qui me couvrait, comme si je voulais vivre comme une femme européenne. Alors ce n’est pas facile de se faire opérer, mais j’ai été forte.

Afrik.com : Vous arrive-t-il de regretter l’opération ?
Djeneba : Souvent, quand je repense à mon opération, je culpabilise car je me dis que ma famille a fait ça pour moi. Et puis je me reprends et je me dis : « Non, ils n’ont pas fait ça pour moi, mais pour eux ! » Ma mère m’a laissée excisée pour que l’on dise qu’elle est une bonne mère, etc. Mais c’est moi qui souffre ! C’est mon corps !

Afrik.com : Votre famille est-elle au courant ?
Djeneba : Je ne peux pas en parler encore à mes parents et à mes proches parce que c’est comme si j’avais désobéi à la coutume. Un jour, je compte le dire à ma famille mais je sais ce qui m’attend : les menaces, le rejet… Mais je le ferai quand même, quand je serai prête.

Afrik.com : Pensez-vous que l’envie de « reconstruire » votre clitoris vous serait venue si vous étiez restée en Côte d’Ivoire ?
Djeneba : Je l’ai dit plusieurs fois au médecin qui m’a opérée : être en France a été pour moi une chance de pouvoir dire que je veux devenir comme les autres femmes. J’ai eu la chance d’avoir des informations que je n’aurais pas eues si j’étais restée en Côte d’Ivoire. Là-bas, il n’était pas question de parler d’une telle opération à qui que ce soit.

Afrik.com : Certaines Africaines vous demandent-elles conseil pour se faire opérer ?
Djeneba : Beaucoup de filles m’appellent pour se renseigner. Je leur dis qu’elles devraient se faire opérer qu’elles aient vécu leur excision comme un traumatisme ou non car, si on nous a enlevé quelque chose sans nous demander, il faut le remettre. Mais je leur explique que cette opération n’est pas une mince affaire, ce n’est pas une décision à prendre à la légère.

Afrik.com : Que vous a apporté cette opération ?
Djeneba : Certaines la font pour avoir du plaisir mais pas moi. Je l’ai faite pour ne pas avoir honte de mon corps. Nul n’est parfait, mais moi je ne pouvais pas me regarder en face dans la glace : je me disais que je n’étais pas une femme parce que je ne ressemblais à aucune d’entre elles. L’opération devait m’aider à récupérer quelque chose que l’on m’a pris sans me demander mon avis, remettre quelque chose à sa place et faire taire ma rage : parce que je suis tombée sur des hommes qui m’ont traumatisée et culpabilisée par rapport à mon excision, j’étais devenue agressive sans le vouloir. Je ne me sentais pas bien.

Afrik.com : Que ressentez-vous aujourd’hui lorsque vous vous voyez dans la glace ?
Djeneba : Quand je me vois, je suis contente ! Je suis une femme ! Je peux sortir la tête haute et, si quelqu’un m’aborde, je ne me replie pas sur moi-même comme avant. C’est comme si avant j’étais dans le corps d’une autre et que j’étais devenue moi-même. Quand je sors, je me maquille, je rigole, je suis satisfaite de moi, je suis rayonnante ! Je me sens vraiment épanouie. Je suis une autre femme que celle qui est arrivée au foyer : je me cachais, je parlais mal aux gens, je refusais de sortir.

Afrik.com : Comment appréhendez-vous votre future vie amoureuse ?
Djeneba : Je suis une femme à conquérir ! Je me dis que je peux rencontrer un homme sans avoir honte de moi. J’espère que je pourrais lui donner en retour ce qu’il m’aura fait ressentir. Comme toutes les femmes en couple, j’ai envie de finir de faire l’amour avec mon homme et me dire que je suis la plus heureuse des femmes.

Photo : Sébastien Cailleux

[1] Son prénom a été changé

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GrandKrao
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MessagePosté le: Ven 06 Fév 2009 20:25    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:


http://www.afrik.com/article7672.html

Pourquoi l’excision perdure ?
Eléments de réponse glanés en terre burkinabé

L’excision est dénoncée et parfois punie par la justice dans plus en plus de pays africains. Pourtant, elle ne s’arrête pas. Mais à qui la faute ? A l’occasion du Forum des communicateurs traditionnels d’Afrique de l’Ouest sur les violences faites aux femmes qui se déroule au Burkina Faso, Afrik.com a interrogé les participants de la manifestation, mais aussi la rue ouagalaise.


Dossier : Excision


jeudi 30 septembre 2004, par Habibou Bangré

De notre envoyée spéciale

Comme toutes les traditions, l’excision a la vie dure. Les pays où cette coutume perdure se mobilisent de plus en plus pour dénoncer et réprimer la coutume très répandue en Afrique qui consiste en l’amputation d’une partie du sexe de la femme. Comment expliquer alors que l’éradication soit si difficile à atteindre ? A l’occasion du Forum des communicateurs traditionnels d’Afrique de l’Ouest sur les violences faites aux femmes, organisé par l’Agence de la Francophonie à Ouagadougou (Burkina Faso), Afrik.com a demandé l’avis des participants de l’événement et de la rue ouagalaise.

Aïchatou, Nigérienne, 34 ans
« Les autorités ne punissent pas suffisamment les exciseuses »

« Je suis juriste et je ne peux condamner que les autorités. Si l’excision existe toujours, c’est parce que les pratiquants et les exciseuses ne sont, en général, pas condamnés. Dans les pays qui ont adopté une législation, il est rare que la loi soit adoptée. Au Niger, il n’y a même pas de loi exclusive régissant ce problème. Nous nous basons sur la Convention internationale sur l’élimination des discriminations sur les femmes, texte ratifié par beaucoup de pays et qui protègent les droits et l’intégrité physique de la femme. Mais même avant cette Convention, il y a les Droits de l’Homme, qui mettent sur un pied d’égalité hommes et femmes, qui n’est pas non plus respectée. Les autorités doivent instaurer une loi qui réprimande l’excision. Pour le moment, si la situation s’est améliorée au Niger, c’est surtout grâce au travail des organisations non gouvernementales qui ont fait beaucoup pour faire avancer les choses. »

Bakari, Burkinabé, 62 ans
« Il faut pousser la sensibilisation »

« Si l’excision continue, c’est parce que la sensibilisation n’est pas assez poussée. Avec une bonne stratégie, tu peux convaincre six personnes sur dix et peu à peu l’excision va finir. Mais pour convaincre les gens, il ne faut pas parler avec un gros cœur. Il ne faut pas non plus bousculer les gens en parlant avec force parce que les Africains n’aiment pas que l’on leur impose des choses. La bonne méthode est d’agir doucement. Avec les anciens qui ne veulent pas comprendre, il faut être très malin et leur expliquer qu’il faut compter avec l’évolution. »

Kadidia, Malienne, 60 ans
« C’est uniquement la faute des femmes »

« Arrêtons de nous cacher derrière les hommes (qui bien souvent ne sont même pas au courant que leurs filles ont été excisées), les marabouts et le gouvernement. Si l’excision continue, c’est à cause des femmes. Qui les amène chez l’exciseuse ? La mère, la belle-mère, la grand-mère. Qui excise ? Une femme. Les femmes sont au centre, sans s’en rendre compte, de cette pratique. Ce sont elles qui donnent son activité à l’exciseuse. Car si la femme n’amène pas sa fille, l’exciseuse n’ira pas la chercher. Quand la femme aura compris qu’elle est victime de cette tradition dont elle n’arrive pas à se débarrasser, elle se mobilisera et luttera contre la pratique. Elles sont les seules à pouvoir y mettre fin et à sauver leurs filles. »


Ousmane, Burkinabé, 28 ans
« Si les autorités sanctionnaient sévèrement les récidivistes, il y aurait un effet dissuasif »

« C’est surtout à cause des autorités que l’excision ne recule pas. Elle ne sanctionne pas assez sévèrement les récidivistes, compte tenu de la gravité de leur crime. Récemment, une exciseuse multi-récidiviste a été condamné ici à trois en de prison ferme. Cette condamnation va servir d’exemple et dissuader les autres. Mais le gouvernement se réveille un peu tard car s’ils avait agit ainsi dès le départ, beaucoup auraient pleinement compris conscience du mal que fait cette pratique.


Yaya Fanta, Ivoirienne, 50 ans
« Certains intellectuels véhiculent un message dangereux »

« Un jour, la présidente d’un organisation non gouvernementale très connue qui milite pour la promotion de la femme et spécialisée dans la santé m’a dit que l’excision est une bonne pratique, qu’il ne faut pas y voir qu’un acte que nous appelons mutilation, puisque la pratique entre dans le cadre d’une initiation. Une réflexion que je trouve complètement paradoxale et dangereuse car elle contribue à pérenniser l’excision. Si des leaders, femmes de surcroît, tiennent ce genre de discours, cette pratique a encore de beaux jours devant elle. Donc il ne faut pas simplement axer la sensibilisation sur les analphabètes, mais aussi sur les citadins et les intellectuels. »


Viviane, Burkinabé, 19 ans
« Les parents n’écoutent pas les messages de prévention »

« Les parents de la victime sont responsables de la continuité de l’excision car ils reproduisent ce qu’ont fait leurs ancêtres sans se poser de questions pour poursuivre l’œuvre des anciens. Et cela sans tenir compte des campagnes de sensibilisation. Ils n’écoutent pas le message délivré par ceux qui luttent contre cette pratique et les mères continuent d’amener leurs filles chez les exciseuses. »


Idrissa, Burkinabé, 23 ans
« La tradition est en cause »

« La tradition est beaucoup trop ancrée dans l’esprit des gens, surtout dans les petits villages et quartiers des zones reculées. Car elle s’est transmise de génération en génération. Il est donc difficile pour les exciseuses de faire une croix sur ce qui représente, pour elles, un héritage de leurs ancêtres. C’est pour ça qu’elles le font en cachette. Par ailleurs, ce qui tend à perpétuer l’excision dans les villages, c’est la fin des excisions médicalisées, qui a poussé les femmes à se rendre chez des exciseuses traditionnelles dans des coins reculés. »

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GrandKrao
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MessagePosté le: Ven 06 Fév 2009 20:42    Sujet du message: Répondre en citant

Celle ci date de 2000, mais avec ce que dit ce monsieur Ezembe, il ne faudrait pas empêcher les enfant de jouer avec des bouteilles d'acides si on a pas soi même vu les conséquences de l'acide sur son corps!!!


Citation:


http://www.afrik.com/article757.html


Découverte - Pan Afrique - Femmes

Excision : deux points de vue africains
interviews sur l’excision

Le psychologue togolais Ferdinand Ezembe est le président-fondateur de l’association Afrique Conseil qui s’est fixée pour objectif d’exprimer les opinions des Africains sur des problèmes qui les concernent. Kadidia Sidibe est, quant à elle, la responsable de l’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles (AMSOPT), créée en 1984 et agréée en tant qu’ONG en 1991


Dossier : Excision


samedi 5 août 2000, par Falila Gbadamassi

Ferdinand Ezembe :

Afrik.com : Que pensez-vous de l’excision ?

Dr Ezembe : Je voudrais tout d’abord dire que c’est un problème de femmes et que de fait en tant qu’homme je ne suis pas le mieux placé pour donner un avis.

Il est clair que l’excision a eu un sens à une époque donnée. Je vous fais cependant remarquer qu’on ne peut pas se permettre de juger une pratique de l’extérieur. La souffrance est bien sûr universelle mais il faut faire l’expérience de l’excision pour en parler. Dans ma profession, j’ai rencontré des excisées traumatisées et d’autres qui la revendiquaient tout en ne voulant pas l’imposer à leurs filles. Je ne parle pas ici de l’infibulation mais de la simple ablation du clitoris.

J’ai reçu le témoignage d’une femme de l’Afrique de l’Ouest qui m’expliquait qu’elle avait une sexualité normale .Elle avait d’ailleurs attendu l’excision avec impatience pour accéder à un lac où seules les excisées avaient le droit de se baigner. Elle m’a aussi expliqué qu’avant le grand jour, elle avait reçu une initiation sexuelle dont elle n’a pas voulu révéler le contenu puisque c’est un secret d’initiée. Il est normal que l’excision pose un problème dans un univers (le monde moderne) où elle est désacralisée.

Si les risques médicaux sont certains, il est cependant des régions entières où les femmes sont en majorité excisées. Ce ne sont pas pour autant des régions où la population féminine est décimée. En outre ramener le débat sur l’excision à un problème sexuel est quelque peu farfelu. Les femmes frigides, ça existe ! Ne déniions pas cependant la possibilité d’un droit de regard même si il appartient aux femmes des ethnies concernées de décider. Ne nous érigeons surtout pas en donneurs de leçons.

Afrik.com : Que pensez-vous de la position française ? Et de celle des hommes ?

Dr Ezembe : La France attaque l’excision parce que c’est avant tout une pratique africaine. Elle a elle même abrité au 19è siècle, un éminent chirugien, le professeur de Broca, fondateur de l’école anthropologique française qui conseillait l’excision. J’attends le jour où des Africains pourront proscrire une pratique culturelle française sous prétexte de barbarisme. Les hommes et les femmes dans ce domaine se rejettent la responsabilité. C’est le serpent qui se mord la queue. L’excision est devenu un problème économique quand on considère le statut de l’exciseuse.

Afrik.com : La position de l’ethnopsychiatrie telle que développée par Tobie Nathan vous paraît-elle probante en ce qui concerne l’excision ?

Dr Ezembe : La démarche de Tobie Nathan est intéressante parce qu’il est parti de l’assertion que nul ne devait s’ériger en donneur de leçons mais il s’est fait piéger par le travers que lui même dénonçait. Il n’est pas le mieux placé pour parler de l’excision. C’est comme si un psychiatre togolais était l’expert en ce qui concerne des pratiques typiquement occidentales. Tout le monde trouverait cela aberrant. La chose semble moins évidente quand il s’agit de demander l’avis de Nathan sur l’excision.

Kadidia Sidibe :

Afrik.com : Quelle est votre action au Mali et comment est venu votre intérêt pour la lutte contre l’excision ?

K. Sidibe : Je suis enseignante de formation et j’ai été très touchée par la mort d’une de mes élèves qui avait été excisée.

Afrik.com : Que pensez-vous de l’assertion selon laquelle l’excision est une ruse machiste ?

K. Sidibe : Il est vrai que les hommes historiquement en sont les initiateurs. Et ce sous le prétexte de préserver la fidélité des femmes. Ce sont pourtant elles qui la pratiquent et la revendiquent. Elles ont été psychologiquement marquées. On leur a toujours dit que non excisées, elles nuiraient à leurs enfants ou à leurs maris, coeur de leur vie.

Ce n’est pas seulement un concept de villageoises mais c’est aussi celui d’intellectuelles. La différence réside dans le fait qu’elles invoquent la médicalisation. Toute opération est d’ailleurs proscrite par un arrêté au Mali qui prévoit des poursuites pénales. On a constaté des grands changements dans la mesure où dans les 70 villages dans lesquels j’interviens, 20 ont arrêté de pratiquer l’excision.

Afrik.com : Qu’est ce qui vous paraît le plus important à retenir de l’excision ?

K. Sidibe : J’ai toujours cherché à comprendre l’excision. En tant que sonraï, groupe ethnique qui ne pratique l’excision qu’au contact des populations qui le font, je n’avais pas vraiment été confrontée à la chose. Je ne dis jamais que l’excision est une mauvaise chose. Seulement dans la culture africaine, il existe des aspects positifs et négatifs, malheureusement l’excision en fait partie. D’autant plus qu’elle a perdu sa valeur culturelle. L’excision, pratiquée à la puberté était précédée d’une période initiatique pendant laquelle la jeune fille apprenait à satisfaire sexuellement son époux en plus d’être une bonne épouse. C’est aujourd’hui, à mon avis, un problème économique. L’exciseuse dans le village est une femme reconnue qui reçoit des dons des villageois. La fin de l’excision mettrait fin à cet avantage économique non négligeable.

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GrandKrao
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MessagePosté le: Ven 06 Fév 2009 20:45    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:


Guerre des images contre l’excision
L’organisation sénégalaise Enda Tiers Monde organise un concours d’images et de vidéos

Combat contre les mutilations génitales féminines version Internet. Depuis le 15 janvier, les jeunes Ouest-Africains francophones peuvent participer au concours « Excision : jouez et gagnez ». Le concept ? Soumettre des images et des vidéos dont le message doit faire reculer cette tradition, contre laquelle une journée mondiale est organisée le 6 février.

Dossier : Excision


jeudi 5 février 2009, par Habibou Bangré

Les jeunes et les nouvelles technologies, un binôme efficace contre l’excision ? Enda Tiers Monde en est convaincue. L’organisation sénégalaise a lancé le concours « Excision : jouez et gagnez », le 15 janvier, sur le site Les jeunes changent l’Afrique.org. Jusqu’au 28 février, les participants doivent soumettre « soit une image (photo, dessin, caricature…), soit une vidéo (théâtre, mime, comédie, musique…) » dénonçant les mutilations génitales féminines (MGF), qui concerneraient entre 100 et 140 millions de femmes, selon l’Unicef.

Le concours est né d’une étude qu’Enda et ses partenaires ont menée de 2006 à 2008 au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso : « Contribution des TIC [1] à l’abandon des MGF en Afrique francophone : rôle citoyen des jeunes ». Afin que l’existence du jeu se propage, Enda a directement contacté les collectifs de jeunes rencontrés au cours des deux ans de recherche, qui doivent à leur tour faire circuler l’information.

Les garçons concernés par l’excision

La compétition est réservée aux 15-30 ans de neuf pays d’Afrique de l’Ouest francophone : le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo. « Nous avons ciblé l’Afrique de l’Ouest parce que c’est là que sont concentrées les principales zones d’excision. Il est vrai que l’excision existe dans des pays anglophones d’Afrique de l’Ouest, mais la langue française était pertinente, notamment à cause du problème des coûts de traduction », commente Marie-Hélène Mottin-Sylla, responsable de l’équipe synergie, genre et développement chez Enda.

« Excision : jouez et gagnez » redouble d’originalité en ce qu’il permet aux hommes de s’exprimer sur l’excision, souvent qualifié de « problème de femmes ». « L’un des résultats de l’étude, précise Marie-Hélène Mottin-Sylla, montre que les jeunes garçons s’approprient plus les TIC que les filles. Elle montre aussi qu’ils se sentent concernés par l’excision parce que leur mère, leur sœur, leur petite amie l’a peut-être vécue. Le sujet les touche d’autant plus qu’ils sont appelés à devenir chefs de foyers, et qu’à ce titre ils seront amenés à prendre des décisions… »

Le nom des gagnants sera publié le 15 mars prochain sur Les jeunes changent l’Afrique.org. Le 30 mars, les lauréats, trois dans chaque catégorie, recevront un appareil photo numérique, une caméra numérique, des lecteurs MP4/MP4 et des clés USB. Lorsqu’on lui demande si l’enjeu risque de fausser l’intérêt des jeunes, Marie-Hélène Mottin-Sylla est catégorique : « Lorsque nous avons ouvert un forum virtuel de juin de 2007 à février 2008, les jeunes ont débattu et discuté, et à ce moment-là il n’y avait pas de concours ! Leur motivation est réelle ». Aucune candidature n’a pour l’heure été déposée. Pas de quoi inquiéter la responsable d’Enda, qui conclut que « les images et les vidéos arriveront dans les tous derniers jours ».

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IJA
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MessagePosté le: Mar 17 Fév 2009 21:56    Sujet du message: L'excision Répondre en citant



Bonjour,

Je t'invite à relire les propos de M. Ezembe et à méditer dessus en oubliant que toi et moi vivons en France.
Demandes " pourquoi ?" à chaque fin de phrase.
Il n'est pas en train de cautionner...
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GrandKrao
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MessagePosté le: Jeu 19 Fév 2009 20:57    Sujet du message: Re: L'excision Répondre en citant

IJA a écrit:


Bonjour,

Je t'invite à relire les propos de M. Ezembe et à méditer dessus en oubliant que toi et moi vivons en France.
Demandes " pourquoi ?" à chaque fin de phrase.
Il n'est pas en train de cautionner...


Et depuis quand je suis en France? et à quelle age je suis arrivé? suis je toujours en France 12mois sur 12 ou deux années de suite? Tu n'en sais strictement rien!
1- Le fait de vivre en France n'empêche pas de retourner dans son pays d'origine!
2- Débarquer en france ne fait pas oublier l'odeur et le gout du manioc , de l'odika ... et de certaines habitudes qu'on a jugés bonnes ou mauvaises...

Ce monsieur utilise l'argument :" tu n'es pas acteur, tu ne l'as pas vécu, donc tu ne peux émettre une critique" c'est le fil rouge de son argumentation dans cette interview! c'est un des composant de la déshumanisation, avec ce genre d'argument, on peut légitimer toutes les atrocités!
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IJA
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MessagePosté le: Mer 25 Fév 2009 00:43    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,
Tu as posté des commentaires dis-tu pour comprendre pourquoi une telle pratique subsiste de nos jours ?
Quel est l'état des lieux, comprends-tu pourquoi?
Es-tu aujourd'hui capable d'expliquer à quelqu'un qui entend pour la première fois parler d'excision :

*Ce que cela signifie ?
*Dans quel but elle est pratiquée ?
*Dans quel but elle est pratiquée aujourd'hui encore ?

Passé le temps des plaintes, des "c'est vraiment dégueulasse"...bref du bla bla, lisons plutôt :
-"j’ai rencontré des excisées traumatisées et d’autres qui la revendiquaient tout en ne voulant pas l’imposer à leurs filles."
S'il soutenait l'excision comme tu le prétends , ce n'est pas le genre d'argument qu'il utiliserait.
C'est quand même là une phrase qui résume son propos!


M. Ezembe comme beaucoup d'hommes africains ne comprend pas la pratique et ne sait pas l'expliquer. Il a besoin de relater les faits auprès de son interlocutrice pour démontrer la complexité du problème.

Il ne s'agît pas "d'aboyer" sur les forums ou ailleurs:
"regardez ce qu'ils font c'est déguelasse", c'est trop facile!
Ce sont les femmes qui perpétuent cette tradition alors que la sexualité et les "comportements amoureux" en Afrique sont en totale contradiction avec cela.
Il n'est pas d'accord et moi non plus pour qu'on vienne juger les coutumes aussi discutables soient-elles, cela va sans dire, avec une naïveté déconcertante comme la tienne.
Tant qu'on n'a pas admis CHEZ NOUS que c'était mauvais, tant qu'on a pas compris pourquoi, ça ne cessera pas.

Je côtoie "l'excision" tous les jours, j'entends les témoignages et les ressentis et malgré toutes les contradictions que j'observe, je ne juge pas.
Alors je ne sais pas si tu vas chez toi tous les ans, mais je m'en fiche.
Je veux savoir ce que tu proposes pour que ça cesse ! mais en aucun cas je n'ai besoin de lire tes dénonciations sans but.
Tu n'as pas su relever son point de vue sur la question et tu parles de fil rouge...De quoi? d'un argumentaire que tu as rêvé de toutes pièces car il est de bon ton de revendiquer sans aller jusqu'au bout.
Aujourd'hui on se fiche bien de savoir si c'est bien ou mal, là n'est plus la question.
En tous cas j'ose espérer que tu ne viens pas de te réveiller pour dénoncer ça car permets-moi de te dire que tu n'as pas encore trouvé les commentaires les plus croustillants.

Le Dr Ezembe relate les faits.
Saurais-tu dire si ce monsieur serait prêt à exciser ses filles s'il en avait en lisant aussi rapidement que tu l'as fait ?

Voilà pour moi un des composants de la DESINFORMATION .


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DJIBOUTIenforce
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MessagePosté le: Ven 20 Mar 2009 23:23    Sujet du message: Répondre en citant

alors pourquoi une telle pratique existe encore ?
c est assez courant chez moi en afrique de l'est meme si officiellement c'est condamné tout simplement parceque c est tres mal vue dans nos societes qu'une femme s'assume au niveau de la sexualité j ai vecu longtpemps en Egypte et la-bas on a rencontré des meres qui etaient presque " contraintes " de faire exciser les filles sinon elles allaient pas trouver de maris parce que sinon elles seront considerées comme des filles aux moeurs legeres
pour arreter ca faut changer les mentalités et ce n est pas demain la veille que ca va arriver
meme en occident une femme qui s assume sexuellement peut etre taxée de sal...
alors faut relativiser un peu on ne peut pas condamner sans connaitre les otivations qui sont derrieres
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Le léopard ne se déplace pas sans ses taches
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